Depuis 1947, le 1er mai est un jour chômé et payé en France.
Traditionnellement ce jour est consacré aux défilés des syndicats dans les grandes villes.
Mais, le saviez-vous, notre fête du 1er mai nous vient de l'autre côté de l'atlantique…
Le samedi 1er mai 1886, à Chicago, un mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures, organisé par les syndicats américains et le journal "The Alarm" est à l'origine de la fête du travail.
Une grève, suivie par plus de 300 000 salariés, paralyse des milliers d'usines à travers tout le pays. Le mouvement se poursuit les jours suivants : le 3 mai, à Chicago, un meeting se tient près des usines Mc Cormick (matériel agricole). Des affrontements ont lieu avec les "jaunes" et la police tire sur la foule, provoquant la mort de plusieurs ouvriers.
Le 4 mai, tout Chicago est en grève et un grand rassemblement est prévu à Haymarket dans la soirée. Alors que celui-ci se termine, la police charge les derniers manifestants. A ce moment, une bombe est jetée sur les policiers, qui ripostent en tirant. Le bilan se solde par une douzaine de morts, dont 7 policiers ce qui déclenchera la proclamation de la loi martiale.
En 1889, la 2ème Internationale socialiste réunie à Paris, décide de faire du 1er mai une journée de revendications ouvrières.
Et cette journée de lutte nourrit l’histoire de France de souvenirs parfois sombres. Le 1er mai 1891, à Fourmies, une petite ville du nord de la France, la manifestation rituelle tourne au drame.
Le premier mai 1891, à Fourmies
9 H 00 : Après une échauffourée avec les gendarmes à cheval, quatre manifestants sont arrêtés. Des renforts sont demandés à la sous-préfecture qui envoie 2 compagnies du 145e de ligne de Maubeuge. Le 84e RI d'Avesnes est déjà sur place.
Le premier slogan : "c'est les huit heures qu'il nous faut !" est suivi par "c'est nos frères qu'il nous faut !"
18h15 : 150 à 200 manifestants arrivent sur la place et font face aux 300 soldats. Les cailloux volent ; la foule pousse. Pour se libérer, le commandant CHAPUS fait tirer en l'air. Rien ne change.
Il crie : "baïonnette !.. en avant !" Collés contre la foule, les trente soldats, pour exécuter l'ordre, doivent faire un pas en arrière. Ce geste est pris par les jeunes manifestants pour une première victoire. Kléber GILOTEAUX, leur porte drapeau s'avance. Il est presque 18h25….le commandant CHAPUS s'écrie : "feu ! feu ! feu rapide ! visez le porte-drapeau !"
La troupe tire à bout portant sur la foule et, fait dix morts dont 8 de moins de 21 ans et 35 blessés… en 45 secondes.
Le premier mai, aujourd'hui
En France en 1941, le 1er mai est consacré "fête du Travail et de la concorde nationale".
Le 24 avril 1941, à l’initiative de René Belin, ancien dirigeant de la CGT devenu secrétaire d’état au Travail du maréchal Pétain, le 1er mai sera officiellement désigné en France comme la Fête du Travail.
C’est seulement en avril 1947, avec le gouvernement issu de la Libération, que le 1er mai deviendra de droit un jour chômé et payé (et non un jour férié).
Aujourd'hui aux États-Unis, bien que le 1er mai soit né dans ce pays, le "Labor Day" est fêté le 1er lundi de septembre.
Quel rapport avec le muguet ?
À l'origine : aucun !
La tradition d’offrir du muguet le 1er mai remonte à l’année 1561. En effet à cette époque le roi Charles IX de France reçoit un brin de muguet en guise de porte-bonheur, le 1er mai.
Appréciant le geste et son côté « chance », il décide d’en offrir aux dames de sa cour, tous les ans à la même date : le 1er mai.