Chargé par Louis XVI d’une expédition autour du monde, Jean-François Galaup, comte de La Pérouse, apprête le navire « la Boussole ». La Pérouse est accompagné de « l’Astrolable », seconde frégate commandée par Fleuriot de Langle.
L’expédition est composée de 220 hommes.
Parmi eux, on compte de nombreux scientifiques :
- un astronome,
- un médecin,
- trois naturalistes,
- un mathématicien,
- trois dessinateurs
- et même des curés qui ont une formation technique.
Les objectifs sont nombreux :
- géographiques,
- scientifiques,
- ethnologiques,
- économiques (prospection des possibilités de chasse à la baleine ou de collecte de fourrures),
- mais aussi politiques avec l'établissement éventuel de bases françaises ou de coopération coloniale avec les alliés espagnols (aux Philippines).
Il part donc de Brest, le 1er août 1785, pour une navigation estimée à 4 années.
Le 23 février 1786, l’expédition franchit du Cap Horn.
Après le Chili, l’île de Pâques (le 9 avril) puis Hawaï, voici l’Alaska, où meurent 21 marins dans le naufrage de deux chaloupes.
L’expédition poursuit vers San Francisco, la Chine et les Philippines. Après avoir observé les côtes méconnues de la Corée, elle rejoint la péninsule russe du Kamtchatka.
Le bal que les autorités ont organisé en l’honneur des visiteurs y est interrompu par l’arrivée du courrier de France. Lapérouse y apprend sa promotion au rang de chef d’escadre et reçoit l’ordre de se rendre en Australie pour espionner les Anglais. Il reprend la mer...
Au cours de son périple, il découvrira l’île Necker (1786) puis donne son nom au détroit situé entre l’île Sakhaline et l’île Hokkaido.
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28 mois après le départ de Brest, il atteint avec soulagement Tutuila, île des Salomon, pour se ravitailler en eau fraîche. Mais l’opération coûte la vie à 12 marins, tués à coups de pierre ou de massue par les indigènes après que leurs chaloupes se sont échouées.
C’est donc démoralisée et affaiblie par les carences alimentaires que l’expédition parvient en Australie le 26 janvier 1787, où elle découvre avec surprise une flotte anglaise à la recherche d’un endroit accueillant pour installer près de 700 forçats. Les Français en profitent pour confier quelques lettres à leurs « compatriotes européens » avant de quitter Botany Bay, le 10 mars 1788.
Le 15 mai, les frégates repartent vers le nord-est mais sont prises dans un cyclone et finissent par se briser aux alentours de l’archipel des Santa Cruz au milieu de juin.
C’est alors que commence « le mystère La Pérouse »...
Pendant 40 ans, le silence retombe sur l’expédition. Mais malgré la Révolution on n’oublie pas les marins : on dit d’ailleurs que, peu avant de monter sur l’échafaud, Louis XVI s’enquit du sort de son explorateur, censé être de retour depuis l’été 1789.
C’est finalement l’irlandais Dillon qui lève le mystère en acquérant en 1826 dans l’archipel des Vanuatu une épée en argent de confection française, premier indice d’une enquête qui permit de localiser le naufrage sur Vanikoro.
Lien du jour : Le tour du monde inachevé de La Pèrouse