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10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 23:01

La Bataille de Mohi (village situé sur la rivière Sajó en Hongrie) voit s'affronter les troupes de Bela IV, Roi de Hongrie aux troupes mongoles Ogödai Khan, le 11 avril 1241. Cette Bataille fait partie des opérations militaires de la « Campagne d'Europe » lors de l’invasion mongole de l’Europe.

En 1236, Ogödai Khan lance la première « Campagne de Russie » (ou « Campagne de Russie du Nord »)

En 1240, les Mongols se lance dans la seconde « campagne de Russie » (ou « Campagne de Russie du Sud »).

En 1241, les Mongols continuent leur avancée en débutant la « Campagne d'Europe ».

 

Prologue :

Dans l'après-midi du 10 avril 1241, Sübotaï, commandant en chef de l'armée mongole, arrive en vue du pont de pierre enjambant la rivière Sajo près de Mohi. Il a fait stopper le gros de son armée à environ 10 Km. Espérant tenter le roi de Hongrie Bela IV dans un mouvement impétueux et espérant que celui-ci traverse la rivière, il a laissé seulement un détachement très faible pour surveiller le pont.

 

Bela IV atteint le fleuve un peu plus tard, le même jour. Il établit une tête de pont sur son flanc droit, fait protéger le pont par son flanc gauche puis établi son camp en occupant une forte position à une certaine distance à l'ouest du fleuve mais ne le traverse pas. De cette position, il préfère attendre l’attaque des Mongols. Le plan de Sübotaï n’a donc pas fonctionné. Bela IV, à l'heure actuelle, occupe une position bien-protégée et ne semble pas incliné à se précipiter la tête la première dans un piège. Il a le fleuve entre lui et les Mongols, il tient le pont et à placé des troupes de part et d’autre de celui-ci.

Sübotaï n'a aucun autre choix que d’attaquer… dans des conditions très risquées.

 

La Bataille :

À l'aube du 11 avril, les Hongrois repoussent les premiers efforts des Mongols qui essayent de passer le pont. Les mongols emploient des balistes et bombardent les soldats qui défendent le pont avec des « bombes incendiaires ».

Les commandants hongrois sont surpris par l'attaque. Ils sont peu habitués par les méthodes des mongols et deux contingents seulement (le premier mené par Koloman, roi des Ruthéniens, et l'autre par un des évêques du pays) étaient prêts à recevoir les Mongols.

Ils parviennent, malgré tout, à tenir jusqu'à l’arrivée de renforts et bientôt les mongols perdent pieds et refluent à l’arrière. En réalité, cette attaque menée par un millier de cavaliers mongols est une diversion cherchant à distraire les Hongrois sur la défense du pont.

Les Hongrois, secoués par l'attaque rapide, reprennent juste leur esprit quand une autre force de Mongol se matérialise derrière eux. En fait, Sübotaï a traversé le fleuve avec trois tumen pendant la nuit pour prendre les Hongrois par l'arrière de leur flan droit.

Les Hongrois n’ont jamais imaginés que les troupes mongoles puissent passer par le fleuve. Au printemps, les fleuves de la Hongrie sont en crue. De plus, à travers les marais, la bande de terre peu large laissait très peu de place pour une attaque de cavalerie, les commandants hongrois ne se préoccupaient donc que du passage sur le pont.

Mais Sübotaï  a réussi à déplacer une grande force à travers le Sajo pendant la nuit.

Il a envoyé un détachement mélangé de 5.000 archers à cheval et de troupes lourdes.

 

Les Hongrois ne paniquent pas, mais ils ont perdu l'initiative. Pendant ce temps, les Mongols continuent à bombarder le camp (aile gauche / côté pont). Les premiers désaccords apparaissent chez les Hongrois. Quelques troupes hongroises se sauvent vers la gauche. En remontant le long du campement, elles créent un grand désordre dans l’armée.

Pressés de toutes part, les abandons se multiplient et bien vite se transforme en déroute. Seuls, une poignée de chevaliers Templiers tiennent tête. Accablé par les Mongols, ils sont tuées un à un.

Le Roi Bela IV parvient à s'échapper mais beaucoup d’autres ne sont pas aussi chanceux. Pendant deux jours, les Hongrois démoralisés et épuisés font retraite vers le Danube, cherchant sa protection, avec les mongols sur leurs talons.

70.000 Hongrois seront tués dans la débâcle.

Profitant de l'effondrement hongrois et de la fuite de leur souverain, les Mongols prennent d'assaut la ville de Pest restée sans défenseurs. Les conquérants entreprennent d'incendier la ville et d'en massacrer la population.

 

 

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8 avril 2018 7 08 /04 /avril /2018 23:01

Dans le cadre de la Première Guerre mondiale, la bataille de la Lys se déroula à Ypres en Belgique, du 9 au 29 avril 1918. Elle opposa l'empire allemand au Portugal et au Royaume-Uni. Les Allemands, voulant conquérir la Flandre, lancèrent plusieurs offensives avec le renfort des Russes.

 

Déclenchée le 21 mars 1918, l’opération « Michael » frappe par surprise et avec une inouïe violence les troupes britanniques. Utilisant à plein leur supériorité numérique, les Allemands réalisent en quelques heures une large trouée dans le front britannique.

La seconde phase de l’offensive allemande (opération « Georgette », connue sous le nom de « bataille de la Lys »), est lancée en Flandre française le 9 avril...

 

Ce mardi 9 avril 2018, au petit jour, l'artillerie allemande couvre de projectiles et ensevelit sous une épaisse nappe de gaz toxiques le front de la 1ière Armée britannique, entre la rivière la Lys et le canal de la Bassée.

A 6 heures du matin, à la faveur du brouillard, les neuf divisions de l'Armée Von Quast se ruent en masses profondes sur ce front de 15 kilomètres.

Dès le premier assaut, les Portugais sont bousculés ; et, sans arrêt, les Allemands font irruption dans les deuxièmes lignes où les troupes de la défense n'ont même pas eu le temps de s'installer !

Les villages de Neuve-Chapelle, Fauquiscart, la ferme de la Cordonnerie sont enlevés, et le front est balayé. Richebourg-l'Avoué, Bois-Grenier, Laventie tombent également.

 

Le scénario se révèle identique à l’opération « Michael » : une percée spectaculaire sur la Lys, la prise rapide d’Estaires (9-10 avril, incendie de la ville) et de la crête de Messines (10-11 avril), une avance vers Hazebrouck qui vient mourir à proximité de ce carrefour ferroviaire de grande importance (12-15 avril), la destruction et la capture de Bailleul (12-15 avril), une première bataille sur le Mont Kemmel (17-19 avril), un nouvel échec pour atteindre Béthune qui entraîne, de rage, le bombardement massif de tout le centre de la ville.

 

Voir aussi :

21 mars 1918 - Offensive du printemps - l’opération « Michael »

 

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1 avril 2018 7 01 /04 /avril /2018 23:01

Le lundi 2 avril 1810, l'empereur Napoléon 1er (40 ans) épouse devant Dieu l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise (18 ans). Elle n'est autre que la fille de l'empereur d'Autriche François 1er et la petite-nièce de la reine Marie-Antoinette, guillotinée par les révolutionnaires français.

 

Le mariage scandalise les nostalgiques de la Révolution, y compris beaucoup de fidèles de l'empereur.

Mais cette union est impérative pour Napoléon. D’abord pour obtenir l'héritier que Joséphine n’a pas pu lui donner. Ensuite pour unir sa dynastie naissante aux familles régnantes d'Europe.

