Dérivé du latin Christianus, le prénom Christian est synonyme de « chrétien » ou de « disciple du Christ ».
Moine, compagnon de Saint Adalbert de Prague, Christian évangélisa la Pologne avec Saint Benoît, Saint Jean, Saint Isaac et Saint Matthieu.
Dans la nuit du 11 novembre 1033, ils sont tous les cinq égorgés, dans le monastère de Kazimierz, près de Gniezno, par des brigands qui cherchaient un trésor.
Surnommés les « cinq frères », ils sont vénérés dans toute la Pologne et deviennent les protecteurs de ce pays.
Léon 1er le Grand, 45ième pape de l'Église catholique, a joué un grand rôle dans la chrétienté des premiers siècles. On le célèbre le 10 novembre.
Léon 1er réunit le concile de Chalcédoine qui affirme la double nature du Christ en une personne. Il veut de la sorte répliquer à l'empereur romain de Constantinople qui a officialisé l'hérésie monophysite en 449 au concile (ou « brigandage ») d'Éphèse. Déjà, l'Orient et l'Occident s'éloignent l'un de l'autre...
L'année suivante, en 452, le pape va au-devant d'Attila, le roi des Huns, et le convainc de rebrousser chemin sans entrer dans Rome. Il a moins de chances avec les Vandales qui pillent la Ville éternelle en 455. Le pape obtient néanmoins de Genséric, leur roi, qu'il épargne la vie des habitants.
Le 8 novembre 392, l'empereur Théodose proclame le christianisme « religion officielle de l'empire romain » et interdit les autres cultes. Les derniers fidèles de ceux-ci sont poursuivis par la fureur fanatique des chrétiens. À Alexandrie, les affrontements se soldent par de nombreuses victimes.
Un siècle plus tôt, les chrétiens enduraient eux-mêmes de brutales persécutions sous le règne de Dioclétien. Le successeur de celui-ci, l'empereur Constantin le Grand, y avait mis fin en légalisant la nouvelle religion mais sans interdire les autres ni lui donner un statut officiel. Il est vrai qu'elle ne ralliait encore qu'une petite fraction de la population de l'empire : environ un dixième en Orient, beaucoup moins en Occident.
Le Bolonais Giovanni Antonio Facchinetti (né en 1519) est élu en tant que 228e pape de Rome, sous le nom d'Innocent IX, afin de succéder à Grégoire XIV (1535-1591).
Intronisé le 3 novembre, son mandat ne dure que 62 jours, il disparaît brutalement le 30 décembre de la même année. Ce fut le Florentin Clément VIII (1536-1605) qui prit sa suite. Ancien diplomate et juriste, Innocent IX se fit remarquer par ses essais, dont Adversus Machiavellem, lequel s'opposait vivement aux thèses défendues par Machiavel.
Il est décédé à Rome le 30 décembre 1591 et inhumé dans les grottes vaticanes.
Il a été surnommé Clinicus ou l'Alité parce que son extrême faiblesse l'obligeait à garder le lit où il travaillait et donnait ses audiences.
Angelo Roncalli est élu pape par le conclave le mardi 28 octobre 1958, à 76 ans et onze mois. Il prend le nom de Jean XXIII.
À la mort de Pie XII, le conclave manque cruellement de ressources pour rajeunir les cadres de l'Église. Son effectif n'est que de 53 cardinaux, pour la plupart d'un âge avancé. Et le candidat le mieux placé à la succession du souverain pontife est l'archevêque de Milan, Giovanni Battista Montini (62 ans), que Pie XII n'a pas voulu nommer cardinal.
Les cardinaux veulent se donner le temps d'une transition avant d'élire un pape d'action. Ils portent leur choix sur Angelo Roncalli. Né près de Bergame (Italie du nord) le 25 novembre 1881, dans une famille très pauvre de dix enfants, il s'est signalé par une extrême bonté pendant toute sa vie consacrée à l'Église, y compris quand il a accédé au prestigieux patriarcat de Venise.
Mais le nouvel élu provoque d'emblée la surprise en annonçant un « aggiornamento » (mise à jour) de l'Église catholique, autrement dit un grand concile œcuménique en vue d'adapter l'Église au monde moderne. Ce sera Vatican II.
Le lundi 24 octobre 1870, la nationalité française est accordée aux 37.000 Juifs d'Algérie par décret promulgué à Tours.
Il s'agit de l'une des premières décisions d'importance de la IIIe République. Du nom d'Isaac Adolphe Crémieux (de confession israélite), chef du Parti républicain et ministre de la Justice dans le gouvernement de Défense nationale, qui a succédé au Second Empire, le décret marque les prémices de la fracture entre les deux communautés algériennes, juive et musulmane, ces derniers conservant leur statut d'indigènes.
Isaac Adolphe Crémieux est l'un des leaders républicains de l'époque et est un farouche opposant à Napoléon III. Il est le fils d'un commerçant juif de Nîmes et est l'un des rares personnages de son époque issu d'une classe populaire qui parvint à accéder dans les hautes sphères de l'Etat. Devenu juriste, il entra rapidement dans la franc-maçonnerie qui l'aida à accéder dans le monde politique. En 1860, il participa à la création de l'Alliance Israélite Universelle dont il fut également le dirigeant, et qui avait pour objectif de protéger les juifs à travers le monde, tout en créant un réseau d'écoles francophones afin de favoriser leur ascension sociale. A l'aube de la IIIème République, il parvint au poste de ministre de la justice et fut à l'initiative de la loi qui porte son nom.
Le samedi 13 octobre 1534, Alessandro Farnèse est élu 220e pape de l'Eglise catholique. L'ancien évêque de Vence prend le nom de Paul III.
Élevé à Rome et à la cour de Laurent le Magnifique à Florence, nommé cardinal à vingt-cinq ans par Alexandre VI, en 1493, Alessandro Farnèse cumulait de nombreux bénéfices ecclésiastiques, parmi lesquels plusieurs évêchés ; il attendit néanmoins jusqu'en 1519 pour se faire ordonner prêtre.
Le nouveau pontife, homme de la Renaissance, n'en continua pas moins à aimer le luxe, la chasse, les divertissements, à consulter régulièrement les astrologues. Son népotisme fut aussi insolent que celui de ses prédécesseurs : sa sollicitude à l'égard de ses enfants (trois fils et une fille) et de ses petits-enfants vint à plus d'une reprise infléchir ou compromettre sa politique pontificale.
