Dix ans après la prise de la Bastille, la Révolution s'essouffle. Le gouvernement du Directoire est désemparé par les difficultés économiques et militaires, et menacé par un retour prématuré des royalistes.
De retour de sa campagne d'Egypte, Bonaparte décide avec l'aide de son frère Lucien, président du Directoire et de Sieyès de « sauver la République » menacée par les royalistes et le retour de Louis XVIII.
Le 18 Brumaire, sous le prétexte d'un « complot des terroristes » (royalistes), les deux assemblées des Cinq-Cents et des Anciens sont convaincues de se transporter au château de Saint-Cloud, à l'extérieur de Paris, et de confier la garde de la capitale à Bonaparte.
Complices du complot, trois des cinq Directeurs, Sieyès, Barras et Ducos, démissionnent. Les deux autres, Gohier et Moulin, suspects de sympathies jacobines, sont destitués et arrêtés.
Le lendemain, la troupe boucle le château de Saint-Cloud. Mais les élus des Cinq-Cents réunis dans la salle de l'Orangerie refusent de modifier la Constitution comme on le leur demande. Bonaparte, qui a déjà prononcé une médiocre harangue devant les Anciens, fait de même devant les Cinq-Cents. Sa déplorable prestation est accueillie par des huées et les cris : « À bas le dictateur ! ».
Violemment pris à partie par les députés et même menacé d'arrestation, il a un moment de faiblesse. Il est sauvé par des grenadiers qui l'amènent hors de la salle. Son frère Lucien qui préside fort opportunément l'assemblée sort à son tour et fait valoir à la troupe que son frère et les élus sont menacés d'assassinat. Le général Murat qui commande les grenadiers leur demande de faire évacuer la salle.
Les députés tout de rouge vêtus sautent à qui mieux mieux par les fenêtres et se dispersent dans le brouillard !
La nuit venue, sur les deux heures du matin, le Conseil des Anciens et quelques élus des Cinq-Cents que l'on a rassemblés manu militari votent enfin une révision de la Constitution. Ils nomment un gouvernement provisoire en la personne de trois Consuls, Napoléon Bonaparte, Emmanuel Joseph Sieyès et Roger Ducos.
Par ce brutal coup d'État, le jeune général ouvre la voie à sa propre dictature et met fin à la Révolution proprement dite.
Le lundi 24 octobre 1870, la nationalité française est accordée aux 37.000 Juifs d'Algérie par décret promulgué à Tours.
Il s'agit de l'une des premières décisions d'importance de la IIIe République. Du nom d'Isaac Adolphe Crémieux (de confession israélite), chef du Parti républicain et ministre de la Justice dans le gouvernement de Défense nationale, qui a succédé au Second Empire, le décret marque les prémices de la fracture entre les deux communautés algériennes, juive et musulmane, ces derniers conservant leur statut d'indigènes.
Isaac Adolphe Crémieux est l'un des leaders républicains de l'époque et est un farouche opposant à Napoléon III. Il est le fils d'un commerçant juif de Nîmes et est l'un des rares personnages de son époque issu d'une classe populaire qui parvint à accéder dans les hautes sphères de l'Etat. Devenu juriste, il entra rapidement dans la franc-maçonnerie qui l'aida à accéder dans le monde politique. En 1860, il participa à la création de l'Alliance Israélite Universelle dont il fut également le dirigeant, et qui avait pour objectif de protéger les juifs à travers le monde, tout en créant un réseau d'écoles francophones afin de favoriser leur ascension sociale. A l'aube de la IIIème République, il parvint au poste de ministre de la justice et fut à l'initiative de la loi qui porte son nom.
Le samedi 11 septembre 1802, le Piémont qui était une possession de la maison de Savoie, est officiellement annexé à la France.
Le processus était d’une certaine façon amorcé dès 1798, avec l'abdication du souverain Charles-Emmanuel IV et la proclamation d'un gouvernement provisoire républicain placé sous la protection de l'armée française.
Napoléon contredit les règles qu'il s'était lui-même fixé en annexant le Piémont qui sera divisé en six départements : Doire - Marengo - Pô – Sesia - Stura- Tanaro.
Cette annexion en dehors des frontières naturelles et historiques de la France provoque la fureur des grandes puissances européennes et met à mal l'image de libérateur de Napoléon auprès des patriotes du Piémont.
Lors de la guerre de Succession de Bretagne, le roi de France, Philippe VI, avait choisi le prétendant Charles de Blois, mais c'est son rival, Jean de Montfort, qui s'empara du duché de Bretagne. Le roi de France envoya donc son fils, Jean de Valois, futur roi Jean II « Le Bon », avec 5.000 hommes pour rétablir la situation.
Le 30 avril 1341, le duc Jean III de Bretagne meurt sans descendance malgré trois mariages, avec Isabelle de Valois, Isabelle de Castille et Jeanne de Savoie, et sans avoir désigné son successeur.
La succession est disputée entre sa nièce, Jeanne de Penthièvre « la Boiteuse », épouse de Charles de Blois, et son demi-frère Jean de Montfort (fils du second mariage d'Arthur II de Bretagne avec Yolande de Dreux, comtesse de Montfort-l'Amaury).
Jean III aurait préféré sa nièce Jeanne de Penthièvre à sa succession, plutôt que son demi-frère Jean de Montfort, car il était en conflit avec sa belle-mère, Yolande de Dreux. Toutefois il meurt sans avoir désigné son successeur…
Jean de Montfort, poussé par sa femme Jeanne de Flandre, prend alors les devants. Il s’installe à Nantes, capitale du duché, et s’empare du trésor ducal à Limoges, ville dont Jean III de Bretagne avait été le vicomte. Il convoque les grands vassaux bretons pour se faire reconnaître comme duc, mais la majorité ne vient pas (beaucoup d’entre eux ont aussi des possessions en France qu’ils risqueraient de voir confisquer s’ils s’opposaient au roi).
Dans les mois qui suivent (juin-juillet), il effectue une grande chevauchée dans son duché pour s'assurer le contrôle des places fortes (Rennes, Malestroit, Vannes, Pontivy, Hennebont, Quimperlé, La Roche-Piriou, Quimper, Brest, Saint-Brieuc, Dinan et Mauron) avant de rentrer à Nantes. Il parvient ainsi à prendre le contrôle d'une vingtaine de places !
Jean de Montfort se présente en septembre à Paris devant la cour des pairs mandatée par le roi de France. Ses contacts récents avec l'Angleterre lui sont reprochés ainsi que sa tentative de forcer la main au roi. Le roi tranche en faveur de Charles de Blois. Jean de Montfort s'enfuit alors de la cour du Louvre et se voit confisquer ses fiefs français.
Le lundi 4 septembre 1797 (18 fructidor An V), le Directoire, présidé par Larevellière, organise un coup d'État contre les royalistes, redevenus majoritaires à l'Assemblée, et menaçaient d'en revenir à l'Ancien Régime.
Avec la chute de Robespierre et l'instauration du Directoire, les Français avaient pris acte de la fin de la Terreur et manifesté leur souhait de retrouver la paix civile, militaire et religieuse.
Les royalistes, majoritaires, tentent d'en profiter pour restaurer la monarchie. Leur insurrection est une première fois matée sans ménagement à Paris, le 13 Vendémiaire an IV (5 octobre 1795), par un général jacobin, un certain Napoléon Bonaparte. Puis, c'est le tour des Jacobins et des disciples de Babeuf de tenter un soulèvement. Ils sont à leur tour éliminés…
Aux élections de l'An V (en 1797), qui renouvellent le tiers des deux assemblées des Cinq Cents et des Anciens, les électeurs confirment leur préférence pour le retour à l'ordre et ne craignent pas de désigner des députés modérés, favorables au retour de la monarchie !
Celle-ci est représentée par Louis XVIII, comte de Provence en exil (le frère de Louis XVI, guillotiné quatre ans plus tôt).
