Le lundi 24 octobre 1870, la nationalité française est accordée aux 37.000 Juifs d'Algérie par décret promulgué à Tours.
Il s'agit de l'une des premières décisions d'importance de la IIIe République. Du nom d'Isaac Adolphe Crémieux (de confession israélite), chef du Parti républicain et ministre de la Justice dans le gouvernement de Défense nationale, qui a succédé au Second Empire, le décret marque les prémices de la fracture entre les deux communautés algériennes, juive et musulmane, ces derniers conservant leur statut d'indigènes.
Isaac Adolphe Crémieux est l'un des leaders républicains de l'époque et est un farouche opposant à Napoléon III. Il est le fils d'un commerçant juif de Nîmes et est l'un des rares personnages de son époque issu d'une classe populaire qui parvint à accéder dans les hautes sphères de l'Etat. Devenu juriste, il entra rapidement dans la franc-maçonnerie qui l'aida à accéder dans le monde politique. En 1860, il participa à la création de l'Alliance Israélite Universelle dont il fut également le dirigeant, et qui avait pour objectif de protéger les juifs à travers le monde, tout en créant un réseau d'écoles francophones afin de favoriser leur ascension sociale. A l'aube de la IIIème République, il parvint au poste de ministre de la justice et fut à l'initiative de la loi qui porte son nom.
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