Après un « divorce » d'avec Joséphine quelques mois plus tôt et l'échec d'un projet de mariage avec une sœur du tsar, Napoléon s'est résolu à accepter l'offre de son ancien ennemi, l'empereur d'Autriche. Le mariage est conclu « par procuration », avant que Marie-Louise quitte Vienne pour Paris le 13 mars 1810.

Dès le soir du 27 mars, à Compiègne, il initie sa jeune épouse à ses devoirs conjugaux sans attendre la célébration officielle du mariage. Le lendemain, il aurait dit à son aide de camp : « Mon cher, épousez une Allemande, ce sont les meilleures femmes du monde, douces, bonnes, naïves et fraîches comme des roses ! ».

 

La cérémonie religieuse a lieu le 2 avril dans le salon carré du Louvre, transformé en chapelle pour l’occasion.

Moins d'un an plus tard, le 20 mars 1811, naît Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, l'héritier du trône impérial tant attendu.

 

Voir également : 15 décembre 1809 – « Divorce » de Napoléon et Joséphine 

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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 23:01

Le 1er avril 1572, des « gueux », qui sont en réalité des nobles calvinistes, débarquent en Hollande et s'emparent du port de Brielle et quelques jours plus tard de celui de Flessingue. Cet événement a provoqué la généralisation de la rébellion hollandaise contre l'Espagne à d'autres cités de Hollande et de Zélande.

C'est le début d'une longue guerre de libération des Provinces-Unies, sous souveraineté espagnole, la « guerre de Quatre-Vingts Ans ». Elle donnera naissance aux Pays-Bas actuels.

 

La prise de Brielle

Les Gueux de mer étaient conduits par le Liégeois Guillaume II de La Marck, seigneur de Lummen. À la fin de mars, ils partirent de Douvres (Angleterre), expulsés par Élisabeth Ire d'Angleterre, qui interdit de les aider. Avec une flotte de 24 embarcations de diverses tailles et environ 200 hommes, ils mirent le cap vers la Zélande. Poussés par la fatigue et le manque de vivres, ils remontèrent la Meuse en direction de Brielle.

La cité, fortifiée, était peu peuplée et se trouvait sans garnison militaire pour la défendre. Les Gueux de mer divisèrent leur flotte en deux: pendant que le Liégeois La Marck s'approchait par le nord, le huguenot français Guillaume de Blois, seigneur de Treslong, attaqua par le sud. Les habitants, qui en majorité, avaient fui devant la présence des assaillants, n'opposèrent aucune résistance, et les Gueux prirent facilement la cité.

Le IIIe duc d'Albe Ferdinand Alvare de Tolède, à cette époque gouverneur des Pays-Bas espagnols envoya le comte de Bossu, stathouder de Hollande et Zélande après le renoncement de Guillaume Ier d'Orange-Nassau, avec la mission d'étouffer la rébellion. Bossu leva dix compagnies de la garnison d'Utrecht. Arrivé à La Brielle, ses troupes furent rejetées par les hollandais, qui mirent le feu à quelques barques espagnoles, obligeant les forces de Bossu à se retirer vers Rotterdam.

 

Après la prise de Brielle, d'autres cités de Hollande et Zélande rejoignirent la rébellion. Le 6 avril, les Gueux prirent Flessingue et ensuite Dordrecht et Gorcum, où ils arrêtèrent dix-neuf religieux catholiques qui furent exécutés sans jugement, religieux qui ont été appelés les Martyrs de Gorcum.

L'extension du conflit a entraîné sept ans après la fondation des Provinces-Unies et l'aggravation de la guerre contre l'Empire espagnol, qui se terminera en 1648 avec l'indépendance définitive des Pays-Bas vis-à-vis de la monarchie espagnole.

 

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30 mars 2018 5 30 /03 /mars /2018 23:01

Le décret de l’Alhambra est l'édit d’expulsion des Juifs, signé le 31 mars 1492 par les Rois catholiques à l’Alhambra de Grenade, trois mois après la prise de cette ville aux musulmans. Motivé par la volonté de christianiser totalement les « Espagnes médiévales » en prélude à leur unification, il entraîne, quatre mois plus tard, l’expulsion des Juifs d’Espagne.

 

Le samedi 31 mars 1492, la reine Isabelle de Castille et son mari Ferdinand d'Aragon signent un édit par lequel ils laissent aux juifs d'Espagne jusqu'au 31 juillet pour se convertir ou quitter le pays.

« Nous avons décidé d’ordonner à tous les Juifs, hommes et femmes, de quitter nos royaumes et de ne jamais y retourner. À l’exception de ceux qui accepteront d’être baptisés, tous les autres devront quitter nos territoires à la date du 31 juillet 1492 et ne plus rentrer sous peine de mort et de confiscation de leurs biens. »

 

Dès la proclamation du décret, Isaac Abravanel, qui était le trésorier des souverains et à ce titre avait financé leurs campagnes militaires, et aussi le grand rabbin Abraham Senior essaient de persuader Ferdinand et Isabelle de revenir sur leur décision, sans succès car Torquemada leur fait valoir que « ce serait se conduire comme Judas qui avait vendu le Christ pour trente deniers ».

Fin avril 1492, le décret est solennellement proclamé à sons de trompe et les Juifs doivent donc liquider leurs affaires avant la fin juillet.

Plus d'une centaine de milliers de juifs et de marranes (faux convertis) choisissent l'exil. Ils s'établissent dans les États musulmans d'Afrique du Nord, à Salonique, cité grecque sous souveraineté ottomane, ou encore au Portugal voisin ou dans les États du pape, où leur sécurité est assurée !

Ils restent connus sous le nom de « sépharades », mot qui désigne l'Espagne en judéo-espagnol, une langue dérivée de l'hébreu et parfois appelée ladino.

Quelques marranes du Portugal s'installeront plus tard dans le Bordelais (parmi eux les ancêtres de l'écrivain Michel de Montaigne), d'autres en Hollande (parmi eux les ancêtres du philosophe Spinoza).

 

 

Outre l'Espagne, le décret est appliqué dans les possessions espagnoles : l'Inquisition sera active dans les colonies espagnoles et le décret est appliqué en Italie (Italie du Sud, Sardaigne) en 1501, ces territoires étant tombés sous la domination espagnole.

Le décret sera aboli le 5 juin 1869 par un article de la Constitution espagnole.

 

Voir aussi : 2 janvier 1492 - Chute de Grenade et fin de la Reconquista

 

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29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 23:01

Le dimanche 30 mars 1856,  l'Angleterre, la France, la Turquie et la Russie signent la paix de Paris et mettent un terme à la guerre de Crimée.

 

C’est la querelle dite des Lieux Saints  qui déclenche  la guerre entre l'Angleterre, la France, la Turquie et le royaume de Piémont-Sardaigne d’une part et la Russie d’autre part,  dite « guerre de Crimée ».

 

Après un siège de Sébastopol particulièrement long et douloureux, la guerre s’achève avec des pertes immenses pour les alliés décimés par le choléra et les batailles. La victoire est arrachée péniblement au prix de 240.000 morts pour l’ensemble des belligérants. C’est la disparition du tsar Nicolas Ier, en 1855, qui enclenche le processus de paix.

 

Traité de Paris entre la Russie et l'empire Ottoman

Pour mettre fin à la guerre de Crimée, un congrès fut convoqué à l’initiative de Napoléon III à Paris du 27 février au 8 avril 1856. L’empereur apparut alors comme l’arbitre de l’Europe et ce fut pour lui une revanche sur le congrès de Vienne de 1815. Il réunit les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de la Turquie, de la Grande-Bretagne, du Piémont-Sardaigne, de l’Autriche et de la Prusse sous la présidence du ministre français Walewski.