Mais les anciens montagnards de la Convention n'en veulent pas. À l'image du Directeur Paul Barras, beaucoup se sont compromis dans la Terreur et en ont profité pour s'enrichir. Comme eux, beaucoup de Français ont tiré profit de la Révolution en achetant des biens nationaux. Ils craignent de les perdre.
Les Directeurs Barras, Larevellière et Reubell, partisans de la manière forte, renvoient les ministres favorables à la droite dès juillet 1797. Talleyrand et le général Hoche entrent au gouvernement.
Par précaution, ils demandent son appui à Bonaparte, qui combat avec succès les Autrichiens en Italie. Celui-ci doit sa carrière à Barras. Il répond une nouvelle fois présent et envoie au Directoire l'un de ses généraux, Pierre Augereau.
Larevellière, président du Directoire, prononce le 10 fructidor (27 août) un discours menaçant : « Le Directoire ne pactisera pas avec les ennemis de la République ».
Le 17 fructidor, les députés royalistes répliquent en demandant la mise en accusation des Directeurs. Dès la nuit du 17 au 18, Barras, Larevellière et Reubell réagissent en destituant leurs collègues, Barthélemy et Carnot, plus accommodants. Des affiches placardées dans la capitale dénoncent une collusion entre les royalistes et les Anglais. Augereau cerne enfin les Conseils avec 12 000 hommes et 40 canons !
Les élections sont annulées dans 49 départements. 53 députés sont déportés en Guyane. De nouvelles mesures de répression sont prises contre les prêtres réfractaires qui refusent la Constitution civile du clergé et contre les émigrés.
La République et le Directoire sont provisoirement sauvés mais ils ne doivent leur salut qu'à l'intervention de l'armée. Leur légitimité démocratique n'existe plus.
Rassemblée à Boulogne et initialement destinée par Napoléon 1er à envahir l'Angleterre, « l’armée des côtes de l’Océan » prend le nom de « Grande Armée » le 11 fructidor an XIII (29 août 1805).
Le nom est choisi pour se distinguer de la « petite armée » qui opère au même moment en Italie et prépare sa marche sur le Rhin. Sont alors formés sept corps d’armée (les « sept torrents ») sous le commandement de Bernadotte, Davout, Soult, Ney, Lannes, Marmont et Augereau.
En octobre 1808, cette Grande Armée cesse officiellement d’exister. Napoléon commande alors une armée d’Espagne, puis une armée d’Allemagne.
Une seconde Grande Armée est constituée en 1811 en prévision de la campagne de Pologne, qui débouchera sur la tragique campagne de Russie. L’état-major général est placé sous le commandement du fidèle maréchal Alexandre Berthier tandis que la Maison de l’Empereur est confiée au grand écuyer le général de Caulaincourt.
Le 24 août 1852, la concession de la ligne de chemin de fer de Bordeaux à Sète (écrit Cette jusqu'en 1927) est attribuée par décret à la compagnie du chemin de fer du Midi.
La gare de Bègles, première station en sortant de Bordeaux Saint-Jean
Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à Cette
La Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à Cette est créée le 24 septembre 1846. C’était l'un des plus ambitieux projets de développement des chemins de fer en France au milieu du XIXe siècle, d'une longueur de 526 kilomètres. La ligne devait progressivement rejoindre l'Atlantique à la Méditerranée, pour faire de la concurrence au canal du Midi et au canal latéral à la Garonne. Mais, faute de fonds suffisants, la compagnie fut dissoute le 31 juillet 1847.
Comme ils avaient déjà obtenu les concessions de la ligne de Bordeaux à La Teste et de Lamothe à Bayonne, les frères Péreire furent les mieux placés pour reprendre le projet de liaison entre l'Atlantique et la Méditerranée.
Compagnie des chemins de fer du Midi
La Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne (dite aussi Compagnie des Chemins de fer du Midi) créée en 1852 par les frères Pereire, est l'une des anciennes grandes compagnies privées de chemin de fer française. Son réseau desservait la partie du sud-ouest de la France comprise entre la Garonne et les Pyrénées. À l'époque, le territoire français était partagé entre six grandes compagnies ferroviaires, la Compagnie du Midi étant la seule n'ayant pas d'accès direct à la capitale.
En 1934, la compagnie du Midi qui dispose alors d'un réseau de 4.300 km, fusionne son exploitation avec celle de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. Les deux sociétés conservent leur structure juridique et leurs concessions. En 1938, l'exploitation commune des deux réseaux est intégrée dans la SNCF et l'ensemble des actifs ferroviaires de la compagnie du Midi sont nationalisés.
Chronologie de la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville
24 août 1852 : concession à la Compagnie du Midi.
31 mai 1855 : ouverture de Bordeaux à Langon.
4 décembre 1855 : ouverture de Langon à Tonneins.
29 mai 1856 : ouverture de Tonneins à Valence-d'Agen.
30 août 1856 : ouverture de Valence-d'Agen à Toulouse.
22 avril 1857 : ouverture de Toulouse à Cette.
1862 : achèvement de la mise à double voie.
20 décembre 1935 : mise en service de l'électrification en 1500 V continu entre Montauban et Sète.
1er juin 1980 : mise en service de l'électrification en 1500 V continu entre Bordeaux et Montauban.
Le soir du mercredi 17 août 1661, à Vaux, au sud-est de Paris (aujourd'hui Vaux-le-Vicomte), Nicolas Fouquet (surintendant des Finances) étale sa splendeur au cours d'une fête somptueuse… trop somptueuse.
Pour fêter l'achèvement du château qu'il s'est fait construire à Vaux, Nicolas Fouquet organise une grande réception pour le roi et la Cour. Le buffet est organisé par Vatel. Molière et Lully présentent une comédie-ballet dans les jardins (dessinés par Le Nôtre) et un grand feu d'artifice est donné au-dessus de l'édifice.
Le cortège royal venant de Fontainebleau arrive à Vaux en fin d'après-midi. Le jeune Louis XIV (23 ans) arrive en compagnie de sa mère, la reine Anne d'Autriche, et de six cents courtisans. La reine Marie-Thérèse, enceinte, n'a pu se joindre à la fête mais le roi est accompagné de sa jeune maîtresse, Mademoiselle de La Vallière. Parmi les autres absents de marque, on peut noter le ministre Colbert, soucieux de se démarquer de Fouquet.
Les invités font d’abord une promenade dans les jardins égayés de jets d'eau et de cascades et animés de jeux et ballets.
Une majestueuse collation préparée par le célèbre cuisinier Vatel est servie sur une trentaine de buffets. Répartis sur 80 tables, les convives mangent dans 6.000 assiettes et 432 plats en argent. Le Roi a le privilège d'être servi dans de la vaisselle en or massif (alors qu'il dut faire fondre son propre service pour financer la guerre de Trente Ans) !
Puis un superbe feu d'artifice embrasa la voûte céleste.
Mais le roi a l'humeur maussade. Depuis la mort de Mazarin, quelques mois plus tôt, il a décidé de diriger lui-même le gouvernement et attend de tous ses ministres et conseillers qu'ils lui soient loyaux. Ce qui n'est pas le cas de Fouquet qui abuse de sa position et s'enrichi en cachette du souverain.
Cet étalage de luxe humilie le jeune Roi qui voulut faire arrêter Fouquet sur-le-champ, mais la Reine-Mère l'en dissuada. Il le 5 septembre. Colbert remplaça son rival.
La Vierge Marie, mère de Jésus-Christ, se serait établie sur la fin de sa vie à Éphèse, en Asie mineure, accompagnée de l'apôtre Jean. La maison qui l'aurait abritée (la « Maison de la Vierge ») attire encore de nombreux pèlerins.
À sa mort, selon une tradition ecclésiale qui remonte au concile d'Éphèse (431), la Vierge aurait été immédiatement élevée au ciel.
Cette Assomption (d'un mot latin qui signifie enlever ou élever) est commémorée depuis lors tous les 15 août. C'est l'une des principales fêtes catholiques dédiées à la Vierge.
