Le 30 mai 1631, sous le règne de Louis XIII, une poignée de privilégiés découvre « La Gazette ». Il s'agit du premier journal publié en France. Cet hebdomadaire tire son nom d'une monnaie vénitienne (gazetta) qui équivalait au prix du journal.
Le fondateur de La Gazette, Théophraste Renaudot (45 ans), est un médecin philanthrope qui bénéficie de la protection du cardinal Richelieu.
Il a déjà à son actif la création d'un bureau d'assistance aux pauvres à Paris, sur l'île de la Cité. Ce « Bureau et Registre d'adresses » publie les offres d'emploi des particuliers ainsi que des annonces marchandes (c'est le début des agences pour l'emploi et de la publicité !).
Réformateur visionnaire, Théophraste Renaudot en arrive de fil en aiguille à l'idée de La Gazette.
Paraissant tous les vendredis, le journal compte quatre à douze pages selon les semaines. Il s'agit de communiqués officiels et de nouvelles de l'étranger.
Richelieu et le roi Louis XIII lui confient des articles où ils expliquent leur politique étrangère, notamment leur alliance avec les protestants allemands dans la Guerre de Trente Ans.
Le tirage de La Gazette atteint bientôt... 800 exemplaires !
Le journal fut racheté par le gouvernement au siècle suivant. À partir du 1er mai 1792, La Gazette parut quotidiennement et prit le nom de Gazette nationale de France après l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793. Le ton des articles de la Gazette, dont l’orientation politique changera en fonction des régimes en place, resta impartial et très prudent. Bonapartiste sous le Premier Empire, elle s’affirmera ouvertement royaliste pendant la Restauration.
Cette ligne éditoriale restera le fonds de commerce de La Gazette rebaptisée La Gazette de France sous la IIIe République jusqu’à la parution de son dernier numéro en 1915.