Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 23:03

Le jeudi 7 avril 1498, le roi de France Charles VIII meurt prématurément à 28 ans, en heurtant le linteau d'une porte basse du château d'Amboise !

Lors de ses obsèques à l'abbaye de Saint-Denis est pour la première fois lancée la formule : « Le roi est mort, vive le roi ! »

Elle signifie que l'État continue en la personne de son successeur légitime, en l'occurrence son lointain cousin Louis d'Orléans, qui devient Louis XII à 36 ans.

 

Louis d’Orléans est l’arrière-petit-fils de Charles V, le petit-fils de Louis d’Orléans et le fils du poète Charles d’Orléans et de Marie de Clèves. Il hérite de la couronne, car Charles VIII seul fils de Louis XI meurt sans héritier.

L’année suivante, Louis XII fait annuler son mariage avec Jeanne de France (« Jeanne la Boîteuse »), et épouse Anne de Bretagne veuve de Charles VIII, elle respecte son contrat de mariage qui prévoyait d’épouser le successeur, de cette union avec Louis XII naîtront :

- Claude de France qui épousera François d’Angoulême futur François Ier.

- Renée de France.

Il est surnommé le « Père du peuple » par les états généraux de 1506.

Partager cet article
Repost0
22 mars 2018 4 22 /03 /mars /2018 00:01

Le mercredi 22 mars 1421, au Vieil Baugé, près d'Angers (Maine-et-Loire), les Anglais subissent une humiliante défaite, la première depuis qu'a débuté la guerre de Cent Ans, près d'un siècle plus tôt. C'est un « Azincourt à l'envers ».

Contexte

En 1420, par le traité de Troyes, le roi Charles VI le Fou a déshérité son fils, le Dauphin Charles, et désigné son gendre, le roi d'Angleterre Henri V, comme son successeur. Henri V rentre là-dessus à Londres et laisse à son frère cadet Thomas, duc de Clarence, le soin d'en finir avec le Dauphin et ses fidèles Armagnacs. Mais Charles, le futur Charles VII, s'allie avec les Écossais, ennemis jurés des Anglais, qui lui envoient plusieurs milliers d'hommes sous les ordres de John Stuart, comte de Buchan.

La situation est catastrophique pour le dauphin Charles, qui ne dispose plus que de trois provinces sûres : le Poitou, l’Auvergne et le Berry.

Henri V voudrait reconquérir définitivement l’Anjou et la Touraine, puis s’emparer du Poitou, pour rejoindre ses possessions de Guyenne. Il a envoyé à Bernay 6.000 à 7.000 Anglais commandés par son frère Thomas de Lancastre, duc de Clarence, qui, comptant sur la passivité bretonne, marche sur l’Anjou.

 

En janvier 1421, 4.500 Écossais débarquent à La Rochelle, ce qui porte les rangs Écossais à 13.000 hommes débarqués depuis 1419 pour respecter la vieille alliance franco-écossaise, et donc pour aider le dauphin et par la même occasion venger leur roi Jacques Ier qui est prisonnier des Anglais.

En mars 1421, le duc de Clarence tente de prendre Angers, qui résiste, et se replie sur Beaufort en attendant de passer la Loire et de rejoindre Tours. Les vassaux du duc d’Anjou, Jean de Fontaine commandant de la place de Baugé-le-Grand, Jean de la Grézille, Jean du Bellay, Jean de Champagne, Jean de Bueil, Jean de la Croix, se regroupent le 20 mars à Baugé pour résister.

 

La bataille

Nous sommes au soir de la veille de Pâques, et le duc de Clarence s’apprête à festoyer dans le château de Beaufort quand on le prévient que ses gens, qui ont fait quelques prisonniers écossais, ont appris qu’une armée écossaise est à quatre lieues de Baugé. Il faut éviter qu’ils reçoivent des renforts français, et sur un coup de tête, le duc de Clarence part alors avec des cavaliers à peine équipés et pratiquement sans archers, ceux-ci restant en arrière avec le gros de l’armée.

Les cavaliers arrivent une heure avant le coucher du soleil entre Baugé et Vieil-Baugé sur la rive gauche du Couasnon dont le dégel a transformé les rives en bourbier. Une avant-garde anglaise poursuit des troupes françaises qui se barricadent dans l’église, mais elle est elle-même bloquée par des troupes arrivées à la rescousse qui les empêchent de manœuvrer.