En France, la fête de l'Assomption a été décrétée fête patronale par Louis XIII en vertu de son vœu, en 1638, de consacrer le royaume à la Vierge. Le roi voulait remercier la « Reine du Ciel » pour la protection accordée à son royaume dans la guerre de Trente ans et pour le don d’un héritier, « Louis Dieudonné », le futur Louis XIV, né en septembre 1638.
La fête a été supprimée par la Révolution française et rétablie par Bonaparte. C'est une fête religieuse chômée au même titre que Noël, l'Ascension et la Toussaint.
Le 8 août 1918, alors que les attaques allemandes deviennent moins efficaces et que l’arrivée de troupes américaines a permis en juillet de renverser la tendance, Foch lance une vaste offensive alliée dans la région d'Amiens.
L'offensive de dégagement de la voie ferrée Paris-Amiens, prévue par Foch depuis avril, est décidée fin juillet, à Sarcus, où il a installé son nouveau Quartier Général. C'est le maréchal Haig qui prendra le commandement du groupe d'armées composé de la 4e armée britannique (général Rawlinson) et de la1ère armée française (général Debeney). Le secret est particulièrement bien gardé : même les chefs de gouvernement ne sont pas au courant de cette offensive fixée au 8 août.
La préparation d'artillerie commence à 4 h 20, et l'assaut est donné à 5 h 05 par le 31e corps qui enlève l'agglomération et le bois de Moreuil à 7 h 30. Au sud de Moreuil, le 9e corps attaque à son tour à 9 heures, face à l'Avre, mais sa progression est stoppée. Ce sont les progrès du 31e corps qui lui permettront néanmoins, comme l'ensemble des autres unités, d'atteindre en fin de journée les objectifs fixés. Le 9, l'assaut devient général et les Alliés attaquent au nord de la Somme et au sud de Montdidier. Le 35e corps part à l'assaut à 16 heures et enlève Assainvilliers et Faverolles. Montdidier, pris ainsi en tenaille, est évacué dans la nuit par les Allemands et occupé par les troupes alliées dans la matinée du 10.
En deux jours, les Alliés ont capturé 24.000 prisonniers et 300 canons. Mais surtout, le moral des troupes allemandes est atteint et leur ardeur au combat n'est plus la même.
Trois mois plus tard, l’Allemagne, dont l’armée a reculé, tombe dans une crise politique qui amènera la chute de l’empire et sa capitulation.
Le samedi 4 août 1060, le roi Henri 1er (petit-fils d’Hugues Capet) meurt à Vitry-aux-Loges.
Henri Ier est né le 4 mai 1008 devient héritier de la couronne à la mort de son frère aîné Hugues, en 1025.
Sacré roi du vivant de son père le 14 mai 1027 à Reims, il lui succède en 1031 mais doit faire face à l'hostilité de sa mère et des grands vassaux qui veulent élire au trône son frère cadet Robert.
En 1059, Henri Ier, sentant ses forces s'affaiblir, décide de faire sacrer son fils Philippe de son vivant comme le voulait la coutume de l'époque et donc d'en faire un Roi associé comme l'avaient fait Hugues Capet et Robert II.
Philippe 1er, mis au monde le 23 mai 1052 par Anne de Russie (ou Anne de Kiev).
Philippe est sans doute le premier prince en Europe occidentale à recevoir ce prénom (c'est la première fois qu'un prénom non germanique est porté par un roi de France) qui allait se perpétuer jusqu’à nos jours. Il le doit à sa mère, dont l'arrière-grand-mère était une princesse byzantine, fille d'empereur.
Roi au décès de son père, il n’a que huit ans. C’est son oncle, le comte de Flandre Baudoin V, qui exerce la tutelle jusqu'en 1066.
Sous le règne de Philippe 1er se dessinent les grandes lignes de la politique des souverains capétiens du XIIe siècle : assurer une base réelle à la puissance royale en consolidant le domaine, et abaisser ou contenir les trop puissants vassaux.
Pour reconstituer le domaine royal, il s'empare d'une partie du Vermandois, du Gâtinais (1068), du Vexin français (1077), de la vicomté de Bourges et de la seigneurie de Dun-le-Roi (1101). Il développe l'administration royale aux dépens des seigneurs féodaux.
Son vassal le plus redoutable est Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu roi d'Angleterre (1066-1087). Philippe trouve l'appui des comtes d'Anjou et de Flandre qui se sentent aussi menacés par ce trop puissant voisin, et c'est pour consolider son alliance avec la Flandre qu'il a épousé Berthe de Hollande, sœur du comte Robert le Frison.
Le mercredi 2 août 1589, au lendemain de l'attentat contre le roi Henri III, son cousin Henri de Navarre accède au trône de France sous le nom d'Henri IV en vertu des règles de succession.
Henri IV, né Henri de Bourbon (13 décembre 1553 à Pau - 14 mai 1610 à Paris), fut roi de Navarre le 9 juin 1572 au décès de sa mère (sous le nom d’Henri III de Navarre) puis roi de France, premier souverain français de la branche dite de Bourbon de la dynastie capétienne.
Il était le fils de Jeanne III (Jeanne d'Albret), reine de Navarre et d'Antoine de Bourbon, chef de la maison de Bourbon, descendant du roi Louis IX et premier prince du sang. En vertu de la « loi salique » cette filiation fera d'Henri le successeur naturel du roi de France à la mort de François, duc d'Anjou (frère et héritier du roi Henri III), en 1584.
Le nouveau souverain va devoir affronter les armes à la main la Ligue catholique qui ne tolère pas que la France soit gouvernée par un protestant. Avec ses alliés anglais, il bat les ligueurs à Arques puis à Ivry, près de Chartres, le 14 mars 1590 (« ralliez-vous à mon panache blanc »).
Il abjure enfin la foi protestante le 25 juillet 1593 et entre à Paris après avoir acheté la complicité du gouverneur Brissac. C'est la fin des guerres de religion qui ont ravagé le pays pendant une génération !
Le vendredi 14 juillet 1223, le roi Philippe II, dit « Philippe Auguste » (58 ans) meurt à Mantes, après 42 ans de règne. Il est enterré à Saint-Denis et son fils aîné (36 ans) lui succède immédiatement.
Philippe Auguste
Louis VIII le Lion
Pour la première fois depuis Hugues Capet, le roi n'a pas jugé utile de faire sacrer son fils avant de mourir. Après deux siècles d'existence, la dynastie capétienne est assez solidement établie pour que la succession héréditaire s'opère d'elle-même.
Le nouveau roi, sous le nom de Louis VIII le Lion, ne règnera que trois ans mais il a déjà beaucoup agi aux côtés de son père, manifestant de grandes qualités politiques et militaires.
Après son accession au trône et son sacre à Reims le 6 août 1223, Louis VIII conserve les conseillers de son père, tous issus de la petite noblesse ou de la bourgeoisie. Enclin à la guerre, il enlève aux Plantagenêt le Poitou et une partie de la Gascogne. Il s'empare de Niort et La Rochelle. Enfin, il repart dans le Midi toulousain pour en finir avec la croisade contre les Albigeois.
Au lendemain du siège de la Rochelle, protestants et catholiques concluent la paix avec l’édit de Boulogne. Celui-ci met fin à la quatrième guerre de Religion et permet aux protestants d’obtenir la liberté de conscience.
Charles IX
La 4ème guerre de religion, qui commence avec le massacre de la Saint-Barthélemy, marque lourdement les provinces de Saintonge, Aunis et Angoumois. La ville de la Rochelle, assiégée par les troupes de Charles IX sous le commandement du duc d’Anjou, le futur Henri III, échappe de peu au désastre.
La Paix de la Rochelle (ou Edit de Boulogne) est signée le mercredi 11 juillet 1573 par Charles IX et crée une pause provisoire dans cette guerre.