Paul III n'en a pas moins été un promoteur efficace de la réforme intérieure de l'Église. Encourageant la naissance et le développement de plusieurs ordres religieux nouveaux, il donna à la Compagnie de Jésus sa toute première, et décisive, approbation (1540). Il renouvela de manière spectaculaire le collège des cardinaux en y appelant des hommes éminents par l'intégrité morale et la valeur humaine, tels l'Anglais Reginald Pole, le sénateur vénitien Gaspar Contarini, l'humaniste Jacques Sadolet, l'austère cofondateur des Théatins Jean-Pierre Carafa (le futur pape Paul IV). Réorganisant l'Inquisition romaine, il créa en même temps le Saint-Office (1542). Sans pour autant entrer totalement dans la politique de Charles Quint, attachée à réduire la dissidence protestante, il travailla avec ténacité à la convocation et à la réussite du concile général, qui s'ouvrit finalement à Trente en décembre 1545 et dont les premiers travaux allaient se poursuivre efficacement jusqu'au printemps de 1547. La tension politique avec l'empereur, créée par le transfert du concile à Bologne, s'aggrava encore après l'assassinat du duc de Parme, fils du pape, en septembre 1547. Paul III ne put empêcher Charles Quint de régler sans lui la situation religieuse allemande par l'Intérim d'Augsbourg (juin 1548).
Son pontificat se terminera, à sa mort, le 10 novembre 1549.
Le lundi 7 octobre 1518, Martin Luther est convoqué à Augsbourg (Bavière) devant le général des dominicains Thomas Cajetan.
Le futur initiateur de la Réforme protestante, refuse de rétracter ses propos dans lesquels il affirme la supériorité de l'écriture sur l'autorité du pape.
A la suite de cela, Léon X décide de procéder à l'excommunication de Luther, et en profite pour dénoncer 41 des 95 thèses émises par ce dernier, et qui serviront de base à la Réforme protestante.
Saint Michel, Saint Gabriel et saint Raphaël, les anges, serviteurs et envoyés de Dieu, sont très présents dans la Bible… On les célèbre tous les trois le 29 septembre.
Saint Michel
Cet archange dont le nom signifie en hébreu « Qui est comme Dieu ? » est celui qui jeta l’archange rebelle dans les abysses du dehors. Depuis, il veille avec ses troupes d’anges loyaux et empêche les légions démoniaques de submerger le monde. On l’invoque pour parer aux influences spirituelles néfastes, mais aussi pour toute situation de danger ou de combat. Dans les représentations chrétiennes, ce saint pèsera nos âmes lors du Jugement dernier…
Saint Gabriel
Son nom signifie « Force de Dieu ». Comme tous les êtres de cette puissance, la première réaction de ceux qui les voient est d’être terrorisée. Gabriel commence toujours une intervention en rassurant son interlocuteur. On est loin de l’image un peu maniérée qu’ont laissée les Annonciations de la Renaissance. Saint Gabriel est l’archange de la Bonne Nouvelle, le messager de Dieu. C’est lui qui prépare le chemin de la rédemption en annonçant à Zacharie qu’il va avoir un fils (Jean le Baptiste) et en proposant à Marie d’être la porte vivante par laquelle Dieu entre dans le monde. Saint Gabriel, en tant que porteur de la Révélation va être invoqué pour trouver l’inspiration et la compréhension des choses célestes.
Saint Raphaël
Cet archange est sans conteste le patron des guérisseurs et de la guérison. Son nom signifie « Dieu guérit ». Comme, dans le récit biblique, il accompagne et protège le jeune Tobi dans son périple, l’Église y a vu également le patron des voyageurs et l’ange gardien par excellence. Ange si proche de l’humanité que l’Église Orthodoxe y voit le dispensateur des dons du Saint-Esprit. Le poète inspiré Milton en donnera, dans son Paradis Perdu, une évocation d’une poésie vive et surprenante : « Couché en position de vol, il se déplace à toute vitesse à travers la vastitude du ciel éthéré. Il vole à tire-d’aile d’un monde à l’autre avec ses ailes étendues ; tantôt on l’aperçoit dans les vents polaires, tantôt d’un coup d’ailes il file en sifflant jusque dans l’air moite ».
Le 15 septembre 1590, Giovanni Battista Castagna, né à Rome le 4 août 1521,est officiellement désigné comme successeur de Sixte V, en tant que 228e pape de l'Église catholique sous le nom d'Urbain VII.
Mais, atteint de la malaria, il meurt le 27 septembre 1590, soit après seulement 13 jours de pontificat !
Il n'a donc jamais été couronné et son court règne (le plus court à ce jour) ne lui permit pas de réaliser le moindre discours public.
Niccolò Sfondrati, élu pape le 5 décembre 1590, fut son successeur sous le nom de Gregoire XIV.
Enterré dans la basilique du Vatican, le corps d'Urbain VII est transféré à l’église de Santa Maria Sopra Minerva en 1606.
On attribue parfois au court passage pontifical d'Urbain VII l'apparition de la première interdiction de fumer connue au monde. Ainsi, il menaçait d'excommunier quiconque prendrait du tabac dans un édifice religieux.
Fils d’aristocrates italiens dont la parenté compte d’autres papes, Calixte II (1050-1124) et Innocent VII (1432-1492), Giacomo Della Chiesa, est élu pape (avec deux tiers des voix) le 3 septembre 1914. Alors que la Première guerre mondiale vient d’éclater, il succède à son compatriote Pie X, décédé le 20 août 1914.
Il prend le nom de Benoît XV et proclame immédiatement la neutralité du Vatican dans la Première Guerre mondiale.
Le 1er août 1917, Benoît XV envoie une lettre aux belligérants, baptisée « exhortation à la paix ». Elle réaffirme la volonté du Saint-Siège de « garder une parfaite impartialité à l'égard de tous les belligérants » et prétend faire tout son possible pour « contribuer à hâter la fin de cette calamité, en essayant d'amener les peuples et leurs chefs à des résolutions plus modérées, aux délibérations sereines de la paix, d'une paix « juste et durable » ».
Frappé par une pneumonie bronchique, il décède le 22 janvier 1922.
Ambrogio Damiano Achille Ratti lui succède le 6 février et prend le nom de Pie XI.
La Vierge Marie, mère de Jésus-Christ, se serait établie sur la fin de sa vie à Éphèse, en Asie mineure, accompagnée de l'apôtre Jean. La maison qui l'aurait abritée (la « Maison de la Vierge ») attire encore de nombreux pèlerins.
À sa mort, selon une tradition ecclésiale qui remonte au concile d'Éphèse (431), la Vierge aurait été immédiatement élevée au ciel.
Cette Assomption (d'un mot latin qui signifie enlever ou élever) est commémorée depuis lors tous les 15 août. C'est l'une des principales fêtes catholiques dédiées à la Vierge.
En France, la fête de l'Assomption a été décrétée fête patronale par Louis XIII en vertu de son vœu, en 1638, de consacrer le royaume à la Vierge. Le roi voulait remercier la « Reine du Ciel » pour la protection accordée à son royaume dans la guerre de Trente ans et pour le don d’un héritier, « Louis Dieudonné », le futur Louis XIV, né en septembre 1638.
La fête a été supprimée par la Révolution française et rétablie par Bonaparte. C'est une fête religieuse chômée au même titre que Noël, l'Ascension et la Toussaint.
