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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 23:01

Le lundi 27 mars 1854, la France et le Royaume-Uni, anciens ennemis héréditaires, déclarent la guerre à la Russie. Le royaume de Piémont-Sardaigne rejoint la coalition avec l’espoir que la France appuiera par la suite ses velléités d’indépendance.

Le 12 mars 1854, la France et le Royaume-Uni concluent un traité d'alliance avec la Turquie, déjà en guerre avec la Russie. Le 27 mars suivant, elles déclarent à leur tour la guerre à la Russie sur un prétexte à première vue ridicule.

C'est le début de la guerre de Crimée, ainsi dénommée d'après le lieu où vont se dérouler les hostilités : la presqu'île de Crimée et sa capitale Sébastopol, au nord de la mer Noire.

Cette guerre clôt une longue période de paix et de prospérité, inaugurée par le Congrès de Vienne (1815) et comme rarement l'Europe en a connue.

C’est aussi la première fois depuis 700 ans, que les Français et les Anglais vont combattre côte à côte !

 

Point de départ : une querelle surréaliste

À l'origine de cette guerre inutile et meurtrière, une querelle d'un autre âge entre l'empereur français Napoléon III et le tsar Nicolas Ier. Chacun veut assurer en exclusivité la protection des Lieux Saints de Jérusalem, partie intégrante de l'empire turc.

 

Les moines latins, qui partagent la garde de la basilique de la Nativité avec les moines grecs orthodoxes, soupçonnent ces derniers d'avoir fait disparaître une étoile décorative dotée d'une inscription en latin.

Les diplomates français, censés protéger les chrétiens latins d'Orient, relaient leur protestation auprès de « la Sublime Porte », le gouvernement du sultan. En France, le roi Louis-Philippe 1er est renversé et la Seconde République s'installe avec un gouvernement de plus en plus conservateur. Dans le souci de séduire les électeurs catholiques, le gouvernement républicain relance les protestations auprès du sultan en 1850.

Par un excès de zèle, le général Ducos Lahitte, ministre des Affaires étrangères, demande aux Turcs de rétablir les religieux latins dans leurs droits en remontant jusqu'en 1740. Devant cette surenchère, le tsar Nicolas 1er, qui défend les orthodoxes, s'insurge et exige du sultan le retour au statu quo.

 

Le coup d'État du 2 décembre 1851 et la création du Second Empire par le président Louis-Napoléon Bonaparte, qui se fit proclamer Napoléon III l'année suivante, mit l'Europe en ébullition, ravivant d'anciennes craintes et les puissances européennes qui se préparèrent à la guerre. Napoléon tente de rassurer en déclarant que « L'Empire, c'est la paix ! ».

 

En 1852, la « crise des Lieux Saints » semble apaisée… Mais voilà que le consul de Russie à Jérusalem reçoit l'ordre de quitter la ville avec éclat. Le tsar juge la situation propice pour régler une bonne fois pour toutes la « Question d'Orient » et  essaie de s'assurer des alliances en Europe.

Début janvier 1852, Nicolas 1er propose un partage au gouvernement britannique pour régler la succession de l'empire ottoman. À lui les Balkans et le contrôle des détroits (les Dardanelles et le Bosphore) ; à Londres l'Égypte et la Crète. Mais l'Angleterre repousse son offre par crainte que la Russie n'acquière trop d'influence en Méditerranée et en Orient.

Suite à ce refus, le 1er juillet 1853, l’armée russe pénètre en Moldavie et Valachie (la Roumanie actuelle), provinces sous suzeraineté ottomane, et atteint le Danube. Le sultan Abdul-Medjid 1er se voit contraint de lui déclarer la guerre. Mais sa flotte est défaite le 30 novembre à Sinope, en mer Noire.

L'empereur des Français se rapproche du Premier ministre britannique et les deux hommes d'État font alors cause commune avec le sultan et, à leur tour, déclarent la guerre au tsar...

 

 

 

Voir également : 9 juin 1815 - Fin du Congrès de Vienne

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