Le mardi 15 novembre 1988, devant le Conseil National Palestinien réuni à Alger, le chef charismatique de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) annonce la création d'un État palestinien.
Fondée en 1964, l'OLP a été chassée du Liban en 1982 et contrainte de s'installer à Tunis. Depuis lors, elle n'a plus eu de contact direct ni avec l’« ennemi sioniste », ni avec les Palestiniens des territoires occupés.
Pour ne pas se faire oublier, l'organisation tente de promouvoir sa cause par des actions terroristes à travers le monde.
En décembre 1987, le déclenchement de la première « Intifada » (soulèvement en arabe) dans les territoires occupés fait craindre à Yasser Arafat d'être marginalisé. Il reprend donc la main en annonçant la création de l'État palestinien.
Pour l'historien franco-israélien Alain Michel, cette création, si virtuelle qu'elle soit, marque un tournant dans le conflit israélo-palestinien car, en filigrane, elle signifie la reconnaissance du droit à l’existence de l’État d’Israël et de son droit à des frontières sûres et reconnues, selon les termes de la résolution 242 de l'ONU de 1967, consécutive à la guerre des Six Jours. Elle va ainsi ouvrir la voie aux accords d'Oslo, cinq ans plus tard.