Entre le 22 et le 27 septembre 1947, les délégués des partis communistes de neuf pays Européens se rencontrent dans le plus grand secret à Szklarska Poreba, en Pologne, pour la réunion constitutive du Kominform (Bureau d'information des partis communistes).
Doctrine Jdanov
Afin de répondre à la doctrine Truman qui prône l’endiguement du communisme, Andreï Jdanov, troisième secrétaire du Parti communiste d'Union soviétique (PCUS) et fidèle de Staline, présente son rapport qui définit la position de l’URSS face aux États-Unis. L’impérialisme de ce dernier y est dénoncé avec virulence et Jdanov définit les nouvelles lignes idéologiques des Soviétiques.
La création du Kominform est ainsi officiellement annoncée le dimanche 5 octobre 1947
Il réuni 9 partis communistes dont 7 étaient au pouvoir dans leurs pays respectifs : U.R.S.S., Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie et Yougoslavie, les deux autres étant le français et l'italien.
Présenté comme une réformation du Komintern, ce bureau d’information a en réalité des objectifs bien différents d’une Internationale communiste. En effet, il réduit son champ d’action à l’Europe.
Opérant jusqu’à la mort de Staline, le Komintern aura avant tout pour fonction de vérifier que les communistes européens s’alignent bien sur la politique de Moscou. Ainsi, les Yougoslaves seront bientôt exclus et tous les PC devront chasser les titistes, accusés de déviance idéologique.
Le Kominform siège à Belgrade, puis Bucarest (après la rupture entre Staline et Tito, le dirigeant yougoslave).
Après la mort de Staline en mars 1953, le Kominform se met petit à petit en veille : on se dirige vers la coexistence pacifique entre les deux blocs, l'organisation est dissoute le 17 avril 1956. Cette dissolution est l'effet notamment de la déstalinisation lancée par Nikita Khrouchtchev en février 1956, après le XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique et le « rapport secret » sur le « culte de la personnalité » et les crimes de Staline.