Dans le désir de mettre fin aux guerres de religion et de réconcilier les Français, Henri IV abjure la foi protestante, devant monseigneur de Beaune, archevêque de Bourges, et demande à devenir catholique (c'est la sixième et dernière fois qu'il change de religion).
Le dimanche 25 juillet 1593, selon un cérémonial convenu, Henri IV se présente devant le portail de l'abbatiale de Saint-Denis, au nord de Paris. « Qui êtes-vous ? » lui demande monseigneur de Beaune, archevêque de Bourges, en grand apparat.
- Je suis le roi, répond Henri.
- Que demandez-vous ?
- À être reçu dans le giron de l'Église catholique, apostolique et romaine ».
Puis, le roi s'agenouille et jure de mourir dans la religion catholique. L'archevêque lui donne l'absolution et le roi baise son anneau.
Au lendemain du siège de la Rochelle, protestants et catholiques concluent la paix avec l’édit de Boulogne. Celui-ci met fin à la quatrième guerre de Religion et permet aux protestants d’obtenir la liberté de conscience.
Charles IX
La 4ème guerre de religion, qui commence avec le massacre de la Saint-Barthélemy, marque lourdement les provinces de Saintonge, Aunis et Angoumois. La ville de la Rochelle, assiégée par les troupes de Charles IX sous le commandement du duc d’Anjou, le futur Henri III, échappe de peu au désastre.
La Paix de la Rochelle (ou Edit de Boulogne) est signée le mercredi 11 juillet 1573 par Charles IX et crée une pause provisoire dans cette guerre.
L’édit de Boulogne, enregistré au parlement de Paris le 11 août, énonce la paix et l’oubli des horreurs de la Saint- Barthélemy. Il accorde la liberté de conscience, mais la liberté du culte est limitée à 3 villes : La Rochelle, Nîmes et Montauban, ultérieurement Sancerre. C’est l’édit le plus restrictif : la Cène est interdite même chez les seigneurs hauts-justiciers.
Édit de Boulogne - 11 Juillet 1573
Charles, etc. Nostre intention a tousjours esté et est, à l’exemple de nos prédécesseurs, de régir et gouverner nostre royaume, et recevoir de nos subjects l’obéissance qui nous est deuë, plustost par douceur et voie amiable, que par force. Au moyen de quoy, ayant nostre très-cher et très-amé bon frère, le roy de Polongne, entière cognoissance de nostre vouloir, a suivant nos mandemens, et le pouvoir spécial que nous lui avons envoyé à ceste fin, commis et député aucuns des principaux personnages de nostre conseil privé, estans près de luy, pour ouyr et entendre les plaintes, doléances, et supplications des maire, eschevins, pairs, conseillers, manans et habitans de nostre ville de La Rochelle, gentilshommes et autres qui s’y sont retirez. Et comme ainsi soit qu’enfin nostredit très-cher et très-amé bon frère le roy de Polongne ait soubs nostre bon plaisir accordé par l’advis de nos très-chers et très-amez frères les duc d’Alençon et roy de Navarre, de nos très-chers et bien amez cousins les prince de Condé, et prince dauphin : ducs de Longueville, de Guise, de Nevers et d’Uzès : seigneurs de Montluc, comte de Retz, de Biron, de Villequier, de La Chapelle aux Ursins, de Losses, de La Vauguyon, de St.-Sulpice, de Malicorne, de Suze, grand Prieur de Champaigne, et autres grands et notables personnages estans près de luy, susdits de La Rochelle, gentilshommes et autres retirez en icelle, les poincts et articles qui seront ci-après spécifiés, tant pour eux comme pour les habitans de nos villes de Montauban et Nismes, gentilshommes et autres retirez en icelles, et aucuns autres nos subjects pour lesquels ils ont supplié.
Sçavoir faisons que nous, considérans que ne pourrions mieux faire, que d’ensuivre le conseil qui nous est donné par nosdits frères, princes et seigneurs dessusdicts, lesquels pour le zèle qu’ils ont à l’honneur de Dieu, avec expérience des choses et l’affection qu’ils portent au bien de nos affaires, ont plus de cognoissance que nuls autres de ce qu’il fait besoing et est nécessaire pour le bien de nostre royaume : avons par l’advis et bon conseil de la royne nostre très-honorée dame et mère, de nos très-chers cousins, les cardinaux de Lorraine, et de Guise : de nostre très-cher et féal chancellier : des sieurs de Morvillier, de Lanssac, de Limoges : les présidens, Premier de Thou, et Séguyer, seigneur de Foix, président Hennequin, sieurs de Cheverny, de Mande, et de Roessy, tous conseillers respectivement en nostredit conseil privé pour les causes et raisons dessusdites, et autres grandes et bonnes considérations à ce nous mouvans, dit, déclaré, statué et ordonné, disons, statuons, et déclarons par cestuy nostre présent édict perpétuel et irrévocable, voulons et nous plaist ce qui s’ensuit.
I / Premièrement, que la mémoire de toutes choses passées depuis le 24 jour d’aoust dernier passé, à l’occasion des troubles et émotions advenues en nostre royaume, demeurera estainte et assoupie, comme de chose non advenue : et ne sera loisible ne permis à nos procureurs généraux, ne autres personnes, publiques et privées, quelconques, en quelque temps, ne pour quelque occasion que ce soit, en faire mention, procez ou poursuite en aucune cour ou jurisdiction.
II / Défendant à tous nos subjects, de quelque état et qualité qu’ils soient, qu’ils n’ayent à en renouveller la mémoire, s’attaquer, injurier, ne provoquer l’un l’autre par reproche de ce qui s’est passé, en disputer, contester, quereller, ne s’outrager ou offenser, de faict, ne de parole : mais se contenir et vivre paisiblement ensemble, comme frères, amis et concitoyens, sur peine aux contrevenans d’estre punis comme infracteurs de paix et perturbateurs du repos public.
III / Ordonnons que la religion catholique et romaine sera remise et restablie en tous les lieux et endroicts de cestuy nostre royaume et pays de nostre obéissance, où l’exercice d’icelle a esté intermis , pour y estre librement et paisiblement exercée, sans aucun trouble et empeschement, sur les peines susdites : et que tous ceux qui durant la présente guerre se sont emparez des maisons, biens et revenus appartenans aux ecclésiastiques, ou autres Catholiques, et qui les tiennent et occupent, leur en délaisseront l’entière possession et paisible jouyssance en toute liberté et seureté.
IV / Et pour donner occasion à nos subjects, manans et habitans de nosdites villes de I.a Rochelle, Montauban et Nismes, de vivre et demeurer en repos, leur avons permis et permettons l’exercice libre de la R. P. R. [1] dans lesdites villes, pour iceluy faire faire en leurs maisons et lieux à eux appartenans, hors toutesfois les places et lieux publiques, pour eux, leurs familles et autres qui s’y voudront trouver.
