François Maurice Adrien Marie Mitterrand est né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) et mort le 8 janvier 1996 à Paris.
50 ans après son élection de député, « l’homme de gauche » s’éteint.
Voyons ce qu’était ce premier mandat de « l’homme de gauche » avec des informations que l’on ne nous donne pas spontanément quand on parle de « l’homme de gauche ».
Mitterrand député de la Nièvre
En 1946, l’industriel Schueller (collaborateur du régime de Vichy) veut concrétiser ses rêves de pouvoir. Il finance des jeunes espoirs qu’il lance à l’assaut des circonscriptions.
Pour la 3e circonscription de la Nièvre, Mitterrand sera son candidat.
Voici sa profession de foi :
« Réforme de la sécurité sociale écrasée par la bureaucratie » ;
« Non au déficit et à l’inflation » ;
« Non à la gabegie administrative » ;
« Suppression des emplois inutiles » ;
« Non aux nationalisations » ;
« La lutte contre l'Etat-trust qui se substitue partout à l'initiative privée » ;
« Encourager la production par la suppression des réglementations qui briment la liberté de l'agriculture et du commerce » ;
« Combattre le PC qui prépare la bolchévisation de la France » ;
« S’opposer à la dictature communiste, à la faiblesse socialiste ».
Sa campagne est courte ; très anticommuniste, avec le soutien du PRL (Parti Républicain de la Liberté) et le parrainage de l'ensemble des formations de droite.
Le 10 novembre 1946, François Mitterrand devient député de la Nièvre.
Dans les rangs du PRL on trouvait, un certain nombre d'anciens collabos condamnés par les tribunaux de la Libération et frappés d'inéligibilité. Et c'est sans doute pourquoi le PRL demandait « l'amnistie des épurés au nom d'une unité nationale soudée par le péril communiste ».
Trente-cinq ans après, il devenait président de la République et appliquait un programme contredisant mot pour mot sa profession de foi de 1946.
Une surprise ?
Il a fallut attendre l’automne 1994, et la photographie de couverture du livre de Pierre Péan « Une jeunesse française. François Mitterrand, 1934-1947 » qui montre l'homme politique face au maréchal Pétain pour que le passé ressurgisse.
Retournons plus loin dans l’histoire :
Mitterrand avant la seconde guerre mondiale
À partir de novembre 1934, François Mitterrand milite aux Volontaires nationaux, mouvement de jeunesse de la droite nationaliste des Croix-de-feu du Colonel de La Rocque.
Il participe aux manifestations contre « l'invasion métèque » en février 1935 puis à celles contre le professeur de droit Gaston Jèze, après la nomination de ce dernier comme conseiller juridique du Négus d'Éthiopie, en janvier 1936.
Mitterrand pendant la seconde guerre mondiale
Le 14 juin 1940, François Mitterrand, qui sert dans l'armée française, est blessé et capturé.
Il finit par réussir à s'évader le 10 décembre 1941 et retourne en France.
Dans les premiers mois de l'année 1942, François Mitterrand éprouve de l'admiration pour le maréchal Pétain et collabore à une revue de Vichy : « France, revue de l'État nouveau ».
Dans une lettre du 22 avril 1942, il avoue encore n'être pas particulièrement inquiet du retour aux affaires, intervenu quelques jours auparavant, de Pierre Laval.
Le vendredi 19 juin 1942, François Mitterrand arrive à Vichy au service de presse du commissariat général au prisonnier.
Le 15 octobre 1942, François Mitterrand est reçu par le Maréchal Pétain.
En avril 1943, Le Maréchal Pétain remet la francisque à François Mitterrand pour « récompenser les services rendus à l'État français ».
Lire aussi :
19 juin 1942 - Mitterrand à Vichy
La Francisque
7 mars 1956 - Le procès de Mitterrand dans « l'affaire des fuites »