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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 07:13

 

Le mercredi 17 février 1925, l'Anatolie orientale, majoritairement peuplée de Kurdes, se soulève contre « les infidèles de la République » à l'appel du prédicateur Cheikh Saïd Piran.  Cette révolte survient après l'abolition du califat et l'expulsion du dernier calife par Moustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne.

 

Le Kurdistan est une région montagneuse et de hauts plateaux d’Asie centrale entre l’Iran, l’Irak et la Turquie.

La région du Kurdistan est connue par plusieurs termes apparentés au mot Kurde au cours de l’Antiquité.

À partir du 20ième siècle, l'histoire kurde est marquée par une montée de la prise de conscience d’une identité nationale se centrant sur le but d’un Kurdistan indépendant tel que prévu dans le Traité de Sèvres en 1920 (remis en cause 3 ans plus tard).

Signé le 24 juillet 1923, le Traité de Lausanne divisa le Kurdistan entre la Turquie, l’Iran, l’Irak, la Syrie et l’Azerbaïdjan.

 

Le nouveau gouvernement d'Ankara, dirigé par Mustafa Kemal Atatürk, avait proclamé la république et abolit le sultanat en septembre 1922 puis le califat, dernière attribution religieuse de l'ancien sultan, en mars 1924. La politique nationaliste et laïque remet en cause le statut des religieux (cheikh, agha) vis-à-vis de la société civile. Elle interdit les écoles kurdes et l'usage de la langue kurde. De plus, le gouvernement distribue aux anciens soldats turcs des terres confisquées après la déportation des Arméniens ou ayant appartenu à des chefs kurdes exilés.

 

Cheikh Saïd, avec l’appui de plusieurs chefs de tribus kurdes de confession sunnite, se prépare à renverser le gouvernement infidèle d'Ankara. Il lance un appel à l'ensemble des musulmans de Turquie à se joindre à la rébellion. Il parcourt avec ses fidèles la région de Harput et de Diyarbakır pour tenter de persuader les populations zazas de la nécessité d'abattre la République kémaliste.

En novembre 1924, Cheikh Saïd traverse la ville de Diyarbakır avec une centaine de cavaliers et développe sa propagande dans la région sans éveiller les soupçons.

Au début de 1925, Cheikh Saïd peut rassembler au moins dix mille combattants, dont beaucoup de déserteurs de l'armée turque.

Le 17 février 1925, Cheikh Saïd appelle au soulèvement dans une proclamation publique. Il appelle à s’opposer à la disparition de l’Etat islamique, à combattre « la République mécréante » kémaliste, pour restaurer le califat et à mettre fin à l’oppression des « Jeunes-Turcs » contre les populations kurdes. Les combattants s'emparent de plusieurs localités.

La répression est impitoyable. Le 27 juin 1925, cheikh Saïd et 29 partisans sont condamnés à mort et aussitôt pendus.

Le 28 octobre 1927, quelques Kurdes récalcitrants proclament une éphémère République d'Ararat dans les montagnes mais elle est détruite par l'armée turque quelques mois plus tard.

En 1936, les villageois du massif du Dersim, à l'est de l'Euphrate, renouent avec leur tradition rebelle et tiennent en échec l'armée turque. Celle-ci recourt à des bombardements aveugles. Elle enfume aussi les grottes où les insurgés ont trouvé refuge. Le bilan est évalué à quelques dizaines de milliers de morts et autant d'exilés.

 

La « question kurde » est relancée par Abdullah Öcalan, dit « Apo », jeune militant de la cause kurde, né le 4 avril 1949. Il fonde en 1978 le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui se veut marxiste-léniniste….

 

Lien :

Les kurdes - de la première guerre mondiale à 2003

Vers l'indépendance : le Kurdistan politique en 5 dates

 

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