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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 00:01

La République démocratique hongroise est proclamée le samedi 16 novembre 1918.

 

En 1918, l'Autriche-Hongrie s'effondre en quelques semaines…
Le 25 octobre, trois partis d'opposition, le Parti radical hongrois, le Parti social-démocrate hongrois et le Parti d'indépendance hongrois du comte Mihály Károlyi forment un Conseil national qui revendique la paix séparée, l'indépendance, le suffrage universel et la réforme agraire.

Le 27, l'empereur Charles Ier d'Autriche donne le titre d'« Homo regius » (littéralement « Homme du roi ») à l'archiduc Joseph-Auguste de Habsbourg-Lorraine dans l'espoir de contenir les velléités d'indépendances hongroises.

Le 30 octobre, les manifestants envahissent Budapest au cours de l'évènement connu sous le nom de « Révolution des Asters » (ou Révolution des chrysanthèmes, ou encore Révolution des reines-marguerites). L'ancien premier ministre, István Tisza, est assassiné par un groupe de soldats au cours de l'un des seuls actes de violence de la révolution. Mihály Károlyi forme un gouvernement de coalition approuvé par l'archiduc Joseph. Le 16 novembre, il proclame la République.

Mais la Hongrie indépendante doit gérer les conditions d'armistice imposées par les Alliés, qui prévoient l'amputation des deux tiers du territoire national, au profit de la Tchécoslovaquie, du Royaume de Roumanie et de l'État des Slovènes, Croates et Serbes.

 

Mihály Károlyi est élu chef de l'État le 11 janvier 1919 et Dénes Berinkey lui succède le 19 comme premier ministre ; le gouvernement est plusieurs fois remanié. Károlyi tente d'instaurer un État de droit alors que le pays est en plein désordre et annonce une réforme agraire radicale, partageant même ses propres domaines. Mais il doit faire face aux demandes de plus en plus pressantes des vainqueurs de la Première Guerre mondiale.

Le 20 mars, le chef de la mission militaire de la Triple-Entente, le lieutenant-colonel Fernand Vix, remet à Károlyi une note (dite Note Vix) exigeant sous 24 heures un nouveau recul du territoire hongrois, sur une nouvelle zone d'environ 100 km, allant presque jusqu'à la rivière Tisza. Ne pouvant accepter cet ultimatum, Károlyi et Berinkey démissionnent. Károlyi annonce alors son intention de former un nouveau gouvernement social-démocrate. Mais une proclamation signée de son nom circule aussitôt, annonçant que le président « transmet le pouvoir au prolétariat ». Károlyi niera toujours avoir rédigé et signé cette note. Le 21 mars, un nouveau gouvernement, formé par le Parti communiste hongrois et le Parti social-démocrate hongrois, qui ont fusionné la veille, proclame la République des conseils de Hongrie. Le régime du comte Károlyi n'a vécu que 171 jours !

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11 novembre 2018 7 11 /11 /novembre /2018 00:01

Le lundi 11 novembre 1918, jour de l'Armistice, les Polonais ont proclamé leur indépendance qui sera confirmée par le Traité de Versailles. Depuis, le 11 novembre est fête nationale.*

 

En 1914, les Polonais partagés entre trois empires, depuis 1795, doivent se soumettre aux mobilisations respectives de la Première Guerre mondiale. 3,4 millions d'entre eux participent au conflit : 1,4 million dans l'armée autrichienne, 1,2 dans l'armée russe, 800.000 dans l'armée allemande.

Józef Piłsudski crée la Légion polonaise, qui se bat aux côtés de l'Autriche-Hongrie sous la promesse d'un État indépendant après la guerre, tandis que plus tard, les hommes de Józef Haller créent un corps de volontaires qui, sous le nom d'« Armée bleue », prendront part aux combats en Champagne du côté des Alliés à partir de mai 19187.

En 1915, l'armée allemande entre à Varsovie. Le Royaume du Congrès est alors occupé par l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. D'après la déclaration du 5 novembre 1916, Guillaume II d'Allemagne et François-Joseph Ier d'Autriche créent à partir de l'ancien territoire (russe) du Royaume du Congrès un nouveau Royaume de Pologne. Roman Dmowski et Ignacy Paderewski, de leur côté, mettent en place le « Comité national polonais », qui organise les bases du futur État polonais, grâce à ses démarches auprès des forces de l'Entente, notamment la France.

Plus de 500.000 soldats polonais ont perdu la vie dans le conflit. Mais, le nombre de victimes civiles est beaucoup plus important ; plus de trois millions du fait des épidémies qui ont ravagé le pays, la retraite russe, notamment, ayant été accompagnée d'une politique de « terre brûlée » contraignant la population à l'exode.

Le 11 novembre 1918, la Pologne retrouve donc son indépendance avec la proclamation de la Deuxième République. Au mois décembre, éclate une révolte à Poznan, qui permet le rattachement de la Grande-Pologne au Royaume de Pologne. En février 1919, la diète proclame la Petite Constitution (en), Józef Piłsudski devient chef de l'État. Le 28 juin 1919, le Traité de Versailles reconnaît l'indépendance de la Pologne et lui accorde un accès à la mer, Ignacy Paderewski ayant joué un rôle décisif auprès du président Wilson.

 

Cette indépendance sera toutefois de courte durée puisqu'en septembre 1939 la Pologne est envahie par l'Allemagne nazie, ce qui déclenchera la Deuxième Guerre mondiale.

 

* Deux fêtes nationales existent en Pologne, le 3 mai (qui commémore la Constitution de 1791, la première en Europe) et le 11 novembre, date de la renaissance du pays qui fut rayé de la carte pendant plus de 140 ans.

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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 00:01

Le 8 novembre 392, l'empereur Théodose proclame le christianisme « religion officielle de l'empire romain » et interdit les autres cultes. Les derniers fidèles de ceux-ci sont poursuivis par la fureur fanatique des chrétiens. À Alexandrie, les affrontements se soldent par de nombreuses victimes.

 

Un siècle plus tôt, les chrétiens enduraient eux-mêmes de brutales persécutions sous le règne de Dioclétien. Le successeur de celui-ci, l'empereur Constantin le Grand, y avait mis fin en légalisant la nouvelle religion mais sans interdire les autres ni lui donner un statut officiel. Il est vrai qu'elle ne ralliait encore qu'une petite fraction de la population de l'empire : environ un dixième en Orient, beaucoup moins en Occident.