L’édit de Boulogne, enregistré au parlement de Paris le 11 août, énonce la paix et l’oubli des horreurs de la Saint- Barthélemy. Il accorde la liberté de conscience, mais la liberté du culte est limitée à 3 villes : La Rochelle, Nîmes et Montauban, ultérieurement Sancerre. C’est l’édit le plus restrictif : la Cène est interdite même chez les seigneurs hauts-justiciers.
Édit de Boulogne - 11 Juillet 1573
Charles, etc. Nostre intention a tousjours esté et est, à l’exemple de nos prédécesseurs, de régir et gouverner nostre royaume, et recevoir de nos subjects l’obéissance qui nous est deuë, plustost par douceur et voie amiable, que par force. Au moyen de quoy, ayant nostre très-cher et très-amé bon frère, le roy de Polongne, entière cognoissance de nostre vouloir, a suivant nos mandemens, et le pouvoir spécial que nous lui avons envoyé à ceste fin, commis et député aucuns des principaux personnages de nostre conseil privé, estans près de luy, pour ouyr et entendre les plaintes, doléances, et supplications des maire, eschevins, pairs, conseillers, manans et habitans de nostre ville de La Rochelle, gentilshommes et autres qui s’y sont retirez. Et comme ainsi soit qu’enfin nostredit très-cher et très-amé bon frère le roy de Polongne ait soubs nostre bon plaisir accordé par l’advis de nos très-chers et très-amez frères les duc d’Alençon et roy de Navarre, de nos très-chers et bien amez cousins les prince de Condé, et prince dauphin : ducs de Longueville, de Guise, de Nevers et d’Uzès : seigneurs de Montluc, comte de Retz, de Biron, de Villequier, de La Chapelle aux Ursins, de Losses, de La Vauguyon, de St.-Sulpice, de Malicorne, de Suze, grand Prieur de Champaigne, et autres grands et notables personnages estans près de luy, susdits de La Rochelle, gentilshommes et autres retirez en icelle, les poincts et articles qui seront ci-après spécifiés, tant pour eux comme pour les habitans de nos villes de Montauban et Nismes, gentilshommes et autres retirez en icelles, et aucuns autres nos subjects pour lesquels ils ont supplié.
Sçavoir faisons que nous, considérans que ne pourrions mieux faire, que d’ensuivre le conseil qui nous est donné par nosdits frères, princes et seigneurs dessusdicts, lesquels pour le zèle qu’ils ont à l’honneur de Dieu, avec expérience des choses et l’affection qu’ils portent au bien de nos affaires, ont plus de cognoissance que nuls autres de ce qu’il fait besoing et est nécessaire pour le bien de nostre royaume : avons par l’advis et bon conseil de la royne nostre très-honorée dame et mère, de nos très-chers cousins, les cardinaux de Lorraine, et de Guise : de nostre très-cher et féal chancellier : des sieurs de Morvillier, de Lanssac, de Limoges : les présidens, Premier de Thou, et Séguyer, seigneur de Foix, président Hennequin, sieurs de Cheverny, de Mande, et de Roessy, tous conseillers respectivement en nostredit conseil privé pour les causes et raisons dessusdites, et autres grandes et bonnes considérations à ce nous mouvans, dit, déclaré, statué et ordonné, disons, statuons, et déclarons par cestuy nostre présent édict perpétuel et irrévocable, voulons et nous plaist ce qui s’ensuit.
I / Premièrement, que la mémoire de toutes choses passées depuis le 24 jour d’aoust dernier passé, à l’occasion des troubles et émotions advenues en nostre royaume, demeurera estainte et assoupie, comme de chose non advenue : et ne sera loisible ne permis à nos procureurs généraux, ne autres personnes, publiques et privées, quelconques, en quelque temps, ne pour quelque occasion que ce soit, en faire mention, procez ou poursuite en aucune cour ou jurisdiction.
II / Défendant à tous nos subjects, de quelque état et qualité qu’ils soient, qu’ils n’ayent à en renouveller la mémoire, s’attaquer, injurier, ne provoquer l’un l’autre par reproche de ce qui s’est passé, en disputer, contester, quereller, ne s’outrager ou offenser, de faict, ne de parole : mais se contenir et vivre paisiblement ensemble, comme frères, amis et concitoyens, sur peine aux contrevenans d’estre punis comme infracteurs de paix et perturbateurs du repos public.
III / Ordonnons que la religion catholique et romaine sera remise et restablie en tous les lieux et endroicts de cestuy nostre royaume et pays de nostre obéissance, où l’exercice d’icelle a esté intermis , pour y estre librement et paisiblement exercée, sans aucun trouble et empeschement, sur les peines susdites : et que tous ceux qui durant la présente guerre se sont emparez des maisons, biens et revenus appartenans aux ecclésiastiques, ou autres Catholiques, et qui les tiennent et occupent, leur en délaisseront l’entière possession et paisible jouyssance en toute liberté et seureté.
IV / Et pour donner occasion à nos subjects, manans et habitans de nosdites villes de I.a Rochelle, Montauban et Nismes, de vivre et demeurer en repos, leur avons permis et permettons l’exercice libre de la R. P. R. [1] dans lesdites villes, pour iceluy faire faire en leurs maisons et lieux à eux appartenans, hors toutesfois les places et lieux publiques, pour eux, leurs familles et autres qui s’y voudront trouver.
V / Et quant à tous autres de ladite R. P. R., qui sont demeurez en icelle religion, jusques à présent, leur permettons se retirer en leurs maisons où ils pourront estre et demeurer, et par tous les autres endroicts de nostre royaume, aller, venir, et vivre en toute liberté de conscience : et aux gentilshommes et autres ayans haute justice qui sont semblablement demeurez jusques à présent à ladite religion, portans les armes avec les susdits habitans desdites villes, et depuis ledit 24 aoust dernier, leur permettons aussi vivre en la mesme liberté de conscience en leurs maisons, et y faire seulement les baptesmes et mariages à leur façon accoustumée, sans plus grande assemblée, outre les parens, parrains et marraines, que jusques au nombre de dix, fors et excepté en nostre cour, ne à deux lieues à l’entour d’icelle, en la ville, prevosté et viconté de Paris, ne à dix lieues à l’entour d’icelle ville.
VI / Enjoignons à nos baillifs, séneschaux, juges ordinaires, ou subalternes, chacun en leur ressort, de pourvoir à l’enterrement des morts de ceux de ladite R. P. R., le plus commodément que faire se pourra.
VII / Au cas qu’aucuns d’icelle religion eussent été contraints de faire promesses et obligations, et bailler caution pour changer de religion, nous les avons cassées et déclarées nulles, et de nul effect et valeur.
VIII. Seront receuz indifféremment aux universités, escholes, hospitaux, maladreries et aumosnes publicques, les escholiers, malades et pauvres, de quelque religion qu’ils soient.
IX / Permettons à tous nos subjects estans de la religion, de pouvoir vendre ou aliéner leurs biens et se retirer librement avec leurs deniers et autres meubles, où bon leur semblera,ou jouyr du revenu d’iceux,en quelque lieu qu’ils se voudront retirer, soit dedans ou dehors le royaume, pourveu que ce ne soit ès terres des princes, avec lesquels nous pourrions avoir guerre.
X / Demoureront lesdits de La Rochelle, Montauban et Nismes, et autres cy-dessus, quittes et deschargez de tous deniers, meubles, debtes, arrérages de rentes, fruicts et revenus des ecclésiastiques, et autres qu’ils feront apparoistre suffisamment avoir depuis ledit 24 aoust dernier, par eux esté pris et levez sans que eux et leurs commis, ou ceux qui les ont baillez et fournis, en puissent estre aucunement tenus ne recherchez pour le présent, le passé ne pour l’advenir.