L’armée anglaise, qui a partiellement franchi le Couasnon, reçoit des volées de flèches écossaises arrivant de la rive droite. Le choc décisif se produit sur le pont qui donne accès au village ; désarçonné, Clarence est tué. Samort sème le trouble dans les rangs anglais et la bataille tourne au massacre.

 

Plus de 1.000 anglais meurent et 500 sont faits prisonniers. Les pertes dans les rangs franco-écossais sont minimes, une quinzaine de grands nobles angevins et manceaux périssent néanmoins, dont Guérin des Fontaines considéré à tort comme l’un des vainqueurs parce qu’on l’a confondu avec son frère Jean. Dans la nuit, le comte de Salisbury effectue la retraite vers la Normandie avec le reste de l’armée Anglaise.

Le dauphin Charles apprit l’heureuse nouvelle à Poitiers et « en fut moult joyeux ». Il reçut la bannière de Clarence, et en quelque sorte les défaites de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt étaient vengées.

 

Le monument commémoratif de la bataille de Baugé.

La plaque a été enclavée dans un mur et le bloc à cupules posé au pied.

 

La légende de la pierre de Bataille.

La pierre est marquée en son centre d'une trace de sabot. La légende dit que c'est le Duc de Clarence qui devant la défaite de ses troupes aurait donné de rage un coup de cravache à son cheval. La pauvre bête, piquée à vif, aurait d'un coup de sabot et ainsi marqué la pierre.

 

Lire également :

7 octobre 1337 - Début de la guerre de Cent Ans

25 octobre 1415 - Bataille d'Azincourt             

17 juillet 1453 - Fin de la Guerre de Cent Ans

 

Partager cet article
Repost0
16 mars 2018 5 16 /03 /mars /2018 00:01

Le lundi 16 mars 1914, Henriette Caillaux tue Gaston Calmette, le directeur du Figaro, par crainte que le passé sentimental de son couple soit étalé sur la place publique.

 

Henriette Caillaux née Raynouard est l'épouse de l'homme politique le plus en vue du moment, le ministre des finances Joseph Caillaux. Ce dernier est promoteur d'un projet de loi qui vise à instaurer un impôt général et progressif sur le revenu. De plus il est farouchement opposé à la loi Barthou du 19 juillet 1913, qui porte de deux à trois ans le service militaire obligatoire. Il a été porté à la tête du parti radical à l'automne 1913 et a pris la direction du Bloc des gauches en s'alliant avec Jean Jaurès et les socialistes. Il est redevenu ministre des Finances le 9 décembre 1913 et il pressenti pour prendre la tête du gouvernement à l'issue des élections législatives de mai 1914.

 

Mais Henriette Caillaux est déprimée par une campagne qui vise son mari  dans la volonté évidente de détruire sa carrière. En pleine ascension politique, l'homme dérange. Pacifiste, promoteur dès 1907 d'une loi sur l'impôt sur le revenu progressif alors qu'il était ministre des Finances de Clemenceau (voir notre article), il se démène pour faire voter sa loi par la Haute Assemblée. Le débat sur la légitimité de cet impôt déchaîne les passions. Joseph Caillaux devient « l'homme à abattre ».

Gaston Calmette, le directeur du quotidien depuis 12 ans, prend la tête de cette campagne de presse contre l'impôt sur le revenu et son inventeur. Il publie cent dix articles qui l'accablent de tous les maux.

Le Figaro publie notamment des échanges de Joseph Caillaux avec celle qui n'était encore que sa maîtresse et deviendra plus tard sa femme, Henriette. Dans ces lettres signées « Ton Jo », Caillaux apparaît comme un homme politique hypocrite.

Gaston Calmette utilise également l'affaire politico-financière Rochette pour tenter de mettre fin à la carrière politique de Caillaux, l'accusant de trafic d'influence, de détournement de fonds publics au profit de son parti politique et de pressions sur des établissements financiers.

Le 13 mars 1914, le quotidien annonce en une détenir « la preuve des machinations secrètes de M. Caillaux ».