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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 23:01

Le lundi 14 octobre 1518, les principales puissances européennes de l'époque (France, Angleterre, Espagne et Saint-Empire romain germanique) signent le traité de Londres.

C’est un pacte de non-agression destiné à établir une paix durable entre ces Etats qui s'étaient affrontés les uns les autres deux ans plus tôt lors des guerres d'Italie. Chacune des parties contractantes s'engage à venir en aide à tout signataire faisant l'objet d'une agression et à s'unir contre toute puissance qui viendrait à rompre la paix.

Parmi les dispositions de ce traité, le roi d’Angleterre, Henri VIII s'engage à restituer à la France Tournai en échange de 600.000 couronnes.

Le tout se scelle par un engagement de mariage entre Marie, fille d’Henri VIII, et le dauphin de France, tous deux en bas âge. Le tout devait alors être scellé par une entrevue, mais la mort de l’empereur Maximilien Ier, et l’ouverture de la course à la succession entre son petit-fils Charles et François Ier retarda celle-ci. Si l’Angleterre se voulait neutre, l’accroissement du pouvoir de François Ier aurait été redoutable. La rencontre fut donc repoussée à juin 1520 à Calais, une période durant laquelle, Henri VIII promit à François Ier de ne pas se raser, montrant ainsi son désir, parole qu’il ne tiendra pas face aux récriminations de sa femme.

Le 7 juin 1520 a lieu l’entrevue du camp du Drap d'Or, orchestré par Thomas Wolsey, avec la rencontre entre François Ier et Henri VIII qui clôtura l’alliance dans un faste extravagant.

 

Relire : 7 juin 1520 - L'entrevue du Camp du Drap d'or

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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 23:01

Le dimanche 1er octobre 1273, Rodolphe 1er de Habsbourg, puissant seigneur allemand, est élu roi de Germanie par ses pairs. Son élection met fin au « Grand Interrègne », période de 20 ans durant laquelle l'empire germanique est resté sans titulaire, livré aux convoitises et aux querelles.

 

Rodolphe est choisi par les membres de la diète en raison même de sa modestie, de préférence aux autres candidats, le roi de France Philippe III le Hardi et surtout l’ambitieux roi Ottokar II de Bohême, devenu par mariage et conquêtes l’un des plus puissants princes allemands.

Élu selon la tradition roi de Germanie et « roi des Romains » par ses pairs, il se fait sacrer à Aix-la-Chapelle trois semaines plus tard mais néglige d'aller recevoir du pape, à Rome, le titre d'empereur !

Il renonce aux expéditions en Italie, mais il réprime la rébellion d’Ottokar II de Bohême, auquel il reprend l’Autriche, la Styrie, la Carinthie et la Carniole. À défaut de rendre son éclat au pouvoir impérial, il donne une solide assise territoriale à la maison des Habsbourg, désormais l’une des plus riches de l’empire.

Si cette élection permet aux Habsbourg de poser les fondations de leur immense empire à venir, elle va aussi consacrer la division de l’Allemagne en principautés quasi-indépendantes,  Rodolphe 1er de Habsbourg n'ayant qu'une autorité symbolique.

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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 19:34

Le lundi 30 septembre 1399, après avoir capturé le roi d'Angleterre Richard II, Henri de Lancastre, fils de Jean de Gand, se fait proclamer nouveau roi d'Angleterre sous le nom d'Henri IV. Couronné en l'abbaye de Westminster à Londres, le 13 octobre suivant, il régnera jusqu'en 1413, date de sa mort.

Henri IV d'Angleterre voit le jour le 15 avril 1367, au château de Bolingbroke dans le Lincolnshire, ce qui lui vaut son autre nom, Henry (de) Bolingbroke.

Son père, Jean de Gand, troisième fils d'Édouard III, jouit d'une influence considérable pendant le règne de son cousin Richard II, qu'Henri finira par renverser. Henri inaugure le règne de la maison de Lancastre, une branche cadette des Plantagenêt qui se maintient sur le trône jusqu'en 1461. Il est le premier roi d'Angleterre ayant la langue anglaise comme langue maternelle depuis l'invasion de Guillaume le Conquérant.

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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 23:01

La gare de Calais Fréthun, située dans la ville de Fréthun, est mise en service le dimanche 26 septembre 1993.

Cette gare moderne compte 5 quais pour les voyageurs qui peuvent rejoindre Paris (Gare-du-Nord) en 1 h 40, Lille-Europe en 30 minutes, et Londres en seulement 1 h.

 

La gare de Calais-Fréthun est située à 10 km au sud-ouest du centre-ville de Calais et à proximité immédiate du terminal Eurotunnel de Coquelles.

La gare de Fréthun ne se compose pas que d'une seule gare, en vérité, car elle en regroupe 3 :

  • Une gare pour les voyageurs sur les lignes à grande vitesse nommées LVG Nord. Elle concerne l'Eurostar à destination de Paris ou Bruxelles, ou encore de Londres. 
    Les voyageurs qui se rendent à Londres doivent se présenter trente minutes avant le départ du train. Durant ce laps de temps, vous devez remplir les formalités pour la douane et passer les contrôles.
  • Une gare pour les TER.
  • Une gare pour le fret qui se trouve en parallèle avec les navettes nommées Le Shuttle qui est la navette d'Eurotunnel. Il existe deux sortes de navettes : une pour les camions et une autre pour le transport des bus et des voitures.

 

 

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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 23:02

Alors que la tension entre l'empire ottoman et la Bulgarie est à son paroxysme, les Bulgares profitent du trouble occasionné par la révolution des Jeunes Turcs pour proclamer leur indépendance.

Depuis le traité de San Stefano en 1878 la Bulgarie était de facto indépendante de l'empire ottoman mais il restait des restrictions.

Le mardi 22 septembre 1908 les Bulgares organisent une cérémonie sur le mont Tsarevets dans la ville de Veniko Tarnovo et le prince Ferdinand s'intronise roi des Bulgares.

 

Proclamation de l'indépendance de la Bulgarie adressée à la nation bulgare par le Prince Ferdinand

   

Suivant les volontés de notre libérateur, dont jamais ne s'effacera le souvenir, et de la grande nation russe, à laquelle nous relient les liens de parenté, avec le concours de nos bons amis et voisins, sujets du Roi de Roumanie, et à l'aide également des héros bulgares, le 18 février 1878 furent rompues les chaînes qui liaient depuis tant de siècles la Bulgarie, jadis grande et glorieuse puissance.