 

Le traité de Paris signé 30 mars prévoit la neutralisation de la mer Noire, désormais interdite à tout navire de guerre ! Il instaure aussi la liberté de navigation sur le Danube, un fleuve qui baigne l'Allemagne du sud, l'Autriche, l'empire ottoman et la Russie. Il fait perdre à la Russie une grande partie de son influence dans cette région.

Il réaffirme par ailleurs l'intégrité de l'empire ottoman, admis désormais à participer à la diplomatie européenne. Mais Napoléon III intervient en faveur de l'union personnelle des deux principautés de Valachie et Moldavie, dans l'empire ottoman, d'où sortira le futur royaume de Roumanie.

 

L'influence française sort renforcée en Orient. Mais la Russie, humiliée, prend conscience de sa faiblesse et reproche durablement à son ex-allié autrichien de ne pas l'avoir soutenue. Le nouveau tsar, Alexandre II, entreprend de vastes réformes.

L'Angleterre, déçue par son alliance avec la France après sept siècles de conflits quasi-ininterrompus, se retire dans un « splendide isolement » jusqu'à la fin du siècle. Ce qui va permettre à l'Italie et l'Allemagne de forger leur unité, au détriment de l'Autriche.

 

Loin d’être un simple épisode de plus dans l’histoire de l’Europe, la guerre de Crimée ouvre sur le type de guerre moderne qui sera le propre du XXème siècle et révèle les tensions géopolitiques qui marqueront la suite de l’Histoire.

 

 

Voir également : 27 mars 1854 - Début de la guerre de Crimée

 

 

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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 23:01

Le lundi 27 mars 1854, la France et le Royaume-Uni, anciens ennemis héréditaires, déclarent la guerre à la Russie. Le royaume de Piémont-Sardaigne rejoint la coalition avec l’espoir que la France appuiera par la suite ses velléités d’indépendance.

Le 12 mars 1854, la France et le Royaume-Uni concluent un traité d'alliance avec la Turquie, déjà en guerre avec la Russie. Le 27 mars suivant, elles déclarent à leur tour la guerre à la Russie sur un prétexte à première vue ridicule.

C'est le début de la guerre de Crimée, ainsi dénommée d'après le lieu où vont se dérouler les hostilités : la presqu'île de Crimée et sa capitale Sébastopol, au nord de la mer Noire.

Cette guerre clôt une longue période de paix et de prospérité, inaugurée par le Congrès de Vienne (1815) et comme rarement l'Europe en a connue.

C’est aussi la première fois depuis 700 ans, que les Français et les Anglais vont combattre côte à côte !

 

Point de départ : une querelle surréaliste

À l'origine de cette guerre inutile et meurtrière, une querelle d'un autre âge entre l'empereur français Napoléon III et le tsar Nicolas Ier. Chacun veut assurer en exclusivité la protection des Lieux Saints de Jérusalem, partie intégrante de l'empire turc.

 

Les moines latins, qui partagent la garde de la basilique de la Nativité avec les moines grecs orthodoxes, soupçonnent ces derniers d'avoir fait disparaître une étoile décorative dotée d'une inscription en latin.

Les diplomates français, censés protéger les chrétiens latins d'Orient, relaient leur protestation auprès de « la Sublime Porte », le gouvernement du sultan. En France, le roi Louis-Philippe 1er est renversé et la Seconde République s'installe avec un gouvernement de plus en plus conservateur. Dans le souci de séduire les électeurs catholiques, le gouvernement républicain relance les protestations auprès du sultan en 1850.

Par un excès de zèle, le général Ducos Lahitte, ministre des Affaires étrangères, demande aux Turcs de rétablir les religieux latins dans leurs droits en remontant jusqu'en 1740. Devant cette surenchère, le tsar Nicolas 1er, qui défend les orthodoxes, s'insurge et exige du sultan le retour au statu quo.

 

Le coup d'État du 2 décembre 1851 et la création du Second Empire par le président Louis-Napoléon Bonaparte, qui se fit proclamer Napoléon III l'année suivante, mit l'Europe en ébullition, ravivant d'anciennes craintes et les puissances européennes qui se préparèrent à la guerre. Napoléon tente de rassurer en déclarant que « L'Empire, c'est la paix ! ».

 

En 1852, la « crise des Lieux Saints » semble apaisée… Mais voilà que le consul de Russie à Jérusalem reçoit l'ordre de quitter la ville avec éclat. Le tsar juge la situation propice pour régler une bonne fois pour toutes la « Question d'Orient » et  essaie de s'assurer des alliances en Europe.

Début janvier 1852, Nicolas 1er propose un partage au gouvernement britannique pour régler la succession de l'empire ottoman. À lui les Balkans et le contrôle des détroits (les Dardanelles et le Bosphore) ; à Londres l'Égypte et la Crète. Mais l'Angleterre repousse son offre par crainte que la Russie n'acquière trop d'influence en Méditerranée et en Orient.

Suite à ce refus, le 1er juillet 1853, l’armée russe pénètre en Moldavie et Valachie (la Roumanie actuelle), provinces sous suzeraineté ottomane, et atteint le Danube. Le sultan Abdul-Medjid 1er se voit contraint de lui déclarer la guerre. Mais sa flotte est défaite le 30 novembre à Sinope, en mer Noire.

L'empereur des Français se rapproche du Premier ministre britannique et les deux hommes d'État font alors cause commune avec le sultan et, à leur tour, déclarent la guerre au tsar...

 

 

 

Voir également : 9 juin 1815 - Fin du Congrès de Vienne

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 00:01

Le jeudi 25 mars 1802, à Amiens, la France (représentée par Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Ier), la Hollande, l'Espagne et l'Angleterre, signent un traité de paix qui met un point final à la deuxième coalition européenne contre la France.

 

Anglais et Français se résignent à une paix que l'un et l'autre savent provisoire. Le 1er octobre 1801, ils signent à

Entamées à Paris, dès novembre, avec le ministre anglais, les négociations retiendront les diplomates quatre mois dans la capitale picarde, de décembre 1801 à la fin de mars 1802.

Elles finiront par aboutir à la signature d’un traité d'Amiens (dont la portée sera limitée dans le temps).

C'est un triomphe pour le Premier Consul Napoléon Bonaparte qui s'est emparé du pouvoir par le coup d'État du 18 Brumaire (9 novembre 1799). Pour la première fois depuis la chute de la royauté, dix ans plus tôt, les Français savourent la paix.

 

Une paix éphémère

La France cède des avantages coloniaux à sa rivale et évacue l'Égypte, rendue à la Turquie. En guise de maigre compensation, elle récupère le Sénégal, la Martinique et ses comptoirs des Indes à la satisfaction des négociants des grands ports de l'Atlantique.

Londres s'engage à rendre l'île de Malte aux chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean en même temps que les Français évacueront les ports napolitains.

Après avoir disputé la maîtrise des mers à l'Angleterre pendant un siècle, la France se replie sur le continent européen où elle apparaît plus étendue et plus puissante qu'elle ne le fut jamais.

Mais l'illusion est trompeuse. Les deux rivaux se sont soigneusement abstenus à Amiens de débattre des questions qui fâchent, à savoir les conquêtes de la France révolutionnaire sur le Continent, notamment le port d'Anvers, la Belgique et plus généralement la rive gauche du Rhin.