V / Et quant à tous autres de ladite R. P. R., qui sont demeurez en icelle religion, jusques à présent, leur permettons se retirer en leurs maisons où ils pourront estre et demeurer, et par tous les autres endroicts de nostre royaume, aller, venir, et vivre en toute liberté de conscience : et aux gentilshommes et autres ayans haute justice qui sont semblablement demeurez jusques à présent à ladite religion, portans les armes avec les susdits habitans desdites villes, et depuis ledit 24 aoust dernier, leur permettons aussi vivre en la mesme liberté de conscience en leurs maisons, et y faire seulement les baptesmes et mariages à leur façon accoustumée, sans plus grande assemblée, outre les parens, parrains et marraines, que jusques au nombre de dix, fors et excepté en nostre cour, ne à deux lieues à l’entour d’icelle, en la ville, prevosté et viconté de Paris, ne à dix lieues à l’entour d’icelle ville.
VI / Enjoignons à nos baillifs, séneschaux, juges ordinaires, ou subalternes, chacun en leur ressort, de pourvoir à l’enterrement des morts de ceux de ladite R. P. R., le plus commodément que faire se pourra.
VII / Au cas qu’aucuns d’icelle religion eussent été contraints de faire promesses et obligations, et bailler caution pour changer de religion, nous les avons cassées et déclarées nulles, et de nul effect et valeur.
VIII. Seront receuz indifféremment aux universités, escholes, hospitaux, maladreries et aumosnes publicques, les escholiers, malades et pauvres, de quelque religion qu’ils soient.
IX / Permettons à tous nos subjects estans de la religion, de pouvoir vendre ou aliéner leurs biens et se retirer librement avec leurs deniers et autres meubles, où bon leur semblera,ou jouyr du revenu d’iceux,en quelque lieu qu’ils se voudront retirer, soit dedans ou dehors le royaume, pourveu que ce ne soit ès terres des princes, avec lesquels nous pourrions avoir guerre.
X / Demoureront lesdits de La Rochelle, Montauban et Nismes, et autres cy-dessus, quittes et deschargez de tous deniers, meubles, debtes, arrérages de rentes, fruicts et revenus des ecclésiastiques, et autres qu’ils feront apparoistre suffisamment avoir depuis ledit 24 aoust dernier, par eux esté pris et levez sans que eux et leurs commis, ou ceux qui les ont baillez et fournis, en puissent estre aucunement tenus ne recherchez pour le présent, le passé ne pour l’advenir.
XI / Semblablement de tout actes d’hostilité, levée et conduite de gens de guerre, fabrication de monnoye, fonte et prise d’artillerie et munitions, confection de pouldres et salpestres, prises, fortifications ou entreprises de villes, démolitions de temples, maisons et autres lieux, prises de navires, gallères et biens en mer, establissement de justice, jugemens et exécution d’iceux, tant en civilité qu’en criminalité , voyages, intelligences, traictez et négociations faictes pour leur secours et conservation, et générallement tout ce qui a esté par eux faict, géré et négocié pour cest effect, tant au dedans que dehors nostre royaume, depuis ledit 24 aoust, encores qu’il deust estre plus particulièrement exprimé et spécifié, sans ce que pour aucunes des choses dessusdites ou autres passées, leur soit à eux ny à leur postérité imputé aucun crime de rébellion, désobeyssance, ou de lèse-majesté.
XII / Déclarons que nous tenons et réputons tous les dessusdits pour nos bons, loyaux et fidèles subjects et serviteurs, à la charge qu’ils nous jureront toute obeyssance et fidélité, se déporteront et désisteront entièrement de toutes associations qu’ils ont dedans ou dehors nostre royaume, et ne feront doresnavant aucune levée de deniers sans nostre permission, enrollemens d’hommes, congrégations et assemblées autres que celles qui leur sont permises cy-dessus : et ce, sans armes, sous peine d’estre punis rigoureusement et comme contempteurs et infracteurs de nos commandemens et ordonnances.
XIII / Tous les prisonniers de guerre ou autres qui sont détenuz ès prisons, gallères ou ailleurs pour le faict de la religion, et à l’occasion des présens troubles, seront eslargis et mis en liberté sans payer aucune rançon. N’entendans toutesfois, que les rançons qui auront ja esté payées puissent estre répétées sur ceux qui les auront reçues.
XIV / Ne seront lesdits de la religion surchargez ne foullez d’aucunes charges ordinaires ou extraordinaires plus que les Catholiques.
XV / Avons déclaré et déclarons tous deffauts, sentences, jugemens, arrests, procédures, saisies, ventes, et décrets faicts et donnez contre lesdits de la R. P. R., qui sont ou ont esté dans lesdites villes de La Rochelle, Montauban et Nismes, depuis ledit 24 aoust, qui n’ont esté donnez parties ouyes, ou par procurations par eux faictes, depuis ledit 24 aoust dernier, ensemble l’exécution d’iceux , tant en civilité qu’en criminalité, cassées , révoquées et annullées. Et demoureront les procez au mesme estat qu’ils estoient auparavant, et rentreront les dessusdits dans leurs biens temporels, quelques saisies, ventes et adjudications, fermes et dons qui en pourroient avoir esté faicts par nous, ou autrement, sans faire aucun remboursement.
XVI / Et pour le regard des héritiers, veufves et autres ayans droict de ceux de ladite religion, qui sont décédez esdites villes, y ont esté, ou porté les armes pour eux, depuis le 24 aoust, en quelque endroit de nostre royaume que ce soit, leur permettons de rentrer en la possession et jouyssance des biens délaissez par lesdits décédez, et les maintenons en leur bonne fame et renommée.
XVII / Tous officiers desdites villes de La Rochelle, Montauban et Nismes, tant royaux que autres, de quelque religion qu’ils soient, et qui ont esté privez à l’occasion d’icelle et des présens troubles, seront remis en leurs estats, charges et offices : et les autres officiers des autres villes et lieux observeront nos déclarations sur ce faictes et publiées.
XVIII / Et afin que la justice soit rendue sans aucune suspicion à nos subjects desdites villes, et autres qui se sont retirez en icelles depuis ledit 24 aoust, nous avons ordonné et ordonnons, voulons et nous plaist que les procez et différends meuz et à mouvoir entre les parties estans de contraire religion, tant en demandant qu’en défendant, en quelconque matière civile ou criminelle que ce soit, soient traictez en première instance par devant les baillifs, séneschaux et autres nos juges ordinaires, suivant nos ordonnances. Et où il escherroit appel en aucunes de nos cours de parlement, leur sera par nous pourveu, seulement par l’espace d’un an, à compter du jour de la publication de ces présentes, de juges non suspects, tels qu’il nous plaira : excepté toutes fois la cour de parlement de Toulouze, pour le regard de ceux de Montauban, et cependant ne pourront estre contraints de comparoir personnellement.