A partir de celle époque jusqu'à aujourd'hui, pendant trente ans, la nation bulgare, conservant le souvenir de ceux qui avaient travaillé pour la cause de sa liberté et s'inspirant de leur tradition, a travaillé elle-même sans cesse à assurer les progrès de son beau pays et, sous mon régime et sous le régime de feu le Prince Alexandre, en a fait un peuple qui peut prendre place sur un pied d'égalité dans la famille des peuples civilisés, tout en le dotant des avantages du progrès intellectuel et économique.

Engagée dans cette voie, rien ne devrait arrêter les progrès de la Bulgarie, rien ne devrait entraver son sucés. Tel est le désir de la nation : telle est sa volonté.

Que cette volonté soit remplie ! La nation bulgare et son chef ne peuvent avoir qu'un sentiment, qu'un désir.

Pratiquement indépendante, la nation était arrêtée dans son développement normal et pacifique par certaines illusions et des limitations formelles, qui avaient pour résultat une froideur dans les relations de la Turquie et de la Bulgarie.

Moi et la nation désirions nous réjouir du développement politique de la Turquie.

La Turquie et la Bulgarie, libres et entièrement indépendantes l'une de l'autre, peuvent exister dans des conditions qui leur permettraient de renforcer leurs relations amicales et de se consacrer au développement pacifique à l'intérieur.

Inspiré par le but sacré de satisfaire les exigences nationales et de me conformer au désir national, je proclame, avec la bénédiction du Tout-Puissant, la Bulgarie, unie depuis le 6 septembre 1885, royaume indépendant.

 

Avec la nation, j'ai la ferme conviction que cet acte rencontrera l'approbation des grandes puissances.

 

Vive la Bulgarie libre, indépendante ! Vive la nation bulgare !

 

Tirnovo, 22 septembre 1908, vingt-deuxième année de mon règne.

 

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 23:12

Le dimanche 12 septembre 1943, Benito Mussolini, qui était assigné à résidence dans le « nid d'aigle » du Gran Sasso, dans les Abbruzes, est enlevé.

Après le débarquement allié du 10 juillet 1943 en Sicile, l'ancien dictateur italien avait été renversé par le Grand conseil fasciste, désireux de conclure au plus tôt un armistice avec les Anglo-Saxons.

Le roi Victor-Emmanuel III l'avait assigné à résidence dans les Abbruzes.

 

Hitler ne voulait pas se résoudre à laisser l'Italie se retirer de la guerre. Il était convaincu que son ancien allié serait encore capable de galvaniser les forces nationalistes italiennes et de reprendre la lutte à ses côtés.

L'opération « Eiche » (Chêne) est confiée à un commando de SS et de parachutistes emmenés par le capitaine Otto Skorzeny.

Les Allemands ont d'abord quelque difficulté à localiser le détenu qui a été plusieurs fois déplacé. Ils le repèrent finalement dans le Gran Sasso, un massif des Apennins situé à 120 km au nord-est de Rome. Mussolini est retenu à l'hôtel Campo Imperatore, en haut d'une falaise accessible seulement par téléphérique (2912 m).

Le 10 septembre, un vol de reconnaissance permet d'identifier un alpage à proximité de l'hôtel. Skorzeny décide d'utiliser des planeurs pour y accéder, un parachutage présentant de trop grands risques dans un tel site. Un autre commando est chargé de s'emparer de l'aérodrome d'Aquila et de prendre le contrôle du téléphérique.

Le raid a lieu deux jours plus tard, par temps nuageux.

La zone d'atterrissage se révèle moins favorable que prévue mais sept des douze appareils mobilisés réussissent un atterrissage satisfaisant. Les gardes italiennes n'opposent pas de résistance.

 

Pour exfiltrer le Duce, Skorzeny recourt à un petit appareil de reconnaissance, un Fieseler Storch piloté par le virtuose Gerlach.

Tirant parti de l'effet de surprise, celui-ci réussit un atterrissage de fortune sur l'alpage et, plus difficile encore, parvient à décoller avec ses deux passagers, le Duce et Skorzeny. Le Duce retrouve un peu plus tard sa famille à Vienne avant de rejoindre Hitler à la « Tanière du Loup », en Prusse orientale.

Lire également : 25 juillet 1943 - Mussolini renversé

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 23:01

Le samedi 11 septembre 1802, le Piémont qui était une possession de la maison de Savoie, est officiellement annexé à la France.

Le processus était d’une certaine façon amorcé dès 1798, avec l'abdication du souverain Charles-Emmanuel IV et la proclamation d'un gouvernement provisoire républicain placé sous la protection de l'armée française.

Napoléon contredit les règles qu'il s'était lui-même fixé en annexant le Piémont qui sera divisé en six départements : Doire - Marengo - Pô – Sesia - Stura- Tanaro.

Cette annexion en dehors des frontières naturelles et historiques de la France provoque la fureur des grandes puissances européennes et met à mal l'image de libérateur de Napoléon auprès des patriotes du Piémont.

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29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 23:01

Le mardi 30 août 1870, la  bataille de Beaumont (également appelé surprise de Beaumont ou encore bataille de Beaumont-Mouzon) oppose le 5e corps d'armée français du général de Failly, à l'armée de la Meuse du Prince royal de saxe (IVe corps d'armée Prussien et XIIe corps d'armée Saxon).

 

Les Français, surpris dans leur campement

Vers 7h00, le maréchal Mac-Mahon traverse Beaumont-en-Argonne, donne l'ordre à de Failly de marcher sur Mouzon pour y franchir la Meuse sous la protection du 12e corps. Mais les troupes sont épuisées et sans ravitaillement depuis trois jours... On peut bien attendre le convoi de vivres, aucun ennemi n'est signalé à proximité.

Le général de Failly, malgré les avertissements des habitants de Beaumont-en-Argonne, laisse ses soldats se faire surprendre, près de la Meuse. À midi et demi, quand les premiers coups de canons prussiens retentissent, les hommes mangent la soupe…

La défense française s’organise néanmoins, une fois passé l’effet de surprise. Les troupes de ligne partent à l’assaut de l’ennemi au sud de Beaumont. En début d’après-midi, contraintes par la manœuvre adverse, les troupes françaises entament leur repli vers Mouzon. Dans une panique indescriptible, les troupes françaises se replient dans le désordre pour franchir la Meuse. Une charge du 5e Cuirassiers va tenter d’arrêter l’ennemi au sud du faubourg Saint-Geneviève de Mouzon.

