Malgré l'influence croissante de l'église, les rites chrétiens ne parvenaient pas à s'imposer face aux festivités païennes des Saturnales.
Mais un autre culte apparu en Perse au 2ème siècle avant Jésus-Christ, se plaçait en rival immédiat du christianisme, car il était fortement implanté dans l'Empire romain. Il s'agissait du culte de Mithra.
Rome face au culte de Mithra
Mithra était le dieu de la lumière, le symbole de la chasteté et de la pureté. Il combattait les forces maléfiques.
Cette religion venue de Perse (ancien nom de l'Iran), s'était propagée facilement aux IIIème et IVème siècles, grâce aux moyens de communication de l'Empire romain : routes et bateaux.
C'était un culte à mystères, de type initiatique, basé sur la transmission orale et un rituel d'initié à initié et non sur des écritures sacrées.
Ce culte présentait de nombreuses similitudes avec des cérémonies et rites chrétiens : baptême, hostie, repos du dimanche.
Le 25 décembre Mithra surgissait d'un rocher, et chaque année on fêtait la naissance de ce jeune dieu soleil, en lui sacrifiant un taureau.
Le 25 décembre, on célébrait le « Sol Invictus », le soleil invaincu.
Mais le Christ n'était-il pas aussi le Soleil, " le Soleil de justice ", d'après la Bible ?
S'il y avait des similitudes, les divergences étaient importantes : Mithra n'accordait aucune place aux femmes, alors que le Christ en avait fait l'égale de l'homme.
Le culte de la Vierge, de la Nativité, allait être d'un poids décisif dans cette rivalité.
Au 4ème siècle, l'Église Chrétienne prit une décision :
La fête de la naissance du Christ fut avancée du 6 janvier au 25 décembre.
Le 25 décembre était la fête la plus importante de l'an mithraïen : on fêtait la renaissance du " sol invinctus " (dieu invaincu).
L'Eglise n'hésita pas à déclarer le Christ " sol invinctus ".
Les chrétiens procédèrent de la même manière au cours de l'évangélisation d'autres peuples : la fête de Noël fut transférée aux jours de fêtes importants.
Deux théories s'affrontent : celle que vous pouvez lire sur tous les blogs (adeptent du pomper-coller sans travail de fond) dit que ce fut " pour enrayer ce culte païen ".
Mais on peut lire aussi, en cherchant un peu, que c'était " pour réconcilier païens et chrétiens ".
Quoi qu'il en soit, un élément facilita cette démarche : l'impossibilité de fixer une date précise pour la naissance du Christ, car à l'époque il n'existait pas de calendrier universellement valable.
La date du 25 décembre
Les dates du 6 janvier, du 25 mars, du 10 avril ou encore du 29 mai, ont chacune, à différents moments de notre histoire, été célébrées comme marquant la naissance du Christ. Le 25 décembre s'est imposé plus tard.
Dès le 2ème siècle, on croyait, dans l'Église d'Occident, que jésus était mort le 25 mars.
Partant du principe qu'il n'aurait pu vivre qu'un nombre entier d'années. Il aurait donc été conçu un 25 mars, et serait né neuf mois après sa conception, soit le 25 décembre.
L'argumentation était hasardeuse pour concorder avec les festivités diverses du solstice d'hiver. Et pourtant cette date est restée.
Comment allait-on célébrer l'événement ?
Paradoxalement, les autorités ecclésiastiques s'accommodèrent de l'esprit des saturnales.
Même si ces fêtes exubérantes choquaient les mœurs chrétiennes, il ne fut pourtant pas impossible de concilier les deux rites.
En effet, de nombreux éléments de la fête païenne s'adaptaient aisément aux chrétiens.
Il ne fut pas difficile, par exemple, de créer un lien entre le houx aux feuilles piquantes et la couronne d'épines du Christ.