Saint Bernard, abbé de Clairvaux et conseiller des souverains, lance sur la colline de Vézelay, en Bourgogne, le jour de Pâques 1146 (31 mars), un appel aux chevaliers d'Occident.
L'appel à la croisade exhortée en 1146 par Louis VII, roi de France, et le pape Eugène III, est motivé par la chute d'Edesse aux mains des Turcs, deux ans plus tôt, en Syrie Franque. Le roi doit monter une expédition militaire afin de porter secours à l'oncle de sa reine Aliénor, Raymond de Poitiers, prince d'Antioche.
Le pape Eugène III choisit Vézelay comme lieu de rencontre et Bernard de Clairvaux comme prédicateur. Reconnu comme prédicateur hors pair, le futur saint Bernard, et conseiller des souverains, est considéré à cette époque comme « l'un des plus illustres et l'un des piliers de la chrétienté ».
L'église abbatiale ne pouvant accueillir l'assistance attendue nombreuse, il décide de lancer l'appel en plein air, dans un terrain à mi-côte sur le penchant de la colline, face à Asquins. L'événement attire une foule évaluée à quelque 100.000 personnes, tout ce que la France compte de noblesse et de seigneurs, dont le roi et la reine, de hauts dignitaires, des gens d'église, des chevaliers et le peuple. La « vigoureuse allocution » de Bernard de Clairvaux remporte un vrai triomphe.
En commémoration, une croix en pierre fut élevée et une chapelle bâtie en ces lieux, où le roi reviendra à plusieurs reprises. Depuis, au fil des époques, les croix se sont succédé. La croix de pierre d'origine, détruite à la Révolution, est remplacée par une croix de fer dressée sur deux blocs de granit du Morvan. Un demi-siècle plus tard, une nouvelle croix est érigée, suivie d'une autre, en sapin cette fois, en 1991. Atteinte de maladie, elle sera remplacée le 16 mars 2013, par une croix plus haute et plus lourde de 600 kg de chêne.