 

Le bilan est terrible

Pertes françaises

1.800 tués ou blessés

3.000 disparus dont 2.000 prisonniers

42 pièces et mitrailleuses

 

Pertes allemandes

3.529 hommes dont 847 tués.

 

La bataille de Beaumont a pour conséquence le renoncement du maréchal de Mac Mahon à venir secourir Bazaine à Metz. Contraint, il replie dès le 30 août au soir ses différents corps d'armée sur les villes de Bazeilles et Sedan.

 

Lire aussi : 2 septembre 1870 - Napoléon III vaincu à Sedan

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27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 23:01

Le vendredi 28 août 1914, a eu lieu la première bataille navale de la Première Guerre mondiale. Elle a opposé les deux plus grandes flottes mondiales : la Grand Fleet (anglaise) et la Kaiserliche Marine (allemande).

 

Vers 7 heures du matin, les Anglais rencontrèrent 6 contre-torpilleurs ennemis, qui prirent aussitôt chasse et cherchèrent à se réfugier à Héligolan,  l'archipel allemand d'Heligoland, situé dans le Sud-Est de la mer du Nord.

Dans la poursuite, les croiseurs légers britanniques Aréthusa (3.600 tonneaux, deux canons de 152 millimètres, six de 102 millimètres, 30 nœuds) et Fearless (3.300 tonneaux, dix canons de 102 millimètres, 25 nœuds) s’attaquent à deux croiseurs allemands qui, après vingt minutes de combat à courte distance, disparaissent, gravement avariés, dans la brume.

Les contre-torpilleurs anglais canonnent les petites unités ennemies et parviennent à couler le torpilleur portant le guidon du chef de flottille.

Tout à coup, sortant du brouillard, apparaît le grand croiseur-cuirassé allemand York (9.500 tonneaux, quatre canons de 210 millimètres, dix de 152 millimètres, douze de 88 millimètres, 20 nœuds).

Malgré la disproportion d’artillerie, les deux petits croiseurs anglais l’attaquent. Leur tir bien réglé occasionne de telles avaries au nouvel assaillant que celui-ci renonce au combat et se replie. Quelques instants après, ces deux vaillants petits navires coulaient en quinze minutes le Mainz (4.300 tonneaux, douze pièces de 105 millimètres, 27 nœuds).

Vers midi, les flottilles anglaises sont disséminées sur un vaste espace, rencontrant à chaque moment de nouveaux croiseurs ennemis sortis au secours de leurs flottilles. L’apparition du York, bien que momentanée, décida le commodore Tyrwhitt, chef des divisions légères anglaises à demander à son tour l’appui des croiseurs de bataille.

Bientôt le Lion (27.000 tonneaux, huit pièces de 343 millimètres, seize de 102 millimètres, 28 nœuds) arrive, et dès lors, l’action se précipite. En quelques coups de sa puissante artillerie, ce nouveau combattant envoie au fond l’Ariadne (2.600 tonneaux, dix pièces de 105 millimètres, 22 nœuds) et le Köln (4500 tonneaux, douze pièces de 105 millimètres, 26 nœuds).

 

Le bilan en termes matériel et humain est très différent entre les deux camps.

La Royal Navy avait à sa disposition : 5 bateaux de combats, 8 croiseurs, 33 destroyers et 8 sous-marins. 7 destroyers et 2 navires ont été endommagés. La bataille d’Heligoland a fait 35 victimes anglaises.

L’Allemagne disposait de 6 croiseurs, 19 torpilleurs et 12 dragueurs de mines. Le bilan final est bien plus lourd que celui de la Royal Navy puisqu’on compte de nombreux dégâts. En termes de bateaux coulés il y a eu 3 croiseurs, 2 torpilleurs et un destroyer. De plus, 3 destroyers et un croiseur ont été gravement endommagés. En termes humains, la bataille d’Heligoland a fait 712 morts et 336 prisonniers.

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5 août 2018 7 05 /08 /août /2018 23:01

Menant une guerre ouverte depuis 1282 pour le contrôle de la Sardaigne et de la Corse, les républiques de Pise et de Gênes jettent leurs flottes dans une bataille décisive au cœur de la mer Tyrrhénienne : la bataille de La Meloria.

C'est l'une des plus grandes batailles navales du Moyen Âge avec près de deux cent galères engagées et dix mille victimes du côté pisan.

 

Le dimanche 6 août 1284, revenant d’une incursion en Ligurie par cette chaude matinée ensoleillée, la flotte de la république de Pise qui aligne 72 galères réparties en trois escadres est commandée par Podesta Morosini da Venezia, Andreotto Saraceno et Conte Ugolino della Gherardesca.

La rencontre est inévitable avec la flotte génoise supérieure en nombre dont les 100 galères remontent de Sardaigne sous les ordres de l’amiral Oberto Doria. Or, une seconde flottille génoise commandée par Benedetto Zaccaria attend, postée derrière le rocher de la Meloria, au large de Livourne,  à l’insu des Pisans.

Cette ruse de guerre sera déterminante pour l’issue de la bataille. Les deux flottes en formation de combat se rapprochent en dessinant un arc. Les galères pisanes arborent à la proue un rostre capable d’éventrer les navires ennemis mais les Génois ont enlevé les leurs afin de laisser une plus grande liberté de mouvement à leurs arbalétriers.

Connue sous le nom de balestrieri del Mandraccio, cette unité d’élite est utilisée également à terre comme armée mercenaire. L’amiral pisan Morosini s’avance, tandis qu’Andreotto Saraceno se tient sur les côtés et que le Conte Ugolino forme une seconde ligne sur l’arrière.

En face, Gênes déploie 63 galères commandées par Oberto Doria. L’engagement est très violent. Les catapultes bombardent et écrasent l’ennemi. On se lance aussi à mains nues des pierres, de la poix bouillante et même de la chaux vive. Ceux qui par malchance tombent à la mer sont frappés à coups de rames !

La bataille, âpre, dure plusieurs heures. Et au moment décidé par l’amiral Doria, l’escadre de Zaccaria en embuscade derrière la Meloria fonce sur l’ennemi semant l’effroi.

La manœuvre consiste à frapper les Pisans par le flanc. Au moyen d’une grosse chaîne tendue entre deux galères, les Génois balayent d’un coup le pont du navire amiral pisan et foncent aussitôt sur les galères ennemies, provoquant un carnage.