XI / Semblablement de tout actes d’hostilité, levée et conduite de gens de guerre, fabrication de monnoye, fonte et prise d’artillerie et munitions, confection de pouldres et salpestres, prises, fortifications ou entreprises de villes, démolitions de temples, maisons et autres lieux, prises de navires, gallères et biens en mer, establissement de justice, jugemens et exécution d’iceux, tant en civilité qu’en criminalité , voyages, intelligences, traictez et négociations faictes pour leur secours et conservation, et générallement tout ce qui a esté par eux faict, géré et négocié pour cest effect, tant au dedans que dehors nostre royaume, depuis ledit 24 aoust, encores qu’il deust estre plus particulièrement exprimé et spécifié, sans ce que pour aucunes des choses dessusdites ou autres passées, leur soit à eux ny à leur postérité imputé aucun crime de rébellion, désobeyssance, ou de lèse-majesté.
XII / Déclarons que nous tenons et réputons tous les dessusdits pour nos bons, loyaux et fidèles subjects et serviteurs, à la charge qu’ils nous jureront toute obeyssance et fidélité, se déporteront et désisteront entièrement de toutes associations qu’ils ont dedans ou dehors nostre royaume, et ne feront doresnavant aucune levée de deniers sans nostre permission, enrollemens d’hommes, congrégations et assemblées autres que celles qui leur sont permises cy-dessus : et ce, sans armes, sous peine d’estre punis rigoureusement et comme contempteurs et infracteurs de nos commandemens et ordonnances.
XIII / Tous les prisonniers de guerre ou autres qui sont détenuz ès prisons, gallères ou ailleurs pour le faict de la religion, et à l’occasion des présens troubles, seront eslargis et mis en liberté sans payer aucune rançon. N’entendans toutesfois, que les rançons qui auront ja esté payées puissent estre répétées sur ceux qui les auront reçues.
XIV / Ne seront lesdits de la religion surchargez ne foullez d’aucunes charges ordinaires ou extraordinaires plus que les Catholiques.
XV / Avons déclaré et déclarons tous deffauts, sentences, jugemens, arrests, procédures, saisies, ventes, et décrets faicts et donnez contre lesdits de la R. P. R., qui sont ou ont esté dans lesdites villes de La Rochelle, Montauban et Nismes, depuis ledit 24 aoust, qui n’ont esté donnez parties ouyes, ou par procurations par eux faictes, depuis ledit 24 aoust dernier, ensemble l’exécution d’iceux , tant en civilité qu’en criminalité, cassées , révoquées et annullées. Et demoureront les procez au mesme estat qu’ils estoient auparavant, et rentreront les dessusdits dans leurs biens temporels, quelques saisies, ventes et adjudications, fermes et dons qui en pourroient avoir esté faicts par nous, ou autrement, sans faire aucun remboursement.
XVI / Et pour le regard des héritiers, veufves et autres ayans droict de ceux de ladite religion, qui sont décédez esdites villes, y ont esté, ou porté les armes pour eux, depuis le 24 aoust, en quelque endroit de nostre royaume que ce soit, leur permettons de rentrer en la possession et jouyssance des biens délaissez par lesdits décédez, et les maintenons en leur bonne fame et renommée.
XVII / Tous officiers desdites villes de La Rochelle, Montauban et Nismes, tant royaux que autres, de quelque religion qu’ils soient, et qui ont esté privez à l’occasion d’icelle et des présens troubles, seront remis en leurs estats, charges et offices : et les autres officiers des autres villes et lieux observeront nos déclarations sur ce faictes et publiées.
XVIII / Et afin que la justice soit rendue sans aucune suspicion à nos subjects desdites villes, et autres qui se sont retirez en icelles depuis ledit 24 aoust, nous avons ordonné et ordonnons, voulons et nous plaist que les procez et différends meuz et à mouvoir entre les parties estans de contraire religion, tant en demandant qu’en défendant, en quelconque matière civile ou criminelle que ce soit, soient traictez en première instance par devant les baillifs, séneschaux et autres nos juges ordinaires, suivant nos ordonnances. Et où il escherroit appel en aucunes de nos cours de parlement, leur sera par nous pourveu, seulement par l’espace d’un an, à compter du jour de la publication de ces présentes, de juges non suspects, tels qu’il nous plaira : excepté toutes fois la cour de parlement de Toulouze, pour le regard de ceux de Montauban, et cependant ne pourront estre contraints de comparoir personnellement.
XIX / Et parce que plusieurs particuliers ont receu et souffert tant d’injures et de dommages en leurs personnes et biens, que difficilement ils pourront en perdre sitôt la mémoire,comme il seroit bien requis pour l’exécution de nostre intention : voulans éviter tous inconvéniens, et donner moyen à ceux qui pourroient estre en quelque crainte, retournans en leurs maisons, d’estre privez de repos, attendant que les rancunes et inimitiez soient adoucies, nous avons accordé et accordons à ceux desdites villes de La Rochelle, Nismes et Montauban, qu’ils jouiront de leurs privilèges anciens et modernes, droicts de jurisdictions et autres, esquels ils seront maintenus et conservez, sans avoir aucune garnison ; ny que y soient faits chasteaux, forts ne citadelles, si ce n’est du consentement des habitans d’icelles. Lesquels pour démonstration et seureté de leur obéissance, observation et entretenement de nos vouloir et intention, bailleront pour deux ans quatre des principaux bourgeois et habitans de chacune desdites villes étant de la R. P. R., lesquels seront par nous choisis entre ceux qu’ils nous nommeront, et changez de trois en trois mois, ou tel autre temps qu’il sera advisé, et seront mis en telles villes et lieux qu’il nous plaira ordonner, à cinquante lieues pour le plus loing desdites villes, excepté en nos villes de Paris et de Toulouze, et afin qu’il n’y ait occasion de plainte ou de soupçon, nous commettrons esdites villes des gouverneurs gens de bien, et affectionnez à nostre service, qui ne seront suspects ; voulans néantmoins que la garde de leurs villes, tours et forteresses, demeure entre les mains desdits habitans, suivant leurs anciens privilèges.
XX / Voulons semblablement, que incontinent après la publication de nostre présent édict faite en nostre camp et armée, les armes soient partout généralement posées, lesquelles demeureront seulement entre nos mains et de notre très-cher et très-amé frère le roi de Polongne, ordonnons que les forces tant de terre que de mer soient retirées de devant lesdites villes, les forts, faits tant d’une part que d’autre, rompus et démolis : le libre commerce et passage remis par toutes les villes, bourgs et bourgades, ponts et passages de nostredit royaume : les forces et garnisons qui ont esté mises à l’occasion des présens troubles, et depuis le 24 jour d’aoust, és villes et autres places, maisons et chasteaux appartenans à nos subjects, de quelque religion qu’ils soient, vuideront incontinent pour leur en laisser la libre et entière jouissance, comme ils avoient auparavant que d’en estre dessaisis.
XXI / Les meubles qui se trouveront en nature, et qui n’auront esté pris par voye d’hostilité, depuis ledit 24 aoust dernier, seront rendus à ceux à qui ils appartiennent : en rendant toutes fois aux acheteurs le prix de ceux qui auront esté vendus par auctorité de justice, ou par autre commission et mandement public. Et pour l’exécution de ce que dessus, seront contraints les détenteurs desdits biens meubles, subjects à restitution, incontinent et sans delay, nonobstant toutes oppositions ou exceptions, les rendre et restituer aux propriétaires pour le prix qu’ils en auront payé.
XXII / Pour le reparti des fruicts des immeubles, un chacun rentrera en sa maison, et jouira réciproquement des fruicts de la cueillette de la présente année : nonobstant toutes saisies, et empeschemens faits au contraire depuis le 24 aoust, comme aussi chacun jouira des arrérages desdites rentes qui n’auront par nous esté prises, ou par nostre commandement, permission ou ordonnance de nous ou de nostre justice.
XXIII / Semblablement tous tiltres, papiers, enseignemens et documens qui ont esté pris, seront respectivement rendus et restituez à ceux à qui ils appartiennent.