XIX / Et parce que plusieurs particuliers ont receu et souffert tant d’injures et de dommages en leurs personnes et biens, que difficilement ils pourront en perdre sitôt la mémoire,comme il seroit bien requis pour l’exécution de nostre intention : voulans éviter tous inconvéniens, et donner moyen à ceux qui pourroient estre en quelque crainte, retournans en leurs maisons, d’estre privez de repos, attendant que les rancunes et inimitiez soient adoucies, nous avons accordé et accordons à ceux desdites villes de La Rochelle, Nismes et Montauban, qu’ils jouiront de leurs privilèges anciens et modernes, droicts de jurisdictions et autres, esquels ils seront maintenus et conservez, sans avoir aucune garnison ; ny que y soient faits chasteaux, forts ne citadelles, si ce n’est du consentement des habitans d’icelles. Lesquels pour démonstration et seureté de leur obéissance, observation et entretenement de nos vouloir et intention, bailleront pour deux ans quatre des principaux bourgeois et habitans de chacune desdites villes étant de la R. P. R., lesquels seront par nous choisis entre ceux qu’ils nous nommeront, et changez de trois en trois mois, ou tel autre temps qu’il sera advisé, et seront mis en telles villes et lieux qu’il nous plaira ordonner, à cinquante lieues pour le plus loing desdites villes, excepté en nos villes de Paris et de Toulouze, et afin qu’il n’y ait occasion de plainte ou de soupçon, nous commettrons esdites villes des gouverneurs gens de bien, et affectionnez à nostre service, qui ne seront suspects ; voulans néantmoins que la garde de leurs villes, tours et forteresses, demeure entre les mains desdits habitans, suivant leurs anciens privilèges.
XX / Voulons semblablement, que incontinent après la publication de nostre présent édict faite en nostre camp et armée, les armes soient partout généralement posées, lesquelles demeureront seulement entre nos mains et de notre très-cher et très-amé frère le roi de Polongne, ordonnons que les forces tant de terre que de mer soient retirées de devant lesdites villes, les forts, faits tant d’une part que d’autre, rompus et démolis : le libre commerce et passage remis par toutes les villes, bourgs et bourgades, ponts et passages de nostredit royaume : les forces et garnisons qui ont esté mises à l’occasion des présens troubles, et depuis le 24 jour d’aoust, és villes et autres places, maisons et chasteaux appartenans à nos subjects, de quelque religion qu’ils soient, vuideront incontinent pour leur en laisser la libre et entière jouissance, comme ils avoient auparavant que d’en estre dessaisis.
XXI / Les meubles qui se trouveront en nature, et qui n’auront esté pris par voye d’hostilité, depuis ledit 24 aoust dernier, seront rendus à ceux à qui ils appartiennent : en rendant toutes fois aux acheteurs le prix de ceux qui auront esté vendus par auctorité de justice, ou par autre commission et mandement public. Et pour l’exécution de ce que dessus, seront contraints les détenteurs desdits biens meubles, subjects à restitution, incontinent et sans delay, nonobstant toutes oppositions ou exceptions, les rendre et restituer aux propriétaires pour le prix qu’ils en auront payé.
XXII / Pour le reparti des fruicts des immeubles, un chacun rentrera en sa maison, et jouira réciproquement des fruicts de la cueillette de la présente année : nonobstant toutes saisies, et empeschemens faits au contraire depuis le 24 aoust, comme aussi chacun jouira des arrérages desdites rentes qui n’auront par nous esté prises, ou par nostre commandement, permission ou ordonnance de nous ou de nostre justice.
XXIII / Semblablement tous tiltres, papiers, enseignemens et documens qui ont esté pris, seront respectivement rendus et restituez à ceux à qui ils appartiennent.
XXIV / Ordonnons aussi que ceux de ladite religion demeureront aux loix politiques de nostre royaume, à sçavoir, que les festes seront gardées, et ne pourront ceux de ladite religion besongner, vendre ne estaller lesdits jours, boutiques ouvertes : et aux jours maigres, esquels l’usage de la chair est défendu par l’Église catholique et romaine, les boucheries ne seront ouvertes.
XXV /Et pour obvier aux contraventions qui pourraient se commettre en plusieurs de nos villes, les baillifs, séneschaux, ou leurs lieutenans, feront par les principaux habitans desdites villes jurer l’entretenement et observation de nostre présent édict, se mettre les uns en la garde des autres, et se charger respectivement et par acte public , de respondre civilement des contraventions qui se feroient audict édict, dans lesdites villes, par les habitans d’icelles, ou bien représenter et mettre entre les mains de la justice les contrevenans.
Si donnons en mandement, etc.
Donnez au chasteau de Boulongne, au mois de juillet l’an de grâce 1573, et de nostre règne le 13e.
Signé Charles.
Et plus bas, par le roi estant en son conseil. Signé Neufville. Et seellé en laqs de soye rouge et verde de cire verde du grand sceau. Lues, publiées, etc. Signé De Hevez.
Le lundi 6 juin 1391, deux synagogues sont converties en églises à Séville. L'affaire s'accompagne de nombreux meurtres et de rapines contre la communauté juive de la ville.
Les violences s'étendent très vite à Tolède, Valence... Les rois de la péninsule tentent de s'opposer aux mouvements populaires. Ils sanctionnent lourdement les fauteurs de troubles mais rien n'y fait.
Les émeutes atteindront leur paroxysme le 5 août lorsque des marins castillans, qui avaient déjà pris part aux émeutes de Séville et Valence, mettront le feu aux quartiers juifs et tueront des centaines d'habitants.
Les survivants se réfugient dans le château royal voisin de leur quartier.
Plusieurs responsables des violences sont arrêtés, ce qui a l'effet de déclencher une émeute populaire. Le château royal est assiégé et ses archives brûlent. Le tocsin sonne. Les juifs sont extraits de leur refuge et contraints au baptême.
L'Espagne catholique découvre ainsi l'intolérance et la haine alors même qu'elle triomphe des musulmans qui ont conquis la péninsule 700 ans plus tôt. Le temps est loin (1150) où Alphonse VII de Castille se proclamait « roi des trois religions » (christianisme, islam et judaïsme).
Les conséquences de ces massacres ont été très importantes : le conflit entre vieux et nouveaux chrétien et proclamation de la loi sur la pureté du sang, qui s'est traduit par des épisodes comme la révolte de Pedro Sarmiento ou révolte anticonverso de Tolède (1449), la création de l'Inquisition espagnole (1478) et l'expulsion des juifs d'Espagne en 1492.
Le mardi 29 mai 1453, la ville de Constantinople tombe aux mains du sultan ottoman Mehmet II.
Vestige de l'empire romain d'Orient et de l'empire byzantin, la cité faisait office de rempart de la chrétienté face à la poussée de l'islam.
Constantinople est la capitale de l'empire romain d'Orient, ou Empire byzantin, depuis le partage de l'empire romain par Théodose en 395. C’est un centre commercial très important situé au croisement des routes venues d'Europe, d'Afrique et d'Asie. L'Empire romain d'Orient a longtemps été, pour les Occidentaux, un rempart contre les attaques des Musulmans.
