Le vendredi 19 juin 1953, Ethel et Julius Rosenberg, 35 et 37 ans, meurent sur la chaise électrique dans la prison de Sing-Sing, près de New York. Ils laissent deux orphelins de 10 et 6 ans. Ces membres du parti communiste américain ont été condamnés le 29 mars 1951 pour avoir livré des secrets nucléaires à l'URSS par l’intermédiaire du au vice-consul soviétique à New York.
David Greenglass, le frère d'Ethel, lui-même communiste, sert dans l'armée du côté de Los Alamos, au Nouveau-Mexique, où se déroulent les essais sur la bombe atomique, sous le nom de code « Manhattan Project ». Avec sa femme Ruth, David recueille des informations sur le projet et les transmet à son beau-frère en vue d'aider le régime de Staline à se doter à son tour de la bombe atomique.
Arrêté pour espionnage, David Greenglass nie d'abord les faits puis, après huit mois d'hésitations, charge les Rosenberg en échange de la liberté pour sa femme et de la vie sauve pour lui-même.
Il accuse Ethel de l'avoir aidé à retranscrire des documents sur la bombe atomique.
Les époux Rosenberg peuvent encore échapper à la chaise électrique s'ils acceptent de reconnaître leur culpabilité et de balancer leurs complices. Mais ils s'y refusent, continuant à clamer leur innocence…
Malgré une campagne internationale d'opinion en leur faveur et un appel à la clémence du pape Pie XII, le président Eisenhower rejettera la grâce.
Cette exécution survient au paroxysme de « la chasse aux sorcières » menée par le sénateur Joseph McCarthy.
Dénouement
Depuis l'ouverture des archives américaines et soviétiques dans les années 1990, la culpabilité des époux Rosenberg ne fait plus de doute…
Les deux espions communiquaient dès 1942 avec les Soviétiques sous les noms de code « Liberal » et « Antenne ». Ils ont été démasqués grâce au déchiffrement de messages codés avec l'URSS, ce dont la CIA n'a pas voulu faire état au procès pour protéger ses sources.
Les Mémoires de l'agent secret soviétique Alexandre Feklissov publiés en 1999 confirment les accusations du FBI. Feklissov reconnaît avoir maintes fois rencontré Julius Rosenberg lorsqu'il était en poste à New York.
Cependant, il apparaît que les documents volés par David Greenglass et transmis par les Rosenberg étaient de peu d'intérêt scientifique et n'ont guère aidé les Soviétiques à se doter de l'arme atomique.
Il semblerait en revanche que Julius Rosenberg fut surtout utile aux Soviétiques en leur fournissant des renseignements sur su les radars américains.