XXIV / Ordonnons aussi que ceux de ladite religion demeureront aux loix politiques de nostre royaume, à sçavoir, que les festes seront gardées, et ne pourront ceux de ladite religion besongner, vendre ne estaller lesdits jours, boutiques ouvertes : et aux jours maigres, esquels l’usage de la chair est défendu par l’Église catholique et romaine, les boucheries ne seront ouvertes.
XXV /Et pour obvier aux contraventions qui pourraient se commettre en plusieurs de nos villes, les baillifs, séneschaux, ou leurs lieutenans, feront par les principaux habitans desdites villes jurer l’entretenement et observation de nostre présent édict, se mettre les uns en la garde des autres, et se charger respectivement et par acte public , de respondre civilement des contraventions qui se feroient audict édict, dans lesdites villes, par les habitans d’icelles, ou bien représenter et mettre entre les mains de la justice les contrevenans.
Si donnons en mandement, etc.
Donnez au chasteau de Boulongne, au mois de juillet l’an de grâce 1573, et de nostre règne le 13e.
Signé Charles.
Et plus bas, par le roi estant en son conseil. Signé Neufville. Et seellé en laqs de soye rouge et verde de cire verde du grand sceau. Lues, publiées, etc. Signé De Hevez.
Les événements de mai 1968 amènent le président de la République, Charles de Gaulle, à annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale le 30 mai. Il a formé un nouveau parti : l’Union pour la Défense de la République.
Le second tour des élections législatives correspond aux départs en vacances, mais les Français se déplacent nombreux le 30 juin 1968 pour donner une large majorité au général de Gaulle.
Pendant la campagne électorale, les Gaullistes, groupés dans l'UDR (L'Union pour la Défense de la République) dénoncent le complot communiste : l'anticommunisme fait recette, même si les communistes ont été bien loin d'agir sur les événements de mai 68.
Les partis d'opposition sont pour leur part fort embarrassés : ils souhaitent à la fois rassurer les électeurs inquiétés par les événements de mai, sans désavouer les manifestants et les grévistes. La peur anime en fait les électeurs qui votent massivement pour la majorité gaulliste et donnent au gouvernement la première majorité absolue de la Cinquième république
L’UDR obtient une victoire sans appel avec 293 sièges sur 487 (60,2 %).
La République malgache, proclamée en octobre 1958, accède à l'indépendance le dimanche 26 Juin 1960.
L'île, située au sud-est de l'Afrique, avait été annexée par les Français en 1896. C’est la cinquième plus grande île du monde après l'Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo. Longue de 1 580 km et large de 580 km, Madagascar couvre une superficie de 587.000 km2 (plus grande que celle de la France).
La révolte de mars 1947, sévèrement réprimée par les colons français, marque l'apogée du mouvement nationaliste malgache.
La loi-cadre Defferre de 1956 contribue au renouveau de la vie politique malgache. Elle institue le suffrage universel et supprime dans le même temps la distinction au sein de l'électorat entre citoyens et autochtones. Elle permet également la création d'un pouvoir exécutif autonome.
Le 14 octobre 1958, une deuxième étape est franchie vers l'indépendance effective : Philibert Tsiranana est élu président de la nouvelle République de Madagascar. La population malgache accepte alors par référendum d'entrer dans la Communauté française. La métropole continue donc à diriger la politique étrangère, la défense et l'économie de l'île, notamment la gestion des matières premières stratégiques. Après la dissolution de la Communauté en 1960, Madagascar obtient son indépendance le 26 Juin 1960.
La Première République malgache reste très étroitement liée à la France par les accords de coopération. Le président Tsiranana, critiqué par la population pour son soutien aux intérêts français, fait face à une contestation grandissante, en particulier la grève des étudiants menée de la capitale vers les provinces, et quitte le pouvoir en 1972.
Le mercredi 21 juin 1848, dissolution des Ateliers nationaux provoque une insurrection populaire.
Le 27 février 1848, quelques jours après l'instauration de la IIème République, le nouveau gouvernement, sous la pression de Louis Blanc, décide d'ouvrir des Ateliers nationaux destinés à résorber le chômage en employant des ouvriers sans travail. Près de 100.000 personnes s'inscrivent au bureau d'embauche. Un programme de grands travaux est lancé à Paris avec la construction des gares Montparnasse et Saint-Lazare.
La victoire des républicains conservateurs ou modérés aux élections de l’Assemblée constituante du 23 avril précipite la dissolution des ateliers nationaux, jugés inefficaces, coûteux et dangereux. D’autant que ces ateliers, lieux d'agitations ouvrières, effrayent la nouvelle Assemblée conservatrice. Prononcée le 21 juin, la fermeture provoque des révoltes ouvrières et populaires à Paris.
Du 23 au 26 juin, trois jours de combats feront 4.000 morts parmi les insurgés et 1.600 parmi les forces de l'ordre.
Le vendredi 13 juin 1924, Gaston Doumergue devient le 13e président de la République française.
Parcours de Gaston Doumergue
Gaston Doumergue, fils de vigneron, d‘origine protestante est né le 1er août 1863 à Aigues-Vives (Gard).
Après une licence et un doctorat de droit à Paris, il s'inscrit en 1885 au barreau de Nîmes et participe au procès retentissant du député Numa Gilly, avant d'entrer en 1890 dans la magistrature comme substitut à Hanoï, en Indochine. Son séjour est bref car il revient en métropole à la mort de son père en 1891.
En 1893, alors qu'il est juge de paix à Alger, il revient en France, à Aigues-Vives, et entre en politique en présentant sa candidature à une élection législative partielle, en décembre, destinée à pourvoir le siège d'Émile Jamais, décédé subitement le 18 novembre. Il est réélu député le 8 mai 1898, au premier tour du scrutin, et pour la troisième fois, le 27 avril 1902.
Sous la présidence d'Émile Loubet, il est ministre des Colonies, dans le gouvernement Émile Combes, de 1902 à 1905. Il est ensuite ministre sans interruption de 1906 à 1910, d'abord au Commerce et à l'Industrie puis à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts, à partir de 1908.
Il devient vice-président de l'Assemblée nationale durant une année, de février 1905 à mars 1906, entre ses deux ministères. En 1910, il est élu sénateur du Gard et réélu en 1912 et en 1921.
Du 9 décembre 1913 au 8 juin 1914, il est président du Conseil et ministre des Affaires étrangères à la demande du président Poincaré, qui cherche en Doumergue un conciliateur capable de former un cabinet « d'entente républicaine ».
Le 3 août 1914, le jour de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, le nouveau président du Conseil René Viviani fait appel à lui pour le remplacer au ministère des Affaires étrangères, lors de la composition de son éphémère premier gouvernement. Puis, il est ministre des Colonies dans les gouvernements qui se succèdent du 26 août 1914 au 19 mars 1917.
En février 1923, il est élu président du Sénat.
Président de la République
Après la victoire aux élections législatives du Cartel des gauches, le président Alexandre Millerand a démissionné le 11 juin 1924. Gaston Doumergue, alors président du Sénat jouit de la faveur de tous les partis de la Chambre. Il est élu nouveau président de la République, dès le 1er tour de scrutin, loin devant Paul Painlevé, le candidat socialiste.
Conformément à l'article 2 de la loi du 25 février 1875 relative à l'organisation des pouvoirs publics : « Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et par la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. »
Radical
Gaston Doumergue
60,38 %
Socialiste
Paul Painlevé
36,23 %
Communiste
Zéphyrin Camélinat
2,46 %
Divers
0,93 %
Le septennat de Gaston Doumergue sera marqué par une période prospère pour la France, mais marqué par une instabilité ministérielle et des difficultés financières engendrées par la chute du franc.. Il mènera son septennat à son terme, le 13 juin 1931, mais il ne se représentera pas.
Le samedi 11 juin 1842, François Guizot, principal ministre du roi Louis-Philippe, promulgue une loi décisive sur les chemins de fer. Elle va dessiner le futur réseau ferré français et relancer l'investissement en remédiant à l'insuffisance de capitaux. Par cette loi, l'État promet en effet des monopoles avec des concessions à long terme aux compagnies privées qui voudront se lancer dans l'aventure.