Mais après un millénaire d'existence, l'Empire byzantin se trouve réduit à sa capitale, à peine peuplée de 100.000 habitants (un million au temps de sa splendeur).
La chute de Constantinople devient inéluctable lorsque des envahisseurs venus d'Asie, les Turcs ottomans, traversent le détroit du Bosphore. Ils s'emparent de la plus grande partie de la péninsule des Balkans et installent leur capitale à Andrinople, à un jet de pierre au nord de Constantinople.
Le basileus (empereur en grec) Constantin XI se fie aux puissantes fortifications héritées du passé pour résister aux Turcs en attendant d'hypothétiques secours. Devant ce triple cercle de murailles, le sultan Mehmet II al-Fātih (« le Conquérant ») fait appel à toutes les ressources de l'artillerie. Il dispose de dizaines de grosses bombardes et de plusieurs centaines de plus petites qui vont projeter sans trêve des pierres et des boulets sur les murailles pendant plusieurs semaines.
Le 29 mai 1453, après cinquante-quatre jours de siège, le sultan ottoman Mehmet II s'empare de la « Grande Ville », Constantinople, réalisant ainsi le rêve de tous les princes musulmans depuis les origines de l'Islam.
Le pape Grégoire IX confie à un tribunal d'exception, dénommé « Inquisitio hereticae pravitatis », le soin de démasquer et condamner les hérétiques et les catholiques non sincères.
Au Moyen Age l’hérésie fut durement combattue par les papes. En 1199, Innocent III introduit de profonds changements dans le fonctionnement des tribunaux ecclésiastiques.
Les règles en usage prévoyaient que les juges (souvent des laïques) ne pouvaient instruire un dossier qu’après une dénonciation ou une accusation, selon le principe de l’accusatio. Dans les affaires d’hérésie, le Saint-Père autorisa le juge à entamer une procédure directement selon les principes de l’inquisition (inquisitio).
Son successeur Grégoire IX perfectionna le système…
Le mercredi 20 avril 1233, la bulle « Licet ad Capiendos » retire aux tribunaux ecclésiastiques la compétence contre les hérétiques lorsqu'un tribunal d'inquisition existe. Le pape choisit les Frères Prêcheurs de l'ordre monastique de saint Dominique pour combattre l'hérésie.
Ce tribunal de l'Inquisition, qui relève seulement du pape, a pour but d'éviter les excès et l'arbitraire de la justice seigneuriale ou épiscopale. Il tire son nom de la procédure inquisitoire : les juges engagent la procédure et cherchent eux-mêmes les suspects d'hérésie sans attendre une dénonciation ou une plainte de quiconque.
Il va s'avérer d'une efficacité redoutable dans la chasse aux cathares du Midi de la France et s'acquérir très vite une réputation détestable.
La fonction de grand inquisiteur est réservée à des prêtres expérimentés, versés en théologie, de mœurs pures, de sang-froid et d'au moins quarante ans. Ces précautions n'évitent pas les erreurs de recrutement. Ainsi, l'inquisiteur Robert le Bougre, un hérétique repenti, multiplie les excès au point que le roi Louis IX s'en émeut et obtient du pape qu'il soit incarcéré pour le restant de sa vie.
Le décret de l’Alhambra est l'édit d’expulsion des Juifs, signé le 31 mars 1492 par les Rois catholiques à l’Alhambra de Grenade, trois mois après la prise de cette ville aux musulmans. Motivé par la volonté de christianiser totalement les « Espagnes médiévales » en prélude à leur unification, il entraîne, quatre mois plus tard, l’expulsion des Juifs d’Espagne.
Le samedi 31 mars 1492, la reine Isabelle de Castille et son mari Ferdinand d'Aragon signent un édit par lequel ils laissent aux juifs d'Espagne jusqu'au 31 juillet pour se convertir ou quitter le pays.
« Nous avons décidé d’ordonner à tous les Juifs, hommes et femmes, de quitter nos royaumes et de ne jamais y retourner. À l’exception de ceux qui accepteront d’être baptisés, tous les autres devront quitter nos territoires à la date du 31 juillet 1492 et ne plus rentrer sous peine de mort et de confiscation de leurs biens. »
Dès la proclamation du décret, Isaac Abravanel, qui était le trésorier des souverains et à ce titre avait financé leurs campagnes militaires, et aussi le grand rabbin Abraham Senior essaient de persuader Ferdinand et Isabelle de revenir sur leur décision, sans succès car Torquemada leur fait valoir que « ce serait se conduire comme Judas qui avait vendu le Christ pour trente deniers ».
Fin avril 1492, le décret est solennellement proclamé à sons de trompe et les Juifs doivent donc liquider leurs affaires avant la fin juillet.
Plus d'une centaine de milliers de juifs et de marranes (faux convertis) choisissent l'exil. Ils s'établissent dans les États musulmans d'Afrique du Nord, à Salonique, cité grecque sous souveraineté ottomane, ou encore au Portugal voisin ou dans les États du pape, où leur sécurité est assurée !
Ils restent connus sous le nom de « sépharades », mot qui désigne l'Espagne en judéo-espagnol, une langue dérivée de l'hébreu et parfois appelée ladino.
Quelques marranes du Portugal s'installeront plus tard dans le Bordelais (parmi eux les ancêtres de l'écrivain Michel de Montaigne), d'autres en Hollande (parmi eux les ancêtres du philosophe Spinoza).
Outre l'Espagne, le décret est appliqué dans les possessions espagnoles : l'Inquisition sera active dans les colonies espagnoles et le décret est appliqué en Italie (Italie du Sud, Sardaigne) en 1501, ces territoires étant tombés sous la domination espagnole.
Le décret sera aboli le 5 juin 1869 par un article de la Constitution espagnole.
St Marius mais aussi Ste Marthe, St Audifax et St Abachus sont fêtés le 19 janvier chez les catholiques (le 6 juillet chez les orthodoxes).
Saint Marius et sainte Marthe, son épouse, étaient de nobles persans qui vinrent avec leurs deux fils saint Audifax et saint Abachus à Rome, sous l’empereur Claude II, pour y rendre leurs hommages à Dieu.
Ils y visitèrent des Chrétiens mis en prison pour leur Foi : « Vous avez eu compassion des prisonniers », dit l’Épître. Ils se dévouèrent aussi de mille façons au service de la religion et eurent bientôt eux-mêmes à soutenir le grand combat de souffrances, car « on les livra aux tortures et on les fit mourir ».
En 270, les secours que la famille apportait aux persécutés attira l'attention des autorités. Le juge Muscianus les fit torturer mais ils n'abjurèrent pas. On les emmena à Nymphæ Catabassi, à treize milles de Rome.
Les trois hommes furent décapités et sainte Marthe périt noyée. Leur culte est resté inscrit dans le récent martyrologe romain.
Le samedi 27 novembre1791, l’Assemblée Constituante vote l’adoption d’un décret réformant le statut du clergé.