 

Dans l’après-midi du 16 mars, Henriette Caillaux, décidée à défendre la réputation de son mari et la sienne, achète pour 55 francs chez l’armurier de la bourgeoisie Gastinne Renette un pistolet automatique Browning qu’elle essaie dans un stand au sous-sol. Vers 17h15, elle se fait conduire dans la voiture de ministre de son mari (dont elle a fait retirer la cocarde ministérielle) à la direction du Figaro au 26 rue Drouot pour rencontrer Gaston Calmette. Portant une jaquette de karakul assortie à sa robe de satin noir et une toque à aigrette, elle a les mains enfouies dans un manchon à fourrure, ce qui est surprenant pour la saison. L’huissier lui annonce que le directeur est absent, elle attend donc près d’une heure dans l’antichambre.

Finalement reçue par Gaston Calmette dans son bureau, elle lui tire 6 balles à bout portant dont 4 atteignent leur cible. Le directeur du Figaro est grièvement blessé, il va mourir à l’hôpital. Mme Caillaux est arrêtée.

À Paris, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre…

 

Le procès d’Henriette Caillaux s'ouvre le 20 juillet 1914 et fait la Une de tous les journaux, loin devant la situation dans les Balkans !

Finalement, comme l'opinion publique se montre extrêmement bienveillante à l'égard des femmes qui tuent par passion amoureuse, elle est sans trop de surprise acquittée par le jury d'assises le 28 juillet 1914.

Joseph Caillaux peut donc envisager de reprendre la tête du gouvernement avant la fin de l'été, avec Jean Jaurès pour ministre des Affaire étrangères… Mais, trois jours plus tard, la France décrète la mobilisation générale contre l'Allemagne.

 

Partager cet article
Repost0
7 mars 2018 3 07 /03 /mars /2018 00:01

Débarquant le 1er mars 1815 à Golfe-Juan à la tête d’un millier hommes, Napoléon se dirige vers Grenoble par la Route des Alpes afin d’éviter les populations royalistes de la Vallée du Rhône.

Napoléon fait face au Cinquième Régiment d’infanterie à l’entrée de Grenoble. Mais cette confrontation n’aboutit à aucun combat. Au contraire, le Régiment fait le choix de l’Empereur déchu et l’accompagne pour une entrée triomphante à Grenoble. Malgré les concessions de Louis XVIII, le retour de la Monarchie à peine un an plus tôt n’a pas la faveur du peuple.

Napoléon peut marcher sur Paris sans rencontrer de véritable résistance. Il reprend le pouvoir le 20 mars pour « Cent jours » jusqu’au 22 juin 1815.

 

 

La Route Napoléon

Baptisée ainsi en souvenir de cette épopée, cette route est celle que suivit l’Empereur de Golfe-Juan à Grenoble. Napoléon lui-même déclara : « Jusqu’à Grenoble on me traita d’aventurier, à Grenoble je fus prince ». C’est donc cette route qui est devenue une voie touristique jalonnées de plaques commémoratives et de monuments divers. Longue de 331 km, elle permet, outre son intérêt historique, une découverte des Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et de l’Isère.

 

Les étapes de la route Napoléon

1er MARS

Débarquement à Golfe-Juan dans l’après-midi.

Itinéraire : Vallauris Golfe-Juan – Cannes

Volonté de rallier la garnison d’Antibes, seuls les émissaires de Napoléon s’y rendront mais seront fait prisonniers pendant que Napoléon patiente à Golfe-Juan. 1ère nuit à Cannes - Alpes-Maritimes (6 km).

2 MARS

Itinéraire : Cannes – Le Cannet – Mougins – Mouans-Sartoux – Grasse (halte au plateau de Roquevignon) – Saint-Vallier-de-Thiey (2ème halte au Plan de l’Apié) – Escragnolles - Séranon (arrivée à 20h).

2ème nuit à Séranon (57 km).

3 MARS

Itinéraire : Séranon (départ vers 7h) – Chateauvieux – La Batie-Castellane (déjeuner) – Senez- Barrême (fort avant la nuit). 3ème nuit à Barrême (48km).

4 MARS

Itinéraire : Barrême – Chateauredon – Digne-les-Bains – Aiglun – Mallemoisson - Malijai. 4ème nuit à Malijai - Alpes de Haute-Provence (54 km).

5 MARS

Itinéraire : Malijai – L’Escale – Château Arnoux /Saint-Auban – Volonne – Aubignosc – Peipin Sisteron – Le Pôet – Upaix – Ventavon – Monêtier-Allemont – La Saulce – Tallard – Gap.

5ème nuit à Gap (63km).

6 MARS

Itinéraire : Gap – La Fare en Champsaur – Saint-Bonnet-en-Champsaur – Le Noyer – Saint-Firmin – Corps.

