Chaque jour, un événement historique, sportif, un anniversaire... ou autre "c'est arrivé un..."
Le dimanche 25 juin 1950, à 4 heures du matin, 600.000 soldats nord-coréens franchissent la ligne de démarcation du 38e parallèle qui sépare leur État, sous gouvernement communiste, de la Corée du Sud, sous régime pro-occidental. C'est le début de la guerre de Corée.
Situation
Colonie japonaise depuis 1910, l'antique royaume de Corée a été libéré conjointement par les Soviétiques et les Américains en 1945. Comme convenu à la conférence de Yalta, les deux vainqueurs partagent le pays en deux zones d'occupation avec une séparation sur le 38e parallèle. Mais la guerre froide, qui éclate presque aussitôt, fait de cette ligne artificielle un lieu de grande tension internationale.
L'ONU a donc entériné la création de deux États distincts en 1948 :
- La République démocratique populaire de Corée (Corée du nord, capitale : Pyongyang), dirigée avec une poigne de fer par le secrétaire général du Parti des travailleurs (communiste), Kim Il-sung (38 ans).
- La République de Corée, au sud (capitale : Séoul), dirigée de façon au moins aussi autoritaire par Syngman Rhee (75 ans), homme vénal et corrompu.
La réaction américaine
La jeune instance internationale joue sa crédibilité sur ce conflit. Aussi le Conseil de sécurité ne se fait-il pas prier pour condamner l'agression et annoncer la mise en place d'une force internationale pour rétablir la paix dans la région.
Cette décision a été rendue possible par l'absence des Soviétiques qui, depuis plusieurs mois, boycottaient le Conseil de sécurité...
Un corps expéditionnaire sous les ordres du général Douglas MacArthur (70 ans) débarque dans la péninsule et préserve de l'invasion une tête de pont à Pusan, au sud-est. Le général lance sa contre-offensive le 15 septembre, reprend Séoul le 2 octobre, repousse les envahisseurs vers le nord, franchit le 38e parallèle et atteint en un mois la frontière avec la Chine.
Bataille de Pusan en Corée du sud
Dans la nuit, trois navires de la marine sud-coréenne, dont un patrouilleur PC-701, repèrent un cargo nord-coréen rempli de mille soldats prêts à débarquer dans le port de Pusan. Après vingt minutes de bataille acharnée, le patrouilleur coule le cargo. Grâce à ce combat, la ville de Pusan est restée sous le contrôle sud-coréen, et a permis le débarquement des alliés dans son port.
Une guerre meurtrière
Le 26 novembre 1950, c'est au tour des Nord-Coréens et de leurs alliés chinois de reprendre l'offensive.
Incapable de faire face à ces brusques vagues d'assaut, le corps expéditionnaire de l'ONU doit se replier au sud du 38e parallèle et au prix de nombreux efforts arrive à se rétablir sur l'ancienne ligne de démarcation. La Chine est condamnée par l'ONU.
Mais le général MacArthur ne se satisfait pas de cette condamnation diplomatique et réclame une intervention aérienne contre les bases arrières des Nord-Coréens situées en Mandchourie, de l'autre côté de la frontière avec la Chine.
La guerre de Corée reste le conflit le plus meurtrier de la deuxième moitié du XXe siècle. On évalue le nombre de victimes à 38.500 dans les forces onusiennes, à 70.000 dans les forces sud-coréennes et à 2 millions chez les combattants nord-coréens et chinois. À cela s'ajoutent les civils, victimes des bombardements, des disettes et des épidémies (trois millions de victimes en plus des combattants).
L'armistice sera signé trois ans plus tard
Des négociations de paix s'engagent entre les deux parties. Elles traînent en longueur et c'est seulement la mort de Staline, protecteur des Nord-Coréens, qui va débloquer le processus.
Un armistice est signé quatre mois après sa mort, le 27 juillet 1953, à Pammunjon, sur le 38e parallèle. Il est toujours en vigueur dans l'attente d'un hypothétique traité de paix. La division de la Corée est confirmée par la conférence de Genève (1954).