Chacun de ses membres devra dorénavant porter serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi. Un refus de leur part engendrera leur révocation. L’Assemblée avait déjà décidé de l’élection des évêques et des curés par tous. Le pape condamnera ces lois tandis qu’environ 45% des ecclésiastiques refuseront de s’y plier.
Constitution civile du Clergé
Le 2 novembre 1789, les députés français ont voté la nationalisation des biens de l'Église. Dans la foulée, les députés veulent mettre l'Église de France en harmonie avec les nouvelles institutions nationales. Ils veulent en également assurer aux curés et aux évêques un revenu régulier en compensation des biens dont ils ont été privés. Un « comité ecclésiastique » rédige la Constitution civile du Clergé et la soumet à l'Assemblée. Le document abroge le concordat conclu en 1516 entre le roi François 1er et les représentants du pape
Le 12 juillet 1790, à Paris, l'Assemblée constituante adopte la « Constitution civile du clergé » qui réorganise unilatéralement le clergé séculier français. Après avoir beaucoup hésité, le roi Louis XVI l’approuve le 22 juillet.
Le lendemain, le roi reçoit l'avis négatif du pape Pie VI. Ce dernier, opposé à l'élection des curés et des évêques par les fidèles, condamne en bloc la Constitution civile du clergé.
Par la suite, lorsque des évêques élus conformément à la Constitution civile solliciteront son investiture, il la leur refusera, les plaçant devant l'obligation de choisir entre Rome et la Révolution.
En réaction, le 27 novembre, l'Assemblée exige du clergé un serment de fidélité à la Constitution civile du clergé.
Pie VI
Ce décret précipitera la fracture entre l'Église et la Nation.
La rupture est consommée le 13 avril 1791 avec un bref du pape (un décret) qui déclare la Constitution civile du clergé « hérétique et schismatique » !
Jules de Médicis (Giulio di Giuliano de' Medici), né le 26 mai 1478 à Florence est élu 226e pape le lundi 19 novembre 1523. Il est intronisé le 26 et prend le nom de Clément VII.
Fils illégitime de Julien de Médicis et de sa dernière maîtresse, Fioretta Gorini, Jules de Médicis est le neveu de Laurent le Magnifique, et donc le cousin du pape Léon X.
Celui-ci le déclara légitime, pour le rendre apte à toutes les dignités ecclésiastiques, et il le fit successivement archevêque de Florence, cardinal et vice-chancelier de l'Église romaine.
Le conclave destiné à élire le successeur d'Adrien VI (unique pape originaire des Pays-Bas et dernier pape non italien avant l’élection de Jean-Paul II) est l'un des plus longs de l'histoire.
Il s'ouvre au début d'octobre pour se clore le 19 novembre 1523. Deux factions s'opposent : l'une soutenant le cardinal Pompeo Colonna, l'autre favorable à Jules de Médicis. Ce dernier finit par l'emporter à la suite d'une médiation des trois cardinaux français et de la promesse de faire de Pompeo Colonna le chancelier du Saint Siège.
Durant son pontificat, il s'oppose au roi d'Espagne et empereur germanique Charles Quint et au roi d'Angleterre Henri VIII.
Clément VII décède le 25 septembre 1534, et rapidement plusieurs rumeurs courent à propos de sa disparition :
L’une d’elles veut que des charlatans aient prescrit au pape malade quatorze cuillerées de poudre de diamant et que ce remède douteux ait précipité sa fin.
Selon une autre hypothèse, le souverain pontife se serait empoisonné en mangeant des champignons, dont il était friand au point d’en interdire la cueillette dans la vingtaine d’hectares que recouvrent les jardins du Vatican pour se les réserver. Dans les rues de Rome, le bruit ne tarde pas à circuler qu’une main criminelle a glissé une amanite phalloïde (champignon mortel) dans le plat de coulemelles du Saint-Père.
Ne pas confondre avec Robert de Genève, antipape (du 20 septembre 1378 au 20 septembre 1378) qui avait pris également le nom de Clément VII.
Le 30 octobre 1439, une poignée de pères conciliaires* réunis à Constance proclament la déchéance du pape Eugène IV et élisent à sa place le duc Amédée VIII de Savoie. Le nouveau pape, âgé de 56 ans, est intronisé l'année suivante sous le nom de Félix V.
Amédée VIII, dit « le Pacifique », né au château de Chambéry, le 4 septembre 1383, et mort au château de Ripaille, le 7 janvier 1451, est comte de Savoie, duc de Chablais et d'Aoste, prince, marquis en Italie (1391-1416), comte de Genève (1401), vicaire impérial (1398), puis duc de Savoie (1416-1440).
Sans être prêtre, il est élu le 30 octobre 1439 à Bâle par les pères conciliaires dissidents. Ceux-ci ont refusé le transfert du concile à Ferrare et ont déposé Eugène IV.
Il n'accepte la charge qu'après beaucoup d'hésitations, le 15 février 1440, et prend le nom de Félix V. Il est intronisé le 23 juillet 1440 dans la cathédrale de Lausanne.
Il prend Enée Piccolimini comme secrétaire (qui deviendra Pie II, 210e pape de l'Église le 19 août 1458).
Son élection par une fraction seulement des cardinaux et son effacement ultérieur devant un rival font que l'Église catholique le considère comme le dernier des « antipapes » (ou papes concurrents du pape officiel).
Il se soumit d'ailleurs peu après au successeur d'Eugène IV, le pape Nicolas V, qui le fit cardinal-évêque de Genève. Il se retira dans son prieuré de Ripaille (près de Thonon)
Six mois après l'explosion d'une bombe à l'ambassade des États-Unis à Beyrouth, deux attentats suicides, presque simultanés, se déroulent dans cette ville contre des troupes américaines et françaises.
Le 18 avril 1983, un attentat d'envergure contre l'ambassade des États-Unis fait une soixantaine de morts. Il est revendiqué par le Hezbollah, un jeune mouvement créé à la suite des événements de 1982. Six mois plus tard, une autre attaque suicide sur deux fronts retient l'attention du monde entier.
Le dimanche 23 octobre 1983, à 6h20 du matin, un camion chargé d'explosifs saute près du quartier général des forces américaines situé au cœur de l'aéroport de Beyrouth. La déflagration fait 241 morts (principalement des Marines), ainsi qu'une soixantaine de blessés.
Quatre minutes plus tard, à quelques dizaines de mètres, l'immeuble « Drakkar » (abritant des troupes françaises) explose. On compte 58 victimes parmi les parachutistes français : 56 de la 3ème Compagnie du 1er RCP (Régiment de chasseurs parachutistes) et 2 autres du 9ème RCP, l'un et l'autre basés à Pamiers (Ariège).
Les paras français et les marines américains, fraîchement débarqués au Liban, devaient faire respecter la paix civile dans le cadre d'une mission des Nations Unies mise en place en septembre 1982, à la suite de l'invasion israélienne du Liban et des massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila.