6ème nuit à Corps - Hautes-Alpes (42 km).

7 MARS

Itinéraire : Corps – La Mure – Laffrey – Vizille – Brié et Angonne – Grenoble.

7ème nuit à Grenoble – Isère (31 km).

9 MARS

Départ de Grenoble

 

Relire également : 1er mars 1815 - Napoléon débarque à Golfe-Juan - début des Cent-Jours

 

Partager cet article
Repost0
18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 00:01

Le samedi 18 février 1899, deux jours après la mort soudaine de Félix Faure, les parlementaires élisent à la présidence de la République Émile Loubet (71 ans). Son adversaire malheureux est Jules Méline, connu pour ses convictions protectionnistes et antidreyfusardes. Il est lui-même accusé par ses adversaires d'être le candidat des « dreyfusards et des panamistes* ».

 

Émile François Loubet est né le 31 décembre 1838 à Marsanne (Drôme), d’une famille de cultivateurs. Il étudie le droit, obtient son doctorat à Paris et s’inscrit en avril 1865 au barreau de Montélimar.

Après des études de droit, où il fait la connaissance de Léon Gambetta, il entre à sa suite en politique. Après avoir été élu Maire de Montélimar, il siège à gauche de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale en 1876. Le 18 juin 1877, il fait partie du Bloc des Gauches qui vote la défiance au gouvernement d’ordre moral du Duc de Broglie.

Républicain modéré, Emile Loubet poursuit sa carrière au gouvernement comme Ministre des Travaux Publics (1877-1978) puis Président du Conseil et Ministre de l’Intérieur (1882) de Sadi Carnot, il sera emporté par la tempête du scandale de Panama. Loubet reste place Beauvau dans le cabinet suivant.

Mais c’est au Sénat qu’Émile Loubet va faire la plupart de sa longue carrière politique. Il y est élu en 1885 et devient rapidement un acteur majeur de la gauche républicaine. Il est nommé Secrétaire de la Chambre Haute, puis intègre la Commission des Finances en tant que rapporteur général du budget. En 1896, il en devient le président.

 

Affable, conciliant et modeste, le nouveau président va gérer avec tact l'Affaire Dreyfus ainsi que la première crise du Maroc et la séparation des Églises et de l'État.

Il va aussi présider à l'Entente cordiale avec les Britanniques et aux festivités exceptionnelles du passage au XXe siècle. Il invite à cette occasion les maires de France à un banquet géant dans le jardin des Tuileries.

 

La présidence de Loubet fut l’une des plus stables de la Troisième République avec seulement quatre Présidents du Conseil.

Premier président de la IIIième République à avoir accompli un mandat complet, Émile Loubet ne souhaite pas se représenter et se retire définitivement de la vie politique à l’issue de son mandat, le 18 février 1906 en proclamant « Je ne serai ni sénateur, ni député, ni même conseiller municipal. Rien, absolument rien. »

 

* Personne ayant trempé dans le scandale de Panama.

 

Voir également : 16 février 1899 - La mort « heureuse » de Félix Faure

Partager cet article
Repost0
6 février 2018 2 06 /02 /février /2018 00:02

Le vendredi 6 février 1778, le comte de Vergennes, ministre des affaires étrangères de Louis XVI, signe un traité de commerce avec Benjamin Franklin, qui représente à Paris les « Insurgents » des Treize Colonies anglaises d'Amérique.

 

Depuis le traité de Paris en 1763, qui a vu notamment la perte du Canada et des Indes, la France rêve d’une revanche sur l’Angleterre. La guerre d’indépendance  des colonies anglaises d’Amérique lui en fournit l’occasion…

Le 4 juillet 1776, elles ont proclamé unilatéralement leur indépendance. Une guerre s’ouvre avec l’Angleterre qui entend mater la rébellion. Malgré leur succès, les insurgés, commandés par le général Washington, ont besoin d’un soutien militaire. Le général La Fayette, arrivé en Amérique en juin 1777 pour soutenir leur cause, va le leur fournir.

Ses brillants succès au combat lui ont valu la confiance de George Washington alors  général en chef des troupes américaines. Il va ainsi convaincre le Congrès américain d’envoyer une délégation à Versailles.

