Le 21 mars 1960, de 5.000 personnes se sont rendues au poste de police de Sharpeville, une banlieue noire de la ville de Vereeniging en Afrique du Sud. Les manifestants demandaient qu’on les mette en état d’arrestation parce qu’elles n’avaient pas leur laissez-passer.
Elles voulaient ainsi manifester contre les lois du pays qui obligeaient le port du laissez-passer à des fins de ségrégation. La police a ouvert le feu sur la foule et a tué 69 personnes, et a fait 178 blessés.
Manifestations non-violentes
Alors que le régime de l’apartheid est mis en place en 1948, les lois ségrégationnistes sont de plus en plus fortes contre les noirs. En 1960, le gouvernement sud-africain étendait les règles de l'apartheid par l'imposition d'un laissez-passer obligatoire, y compris pour les femmes, sous peine d'arrestation et de poursuites. Cette décision permettait à limiter les mouvements de la population non blanche.
Le 18 mars 1960, Robert Sobukwe, président du Congrès Pan Africain (PAC), appelle pour le 21 mars à des manifestations non-violentes dans tout le pays afin de protester contre les « pass » (passeport intérieur), demander leur abrogation ainsi que l’augmentation de la rémunération de base de la journée de travail.
Les manifestants sont appelés à se réunir devant les postes de police et se porter volontaires à l’arrestation pour « non port du pass ». Le but est que tous les postes de police soient rapidement débordés et incapables de procéder aux arrestations et aux emprisonnements.
La police a ouvert le feu sur la foule et a tué 69 personnes, dont huit femmes et 10 enfants, et a fait 178 blessés, dont 31 femmes et 19 enfants. Nombreux sont ceux qui, ayant tourné le dos pour tenter d’échapper aux balles, ont été atteints dans le dos.
Cette tuerie insensée déclenche une vague de protestations tant au niveau national qu’international.
Chaque année, depuis 1966, on se rappelle les horreurs de cette journée et son importance pour la lutte contre le racisme dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le Congrès national africain (ANC) et le Congrès Pan Africain (PAC)
En 1944, Mandela adhère au Congrès national africain (ANC). Lorsque le « Parti national » arrive au pouvoir, en 1948, et introduit l'apartheid, Mandela et l’ANC résistent à la politique raciste du gouvernement. En 1956, Mandela est arrêté et jugé pour trahison, mais il sera acquitté en 1961.
Après le massacre de Sharpeville en 1960, l’ANC et le Congrès panafricain sont interdits.
Nelson Mandela abandonne alors la stratégie non-violente de l’ANC et fonde une organisation militaire. En 1962, il est condamné à cinq ans de travaux forcés et, en 1963, il est inculpé avec d'autres leaders, pour sabotage, trahison et complot.
Pour ces faits, il est condamné en 1964, avec sept autres militants, à la prison à vie.
En 1990, après 26 ans de prison de détention pour raisons politiques (ce qui est un record), le président de Klerk supprime l’interdiction de l’ANC et libère Mandela, qui est élu président de l’ANC en 1991.
Les deux hommes conduisent alors les négociations qui mettent fin à l’apartheid, ce qui leur vaudra de recevoir le prix Nobel de la paix en 1993. Un an plus tard, à l'occasion des premières élections libres et multiraciales de l'histoire de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela est élu président d’Afrique du Sud.