Employé de gare au début de la guerre, Paul Touvier s'engagera très vite dans la Légion française des combattants puis dans la Milice, la police politique de Vichy.
Il est chef régional de la Milice à Lyon et il participe à la persécution des Juifs et à la lutte contre les résistants.
Il infiltre la Résistance, interroge des prisonniers, dirige des rafles, pille des biens...
Le 10 janvier 1944, la milice française, dont Paul Touvier dirige le 2e service, arrête à son domicile Victor Basch (fondateur de la ligue des droits de l'homme, alors âgé de 80 ans) et son épouse Hélène. Paul Touvier assiste à l'arrestation. Hélène et Victor Basch seront assassinés à Neyron par Lécussan (chef régional de la milice) et Gonnet.
Sur le corps de Victor Basch sera retrouvé un écriteau laissé par les miliciens sur lequel était inscrit « le juif paie toujours ».
En Juin 1944, Touvier venge Philippe Henriot, le porte-parole de Vichy, en faisant fusiller sept juifs à Rillieux-la-Pape.
A la fin de la guerre, alors qu'il est traqué, il est condamné à mort par contumace par la cour de justice de Lyon.
La police met la main sur lui en 1947 mais, après son interrogatoire, il arrive à s'échapper juste avant d'être emmené devant le peloton d'exécution à Lyon, dans des conditions restées mystérieuses. Sa longue cavale commence…
En 1967, les peines sont prescrites mais il est encore interdit de séjour dans plusieurs départements et ne peut rentrer en possession de ses biens.
Le président Pompidou signe le 23 novembre 1971 un décret de grâce. Cette mesure ayant été révélée par l'Express en juin 1972 ainsi que son refuge, il s'enfuit de nouveau et se cache dans plusieurs monastères. Les premières plaintes pour crimes contre l'humanité sont déposées à Lyon en 1973 et une information judiciaire est ouverte en 1979. Le mandat d'arrêt lancé contre lui en novembre 1981 conduit à son arrestation le mercredi 24 mai 1989 dans un prieuré de Nice.
Il est jugé en mars et avril 1994 par la cour d'assises des Yvelines, qui le condamne le 24 avril à la réclusion criminelle à perpétuité.
Paul Touvier est décédé le mercredi 17 juillet 1996 à Prison De Fresnes.