 

Le  3 décembre 1777, les trois plénipotentiaires américains (le célèbre homme d’État et physicien Benjamin Franklin, accompagné des diplomates Silas Deane et Arthur Lee) arrivent en France. Quoique reçus officiellement à Versailles le 21 mars 1778, ils ont déjà négocié entre temps avec Vergennes, ministre des Affaires étrangères, un traité d’alliance.

Ce traité consacre la reconnaissance par la France des nouveaux États-Unis d'Amérique et leur ouvre les ports du pays. Un deuxième traité, signé le même jour, promet aux Américains une aide de la France dans la lutte contre la couronne anglaise.

 

L'Espagne et la Hollande, qui ont aussi une revanche à prendre sur l'Angleterre, apportent également leur soutien aux Patriotes de George Washington. Grâce à la flotte française, aux volontaires de La Fayette et au corps expéditionnaire de Rochambeau, les insurgés se trouveront en situation de vaincre l'Angleterre.

 

Lire également : 4 juillet 1776 - Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis

 

Partager cet article
Repost0
1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 00:01

Le 1er février 1944, le Comité français de libération nationale regroupe sous le nom de Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I. ou FFI) tous les mouvements de résistance qui combattent l'occupant allemand sur le sol national. L'objectif est de coordonner leurs actions en vue du débarquement allié sur les côtes françaises, que chacun sait imminent.

 

Les principaux mouvements concernés sont l'Armée Secrète (AS), l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA) et les Francs-Tireurs et Partisans (FTP), à quoi s'ajoutent des groupes francs et maquis locaux.

 

- L'Armée secrète, d'obédience gaulliste, rassemble depuis l'automne 1942 les mouvements de la zone Sud Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur, sous l'autorité du général Charles Delestraint.

- L’Organisation de Résistance de l’Armée a été créée par le général Aubert Frère le 31 janvier 1943, après la dissolution de l'armée d'armistice, consécutive de l'invasion de la zone Sud et du débarquement allié en Afrique du Nord.

- Les Francs-Tireurs et Partisans sont quant à eux une émanation du Parti communiste français. Les clivages politiques entre ces mouvements ne sont heureusement pas aussi tranchés qu'on pourrait le craindre et les passages de l'un à l'autre sont fréquents...

 

Les FFI ainsi que les services secrets alliés agissant sur le sol français sont placés en mars 1944 sous l'autorité du général Marie-Pierre Kœnig. Ils vont de fait apporter une contribution notable aux Anglo-Saxons après le Débarquement de Normandie, malgré un armement insuffisant.

À l'issue de la libération de la France, 114 000 FFI au total (30 %) s'intégrèrent ensuite dans l'armée française régulière, en particulier au sein de la première armée du général de Lattre de Tassigny.

 

Comment sont nés les FFI et ce qu'ils sont devenus

 

Voir également : 26 janvier 1943 - Fondation du MUR - Mouvements Unis de la Résistance

 

Partager cet article
Repost0
9 janvier 2018 2 09 /01 /janvier /2018 00:01

Le 9 janvier 1317, Philippe, comte de Poitou, deuxième fils de Philippe le Bel et Jeanne de Navarre, se fait hâtivement sacrer à Reims sous le nom de Philippe V.

Il est surnommé « le long » en raison de sa grande taille.

Il légitime la « loi salique » selon laquelle la couronne capétienne doit revenir à l'aîné des garçons du roi défunt.

Coup de force

Jusque-là, en France, comme en Angleterre et dans les autres monarchies héréditaires, il était admis qu'à la mort d'un souverain, la couronne revenait en priorité à l'aîné de ses garçons (primogéniture mâle). Si le défunt souverain n'avait que des filles pour lui succéder, rien n'excluait formellement qu'elles soient privées du trône.

Avec les fils de Philippe le Bel, pour la première fois depuis trois siècles, la monarchie capétienne est confrontée à des souverains morts sans aucun garçon pour leur succéder.

 

Le roi Louis X le Hutin, frère aîné de Philippe, meurt le 5 juin 1316 en ne laissant pour lui succéder que Jeanne, fille de sa première femme, Marguerite de Bourgogne. Mais sa deuxième épouse Clémence de Hongrie est enceinte.

Philippe assure la régence en attendant la naissance de l'enfant. Celui-ci s'avère être un garçon et devient roi sous le nom de Jean 1er Posthume mais il meurt quatre jours après sa naissance, le 19 novembre 1316.