François Guizot et Alexis Legrand bâtissent le réseau ferré français
Conçue en concertation avec l'ingénieur des Ponts et Chaussées Alexis Legrand, la loi projette sept réseaux en étoile au départ de Paris, vers la Manche, l'Atlantique, les Pyrénées, la Méditerranée et le Rhin, ainsi que deux réseaux transversaux de la Méditerranée au Rhin et de l'Atlantique à la Méditerranée.
Chaque réseau est déconnecté des autres, car il ne s'agit pas que les compagnies privées puissent fusionner et se constituer en monopole.
L’État concède à des compagnies privées la gestion des lignes mais il garde à sa charge l’achat des terrains, la construction des voies et des gares.
Texte de la loi sur les chemins de fer, dite « loi Guizot »
Art. I. – Il sera établi un système de chemins de fer se dirigeant :
De Paris Sur la frontière de Belgique, par Lille et Valenciennes ; Sur l’Angleterre, par un ou plusieurs points du littoral de la Manche, qui seront ultérieurement déterminés ; Sur la frontière d’Allemagne, par Nancy et Strasbourg ; Sur la Méditerranée, par Lyon, Marseille et Cette ; Sur la frontière d’Espagne, par Tours ; Poitiers, Angoulëme, Bordeaux et Bayonne ; Sur l’Océan, par Tours et Nantes ; Sur le centre de la France, par Bourges ;
De la Méditerranée sur le Rhin, par Lyon, Dijon et Mulhouse ; De l’Océan sur la Méditerranée, par Bordeaux, Toulouse et Marseille.
Art. II. – L’exécution des grandes lignes de chemins de fer définies par l’article précédent aura lieu par le concours de l’État, des départements traversés et des communes intéressées, de l’industrie privée, dans les proportions et suivant les formes établies par les articles ci-après. Néanmoins, ces lignes pourront être concédées en totalité ou en partie à l’industrie privée, en vertu de lois spéciales et aux conditions qui seront alors déterminées.
Art. III. – Les indemnités dues pour les terrains et bâtiments dont l’occupation sera nécessaire à l’établissement des chemins de fer et de leurs dépendances seront avancées par l’État, et remboursées à l’État, jusqu’à concurrence des deux tiers, par les départements et les communes…
Art. IV. – Dans chaque département traversé, le conseil général délibérera :
Sur la part qui sera mise à la charge du département dans les deux tiers des indemnités et sur les ressources extraordinaires au moyen desquelles elle sera remboursée en cas d’insuffisance des centimes facultatifs ;
Sur la désignation des communes intéressées, sur la part à supporter par chacune d’elles, en raison de son intérêt et de ses ressources financières. Cette délibération sera soumise à l’approbation du Roi.
Art. V. – Le tiers restant des indemnités de terrains et bâtiments, les terrassements, les ouvrages d’art et stations seront payés sur les fonds de l’État.
Art. VI. – La voie de fer, y compris la fourniture du sable, le matériel et les frais d’exploitation, les frais d’entretien et de réparation du chemin, de ses dépendances et de son matériel resteront à la charge des compagnies auxquelles l’exploitation du chemin sera donnée à bail. Ce bail réglera la durée et les conditions de l’exploitation, ainsi que le tarif des droits à percevoir sur le parcours…
Art. VII. – À l’expiration du bail, la valeur de la voie de fer et du matériel sera remboursée, à dire d’experts, à la compagnie par celle qui lui succédera ou par l’État.
Art. VIII. – Des ordonnances royales régleront les mesures à prendre pour concilier l'exploitation des chemins de fer avec l'exécution des lois et règlements sur les douanes.
Art. IX. – Des règlements d'administration publique détermineront les mesures et les dispositions nécessaires pour garantir la police, la sûreté, l'usage et la conservation des chemins de fer et de leurs dépendances.
Les articles suivants fixent les sommes affectées à l’établissement des différentes lignes.
La loi sur les chemins de fer du 11 juin 1842 accélère l'industrialisation du pays
À la fin 1841, la France avait un net retard sur les autres pays industrialisés dans la construction de son réseau ferré. Celui-ci comprenait seulement 319 kilomètres en exploitation, sur 566 concédés, alors que l'Angleterre en avait concédé 2521, les États allemands, 627 et la Belgique 378.
On se rend compte de l’intérêt que le chemin de fer peut jouer dans le développement de l’économie nationale.
Après le vote de la loi, le rythme de création des compagnies ferroviaires s'accélère.
Le réseau centralisé, dit « étoile de Legrand », va déterminer l'aménagement du territoire national pour le siècle à venir. Il sera être même repris par les législateurs britanniques, avec un réseau en étoile autour de Londres.
Le samedi 7 juin 1788, les habitants de Grenoble, défient les troupes du roi. Juchés sur les toits de leurs maisons, ils jettent des tuiles du toit de leurs maisons sur les soldats qui avaient reçu l'ordre de maintenir l’ordre.
La journée des Tuiles préfigure la Révolution…
La France est en crise, de mauvaises récoltes passées et une prévisible mauvaise récolte de l'année amènent une flambée des prix du pain. Le mécontentement gronde, et des habitants de Grenoble font remonter leurs plaintes, relayées par les parlementaires du Dauphiné, jusqu'à Paris.
Le roi ordonne, par lettre de cachet, l’exil des parlementaires grenoblois le 5 juin au soir. Le peuple les soutient, et la tension monte.
Le 7 juin, la situation devient tellement tendue que le gouverneur du Dauphiné décide d'envoyer des troupes pour assurer l'ordre. C'est l'étincelle qui manquait pour mettre le feu aux poudres. Des émeutes se déclenchent. Des grenoblois montent sur les toits, et les soldats sont bombardés par une pluie de tuiles.
Cette « journée des Tuiles » aboutit au maintien des magistrats dans leur ville.
La principale conséquence de cette journée d'émeute, est la tenue de l'assemblée de Vizille le 21 juillet.
En 1788, quatorze parlements siègent dans le royaume de France. Ce sont des cours souveraines de justice composées de nobles, qui rendent la justice en province au nom du Roi. Les parlements sont héritiers des anciens conseils de provinces, progressivement annexés au royaume de France au cours du Moyen-Âge. C’est pourquoi les parlementaires se considéraient garants des lois fondamentales du royaume et surtout des vieilles libertés provinciales qu’ils défendaient face aux réformes de la monarchie autoritaire. En réalité, les parlementaires défendaient ainsi leurs privilèges de nobles…
Depuis 2015, Grenoble organise chaque année, la « fête des tuiles » début juin. Plus d'une centaine d'associations et de commerçants proposent diverses animations : sport, jeux, théâtre, danse, folklore, ateliers d'arts plastiques, art de rue, lecture, débats, cuisine…
Le samedi 25 mai 1720, le Grand-Saint-Antoine, bateau marseillais en provenance de Syrie, chargé de soieries et de coton balles de, entre dans le port phocéen. À bord, une dizaine de personnes ont déjà succombé au mal : la peste.
Les propriétaires du navire, discrètement prévenus par le capitaine, font jouer leurs relations pour éviter une quarantaine qui empêcherait le débarquement de la cargaison.
Les intendants de santé du port agissent avec beaucoup de légèreté et décident une quarantaine « douce » : les marins sont débarqués et enfermés dans un dispensaire.
Mais les hommes, une fois à terre, ne veulent pas s'occuper de leur linge sale. Ils en font des ballots qu'ils confient à des lavandières...
Le 20 juin, une lavandière meurt après quelques jours d'agonie sans que quiconque prenne garde au « charbon » apparu sur ses lèvres. C'est seulement le 9 juillet, après quelques autres décès, que deux médecins venus au chevet d'un adolescent donnent enfin l'alerte. La peste !
