Un avion-espion américain prend des photos au large de Cuba. Il découvre qu'une base de missiles soviétiques est en construction à quelques miles des côtes américaines. Les missiles sont tout droit dirigés vers les Etats-Unis. JF Kennedy est sous le choc : le Kremlin avait juré qu'il ne déploierait pas de telles armes à Cuba.
Cet évènement marque le début d'une grave crise appelée la « crise de Cuba », où la troisième guerre mondiale fut évitée de peu.
Le 22 octobre 1962, la nouvelle est rendue publique lorsque le président Kennedy organise le blocus maritime de l’île et lance un ultimatum au numéro un soviétique, Nikita Khrouchtchev, exigeant le démontage des rampes de lancement.
Khrouchtchev, qui a décidé ce déploiement secret sous le nom de code d'opération Anadyr, répond que cette quarantaine est « un acte d'agression » qui risque de provoquer une «guerre nucléaire mondiale ». Il refuse d'obtempérer : les missiles restent.
Le chef de la Maison-Blanche met ses forces stratégiques en alerte maximale, à Defcon 2, le dernier stade avant la première salve atomique. Soixante B-52 américains bourrés de bombes thermonucléaires tournent sans relâche dans le ciel d'Europe, à quelques kilomètres de la frontière soviétique. Ils n'attendent qu'un ordre pour la franchir et vitrifier les grandes villes d'Union soviétique.
Le vendredi 26, la crise est encore montée d'un cran. La CIA a établi qu'à Cuba cinq batteries de missiles nucléaires sont désormais prêtes à l'emploi. Selon l'agence de renseignement, les Soviétiques peuvent, en quelques minutes, tirer de l'île castriste l'équivalent de centaines de bombes d'Hiroshima sur New York et Washington.
Le samedi 27, point culminant de la crise des missiles de Cuba, le monde est passé très près d'une guerre thermonucléaire. Bien plus près, en réalité, que les acteurs du drame et les historiens de la guerre froide ne l'ont cru pendant des décennies.
Il a fallu attendre l'ouverture d'archives restées longtemps secrètes, le récit de témoins qui n'avaient pas encore parlé et les découvertes de chercheurs obstinés pour connaître les derniers secrets de ce « samedi noir ».
Via des intermédiaires, Américains et Soviétiques s'entendent sur un compromis. Le Kremlin retirera ses missiles de Cuba. En échange, la Maison-Blanche s'engage à ne jamais envahir l'île de Cuba et à désactiver discrètement, dans quelques mois, ses propres missiles en Turquie.
Et le dimanche 28 octobre au soir, le monde pousse un immense « ouf » de soulagement.