Ils savent qu'une nouvelle guerre éclatera à la première occasion pour trancher ces questions en suspens. Les hostilités reprendront dès l'année suivante, en mai 1803, sous le prétexte de la non-exécution de l'accord relatif à Malte.

 

Lien du jour : Texte du traité

 

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19 mars 2018 1 19 /03 /mars /2018 00:01

Le vendredi 19 mars 1920, le Sénat américain est invité à ratifier le traité de paix de Versailles signé neuf mois plus tôt, par tous les belligérants de la Grande Guerre.

 

Comme beaucoup le craignaient et malgré les efforts du président Woodrow Wilson, le texte n’obtient que 49 voix (contre 35), alors qu’il en faut 7 de plus pour atteindre l’indispensable majorité des deux tiers.

Les États-Unis renoncent du coup à garantir les différentes clauses du traité de Versailles et se retirent de la Société des Nations, qui devait selon le traité préserver le monde d'une nouvelle guerre.

Woodrow Wilson

 

Le vote du Sénat ne surprend qu’à moitié les Européens et Georges Clemenceau lui-même.

De plus, les États-Unis se montreront particulièrement inflexibles sur le remboursement par la France et la Grande-Bretagne des dettes de guerre conclues à leur égard, tout en militant pour un allègement des réparations dues par l'Allemagne à la France et à la Belgique !

 

Relire également : 28 juin 1919 - Le traité de Versailles

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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 00:01

Le mercredi 5 mars 1558, le médecin Francisco Fernandez offre à Philippe II, roi d'Espagne, une plante venue du nouveau continent : le tabac qu’il présente comme « médicament universel ».

 

Les Indiens d'Amérique fument les feuilles de tabac depuis des temps immémoriaux au cours de leurs cérémonies religieuses. Le tabac était aussi utilisé comme une plante médicinale. Réputées pour ses vertus curatives, le tabac est donc introduit en Europe peu après la découverte de l'Amérique.

 

L'introduction du tabac en France se fait vers 1560 grâce à Jean Nicot, ambassadeur de France à Lisbonne de 1559 à 1561. Il envoie à Catherine de Médicis du tabac en poudre, afin de traiter les terribles migraines de son fils François II. Le traitement a du succès et le tabac devient ainsi « l'herbe à la Reine » dont la vente sous forme de poudre est réservée aux apothicaires. Ce qui vaut à Jean Nicot d'être immortalisé sous la forme du mot nicotine.

 

Il faudra quelques siècles pour reconnaitre sa nocivité.

Les premières observations sur les méfaits du tabac remontent au XVIIe Siècle mais ce n'est qu'au début du XIXe Siècle que la nicotine est identifiée comme un composant du tabac. Cet alcaloïde est découvert en 1809 par Louis Nicolas Vauquelin, professeur de chimie à l'École de médecine de Paris. Il est appelé Nicotine en référence à Jean Nicot.

En 1950 les études épidémiologiques prouvent indiscutablement la toxicité du tabac.

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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 00:01

Le dimanche 3 mars 1918, à Brest-Litovsk, en Biélorussie, les bolchéviques russes signent la paix avec l'Allemagne et ses alliés (Autriche-Hongrie, Turquie et Bulgarie). Ils se retirent de la Grande Guerre, laissant tomber la France et l'Angleterre qui s'étaient engagées aux côtés du tsar.

 

Deux mois de pourparlers ont été nécessaires aux deux pays pour arriver à la signature de ce traité.

Dès le début de l’année 1917, la population russe, dans son immense majorité souhaite la fin de la Guerre mondiale. Ce désir de paix est une des causes immédiates des deux Révolutions russes.

Il faudra attendre la révolution d’octobre et l’arrivée au pouvoir des bolchéviks pour qu’un décret de paix soit ratifié par le congrès des Soviets le 26 octobre 1917. Le 7 novembre, Trotsky, en tant que Commissaire du Peuple aux Affaires étrangères, propose aux Alliés et aux Empires d’Europe centrale une paix générale. Pour ces derniers, et en particulier pour l’Empire allemand, une paix séparée permettrait de se concentrer sur un front unique à l’ouest, où l’apport de troupes supplémentaires pourrait être décisif.

Les négociations ne débutent que le 9 décembre, pourparlers auxquels les Alliés ne prennent pas part.

Le 10 février, la délégation russe, en accord avec les dirigeants bolchéviques, refuse de signer le traité de paix proposé par l’Allemagne ; celui-ci en effet n’a rien de la « paix démocratique : sans annexions, sans contributions, en réservant aux peuples le droit de disposer d’eux-mêmes » que demandaient les bolchéviks. Ils espèrent ainsi montrer au monde entier que le nouveau pouvoir en Russie ne se place pas sur le terrain des luttes entre impérialistes en ignorant les populations. Ils espèrent également que le réveil de la classe ouvrière allemande (voir Révolution allemande) qui s’est déjà manifestée par des grèves importantes fin 1917 et début 1918 ne permettra pas aux armées impériales de continuer les combats.

Cependant, cette solution « ni guerre, ni paix » ne tient pas : la révolution tarde en Allemagne, et le 21 février les troupes reprennent leur avancée en Russie, défont les troupes bolchéviques, occupent les pays baltes et l’Ukraine dont les ressources agricoles doivent venir en aide à l’Allemagne sous blocus. Les bolchéviks sont alors contraints d’accepter les conditions qui leurs sont imposées.

 

Le Traité de Brest-Litovsk est finalement signé le 3 mars 1918 entre les gouvernements des empires centraux, menés par l’Empire allemand et la jeune république bolchevique.

La Russie perd par ce traité léonin la Pologne, la Finlande, l'Ukraine, les pays baltes (Lithuanie, Lettonie, Estonie), plusieurs territoires cédés à la Turquie, alliée de l'Allemagne... La Russie d'Europe se trouve ramenée à ce qu'était le grand-duché de Moscovie avant l'avènement d'Ivan le Terrible au XVIe siècle !

D’autre part, le gouvernement bolchevik doit verser au Reich une indemnité de 94 tonnes d’or.

 

Lénine, avant tout soucieux de sauver sa Révolution, fût-ce au prix de la défaite et du démembrement de l'empire russe, pèse de tout son poids en faveur du traité. Il s'ensuit de violentes tensions parmi les membres du gouvernement.

Les ministres socialistes-révolutionnaires de gauche démissionnent et rentrent dans l'opposition. Ils ne vont plus cesser de combattre la dictature de Lénine.

 

Les Allemands tirent parti du cessez-le-feu et de la paix à l'Est pour redéployer leurs troupes à l'Ouest et porter leurs ultimes efforts sur le front français. Ce sont quarante divisions qu'ils vont réorienter vers l'Ouest sitôt la paix signée.

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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 00:01

Le 24 février 1525, le roi de France François 1er est fait prisonnier au cours de la célèbre bataille à Pavie, près de Milan.

Après les défaites des années précédentes, les rêves italiens de François 1er semblaient compromis et l'Europe presque entière lui était hostile.  Le roi de France repasse les Alpes à la fin 1524 dans le but de reprendre le Milanais. Il espère la victoire comme à Marignan.

 

L'armée française se prépare au siège de la ville. François 1er, qui dispose de 30.000 hommes, ne craint pas d'en détacher 10.000 pour conquérir la région de Naples. Mais 5 000 alliés suisses des Grisons se retirent pour défendre leur propre canton, menacé par les troupes de Charles Quint (« les Impériaux »).

Pendant ce temps, le connétable Charles de Bourbon marche au secours de la ville à la tête de 30.000 hommes. Les Français se tiennent à l'abri entre les murailles de la citadelle.

