Le jeudi 21 août 1941 vers 9 heures, à Paris, un militant communiste de 22 ans, Pierre Georges, dit « colonel Fabien », se rend au métro Barbès et abat le premier Allemand qu'il croise sur le quai, un aspirant de la Kriegsmarine, Alfons Moser.

Cet attentat fait suite à l'invasion de l'URSS par la Wehrmacht.
L'objectif des communistes est l'affrontement frontal avec l'ennemi. Cet attentat et ceux qui suivent sont réalisés dans le but d'aider l'URSS en obligeant le Reich à maintenir des troupes à l'Ouest.
À Vichy, dès qu'est connu l'attentat du métro Barbès, le ministre de l'Intérieur Pierre Pucheu décide de punir le crime sans attendre en faisant exécuter six «communistes». De cette façon, il espère dissuader les Allemands de s'immiscer dans le maintien de l'ordre.
Dès le 23 août, une loi crée un nouveau tribunal, les Sections Spéciales, habilité à rejuger des condamnés en violation du sacro-saint principe de non-rétroactivité des lois (nulla poena sine lege).
Trois malheureux emprisonnés pour des délits mineurs ou la diffusion de tracts communistes sont extraits des prisons de Paris, rejugés à la hâte en qualité de présumés terroristes et guillotinés dès le lendemain matin dans la cour de la prison de la Santé. Les juges requis pour le tribunal n'osent cependant aller au bout de leur mission.
Ce n'est que le 24 septembre 1941 que le ministre obtient ses trois autres têtes, après avoir dû créer le 7 septembre un nouveau Tribunal d'État composé d'un seul magistrat « en activité ou en retraite » !

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