Comprenant soudain la ruse des Génois disposant d’une seconde flotte en réserve, Conte Ugolino au lieu d’affronter l’ennemi ordonne à ses vingt galères de se retirer à Porto Pisano. Accusé de haute trahison, il sera enfermé à Pise dans une tour avec toute sa famille et condamné ainsi à mourir de faim…

 

Cette bataille consacre ainsi la suprématie de la République de Gênes sur la Méditerranée occidentale. Pise tombe sous l'influence de Florence, sa rivale en Toscane.

 

Territoire pontifical en vertu d'une donation qui aurait faite par Pépin le Bref au pape Étienne II en 754, la Corse passe de la tutelle de Pise à celle de Gênes sans cesser d'appartenir officiellement au Saint-Siège. Mais sous l'administration génoise, sa situation tend à se dégrader...

Elle est divisée en deux régions administratives séparées par la chaîne montagneuse centrale : l'En-Deçà-des-Monts (capitales : Bastia et Calvi) et l'Au-Delà-des-Monts (capitale : Ajaccio). Ces régions recoupent les limites des départements institués par la Révolution en 1793, le Golo et le Liamone, ainsi que des départements institués par la Ve République en 1976 : la Haute-Corse et la Corse du Sud. Elles sont elles-mêmes subdivisées en 90 pièvi (l'équivalent des cantons actuels). Chaque pièva correspond à peu près à une vallée.

 

Voir aussi :

15 mai 1768 - Gênes cède la Corse à la France

30 novembre 1789 - La Corse devient française

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18 juillet 2018 3 18 /07 /juillet /2018 23:02

Le 19 juillet de l'an 64, à Rome, un incendie prend naissance dans une boutique située près du Circus Maximus, au pied du mont Palatin où se trouve le palais impérial.

 

La Ville éternelle, qui compte alors près de 800.000 habitants concentrés sur 13 kilomètres carrés, va être ravagée pendant six jours par les flammes.

Trois des quatorze régions (quartiers) qui constituaient la ville furent complètement détruites. Dans sept autres les dommages furent plus limités. Seules quatre régions étaient intactes. Les morts se comptèrent par milliers et on dénombra environ deux cent mille sans-abri.

 

L'empereur Néron, après avoir supervisé les secours, se hâte d'engager les travaux de reconstruction avec l'objectif d'embellir la ville... et de se doter d'un palais encore plus grandiose que le précédent.

La rumeur le soupçonne d'avoir lui-même provoqué l'incendie dans cette intention. Pour s'en défendre, il laisse accuser les chrétiens d'en être à l'origine. C'est ainsi que débute la première persécution de l'ère chrétienne.

Environ 200 chrétiens sont livrés aux bêtes dans les arènes et mis à mort. Certains sont transformés en torches vivantes ! L'apôtre Pierre, qui côtoya le Christ, est au nombre de ces premiers martyrs, de même que Paul.

 

 

Lien du jour : Néron a-t-il brûlé Rome ?

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5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 23:01

Le jeudi 6 juillet 1809, à Wagram, sur un plateau qui domine le Danube et la plaine du Marchfeld, Napoléon 1er vainc l'archiduc Charles, frère de l'empereur d'Autriche.

 

Contexte :

Profitant de ce que Napoléon 1er était empêtré en Espagne, l'Angleterre a, au début du mois d'avril 1809, convaincu l'Autriche de reprendre la guerre contre la France quatre ans après sa défaite à Austerlitz et le traité de Presbourg qui l'avait suivie.

Cette cinquième coalition débute par quelques succès face à une Armée d'Allemagne sous les ordres du maréchal Berthier. Mais l'Empereur revient en hâte d'Espagne, reprend le commandement et redresse la situation. Le 13 mai, il peut pénétrer à Vienne mais c'est pour s'apercevoir que l'empereur François 1er et son frère Charles ont abandonné la ville et traversé le Danube en coupant les ponts derrière eux...

Napoléon 1er se dispose à poursuivre l'ennemi. Il décide de traverser avec son armée le Danube, à l'ouest de la capitale autrichienne, à un endroit où le fleuve se divise en de nombreuses îles dont la plus importante est l'île de Lobau.

 

Napoléon victorieux, mais de justesse

L'armée échappe difficilement au piège de Lobau et, le 5 juillet, affronte enfin l'armée de l'archiduc Charles, frère de l'empereur d'Autriche.

Une charge de MacDonald, Davout et Bernadotte tente de prendre les Autrichiens de vitesse, mais elle est arrêtée net en raison d'échanges de tirs malencontreux entre alliés saxons et italiens ; ce sont les premiers signes de faiblesse d'une armée (ex-Grande Armée) constituée en bonne partie de conscrits étrangers et peu aguerris. La décision finale est reportée au lendemain.

 

Le 6 juillet enfin, une grande batterie de 102 canons sous les ordres du général Lauriston écrase les Autrichiens sous un orage de boulets (400 à la minute) avant que MadDonald et ses fantassins ne montent héroïquement à la charge. Incapable d'achever le travail, la Garde ne permettra pas de transformer la défaite autrichienne en déroute.

 

 

Bivouac de Napoléon Ier sur le champ de bataille de Wagram pendant la nuit du 5 au 6 juillet 1809Dernière charge du général Lasalle, tué à Wagram le 6 juillet 1809.

 

Wagram restera dans l’histoire comme l’une des plus grandes batailles avec la présence de 300.000 soldats pour deux jours de combats et ses très nombreuses pertes humaines.

 

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4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 23:01

Le lundi 5 juillet 1943, autour de la ville russe de Koursk, commence la plus grande bataille de chars de l'Histoire.

Au printemps 1943, le front oriental s'étire du nord-ouest au sud-est de la Russie, de Leningrad à Kharkov,  Sur cette ligne régulière, le saillant soviétique de Koursk, qui pénètre dans les lignes allemandes, gêne tout particulièrement les mouvements de la Wehrmacht.

Dirigeant les opérations depuis la « Tanière du Loup », à Rastenburg, en Prusse orientale, le Führer décide dès le mois d'avril de percer le front à Koursk en y concentrant un maximum de forces : 25 divisions d'infanterie, soit 780.000 hommes, 20 divisions blindées, 2.000 chars de combat Tigre et Panther et 2.000 avions.