Dans la nuit du 23 au 24 février 1525, les Impériaux font une brèche dans le mur mais les Français, réveillés à temps, réussissent à les repousser malgré l'obscurité et la brume. Canonnés, les intrus se replient en désordre vers la place forte de Pavie. Les Français restent finalement les maîtres du terrain...

 

Le roi, dans la précipitation et l’impatience de vaincre, se lance au galop à l’assaut des rangs adverses.

De peur de blesser le roi, les tirs de l’artillerie française cessent aussitôt. L'ennemi en profite pour se ressaisir et se regrouper.

Les arquebusiers espagnols commencent à tirer sur les cavaliers français. Ceux-ci ne tardent pas à s'embourber dans le sol marécageux et détrempé, tout comme l'infanterie suisse. Il ne reste plus à la garnison de Pavie qu'à sortir pour hâter la déroute française.

Le roi est fait prisonnier avec plusieurs de ses généraux et sera enfermé à la chartreuse de Pavie puis transféré en Espagne où il deviendra l'otage de Charles Quint.

La bataille de Pavie aura duré à peine plus d'une heure….

Grâce à la signature du traité de Madrid, le 14 janvier 1526, François Ier sera libéré en échange de la Bourgogne et après avoir renoncé à l’Italie.

 

Lire également :

13 et 14 septembre 1515 - François 1er victorieux à Marignan

14 janvier 1526 - François Ier signe le traité de Madrid

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13 février 2018 2 13 /02 /février /2018 00:04

Par la signature du traité de Lisbonne, l'Espagne met fin à la guerre qui l'oppose au Portugal et reconnaît son indépendance.

 

L'Union ibérique (1580-1640)

En 1580, alors que le Portugal connait une crise de succession, Philippe II d’Espagne (1527-1598) envahit le pays pour l’incorporer à son royaume avec le soutien de la grande bourgeoisie portugaise, qui vit d’énormes débouchés commerciaux dans les colonies de cette Union ibérique.

En réalité, le Portugal continue juridiquement d'exister en tant que royaume, mais les couronnes du Portugal et de l'Espagne sont réunies dans la seule personne du roi, en l'occurrence Philippe II d'Espagne.

Au début, l’union des deux monarchies est plutôt bien acceptée par les sujets portugais, en raison de la solidarité religieuse (le catholicisme), de la complémentarité des deux économies et des liens dynastiques déjà anciens établis entre les deux monarchies. Mais la situation se détériore vers la fin du règne de Philippe II.

L'avènement du règne de Philippe IV d'Espagne (1621-1640), sous le nom de Philippe III au Portugal, entraîne une plus grande domination espagnole sur le Portugal. La guerre de Trente ans (1618-1648) oblige l'Espagne à augmenter les impôts au Portugal afin de financer l'effort de guerre contre les Hollandais. L'Empire colonial portugais est de plus en plus menacé, car l'augmentation des taxes affecte principalement les marchands portugais.

 

Fin de l’union ibérique

Philippe IV d'Espagne tente de faire du Portugal une province espagnole et fait perdre à la noblesse portugaise tous ses pouvoirs. Cette situation aboutit à la révolte de la part de la noblesse et de la haute bourgeoisie portugaises.

Le 1er décembre 1640, les partisans du duc Jean de Bragance s’emparent du palais royal de Lisbonne et déclenchent une insurrection contre la domination espagnole qui gagne rapidement les campagnes. Après soixante ans de tutelle espagnole le trône du Portugal revient au 8ème duc de Bragance.

En janvier 1641, il convoque le Parlement portugais qui ratifie son élection à la couronne portugaise. Il prête serment devant les Cortes le 28 janvier 1641 sous le nom de Jean IV du Portugal.

 

Jean IV règne jusqu’en 1656 et sera considéré comme l'un des plus grands rois de l'histoire du Portugal. Il a réussi à tenir tête aux armées castillanes (espagnoles) réputées invincibles. L’Espagne ne reconnaîtra l’indépendance du Portugal qu’après une longue guerre.

 

Le lundi 13 février 1668, grâce à la médiation du roi Charles II d'Angleterre, l’Espagne reconnaît l'indépendance du Portugal, moyennant la cession de Ceuta.

Mais, il faudra un siècle pour que l’autonomie du Portugal soit totale.

 

 

Voir aussi :

13 juin 1580 - L'Espagne occupe le Portugal

1er décembre 1640 - Le Portugal retrouve son indépendance

 

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11 janvier 2018 4 11 /01 /janvier /2018 00:01

Le vendredi 11 janvier 1946, le régime communiste, qui succède à l'occupation italienne et allemande, proclame la République Populaire d'Albanie dans la capitale, Tirana.

Grâce à la résistance menée par le communiste Enver Hodja contre l'occupation italienne puis allemande, l'Albanie s’était libérée par ses propres moyens dès 1944.

Le 2 décembre 1945, des élections sont organisées, le Parti communiste présentant une liste unique sous l'appellation de Front démocratique (nouveau nom du Mouvement de libération nationale) et remportant 93,2 % des suffrages. L'Assemblée constituante proclame officiellement l'abolition de la monarchie et la mise en place de la République populaire d'Albanie.

Omer Nishani, en tant que président du Praesidium de l'Assemblée populaire, occupe la fonction honorifique de chef de l'État, mais le pouvoir est exercé par Enver Hoxha en tant que chef de gouvernement et chef du parti.

Le pays se range aux côtés de la Yougoslavie voisine avant de finalement s’allier à l’URSS. Enver Hoxha, instaure un régime totalitaire prosoviétique et pratique une politique d'inspiration stalinienne basée sur la répression et la terreur.

Enver Hoxha

 

Faisant partie des régimes dits de « démocratie populaire », l'Albanie resta alignée sur l'URSS jusqu'en 1960, date à laquelle elle préféra s'aligner sur la République populaire de Chine, quittant alors le bloc de l'Est. Le parti unique était le Parti du travail d'Albanie, dirigé par Enver Hoxha jusqu'à sa mort le 11 avril 1985. La République populaire d'Albanie avait pour particularité d'être le dernier régime à être resté officiellement stalinien en Europe, après 1956.

Le régime dictatorial d'Enver Hoxha perdurera jusqu'à la mort de ce dernier le 11 avril 1985.

 

 

Lire aussi : 28 novembre 1912 - L'Albanie proclame son indépendance

 

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6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 00:01

L'Union d'Arras est signée le 6 janvier 1579. Elle lie à l'Espagne les provinces du comté d'Artois, du Cambrésis, de Hainaut et Douai.

 

Au cours de la révolte qui les dressa contre la domination espagnole, les Pays-Bas s'étaient unis, en 1576, par la pacification de Gand qui établissait principalement une trêve religieuse entre les provinces du Nord, calvinistes, et les provinces méridionales, catholiques. La violation répétée, par les calvinistes, des clauses de la pacification eut pour conséquence la conclusion de l'Union d'Arras, pacte de confédération des provinces francophones du sud de la Wallonie.

Sous le règne de Philippe II d’Espagne, successeur de Charles Quint et opposé à la Réforme, les Dix-Sept provinces unies néerlandaises sont divisées.

Par l'Union d'Arras, les représentants des dix provinces à majorité catholique de la Flandre, de l'Artois et du Hainaut réaffirment leur fidélité au roi Philippe II de Habsbourg et à son représentant, le gouverneur Alexandre Farnèse.

Ces dix provinces délimiteront à peu près les frontières de la future Belgique et seront surnommées « Pays-Bas espagnols ».

