Le vendredi 14 février 1879, la chambre des députés adopte "La Marseillaise" comme hymne national français.
Composée pour l'armée du Rhin en 1792 par l'officier Claude Rouget de Lisle, l'air était déjà devenu "chant national" en 1795 (26 messidor an III), mais ce texte n'avait jamais été officialisé.
I
Allons ! Enfants de la Patrie ! Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie, L'étendard sanglant est levé ! (Bis) Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Égorger vos fils, vos compagnes Aux armes, citoyens ! Etc.
II
Que veut cette horde d'esclaves, De traîtres, de rois conjurés ? Pour qui ces ignobles entraves, Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis) Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage ! Quels transports il doit exciter ; C'est nous qu'on ose méditer De rendre à l'antique esclavage ! Aux armes, citoyens ! Etc.
III
Quoi ! Des cohortes étrangères Feraient la loi dans nos foyers ! Quoi ! Des phalanges mercenaires Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis) Dieu ! Nos mains seraient enchaînées ! Nos fronts sous le joug se ploieraient ! De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées ! Aux armes, citoyens ! Etc. | IV
Tremblez, tyrans et vous, perfides, L'opprobre de tous les partis ! Tremblez ! Vos projets parricides Vont enfin recevoir leur prix. (Bis) Tout est soldat pour vous combattre. S'ils tombent, nos jeunes héros, La terre en produira de nouveaux Contre vous tout prêt à se battre. Aux armes, citoyens ! Etc.
V
Français, en guerriers magnanimes Portons ou retenons nos coups ! Épargnons ces tristes victimes, A regret, s'armant contre nous ! (Bis) Mais ce despote sanguinaire ! Mais ces complices de Bouillé ! Tous ces tigres qui, sans pitié, Déchirent le sein de leur mère ! Aux armes, citoyens ! Etc.
VI
Amour sacré de la Patrie Conduis, soutiens nos bras vengeurs ! Liberté ! Liberté chérie, Combats avec tes défenseurs ! (Bis) Sous nos drapeaux que la Victoire Accoure à tes mâles accents ! Que tes ennemis expirants Voient ton triomphe et notre gloire ! Aux armes, citoyens ! Etc. |
COUPLET DES ENFANTS
Nous entrerons dans la carrière, Quand nos aînés n'y seront plus ; Nous y trouverons leur poussière Et la trace de leurs vertus. (Bis) Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil Nous aurons le sublime orgueil De les venger ou de les suivre. Aux armes, citoyens ! Etc. Enfants, que l'Honneur, la Patrie Fassent l'objet de tous nos vœux ! Ayons toujours l'âme nourrie Des feux qu'ils inspirent tous deux. (Bis) Soyons unis ! Tout est possible ; Nos vils ennemis tomberont, Alors les Français cesseront De chanter ce refrain terrible : Aux armes, citoyens ! Etc. |