 

Baptisée « Citadelle », cette opération réunit deux fois plus d'hommes et de moyens que « Barbarossa », l'invasion de l'URSS, deux ans plus tôt. Le maréchal von Manstein aurait voulu la lancer dès le mois de mai, mais elle est reportée à plusieurs reprises du fait de l'indécision d’Hitler.

Les Soviétiques, bien informés, mettent à profit ce retard pour consolider leurs positions. Contre l'avis de Staline, le maréchal Georges Joukov décide d'attendre l'offensive allemande, de laisser celle-ci se briser sur leurs défenses puis de lancer la contre-offensive.

Le saillant de Koursk finit par rassembler un total de 1.900.000 Soviétiques prêts au combat, solidement retranchés et équipés de redoutables chars T-34.

Quand l'offensive allemande est enfin engagée le 5 juillet, sous une chaleur torride, les généraux allemands sont surpris de ce que les Soviétiques soient si bien préparés. Les chars, en première ligne, tentent de prendre en tenaille la ville de Koursk mais ils sont écrasés sous un déluge de feu.

 

Au bout d'une semaine, les Allemands abandonnent la partie.

La Wehrmacht a perdu dans la bataille de Koursk un demi-million d'hommes tués ou blessés (l'Armée rouge, beaucoup plus). Elle a surtout perdu le tiers de ses blindés et laissé passer la dernière chance d'arrêter le « rouleau-compresseur » soviétique.

 

Voir également :

22 juin 1941 - Opération « Barbarossa » en URSS

31 janvier 1943 - Les Allemands capitulent à Stalingrad

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28 juin 2018 4 28 /06 /juin /2018 23:01

Lors de la première guerre balkanique en 1912, la Bulgarie, la Grèce, le Monténégro et la Serbie se sont alliés et ont vaincu l'occupant turc. L’encre du traité de Londres, signé 30 mai 1913, est à peine sèche qu’une seconde guerre éclate en juin. En effet, la Bulgarie repousse l'arbitrage russe et attaque ses anciens alliés : c'est la seconde guerre balkanique.

 

Dans la nuit du 29 au 30 juin 1913, sans déclaration de guerre préalable, les Bulgares envahissent les territoires que leur contestent les Serbes et les Grecs.

La Bulgarie sera vaincue et perdra une grande partie de son territoire.

Au traité de Bucarest, le 10 août 1913, la Macédoine est partagée entre la Serbie et la Grèce. Les Bulgares, responsables des hostilités, restituent Andrinople aux Turcs et cèdent qui plus est une partie de la Dobroudja à la Roumanie. Ils ne conservent de la première guerre qu'une partie de la Thrace avec un accès sur la Méditerranée.

 

Ces guerres accentueront les tensions internationales et participeront à l'engrenage qui mènera à la guerre de 14-18.

 

Voir aussi :

17 octobre 1912 - Début de la guerre des Balkans

10 août 1913 - Traité de Bucarest

28 juin 1914 - Assassinat d'un archiduc à Sarajevo

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7 juin 2018 4 07 /06 /juin /2018 23:01

Le dimanche  8 juin 1783, le volcan islandais Laki entrait en éruption. Au début celle-ci fut explosive, puis elle continua en émission de lave pendant des mois, jusqu’en février 1784. Les cendres recouvrirent l’île. Les conséquences pour toute l'Europe en sont dramatiques.

 

Le Laki, volcan qui culmine à 500 m d'altitude, s’active le 8 juin 1783, Une gigantesque fissure éruptive de plus de 40 km, l'ouvre en deux, donnant naissance à 110 cratères, tous alignés sur cette fissure, nommée fissure de Lakagigar.

La quantité de sulfates dans l'air connaît un pic dramatique et tous les êtres vivants en sont affectés : 80% des moutons islandais, la moitié des bovins et des chevaux périssent dans l'année. La famine tue un cinquième de la population de l'île, ramenant celle-ci à 40.000 habitants.

Mais les problèmes ne se limitent pas à l'Islande : poussé par les vents, le nuage volcanique atteint l'Europe continentale dans les jours et les semaines qui suivent. Le dioxyde sulfurique présent dans la brume attaque le système respiratoire des plus faibles. En Angleterre, la surmortalité est 30 % supérieure à la moyenne. En France, les registres paroissiaux révèlent un taux identique, notamment chez les enfants de 1 à 8 ans, et ce, dans toutes les couches sociales. Au total, 160.000 personnes auraient succombé en Europe !

On en constate même les effets en Asie et en Amérique du nord. Affolée par le brouillard dense, qui prend parfois une couleur sang, et les pluies de cendre, la population panique et recourt aux superstitions pour prévenir la catastrophe.

 

Les années qui ont suivi l'éruption du Laki furent marquées par des phénomènes météorologiques extrêmes, dont des sécheresses et des hivers très rigoureux. Après avoir élevé la température dans les premiers jours, les nuages volcaniques, en empêchant le rayonnement solaire de toucher la terre, provoquent un hiver exceptionnellement froid en Europe. La Seine est totalement gelée le 1er février 1784. Et lorsqu'intervient la fonte des neiges, les rivières sortent de leur lit à travers tout le continent : de Caen à Prague, les inondations sont catastrophiques. À Paris, elles durent un mois et demi.

 

 

Voir également : 10 avril 1815 - Le mont Tambora explose

 

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5 juin 2018 2 05 /06 /juin /2018 23:01

Le lundi 6 juin 1391, deux synagogues sont converties en églises à Séville. L'affaire s'accompagne de nombreux meurtres et de rapines contre la communauté juive de la ville.

Les violences s'étendent très vite à Tolède, Valence... Les rois de la péninsule tentent de s'opposer aux mouvements populaires. Ils sanctionnent lourdement les fauteurs de troubles mais rien n'y fait.

Les émeutes atteindront leur paroxysme le 5 août lorsque des marins castillans, qui avaient déjà pris part aux émeutes de Séville et Valence,  mettront le feu aux quartiers juifs et tueront des centaines d'habitants.

Les survivants se réfugient dans le château royal voisin de leur quartier.

Plusieurs responsables des violences sont arrêtés, ce qui a l'effet de déclencher une émeute populaire. Le château royal est assiégé et ses archives brûlent. Le tocsin sonne. Les juifs sont extraits de leur refuge et contraints au baptême.