 

Le 23 janvier, l’union d’Utrecht formera une confédération des sept provinces du nord, protestantes et qui délimiteront le futur territoire des Pays-Bas. Elles deviendront les « Provinces-Unies », et proclameront leur indépendance deux ans plus tard.

 

Du 17 au 19 mai 1579, les signataires de l'Union d'Arras, auxquels s'étaient jointes les villes de Lille et d'Orchies (Flandre wallonne), signèrent le traité d'Arras avec le gouverneur espagnol Alexandre Farnèse. Ce traité, bientôt confirmé par le traité de Mons (12 septembre), stipulait le retrait des troupes espagnoles de ces provinces qui, en contrepartie, rompaient avec les états généraux et acceptaient la domination espagnole.

 

 

Voir également : 23 janvier 1579 - Les Provinces-Unies forment l'Union d'Utrecht 

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2 janvier 2018 2 02 /01 /janvier /2018 00:01

Le 2 janvier 1492, la ville de Grenade (sud de l’Espagne) est livrée au roi Ferdinand d’Aragon et à la reine Isabelle de Castille par l’émir nasride Boabdil. La prise de la ville met fin à sept siècles de présence musulmane en Espagne, aux guerres de Grenade ainsi qu’à la Reconquista, croisade lancée dans le but de reconquérir la péninsule ibérique.

 

Grâce à leur mariage, Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille unissent leurs forces et leur royaume pour chasser les maures et unifier l’Espagne. À Grenade, royaume qui contrôle le détroit de Gibraltar, ils se heurtent tout d’abord à une farouche résistance des maures jusqu’à la reddition de Boabdil qui, ne voyant pas de renforts arriver, signe un traité en livrant la ville sous conditions.

 

À peine ont-ils reçu la reddition du roi Boabdil que les souverains espagnols ordonnent l'expulsion de tous les juifs de leurs royaumes à moins qu'ils ne se convertissent avec sincérité au catholicisme. Cette mesure d'expulsion prend effet le 31 mars 1492. Elle viole, notons-le, l'engagement de respecter les juifs de Grenade, engagement inscrit dans le traité conclu avec Boabdil.

160.000 juifs quittent précipitamment la péninsule et vont chercher refuge en Afrique du nord ou auprès du sultan ottoman (dans leur pays d'accueil, ils se feront connaître sous le nom de Sépharades, du nom donné à l'Espagne en hébreu).

 

Voir aussi :

11 juillet 711 - Les musulmans s'emparent de l'Espagne

25 juillet 1139 - Victoire portugaise sur les musulmans - Naissance du Portugal

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23 décembre 2017 6 23 /12 /décembre /2017 00:01

Le samedi 23 décembre 1865, la Belgique, la France, l'Italie et la Suisse signent une convention monétaire à l'initiative de l'Empereur des Français. C'est la naissance de la toute première union monétaire de l'Histoire : l'Union latine.

Le principe est simple : les monnaies de référence de chaque pays de l'Union ont le même poids d'or fin tout en gardant leur nom (franc français, franc suisse, lire...) et leur symbole national. Ces monnaies et leurs subdivisions principales peuvent de la sorte circuler indifféremment dans tous les pays de la convention: il devient possible de payer à Bruxelles ou Paris ses achats avec des lires ou des francs suisses !

La convention exclut de son champ les pièces dites « de billon », dont la valeur faciale est inférieure à 20 centimes, ainsi que le papier-monnaie dont la circulation est encore confidentielle.

 

Le traité était renouvelable par tacite reconduction tous les 15 ans, à partir du 1er janvier 1880, sauf dénonciation par un pays signataire  Il était également ouvert à d’autres signataires, sous réserve d’unanimité des États membres de l'Union.

Le succès de l’Union latine, mesuré par le nombre de pays ayant adopté le système (32 au total), a posé les bases d’un système monétaire international. Il faut noter deux absents de taille : le Royaume-Uni et l'Empire allemand.

 

L’Union latine fut dissoute le 1er janvier 1927.

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20 décembre 2017 3 20 /12 /décembre /2017 00:01

Fils préféré d'Aliénor d'Aquitaine, Richard 1er, qui sera surnommé Cœur de Lion à la suite de ses « exploits » en Terre sainte, naît sur le sol anglais mais ne résidera en tout et pour tout que quelques mois dans le royaume que lui aura légué son père Henri II Plantagenêt…

 

Le dimanche 20 décembre 1192, Richard Cœur de Lion est fait prisonnier par Léopold, le duc d’Autriche.

Ayant fait naufrage sur la côte italienne à son retour de la IIIe croisade, le roi tente de gagner l'Angleterre en traversant les terres de ses ennemis sous un déguisement, accompagné de seulement deux compagnons. Mais il est reconnu en Autriche, et livré au duc, lequel le vend contre rançon à l'empereur d'Allemagne Henri VI, qui le confine dans une prison inconnue.

Il se dit que « Richard avait la voix très belle, et charmait son ennui par des chansons, dont il avait composé la musique et les paroles. »

Ce n'est qu'en mars 1194 que Richard Cœur de Lion retrouve ses terres.

Son absence prolongée va être mise à profit par son frère Jean sans Terre.

 

Voir également :

3 septembre 1189 - Sacre de Richard Cœur de Lion

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16 décembre 2017 6 16 /12 /décembre /2017 00:02

En vertu du traité de Troyes qu'imposa son père en 1420, Henri VI d'Angleterre est sacré roi de France, à l'âge de dix ans, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.

C'est le cardinal de Winchester qui officie; à ses côtés, l'évêque Pierre Cauchon.

 

Né au château de Windsor le 6 décembre 1421, Henri VI d'Angleterre est le seul enfant du roi Henri V d'Angleterre et de Catherine de Valois, fille du roi de France Charles VI. Il sera duc de Cornouailles dès sa naissance et roi d'Angleterre de 1422 à 1461, puis de 1470 à 1471. Il est également l'héritier contesté du trône de France en 1422, en vertu du traité de Troyes conclu le 21 mai 1420 par son père avec son grand-père maternel Charles VI de France.

 

Toutefois, en raison de la loi salique, selon laquelle sa mère, Catherine de Valois, ne pouvait lui transmettre la Couronne, il fut déchu de son titre en 1453, Charles VII étant alors rétabli sur le trône.

 

 

Voir également :

16 septembre 1380 - Avènement de Charles VI dit « Charles le Fou »

5 août 1392 - Charles VI sombre dans la folie

21 mai 1420 – Signature du traité de Troyes

17 juillet 1453 - Fin de la Guerre de Cent Ans

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11 décembre 2017 1 11 /12 /décembre /2017 00:05

Fervent opposant au Coup d'Etat de Napoléon III, Victor Hugo doit s'exiler en Belgique pour fuir la répression.

Coup de gueule de Victor Hugo

En juillet 1851, à la tribune de la Chambre, Hugo s’était opposé avec virulence à la tentative d'une réforme de la Constitution qui permettrait la rééligibilité du président : « Quoi ! Après Auguste, Augustule ! Quoi, parce que nous avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit ! ».

Plusieurs amis de Victor Hugo, Paul Meurice, Auguste Vacquerie ainsi que ses fils Charles et François-Victor, déploient une activité intense destinée à résister au coup d'État. Victor Hugo accuse Louis-Napoléon de haute trahison ; il est alor recherché par la police.

 

Coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte

Le neveu de Napoléon le Grand choisit le 2 décembre, anniversaire du sacre de son oncle et de la bataille d'Austerlitz, pour conduire le coup d'État. Charles Louis Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la République française depuis trois ans, conserve ainsi le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter.

