Le 18 janvier 1919, débute la conférence de paix de Paris avec pour but de négocier les traités de paix entre les pays vainqueurs de la Première Guerre mondiale et l'Allemagne.
C'est lors de cette convention que fut créée la Société des Nations afin d'assurer la paix en Europe et à l'échelle mondiale. Les représentants des territoires du monde entier y assistèrent. Certains eurent une influence déterminante, notamment les dirigeants de quatre des puissances victorieuses : Georges Clemenceau pour la France, David Lloyd Georges, premier ministre britannique, Vittorio Orlando pour l'Italie et Woodrow Wilson, président des États-Unis.
Extraits du discours de Raymond Poincaré retranscrit le lendemain dans le Figaro :
« Ces énormes sacrifices, la France les a subis sans avoir la moindre responsabilité dans l'épouvantable cataclysme qui a bouleversé l'univers ; et, au moment où s'achève ce cycle d'horreur, toutes les puissances dont les délégués sont assemblés ici peuvent se rendre elles-mêmes cette justice qu'elles n'ont aucune part dans le crime d'où est sorti un désastre sans précédent. Ce qui vous donne toute qualité pour établir une paix de justice, c'est qu'aucun des peuples dont vous êtes les mandataires n'a trempé dans l'injustice. L'humanité peut vous faire confiance, parce que vous n'êtes pas de ceux qui ont violé les droits de l'humanité.»
[…] « Ce que la justice exclut, ce sont les rêves de conquête et d'impérialisme, le mépris des volontés nationales, les échanges arbitraires de provinces entre États, comme si les peuples “n'étaient que des meubles ou des pions dans un jeu”. Le temps n'est plus où les diplomates pouvaient se réunir pour refaire d'autorité, sur un coin de table, la carte des empires. Si vous avez à remanier la carte du monde, c'est au nom des peuples et à la condition de traduire fidèlement leurs pensées; de respecter le droit des nations, petites et grandes, à disposer d'elles-mêmes et de le concilier avec le droit, également sacré, des minorités ethniques et religieuses. Besogne formidable, que la science et l'histoire, vos deux conseillères, se chargeront d'éclaircir et d'alléger. »
[…] « Il y a quarante-huit ans, jour pour jour, le 18 janvier 1871, l'Empire d'Allemagne était proclamé, par une armée d'invasion, dans le château de Versailles. Il demandait au rapt de deux provinces françaises sa première consécration. Il était ainsi, vicié dans ses origines mêmes et, par la faute de ses fondateurs, il contenait en lui un germe de mort. Né dans l'injustice, il a fini dans l'opprobre. Vous êtes assemblés pour réparer le mal qu'il a fait et pour en empêcher le retour. Vous tenez dans vos mains l'avenir du monde. Je vous laisse, Messieurs, à vos graves délibérations et je déclare ouverte la Conférence de Paris. »
Extraits du discours de Georges Clemenceau retranscrit dans le Figaro du 19 janvier 1919 :
« M. le Président Wilson a une autorité particulière pour dire que c'est la première fois qu'on voit ensemble une délégation de tous les peuples civilisés de la terre. Plus grande a été la catastrophe sanglante qui a dévasté et ruiné l'une des plus riches parties de la France, plus large et plus belle doit être la réparation, non seulement la réparation des faits, la réparation vulgaire, si j'ose dire, qui nous est due à tous, mais la réparation plus noble et plus haute que nous allons tâcher de faire pour que les peuples puissent enfin échapper à cette étreinte fatale qui, amassant les ruines et les douleurs, terrorise les populations et ne leur permet pas de s'abandonner librement au travail, par crainte des ennemis qui peuvent surgir du jour au lendemain. »
[…] « Nous sommes venus amis, nous devons franchir cette porte frères. Telle est la première pensée que je tiens à exprimer. »
[…] « La Société des Nations, elle est ici, elle est en vous c'est à vous de la faire vivre, et pour cela, il faut qu'elle soit dans nos cœurs ; il faut, je l'ai dit au Président Wilson, qu'il n'y ait pas de sacrifice que nous ne soyons prêts à consentir. Je ne doute pas que vous y soyez tous disposés. »
[…] « Le programme de cette Conférence a été établi par M. le Président Wilson : ce n'est plus la paix de territoires plus ou moins vastes que nous avons à faire, ce n'est plus la paix des continents, c'est celle des peuples. Ce programme se suffit à lui-même, il n'y a plus de parole superflue à ajouter, Messieurs, tâchons de faire vite et bien. »
Relire aussi :
28 juin 1919 - Le traité de Versailles