Le vendredi 19 juin 1942, François Mitterrand arrive à Vichy et parvient à trouver un emploi de documentaliste à la légion des combattants et des Volontaires de la Révolution Nationale, sorte de parti unique qui reprend la propagande pétainiste.
Le jeune François Mitterrand
Admirateur du Maréchal
Dans les premiers mois de l'année 1942, François Mitterrand éprouve de l'admiration pour le maréchal Pétain et collabore à une revue de Vichy : « France, revue de l'État nouveau ».
Dans une lettre retrouvée dans ses archives, François Mitterrand fait même l'éloge du SOL (Service d'Ordre Légionnaire), groupe paramilitaire chargé de pourchasser les ennemis du régime.
François Mitterrand a été maréchaliste et plein de confiance et d'admiration pour l'homme Pétain, notamment à la lecture d'une de ses lettres à sa sœur, rédigée le 13 mars 1942 et dans laquelle il écrit : « j'ai vu le maréchal au théâtre [...] il est magnifique d'allure, son visage est celui d'une statue de marbre. »
François Mitterrand à Vichy
Pendant la collaboration, Mitterrand est donc à Vichy et fait la connaissance de René Bousquet, secrétaire général de la police. En juin 1942, ce dernier négocie avec le chef de la police allemande les modalités de collaboration de la police française pour participer aux rafles des juifs.
Les rares fois où François Mitterrand a accepté de parler de cette période, le président de la République se justifiait en expliquant qu'il n'était pas au courant de ce qui se passait pour les Juifs.
Lors du vote des lois de 1941 qui excluent les Juifs de la communauté nationale, Mitterrand était en Allemagne. Toutefois, il est difficile de croire que Mitterrand ignorait le sort qui était réservé aux Juifs.
Il était à Vichy lorsque les fonctionnaires de la police française arrêtaient les Juifs à Paris et dans la zone sud, sous les ordres de René Bousquet.
Le 2 juillet 1942, Bousquet rencontre le SS Karl Oberg pour lui proposer l'arrestation de 20.000 juifs étrangers en zone occupée et 10.000 en "zone libre".
Le 16 et 17 juillet 42, les Parisiens assisteront à la razzia par la police et gendarmerie française (grâce à l'accord Mitterrand-Bousquet), parmi cette razzia 4501 enfants.
François Mitterrand resta à Vichy jusqu'à fin 1943 (une fois que les nazis avaient perdu Stalingrad et que les Américains avaient débarqué en Sicile).
Récompense pour services rendus à Pétain
En avril 1943, Le Maréchal Pétain remet la francisque à François Mitterrand pour « récompenser les services rendus à l'État français ».
Il figure sur le répertoire des récipiendaires sous n° 2202.
Ses parrains ont été Simon Arbellot, ancien journaliste au Temps et au Figaro devenu directeur des services de presse de Vichy, et Gabriel Jeantet, un ancien cagoulard, ami de Mitterrand.
Pour obtenir cette décoration, il faut en faire la demande en remplissant un formulaire sans ambiguïté : « Je fais don de ma personne au maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m'engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son œuvre. »
Bousquet - Mitterrand
En 1974, René Bousquet soutenait et apportait son concours financier au candidat François Mitterrand contre.
En 1981, après la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle, Bousquet sera reçu à l'Élysée « pour parler politique ».
En 1986, quand les accusations portées contre René Bousquet prennent de la consistance, le président aurait cessé de le voir.
En 1994, ses liens avec Bousquet sont rendus publics à l'occasion de la sortie du livre de Pierre Péan.
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