 

L’exil

Juliette Drouet le cache et favorise courageusement sa fuite.

Muni d'un faux passeport, Hugo prend le train de nuit pour Bruxelles le soir du 11 décembre : alors que le poète est recherché pour avoir tenté, en vain, d’organiser la résistance en soulevant les masses populaires parisiennes (25 000 francs de récompense sont promis à qui le capturera), il anticipe son expatriation officielle et gagne Bruxelles. Il y passera huit mois et y rédigera Histoire d’un crime, une charge contre le coup d’État et son auteur qui ne sera publiée qu’en 1877, ainsi qu'un pamphlet, Napoléon le Petit, dans lequel il cherche à démolir le mythe construit autour de la figure de l’empereur, dont il fut lui-même dupe.

L'année suivant son exil se poursuivra sur l'île anglo-normande de Jersey puis en 1855 à Guernesey. Pendant plus de 15 ans, il écrira des satires contre celui qu'il appelle « Napoléon le petit ». Hugo ne reviendra en France qu'après l'abolition du Second Empire en 1870.

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 00:02

Par le Décret de Berlin, Napoléon décide d’établir un blocus continental à l’encontre de l’Angleterre. L'objectif de l'Empereur est d’asphyxier l’île en l’empêchant d’exporter ses marchandises.

Carte : larousse.fr

 

Le vendredi 21 novembre 1806, par un décret signé à Berlin, Napoléon 1er organise le « Blocus continental » contre l'Angleterre.

Faute de pouvoir battre militairement l'Angleterre, l'empereur tente de l'étouffer économiquement en empêchant ses commerçants de vendre à leurs clients continentaux. Il interdit tout bonnement à tous les pays européens de commercer avec elle. De plus, pour s'assurer de la mise en application du blocus, il n'hésitera pas à envahir les pays insoumis. C'est ainsi qu'il sera entraîné dans deux expéditions fatales, en Espagne et en Russie.

 

Il doit aussi compter avec la trahison de son propre frère Louis, auquel il a attribué le trône de Hollande et qui, croyant se concilier les bonnes grâces de ses sujets, s'abstient de réprimer la contrebande avec l'Angleterre. Napoléon n'aura d'autre solution que d'enlever la Hollande à son frère et de l'annexer à la France.

 

Rappels chronologiques :

7 juillet 1807 : Traité de Tilsit par lequel la Russie et la Prusse adhèrent au blocus continental.

6 septembre 1807: le Royaume-Uni bombarde Copenhague, les pays scandinaves adhèrent au blocus continental à l'exception de la Suède.

29 octobre 1807 : traité de Fontainebleau entre la France et l'Espagne pour envahir le Portugal qui refuse d'appliquer le blocus.

30 novembre 1807 : invasion du Portugal par la France et l'Espagne.

17 décembre 1807 : Décret de Milan consolidant le blocus.
14 novembre 1809 : Traité de Vienne par lequel l'Autriche adhère à son tour au blocus.

6 janvier 1810 : Traité de paix avec la Suède qui adhère au blocus continental.

9 juin 1810 : La Hollande, gouvernée par Louis Bonaparte, est annexée car elle ne respectait pas le blocus continental.

13 décembre 1810 : la Russie dénonce le traité de Tilsit et renonce à appliquer le blocus.

12 janvier 1812 : Promulgation d'une loi autorisant l'entrée en France des marchandises prohibées contre un droit de 40 %.

22 juin 1812 : L'Empire déclare la guerre à la Russie, car elle a renoncé au blocus continental.

4 avril 1814 : le Gouvernement provisoire déclare « Que le commerce chargé d'entraves reprenne sa liberté », mettant ainsi officiellement fin au blocus continental.

 

Lien du jour : Les conséquences économiques du Blocus continental

 

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5 octobre 2017 4 05 /10 /octobre /2017 12:32

Entre le 22 et le 27 septembre 1947, les délégués des partis communistes de neuf pays Européens se rencontrent dans le plus grand secret à Szklarska Poreba, en Pologne, pour la réunion constitutive du Kominform (Bureau d'information des partis communistes).

 

Doctrine Jdanov

Afin de répondre à la doctrine Truman qui prône l’endiguement du communisme, Andreï Jdanov, troisième secrétaire du Parti communiste d'Union soviétique (PCUS) et fidèle de Staline, présente son rapport qui définit la position de l’URSS face aux États-Unis. L’impérialisme de ce dernier y est dénoncé avec virulence et Jdanov définit les nouvelles lignes idéologiques des Soviétiques.

 

La création du Kominform est ainsi officiellement annoncée le dimanche 5 octobre 1947

Il réuni 9 partis communistes dont 7 étaient au pouvoir dans leurs pays respectifs : U.R.S.S., Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie et Yougoslavie, les deux autres étant le français et l'italien.

Présenté comme une réformation du Komintern, ce bureau d’information a en réalité des objectifs bien différents d’une Internationale communiste. En effet, il réduit son champ d’action à l’Europe.

Opérant jusqu’à la mort de Staline, le Komintern aura avant tout pour fonction de vérifier que les communistes européens s’alignent bien sur la politique de Moscou. Ainsi, les Yougoslaves seront bientôt exclus et tous les PC devront chasser les titistes, accusés de déviance idéologique.

 

 

Le Kominform siège à Belgrade, puis Bucarest (après la rupture entre Staline et Tito, le dirigeant yougoslave).

Après la mort de Staline en mars 1953, le Kominform se met petit à petit en veille : on se dirige vers la coexistence pacifique entre les deux blocs, l'organisation est dissoute le 17 avril 1956. Cette dissolution est l'effet notamment de la déstalinisation lancée par Nikita Khrouchtchev en février 1956, après le XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique et le « rapport secret » sur le « culte de la personnalité » et les crimes de Staline.

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1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 23:01

Le soulèvement de Varsovie prend fin le 2 octobre 1944 après deux mois de combat.

 

Le 1er août 1944, à Varsovie, l'Armia Krajowa (la résistance polonaise) déclenche un soulèvement contre l'occupant allemand. Cette insurrection vise à se libérer de l'occupation allemande pour permettre à l'Armée rouge d'être en position de force. Trompant l'espoir des combattants, qui comptaient sur son soutien, l'armée soviétique s'arrête sur les bords de la Vistule et laisse aux Allemands le temps de liquider l'insurrection.

Un moment déstabilisés par l'insurrection, les Allemands dépêchent des renforts massifs tandis que les Russes, parvenus de l'autre côté de la Vistule, reçoivent l'ordre d'attendre que les insurgés se fassent anéantir. Les aérodromes sous contrôle soviétique sont même fermés pour empêcher tout secours occidental.

Restés maîtres des faubourgs, les SS y accomplissent en représailles des horreurs rarement égalées dans l'histoire, rassemblant les civils dans les caves des immeubles et y mettant le feu, égorgeant ou mitraillant les malades et le personnel des hôpitaux : du 5 au 7 août, plus de 50.000 habitants du seul quartier de Wola sont ainsi massacrés.

Les insurgés tiennent pendant soixante-trois jours. Certains bastions ne se sont toujours pas rendus quand la capitulation est ordonnée le 2 octobre, après 63 jours de combat. Les membres de l'AK sont emmenés en captivité en Allemagne.

Quant aux civils, terrés depuis deux mois dans les caves, en proie à la faim, à la soif et aux épidémies, ils sont évacués manu militari et, pour nombre d'entre eux, déportés. Le bilan de la bataille de Varsovie, entre 220.000 et 250.000 morts en deux mois et une capitale rasée à 85%, est l'un des plus lourds du second conflit mondial.