 

L'Espagne catholique découvre ainsi l'intolérance et la haine alors même qu'elle triomphe des musulmans qui ont conquis la péninsule 700 ans plus tôt. Le temps est loin (1150) où Alphonse VII de Castille se proclamait « roi des trois religions » (christianisme, islam et judaïsme).

Les conséquences de ces massacres ont été très importantes : le conflit entre vieux et nouveaux chrétien et proclamation de la loi sur la pureté du sang, qui s'est traduit par des épisodes comme la révolte de Pedro Sarmiento ou révolte anticonverso de Tolède (1449), la création de l'Inquisition espagnole (1478) et l'expulsion des juifs d'Espagne en 1492.

 

Lire également : 31 mars 1492 - Décret de l’Alhambra - Expulsion des juifs d'Espagne

 

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1 juin 2018 5 01 /06 /juin /2018 23:01

Le dimanche 2 juin 1957, des trains de voyageurs européens de prestige sont mis en service sous le label Trans-Europ-Express (TEE).

Destinés au départ à contrer le transport aérien sur le marché de la clientèle haut de gamme et du voyage d'affaires, les Trans-Europ-Express étaient des trains :

circulant uniquement de jour,

rapides (contrôles aux frontières simplifiés, voire effectués en route),

exclusivement en première classe avec supplément spécial,

offrant une restauration de qualité (voiture-restaurant et/ou restauration à la place, voiture-bar),

disposant, dans certains cas, de services spécifiques à bord (secrétariat, salon de coiffure,…).

Dans un premier temps, afin de s'affranchir des frontières électriques séparant les réseaux ferrés européens, les TEE sont composés de matériels automoteurs diesel spécialisés, généralement aptes à la vitesse limite de 140 km/h, et disposant pour certains (rames VT611 de la DB par exemple) de la climatisation.

À partir de 1961, certains de ces trains sont assurés en matériel automoteur électrique de conception suisse, le RAe TEE II ; et à partir de 1964 par des rames remorquées, dans certains cas par des locomotives électriques polytension.

 

En 1965, le Mistral, assurant la liaison Paris-Nice, est admis dans la catégorie TEE, puis d'autres trains de service intérieur comme le Capitole, l'Aquitaine.

Le réseau TEE atteint son apogée en 1972, avec la desserte de près de 200 villes du continent européen, mais le choc pétrolier de 1973 incita rapidement les chemins de fer à réaliser des économies, par la suppression ou la banalisation des services les moins rentables. Le deuxième choc pétrolier, en 1979, porta un nouveau coup au réseau : seuls les trains les plus fréquentés demeurèrent en service.

 

Les TEE ont peu à peu disparu à partir du milieu des années 1980, au profit de nouveaux trains InterCités (IC), EuroCity (EC) et des trains à grande vitesse.

Le 31 mai 1987 marque donc la fin des TEE après trente années d'existence. Néanmoins, à partir de 1993, et jusqu'au remplacement définitif des trains classiques par des TGV sur les parcours Paris-Bruxelles, le nom TEE fut réutilisé brièvement sur ces relations en remplacement du label EuroCity, mais avec maintien de la deuxième classe dans les trains concernés. Cette initiative permettait en fait un passage de relais symbolique entre le TEE et les TGV et Thalys.

 

Lire aussi :

28 mai 1967 - 1ère circulation commerciale à 200 km/h en France

22 septembre 1981 - Voyage inaugural pour le TGV

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2 mai 2018 3 02 /05 /mai /2018 23:01

Le lundi 3 mai 1660, les souverains de Pologne, Suède, Brandebourg, et du Saint-Empire romain germanique, signent le traité d'Oliva qui met fin à la première « guerre du Nord ».

 

La 1ère guerre du Nord fut déclenchée par le roi de Suède Charles X qui attaqua la Pologne de Jean II Casimir. Allié à l’électeur de Brandebourg Frédéric-Guillaume, Charles X vainquit les Polonais à la bataille de Varsovie (28 au 30 juillet 1656). 

En 1657, une coalition fut formée entre l’empereur Léopold Ier, le tsar de Russie Alexis Ier Mikhaïlovitch, le roi de Danemark Frédéric III et l’électeur de Brandebourg, mais Charles X put neutraliser le Danemark et lui imposer le traité de Roskilde en 1658.

Le Danemark ayant cependant repris les hostilités, Charles X mit le siège devant Copenhague mais dut le lever devant l’intervention de l’armée des coalisés.
 

 

La « paix du Nord » est signée le 3 mai 1660 à Oliwa (ou Oliva), près de Dantzig, sur la Baltique. Ce traité suit de peu le traité des Pyrénées entre la France et l'Espagne,

Par ce traité, Jean II Casimir renonce à réclamer le trône de Suède, que son père Sigismond III Vasa avait perdu en 1599. La Suède reçoit de la Pologne la Livonie (Lettonie) et Riga, ce qui fait de la mer Baltique un « lac suédois » (pour peu de temps) selon le rêve du roi Gustave II Adolphe, mort en pleine gloire en 1632.

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27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 23:01

En tentant de passer en Suisse, Mussolini et sa maîtresse Clara Petacci sont capturés et exécutés par des résistants italiens.

En avril 1945, alors que les Alliés avancent et qu’Hitler est abandonné de toutes parts, Benito Mussolini est plus isolé que jamais : en comprenant que les représentants allemands qu’il rencontre ont négocié la reddition des forces fascistes avec les Alliés, et ce sans l’accord de Hitler, il prend peur et quitte Milan dans la précipitation. Accompagné de ses fidèles et rejoint par sa maîtresse Clara Petacci, il remonte vers Côme et est arrêté au bout de deux jours par des partisans de Victor-Emmanuel III, qui le reconnaissent malgré son accoutrement d’aviateur allemand.

Le samedi 28 avril 1945, au village de Dongo, les partisans reçoivent l’ordre de fusiller les prisonniers sans procès.

Les dépouilles du Duce, de sa maîtresse et de seize de leurs fidèles sont ramenées à Milan, où la foule se rue sur le convoi et commence à s’arracher les corps. Les autorités, afin de faire cesser la ruée mais de rassasier tout de même la soif de vengeance des Italiens, fait suspendre les corps par les pieds sur la Piazzale Loreto, où ils sont exposés aux railleries et aux crachats.

 

Hitler, apprenant la nouvelle depuis son bunker, se suicide le 30 avril avec sa maîtresse Eva Braun ; sur son ordre, leurs corps sont brûlés afin de leur éviter les outrages.

