Le suffrage, longtemps réservé aux hommes, n’est devenu réellement universel en France qu’en 1944.
Voici l'historique de cette lutte :
13 mai 1849 : Jeanne Deroin, institutrice, tente en vain de se présenter aux élections législatives.
Printemps 1871 : la "Commune de Paris" reconnait les droits politiques des femmes.
Cette courte période insurrectionnelle (du 18 mars au 28 mai 1871), marque l'arrivée massive des femmes sur l'arène politique et dans l'engagement révolutionnaire. Elles vont s'investir par milliers durant les 72 jours qu'elle va durer et y jouer un rôle fondamental.
En 1876 : Hubertine Auclert, journaliste, fonde le premier groupe suffragiste français : "le droit des femmes".
Le 9 décembre 1903 : un vote unanime du Parlement rejette l’égalité politique
En 1914 : organisation d’un "vote blanc", sondage auprès des femmes sur leur désir de voter. Plus de 500 000 réponses favorables.
À plusieurs reprises, de 1919 à 1940 : des propositions de loi en faveur du vote des femmes sont votées par la Chambre des députés, avant que le Sénat ne les rejettent, soit en repoussant indéfiniment leur examen, soit en s'y opposant par le vote.
Ces différentes propositions de loi visent selon les cas à octroyer le suffrage « intégral », pour toutes les élections, ou le suffrage « partiel », pour les seules élections locales.
20 mai 1919 : vote en faveur d'une proposition de loi pour le suffrage intégral des femmes par 344 voix contre 97.
21 novembre 1922 : Trois ans et demi après son vote à la Chambre, la proposition est rejetée au Sénat par 156 voix contre 134.
7 avril 1925 : la Chambre des députés adopte par 390 voix contre 183 une proposition de loi en faveur du suffrage des femmes lors des élections municipales et cantonales.
12 juillet 1927 : résolution de la Chambre des députés « invitant le Gouvernement à hâter, devant le Sénat, la discussion du projet de loi voté par la Chambre des députés concernant le suffrage des femmes aux élections municipales » (396 voix contre 94).
A chaque fois, il s’agit d’un coup d’épée dans l’eau : aucun de ces votes n’aura de suite, en raison de l’obstruction du Sénat.
Le 19 juin 1928, 21 mars 1929, 26 juin 1931 : refus par trois fois du Sénat de mettre la question du vote des femmes à l'ordre du jour.
Le 30 juillet 1936 : la Chambre des députés se prononce à l'unanimité pour le suffrage des femmes (475 contre 0). Le texte n'est jamais inscrit à l'ordre du jour du Sénat.
Le 4 Juin, Blum nomma pourtant trois femmes dans son gouvernement (sous-secrétaires d’État, et non pas ministres, il ne faut pas trop en demander quand même !) : Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie et Cécile Brunschvicg.
Le 21 avril 1944 : le général de Gaulle ratifie une ordonnance qui prévoit le vote des femmes et leur éligibilité.