 

 

Le 17 janvier 1945, l'Armée Rouge se décide à entrer dans la capitale polonaise. Il ne s'y trouve plus personne susceptible de contester l'autorité des nouveaux occupants. Les communistes polonais n'ont aucune peine à s'installer au pouvoir.

 

Lire aussi :

19 avril 1943 - Soulèvement du ghetto de Varsovie

17 janvier 1945 - Les Soviétiques entrent à Varsovie

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28 septembre 2017 4 28 /09 /septembre /2017 23:01

Le dimanche 29 septembre 1399, le roi d'Angleterre Richard II est contraint d'abdiquer après un règne troublé.

En abdiquant, Richard II, alors âgé de 32 ans, met un terme à la dynastie des Plantagenêts qui s'est installée en Angleterre deux siècles et demi plus tôt, avec le couronnement d'Henri II et Aliénor.

Son cousin et rival Henri Bolingbroke, duc de Lancastre, monte sur le trône sous le nom d'Henri IV et fonde la dynastie des Lancastre.

 

Le fils aîné d'Édouard III, le Prince Noir, étant mort prématurément, son fils monte sur le trône sous le nom de Richard II alors qu'il a à peine dix ans. Jean de Gand, troisième fils du roi Édouard III, assure la régence mais sa rapacité suscite de graves révoltes fiscales et vaut au jeune roi une grande impopularité.

 

Henri Bolingbroke hérite du père de sa première épouse le titre de duc de Lancastre. Il va tirer parti des difficultés de la dynastie des Plantagenêt pour fonder sa propre dynastie…

Quelques mois après la mort de son père Jean de Gand, Henri Bolingbroke soulève les barons contre le pauvre roi Richard II.

Une irrésistible coalition de grandes familles aristocratiques se forme autour d’Henri Bolingbroke et bénéficie du soutien quasi unanime des élites bourgeoise et cléricale. Elle permet une rébellion facilitée par l'absence, au début de 1399, du roi qui fait alors campagne en Irlande. Elle aboutit à la capture de Richard II.

Son vainqueur, malgré ses proclamations antérieures, entend obtenir pour sa maison de Lancastre bien plus que la restitution de ses fiefs : ayant extorqué à Richard la convocation d'un parlement, il lui arrache une abdication « volontaire » que ce parlement ratifie le 30 septembre1399.

Ce même 30 septembre, Henri de Lancastre se fait proclamer nouveau roi d'Angleterre sous le nom d'Henri IV. Couronné le 13 octobre de la même année, il régnera jusqu'à sa mort en 1413.

 

Henri IV consolide le royaume en triomphant de ses ennemis, mais il ruine aussi ses finances. Peu après sa mort, son fils et successeur Henri V profite de la querelle des Armagnacs et des Bourguignons pour débarquer en France et relancer la guerre de Cent Ans après une longue accalmie.

 

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24 août 2017 4 24 /08 /août /2017 23:01

Le 25 août 1580 se déroule la bataille d'Alcantara qui oppose les troupes portugaises d'Antoine, prieur de Crato et neveu d'Henri Ier, à l'armée espagnole du Duc d'Albe et de Philippe II. Ce dernier revendique le trône portugais depuis la mort d'Henri Ier, décédé sans héritier.

 

Une couronne sans héritier direct

Le roi du Portugal Sébastien Ier, tué le 4 août 1578, au cours de la « bataille des Trois Rois » (Alcácer-Quibir, Maroc), est mort à 24 ans sans héritier. Son grand-oncle, le cardinal dom Henri lui succède sous le nom de Henri Ier « le Chaste ». Il meurt en janvier 1580, lui aussi sans héritier.

 

De nombreux prétendants se font connaître :

- Antoine Ier, Grand Prieur de Crato, fils naturel de Louis de Portugal (5ème duc de Beja) et neveu du cardinal,

- Philippe II d'Espagne, petit-fils d'Emmanuel Ier le Fortuné par sa mère Isabelle de Portugal,

Mais aussi :

- Raymond ou Ranuccio ou Ranuce Ier Farnèse, Duc de Parme, enfant de Marie de Portugal, fille aînée d'Édouard de Portugal, Duc de Guimarães, dernier enfant mâle d'Emmanuel Ier le Fortuné,

- Jean Ier de Bragance, Duc de Bragance, marié à Catherine de Portugal (de Guimarães), sœur cadette de Marie de Portugal,

- Catherine de Médicis (a reine Catherine de Médicis descend, à la onzième génération, de ce personnage et c'est sur cette ascendance qu'elle revendique des droits à la couronne portugaise)

- Emmanuel-Philibert de Savoie fils de Marie-Béatrice de Portugal.

 

La confrontation

Philippe II revendiquant la couronne fit de grands préparatifs et réunit une armée considérable. Il en donna le commandement au duc d’Albe, qui eut sous ses ordres le chef de l’artillerie et le commandant de la flotte.

 

L’armée portugaise se trouvait rangée en bataille entre Lisbonne et le ruisseau d’Alcantara, sa gauche appuyée au Tage. Le duc d’Albe disposa ses troupes vis-à-vis, de l’autre côté du ruisseau, de sorte que c’était sa droite qui s’appuyait au Tage. Il occupa en arrière un petit mamelon rocheux du haut duquel il dirigea les mouvements de son armée. Sa réserve était au pied de ce mamelon que désigne encore la tradition, ainsi que la pierre sur laquelle on prétend qu’il s’assit pendant l’action.

Pour traverser le ruisseau, il lui fallait s’emparer d’un pont et d’un moulin qui se trouvaient sur son cours. Il fit attaquer ces deux points faiblement pour gagner du temps et attirer de ce côté les forces portugaises.

Pendant cette première période de la bataille, un corps de cavalerie remontait par ses ordres le cours du ruisseau, le passait en amont et se dirigeait sur la droite des ennemis, tandis que la flotte espagnole remontait le Tage au moyen de la marée montante, et venait se poster sur le flanc gauche des Portugais. Tout fut si bien combiné, dans ce double mouvement tournant, que la cavalerie tomba sur la droite des ennemis au moment où la flotte canonnait et fusillait leur gauche.

L’armée de don Antonio, ainsi attaquée à la fois en front et sur les deux flancs, ne tint pas longtemps et s’enfuit vers Lisbonne, le seul côté qu’on lui eût laissé libre. Ainsi, dans cette journée, le duc d’Albe dut la victoire à une observation heureuse et pratique du phénomène de la marée, observation combinée avec une manœuvre tournante de cavalerie sur l’aile opposée. Cette combinaison fait honneur à son talent de conception, encore dans toute la vigueur, malgré son grand âge, et l’exécution de ce plan prouve que les troupes espagnoles possédaient encore à la fin du XVIe siècle des qualités manœuvrières que depuis, elles ont rarement retrouvées.

 

Les conséquences

La victoire espagnole entraine l'occupation du Portugal, l'exil forcé d'Antoine et la réunion des deux royaumes de la péninsule Ibérique, établie jusqu'en 1640. Dom Antoine, réfugié aux Açores, résiste aux Espagnols jusqu'en 1583. Il meurt en exil à Paris, en 1595. C'est la fin de la dynastie portugaise de Viseu.

 

 

Voir aussi :

25 juillet 1139 - Victoire portugaise sur les musulmans - Naissance du Portugal

13 juin 1580 - L'Espagne occupe le Portugal

1er décembre 1640 - Le Portugal retrouve son indépendance

 

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