Le mercredi 6 avril 1983, quand Pierre Mauroy annonça à la France, qu'elle devait se mettre au régime sec, il chercha un subterfuge pour ne pas employer le mot « austérité », connoté négativement depuis les années 1970.
Le Premier ministre socialiste, opta pour le mot « rigueur ».
4 octobre 1981 : première dévaluation du franc
François Mitterrand, a augmenté considérablement les dépenses de l'Etat en réévaluant le Smic, les salaires et les prestations sociales.
L’inflation est galopante (13,4 % pour l'année 1981).
Le 4 octobre 1981, quelques mois après l'entrée en fonctions du nouveau président de la République, le gouvernement dévalue le franc de 3%.
11 juin 1982 : Premier plan de rigueur – 2e dévaluation du franc.
Le vendredi 11 juin 1982, c’est l’annonce du premier plan de rigueur : blocage des prix et des salaires.
Le 12 juin 1982, la nouvelle dévaluation du franc est de 5,75%.
Le déficit de la balance du commerce extérieur atteint le record de 100 milliards de francs pour l’année 82. Le gouvernement est contraint d’emprunter à tour de bras.
En 1983, la dette extérieure s’élève à 451 milliards, contre 123 milliards avant l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand.
16 février 1983 : « Tout va bien ! »
Le mercredi 16 février 1983, Pierre Mauroy fait une déclaration sur Antenne 2 :
« Les gros problèmes sont derrière nous, tous les indicateurs se remettent au vert, il n’y a pas d’autre explication à l’enragement de nos adversaires. »
Cela ne suffit pas à rassurer le peuple Français : en mars, les élections municipales sont mauvaises pour la gauche.
En effet, la situation internationale de la France est très mauvaise : après des dévaluations, la fuite des capitaux se poursuit, une nouvelle dévaluation semble inéluctable, d'autant que tous les indicateurs financiers sont dans le rouge : déficit budgétaire, déficit de la balance commerciale, déficit de la balance des paiements.
Pierre Mauroy mais aussi le ministre de l'Economie, Jacques Delors, et le ministre du Budget, Laurent Fabius, soutiennent la nécessité d'un plan de rigueur alors que Jean-Pierre Chevènement et Pierre Bérégovoy y sont hostiles
Caricature de Plantu représentant François Mitterrand et Pierre Mauroy, Le Monde, 1983
25 mars 1983 : Annonce du plan de rigueur par Jacques Delors
La troisième dévaluation du franc Mitterrand-Mauroy a lieu le 21 mars 1983 (2,5%) alors que le Deutsch Mark gagne 5,5 %.
Et, cerise sur ce triste gâteau, le vendredi 25 mars au Journal télévisé de 20 H, le ministre des Finances Jacques Delors annonce une politique économique de rigueur.
- hausse des taxes sur la vignette auto, l’alcool et le tabac,
- hausse du forfait hospitalier et de l’essence,
- hausse des tarifs EDF, GDF et SNCF,
- emprunt forcé,
- contrôle des changes et instauration d’un carnet de change aux devises
Ainsi, ce plan d’austérité comporte entre autres mesures une augmentation des impôts et interdit pratiquement aux Français de sortir de France. En effet pour l’année entière, ils ne peuvent obtenir que l’équivalent de 2.000 francs en devises et 1.000 francs en billets français !
6 avril 1983 : Pierre Mauroy passe à la vitesse supérieure
Le premier ministre socialiste décide une augmentation des prélèvements obligatoires (forfait hospitalier, prélèvement de 1 % sur l'ensemble des revenus des ménages, impôt forcé sur les contribuables les plus imposés).
L’état ponctionnera ainsi 68 milliards de francs sur les ménages.
Voir aussi : 10 mai 1981 - François Mitterrand président