Ces soldats n'étaient préparés ni à la guerre urbaine, ni au terrorisme des « Fous de Dieu » islamistes, soutenus par la Syrie et l'Iran.
Le président François Mitterrand, malgré l'absence de soutien logistique américain, envoie huit avions Super-Étendard afin de bombarder les camps d'entraînement terroristes le 17 novembre 1983. De mauvaises langues (bien informées) suggèrent que ce baroud d'honneur n'aurait fait d'autre victime qu'une chèvre et son berger.
Les gouvernements américain et français réagissent en affirmant qu'ils maintiendront leur présence au Liban.
Quelques mois plus tard, entre février et avril 1984, la force multinationale quittera néanmoins ses bases.
Aux Invalides, les obsèques des 58 parachutistes français
Le samedi 10 octobre 1789, sur une proposition de Talleyrand, l'Assemblée constituante décide de nationaliser les biens de l'Église de France. L’Assemblée constituante compte ainsi remédier à la crise financière qui étrangle le royaume. En contrepartie de cette sécularisation de leurs biens, les ecclésiastiques reçoivent l'assurance d'être rémunérés par l'État.
Le royaume en banqueroute
Les états généraux ont été réunis par Louis XVI le 5 mai 1789 pour trouver une solution à la crise financière qui place le royaume au bord de la faillite. Les premières secousses révolutionnaires n'arrangent rien : les impôts ne rentrent plus du tout et les épargnants refusent de continuer à prêter de l'argent au Trésor.
C'est alors que le député Charles Maurice de Talleyrand, par ailleurs évêque d'Autun, propose à ses collègues de nationaliser les biens du clergé. Ces biens résultent des innombrables dons et legs des fidèles au cours des siècles passés. Ils sont constitués de propriétés agricoles et d'immeubles, sont très importants. On les évalue à 3 milliards de livres (environ dix fois le montant du budget annuel du royaume) !
Une nationalisation qui ne s’est pas faite dans la douleur
En contrepartie, sur une suggestion de Mirabeau, l'État s'engage à prendre à sa charge l'entretien des ecclésiastiques, les frais du culte et aussi les très lourdes charges sociales et éducatives qui relevaient jusque-là de l'Église.
La nationalisation des biens du clergé reçoit un accueil plutôt favorable des catholiques français. Les paysans comptent bien en profiter pour arrondir leurs propriétés en se portant acquéreurs des domaines de l'Église !
Décret du 2 novembre 1789
Les biens du clergé seront donc mis à la disposition de la Nation par un décret pris le 2 novembre 1789 ainsi rédigé :
« L'Assemblée nationale décrète :
1° Que tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la nation, à la charge de pourvoir, d'une manière convenable, aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres, et au soulagement des pauvres, sous la surveillance et d'après les instructions des provinces ;
2° Que dans les dispositions à faire pour subvenir à l'entretien des ministres de la religion, il ne pourra être assuré à la dotation d'aucune cure moins de 1.200 livres par an, non compris le logement et les jardins en dépendant. »
Le royaume comptait alors :
40.000 cures et paroisses
13.156 abbayes
12.400 prieurés
158.000 chapelles ayant toutes un chapelain,
1.057 abbayes de religieuses,
700 couvents de cordeliers
14.077 couvents de Jacobins, Carmes, Augustins, Chartreux, Célestins, Minimes et autres.
L’église possédait 9.000 châteaux et maisons de haute et basse justice,
252.000 métairies, 17.000 arpents (Un arpent valait selon les régions 30 à 50 ares.) de vignes baillées à ferme.
Soit une fortune évaluée à 92 millions d’écus ou 276 millions de livres, plus les réserves de baux, donc au total : 321 millions de livres
Naissance des assignats
Sans s'en douter, les députés mettent le doigt dans un engrenage qui va diviser le pays et conduire la Révolution à sa perte…
Dans l'immédiat, faute de pouvoir faire autrement, l'Assemblée nationale constituante laisse au clergé le soin de continuer à gérer ses domaines. Et pour tirer concrètement parti de ces domaines sans attendre leur mise en vente, l'Assemblée décide de les mettre en gage (on dit aussi « assigner »). Ainsi, par décret des 19 et 21 décembre 1789, elle émet des bons du Trésor pour un montant total de 400 millions de livres.
En échange d'un prêt à l'État, les particuliers reçoivent un bon du même montant. Ce bon porte un intérêt de 5% qui correspond à la rémunération du prêt. Ce bon appelé « assignat » est gagé ou « assigné » sur les anciens biens du clergé (désormais appelés biens nationaux). Ainsi, son détenteur peut l'échanger à tout moment contre un bien national de même valeur.
De cette façon, les révolutionnaires espèrent gagner sur les deux tableaux : en drainant l'épargne du public, ils comblent la dette de l'État et en cédant les biens nationaux aux paysans aisés et aux bourgeois, ils s'assurent d'indéfectibles soutiens dans la population.
Mais peu nombreux sont au début les Français qui font appel à cette possibilité…
L'État mit fin à l'entretien des ministres du culte à partir de 1795, par le décret du 2 sansculotides an II (18 septembre 1794) qui supprimait le budget de l'Église constitutionnelle.
Talleyrand
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, communément nommé Talleyrand, est issu d'une famille de la haute noblesse, souffrant d'un pied bot, il est orienté par sa famille vers la carrière ecclésiastique en vue de lui permettre de succéder à son oncle, l'archevêque de Reims : ordonné prêtre en 1779, il est nommé en 1788 évêque d'Autun. Il renonce à la prêtrise et quitte le clergé pendant la Révolution pour occuper des postes de pouvoir politique. Il sera agent général du clergé puis député aux États généraux sous l'Ancien Régime, président de l'Assemblée nationale et ambassadeur pendant la Révolution française, ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat puis sous le Premier Empire, président du gouvernement provisoire, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil des ministres sous la Restauration, ambassadeur sous la Monarchie de Juillet. Il assiste aux couronnements de Louis XVI (1775), Napoléon Ier (1804) et Charles X (1825).
Enea Silvio Piccolomini, généralement connu dans la littérature sous son nom latin Æneas Sylvius, est né le 18 octobre 1405 à Corsignano (dans la République de Sienne) et décédé le 15 août 1464 à Ancône (sur la mer Adriatique).
Il est élu pape le 19 août 1458, sous le nom de Pie II, et couronné le 3 septembre à la basilique Saint-Pierre de Rome.
Comme son prédécesseur Calixte III, Pie II passera une grande partie de son pontificat à préparer la croisade contre les Turcs qui, sous le sultanat de Mehmed II, viennent de s'emparer de la ville de Constantinople. Le pontificat du 210e pape de l'Église catholique romaine ne durera que 6 ans, puisque Pie II décédera dans la nuit du 14 au 15 août 1464 à Ancône au moment où il va embarquer à la tête de la flotte qu’il a financée contre les Turcs. Son corps est inhumé à Rome dans l'église Sant'Andrea della Valle.