L'épidémie va bientôt faire un millier de morts par jour dans la ville. L'évêque, Monseigneur Belsunce, parcourt les rues au mépris de la mort, assiste et secourt les malades. Le chevalier Roze libère des bagnards et, avec eux, incinère les cadavres qui par milliers pourrissent dans les rues. C’est une tâche indispensable, mais terriblement dangereuse : sur 200 forçats, 12 sont encore en vie cinq jours plus tard.
Les quartiers déshérités et les plus anciens sont les plus touchés. La peste s’étend rapidement dans la cité où elle entraîne 40.000 décès sur 90. 000 habitants, puis en Provence où elle fait entre 90.000 et 120.000 victimes sur une population de 400.000 habitants environ.
Plusieurs épidémies de peste ont touché Marseille au cours du Moyen Âge puis au XVIe siècle. C’est cependant celle de 1720-1722 qui a le plus frappé les esprits, non seulement parce qu’elle est la dernière à avoir atteint la Provence, mais également pour son ampleur sans précédent.
Le mardi 19 mai 1874, une loi (comportant 32 articles) instaure de nouvelles règles quant aux conditions de travail de certaines catégories de la population.
Le travail des enfants
Pendant des siècles, qu’ils vivent en ville où à la campagne, la plupart des enfants de famille modeste ont toujours travaillé dès leur plus jeune âge. À la campagne, ils aidaient leurs parents aux travaux des champs et à la garde des troupeaux ; en ville, ils étaient placés parfois loin de chez eux comme ouvriers dans des fermes ou chez des patrons. Au XIXème siècle, à l’heure de l’industrialisation, les enfants étaient une main-d’œuvre rentable pour les patrons : de par leur petite taille, ils pouvaient effectuer des travaux qu’aucune machine n’étaient en mesure d’exécuter et leur salaire, 4 à 5 fois moins élevé que celui d’un adulte !
Au cours du XIXème, l’opinion se mobilise contre le travail des enfants.
La toute première loi concernant le travail des enfants est promulguée en 1841. Elle ne concerne que les entreprises de plus de 20 ouvriers ; dans les campagnes et les petites entreprises, le travail des enfants échappe complètement à la législation.
La loi sur le travail des enfants et des filles mineures employés dans l’industrie
La défaite de 1870 contre la Prusse a marqué les esprits, la mauvaise condition physique de la jeunesse française est pointée du doigt.
La loi du 19 mai 1874 a pour ambition de protéger la jeunesse française.
Parmi les dispositions de cette loi on peut retenir :
Il sera dorénavant interdit d’employer un enfant en deçà de 12 ans, sauf exception.
Pour les enfants et filles mineures (moins de 21 ans), le travail sera limité à douze heures par jour et interdit le dimanche et les jours fériés. Les enfants et filles mineures ne pourront être employés à aucun travail de nuit jusqu’à l’âge de seize ans révolus.
Certains secteurs industriels pourront cependant continuer à embaucher des enfants à partir de 10 ans pour une durée maximale de six heures maximum…
Cette loi institue aussi un service d’inspecteurs disposant du droit d’entrée dans les établissements et de pouvoir constater les infractions par procès-verbal.
Toutefois, faute de moyens humains, la portée de cette loi sera très limitée dans les faits.
Le vendredi 10 mai 1974, un Face à Face télévisé oppose les deux candidats à la présidence de la République, Valéry Giscard d'Estaing, ministre des Finances dans le gouvernement du précédent président, Georges Pompidou, décédé un mois plus tôt, et François Mitterrand, candidat unique de l'opposition de gauche. Les deux candidats sont au coude-à-coude dans les sondages.
François Mitterrand se présente comme le seul défenseur des classes modestes : « C'est une affaire de cœur et non pas seulement d'intelligence ».
Agacé par le ton moralisateur et condescendant de son rival socialiste, le représentant de la droite rétorque de manière improvisée :
« Tout d'abord je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du cœur. Vous n'avez pas Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur ! Vous ne l'avez pas... J'ai un cœur comme le vôtre qui bat à sa cadence et qui est le mien. Vous n'avez pas le monopole du cœur. »
Une deuxième réplique de Giscard marquera également le débat télévisé :
« Les Français ne veulent pas refaire l'élection de 1965. Il est impossible d'avoir avec vous un débat sur l'avenir. Vous êtes un homme du passé. »
Les petites phrases de Valéry Giscard d’Estaing semblent avoir fait mouche. Le 19 mai, il obtient 50,81% des suffrages exprimés et Mitterrand, 49,19%. Soit une différence de 425.000 voix sur plus de 26 millions…
Une autre pique de Valéry Giscard d'Estaing est passée inaperçue, lorsqu’il évoque Clermont-Ferrand, « une ville que vous connaissez et qui vous connaît bien ». Allusion à Anne Pingeot, originaire de la ville, avec laquelle le socialiste entretient une liaison (elle donne naissance à Mazarine à la fin de 1974).
7 ans plus tard, « l’homme du passé » obtiendra sa vengeance.
Candidat pour la troisième fois, le maire de Paris devient, à 62 ans, le cinquième président de la Ve République avec 52,64 % des suffrages.
L'élection présidentielle française de 1995 voit neuf candidats s'affronter au premier tour le 23 avril. Elle est marquée par la division à droite, avec d'un côté Édouard Balladur, Premier ministre issu du RPR et soutenu par l'UDF, et de l'autre Jacques Chirac, président du RPR.
Longtemps donné favori par les sondages, Édouard Balladur arrive en troisième position au premier tour, avec 18,58 % des voix, derrière Jacques Chirac (20,84 %) et Lionel Jospin (23,3 %).
Au second tour, le 7 mai, Jacques Chirac obtient 52,64 % des voix face au candidat socialiste, Lionel Jospin.
Le lendemain, la France célèbre le cinquantième anniversaire du 8 mai 1945. La cérémonie se fait en présence de deux présidents : Jacques Chirac, élu mais pas encore investi et François Mitterrand qui n'a pas encore quitté ses fonctions.
La cérémonie d'installation de Jacques Chirac à la Présidence de la République a lieu le 17 mai.
La révolte des Cabochiens est un épisode de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Après avoir fait assassiner son cousin Louis d’Orléans (frère de Charles VI et premier chef du Parti Armagnac) six ans plus tôt, le Duc de Bourgogne Jean Sans Peur a besoin de s’assurer le contrôle de Paris tenu par le parti adverse rassemblé autour du Comte Bernard VII d’Armagnac.
Pour assurer le succès de son entreprise, Jean Sans Peur s’associe au fils d’une vendeuse de tripes, un certain Simon Le Coutelier ou Simon Caboche*, boucher-écorcheur de son état.
Le mardi 27 avril 1413, les cabochiens ou écorcheurs, une faction commandée par l'écorcheur Simon Caboche et alliée à Jean sans Peur, attaquent la Bastille et tuent le prévôt de Paris.
Les massacres vus par Martial d'Auvergne, Vigiles de Charles VII (1477-1483)
L'ordonnance cabochienne
Des universitaires en profitent pour préparer et proposer une réforme administrative, connue sous le nom d'« ordonnance cabochienne », et qui tend à brider le pouvoir monarchique, rappelant, par exemple, le consentement à l'impôt par les états généraux. Elle est promulguée le 27 mai.
Les exactions des Bourguignons et des cabochiens réveillent la bourgeoisie modérée de Paris à s'armer et se soulever à son tour, mais contre le parti bourguignon. L'Université elle-même se retourne et qualifie les cabochiens de « fils de perdition ».
Du 2 au 4 août 1413, les cabochiens sont exterminés et le duc de Bourgogne doit céder la place aux Armagnacs et s'enfuir. Le comte Bernard VII, nouveau maître de Paris, se fait nommer connétable par la reine Isabeau de Bavière. Le 5 septembre 1413, il s'empresse d'annuler les ordonnances cabochiennes.
* Ce surnom vient du fait que lorsqu’il était jeune, Simon Le Coutelier ouvrait le crâne – la caboche – des bœufs et des porcs pour en retirer la cervelle.