Ouvert le 11 mai 1987, le procès de l'ancien chef de la Gestapo de Lyon s'achève devant la Cour d'Assises du Rhône. Accusé de tortures, d'exécutions, de déportations, notamment celle des enfants d'Izieu en 1944, Barbie est condamné à la réclusion à perpétuité.
Qui était Klaus Barbie ?
Klaus Barbie est né le 25 octobre 1913 à Bad Godesberg, une petite ville de la vallée du Rhin.
Il s'est engagé dans les S.S. le 26 septembre 1935. On lui confie rapidement des tâches de police, à Berlin, puis, après les premières victoires nazies, en 1940, à La Haye où son rôle consiste à arrêter les réfugiés politiques allemands installés aux Pays-Bas et les Juifs.
C'est à cette époque qu'Anne Frank se cache pour échapper justement aux rafles organisées par Klaus Barbie.
En 1942, il fut envoyé à Dijon, puis à Lyon en novembre 1942 où il dirige la Gestapo. Il dirige une région qui comprend Lyon, mais aussi le Jura, les Hautes-Alpes et jusqu'à Grenoble. Il organise la chasse aux Juifs dans Lyon, mais aussi la chasse aux résistants, qu'il torture, après l'arrestation.
Le 21 juin 1943, renseigné par un traître, il réussit à arrêter tous les résistants présents à une réunion, dans la maison du Docteur Dugoujon, à Caluire, dans la banlieue de Lyon.
Mais Klaus Barbie ne comprit pas tout de suite qu'il tenait « Max » (surnom de résistant de Jean Moulin) et il le tortura.
Les enfants d'Izieu
Le Jeudi 6 avril 1944, Klaus Barbie arrête les 44 enfants juifs réfugiés dans une maison d'Izieu, dans l'Ain, à 80 km de Lyon. Neuf jours plus tard, ces enfants sont réduits en cendres dans les fours crématoires du camp d'Auschwitz.
Fuite en Bolivie
En 1952 et 1954, Klaus Barbie est condamné à mort par contumace par le Tribunal permanent des forces armées de Lyon. On y énumérait ses exactions, des crimes de guerres : tortures, exécutions, déportations, pillages. Mais Klaus Barbie est protégé par les services secrets américains qui l’ont engagé. Grâce à eux, il gagne la Bolivie et en acquière la nationalité.
En Bolivie, il met ses compétences au service de la dictature. Il dispose d'un passeport diplomatique et va en Europe négocier des achats de véhicules militaires destinés à la répression des manifestations d'opposition. Il se fait appeler Klaus Altmann et prend la nationalité bolivienne.
Pendant toutes ces années Klaus Barbie va vivre incognito en Bolivie, Cependant un couple va jouer un rôle prépondérant dans la fin de la cavalcade du criminel de guerre ; Serge et Beate Karlsfeld. Lui est le fils d'un déporté assassiné à Auschwitz, elle est allemande, ensemble, ils traquent les nazis et réussissent à identifier Klaus Barbie en 1971.Le couple le reconnaît et alerte les services français.
Arrestation
Le pouvoir politique change en Bolivie et Klaus Barbie est arrêté. La nationalité bolivienne lui est retirée au motif qu'il a fait de fausses déclarations pour l'obtenir.
Il est expulsé de Bolivie et se retrouve dans un avion vers la France. Son expulsion est annoncé le 7 février 1983, en France il sera emprisonné à Lyon ; là où il a sévit.
Le Procès
Le 11 mai 1987 s'ouvre le procès de l'ex-Général de la gestapo de Lyon à la cour d'Assises de Lyon. Barbie n'y assistera que quelques jours, ensuite ne supportant pas les nombreux témoignages accablant il préfère rester dans sa cellule.
Le bilan des crimes en France de Klaus Barbie : 4.342 meurtres, 7.581 juifs déportés, 14.311 résistants arrêtés et torturés.
Le samedi 4 juillet 1987, les trois magistrats et les neufs jurés reviennent de plus de six heures de délibérations. On fait entrer Klaus Barbie, et le président du tribunal, André Cerdini, prononce un verdict de culpabilité. Barbie est déclaré coupable sans circonstances atténuantes des dix-sept crimes contre l’humanité dont il était accusé. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Klaus Barbie est mort en prison le 25 septembre 1991.
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