 

Voir aussi :

23 mars 1919 - Mussolini crée les « fasci »

25 novembre 1922 - Mussolini obtient les pleins pouvoirs

25 juillet 1943 - Mussolini renversé

30 avril 1945 - Suicide d’Hitler

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24 avril 2018 2 24 /04 /avril /2018 23:01

Le jeudi 25 avril 1974, peu après minuit, la station catholique portugaise Rádio Renascença (Radio Renaissance) diffuse cette chanson de José Afonso :

« Grândola, vila morena,

Terra da Fraternidade,

O povo é quem mais ordena

Dentro de ti, ó cidade... »

(Grândola, ville brune,

Pays de Fraternité,

C'est le peuple qui commande

Ici, oh cité).

 

Cette chanson – interdite par le régime - est le signal de départ de la « Révolution des Œillets » : aussitôt, de jeunes capitaines se soulèvent contre la dictature instaurée par Salazar, 48 ans plus tôt.

 

 

Une vendeuse de fleurs du Rossio, la grande avenue de Lisbonne, offre aux soldats les fleurs de saison qu'elle a à vendre : des œillets rouges… Le lendemain, le journal parisien « Le Monde » sort en première page :
« La Révolution des Œillets triomphe au Portugal ! »

Ce triomphe se produit en quelques heures et sans presque aucune effusion de sang. Si la redoutable police, la PIDE, n'a pas craint d'ouvrir le feu sur la population, faisant quatre morts et 45 blessés, le MFA, lui, n'a pas tiré un seul coup de fusil. Au bout des canons et au bout des fusils… un œillet rouge !

 

L’une des plus vieilles dictatures d’Europe tombe en quelques heures. Le pouvoir est aussitôt confié à une Junte militaire de salut national (JSN) présidée par le général António Spínola.

Vers 1h30 du matin, les militaires interviennent à la télévision en lisant une proclamation rédigée par le MFA.

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23 avril 2018 1 23 /04 /avril /2018 23:01

Quelques implantations de colons allemands ont lieu dès les 16e et 17e  siècles, en Afrique et en Amérique du Sud. Mais on ne peut pas véritablement les considérer comme faisant partie d’un empire colonial.

Avec la création du deuxième Reich, en 1871, l’impérialisme allemand s’affirme dans les domaines économique, commercial, industriel et financier, et ce dans le monde entier. Cet impérialisme se traduit aussi, progressivement, par une expansion coloniale.

 

Le jeudi 24 avril 1884, le chancelier allemand Otto von Bismarck proclame la souveraineté de l'Empire allemand sur le Lüderitz-land ou Sud-Ouest africain (l'actuelle Namibie). C'est le début de L'empire colonial allemand qui comprendra en plus du Sud-Ouest africain : le Tanganyika, le Rwanda-Burundi, le Cameroun, le Togo, et une partie de la Nouvelle-Guinée.

Souverain autocrate, Guillaume II prend conscience qu'au-delà des motivations économiques, la colonisation renforce le prestige du pays colonisateur et son « poids » sur la scène internationale dans les rapports de force diplomatiques. Il devient ainsi nécessaire d’avoir un empire colonial à sa mesure pour y être considéré comme une grande puissance. Mais à mesure que la colonisation de l'Afrique progresse, les territoires restant à conquérir se faisant de plus en plus rares, la compétition coloniale contribue au choc des impérialismes et, au-delà, des nationalismes européens.

 

L’Empire allemand sera partagé entre les vainqueurs de la Première Guerre mondiale en 1919.

La perte des colonies fut ressentie par le peuple allemand comme une des humiliations issues du Traité de Versailles.

 

Liens du jour :

L’empire colonial allemand

La défense des colonies allemandes avant 1914 entre mythe et réalités

 

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15 avril 2018 7 15 /04 /avril /2018 23:01

Afin de répartir les aides financières proposées par le plan Marshall pour faciliter la reconstruction européenne, des organismes administratifs communs sont mis en place.

 

Le vendredi 16 avril 1948, est ainsi créée l’Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE). Elle est chargée de dépenser équitablement les crédits entre les différents États d’Europe occidentale.

Son but consiste aussi à renforcer les relations économiques entre ses membres ainsi que de libéraliser les échanges commerciaux et monétaires.

Le siège de l'Organisation a été fixé à Paris au Château de la Muette.

 

Paul-Henri Spaak, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la Belgique

 

L’OECE était une structure permanente de coopération économique qui devait fonctionner selon les principes suivants :

  • promouvoir la coopération entre les pays participants et les programmes nationaux de production pour hâter la reconstruction de l'Europe
  • intensifier les échanges intraeuropéens en abaissant les droits de douane et autres obstacles au développement des échanges
  • étudier la possibilité de créer une union douanière ou une zone de libreéchange
  • étudier la possibilité d'une multilatéralisation des paiements
  • instaurer les conditions propres à permettre une meilleure utilisation de la maind'œuvre

 

Composition et structure

Initialement, l'OECE comptait 18 participants :

Autriche, Belgique, Danemark, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Turquie, Allemagne occidentale (initialement représentée par les zones d'occupation anglaise et américaine réunies - la Bizone - et la zone d'occupation française). La zone anglo-américaine du Territoire libre de Trieste a également participé à l'OECE jusqu'à ce qu'elle passe de nouveau sous la souveraineté de l'Italie.

Les décisions se prenaient à l'unanimité. Le Conseil nommait un Comité exécutif de sept membres qui jouissait d'une délégation partielle de pouvoirs entre les réunions plénières du Conseil. La structure opérationnelle de l'OECE consistait en quelque quinze comités techniques verticaux et cinq comités horizontaux chargés de domaines spécifiques : alimentation et agriculture, charbon, électricité, pétrole, sidérurgie, matières premières, équipement, métaux non ferreux, produits chimiques, bois, pâtes et papiers, textiles, transports maritimes et intérieurs, programmes, balance des paiements, échanges, paiements intraeuropéens et main-d’œuvre.

 

À la fin des années 1950, l’OECE sera fragilisée par les désaccords entre les membres de la CEE et les États favorables à une zone de libre-échange. En septembre 1961, l’OECE laissera place à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui se composait des pays européens originaires de l'OECE plus les États-Unis et le Canada.
La liste des pays Membres n'a cessé de s'allonger au fil des ans et l'Organisation compte aujourd'hui 35 pays Membres.

 

Voir aussi : 30 septembre 1961- Naissance de l´OCDE

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