Plusieurs princes du sang songent alors à placer sur le trône sa nièce Jeanne (malgré les soupçons d'illégitimité liés à l'adultère de sa mère Marguerite) mais Philippe les prend de vitesse en réunissant les états généraux. Ceux-ci déclarent les femmes inaptes à monter sur le trône capétien.

 

Marié à Jeanne de Bourgogne Philippe V n'a eu que quatre filles. Il n'a eu aucun héritier mâle (son fils Philippe né en 1316, est décédé à l'age d'un an).

C'est donc son frère Charles IV le Bel qui lui succède en tant que roi de France et de Navarre.

À la mort de Charles IV, le problème de la succession se pose de nouveau. En effet le roi est mort sans descendance. Édouard III d’Angleterre revendiquera la couronne de France. Ce sera le point de départ d'un conflit qui opposera la France à l'Angleterre : guerre de Cent Ans.

 

 

La loi salique

L'interdiction  invoquée par les états généraux est après coup validée par les juristes français. Ils retrouvent dans les vieux grimoires une prétendue « loi salique » qui justifie selon eux l'exclusion des femmes de la succession au trône. Cette loi sera invoquée onze ans plus tard pour justifier l'avènement de Philippe VI de Valois, contesté par le roi d'Angleterre Édouard III.

 

Voir aussi :

3 janvier 1322 - Mort de Philippe V

7 octobre 1337 - Début de la guerre de Cent Ans

 

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2017 1 18 /12 /décembre /2017 00:02

Le mercredi 18 décembre 1793, Anglais et Espagnols se retirent de Toulon. Leur échec met en lumière le talent d'un jeune capitaine d'artillerie, un certain Napoleone Buonaparte.

La Convention montagnarde ayant pris le pouvoir le 2 juin 1793 et instauré la « Terreur », les grandes villes Françaises favorables au Girondins se rebellent tour à tour : Lyon, Bordeaux, Nantes,...

À Toulon, les notables ont livré la ville aux anglais, en échange d'une protection rapprochée. La ville était donc occupée par les forces combinées des Anglais, des Espagnols, des Napolitains et des Piémontais, y compris une flotte sous le commandement du vice-amiral Samuel Hood.

 

L’armée du général républicain Jean François Carteaux  a donc été dépêchée à Toulon pour faire « cesser la contre-révolution. »

Les troupes républicaines du général Carteaux (17.000 hommes), qui ont déjà réprimé les soulèvements de Marseille et Avignon, entrent dans la rade le 27 août 1793 et entament le siège de Toulon, qui allait durer plus de quatre mois…

Mais le capitaine Auguste de Dommartin, qui dirige l'artillerie, est blessé le 7 septembre. C’est ainsi que la chance  et d’excellentes relations politiques ont joué en faveur d’un jeune capitaine d’artillerie de 24 ans, Napoleone Buonaparte, qui était justement disponible.

 

Napoléon, qui vient de prendre son premier vrai commandement, comprend immédiatement qu'il est inutile d'assiéger la ville tant qu'elle peut être ravitaillée par le port. Il donne l’ordre de tourner les batteries vers les forts Mulgrave et de l'Éguillette qui barrent l'entrée de la rade. Une fois les deux forts aux mains de l'armée révolutionnaire, les Toulonnais ne peuvent plus être ravitaillés et leur situation devient rapidement intenable.

Le soir du 16 décembre, les troupes de la Convention donnent l'assaut final. Au matin, la position du « Petit Gibraltar » qui commande l’accès à la ville est prise.

Le 18 décembre, le siège de Toulon se termine avec le retrait des Anglais et des Espagnols. Le jeune officier va ainsi rester dans les mémoires pour son talent de stratège et d’artilleur. Napoléon Bonaparte arrivé à Toulon le 16 septembre en tant que capitaine sera promu général de brigade le 22 décembre. Il aura donc conquis quatre grades en quatre mois !

Il s'est aussitôt embarqué pour Nice afin de prendre le commandement de l’artillerie de l’armée d’Italie.

 

Les jours suivants, les habitants demeurés dans la ville sont victimes d'une sanglante répression conduite par les représentants en mission Paul Barras et Stanislas Fréron. Près d'un millier sont fusillés sommairement. Dans le même temps, le 4 nivôse de l'An II (24 décembre 1793), la Convention vote un décret disposant que « le nom infâme de Toulon est supprimé. Cette commune portera désormais le nom de Port-la-Montagne ».

 

Lien du jour : La bataille de Toulon - 7 septembre au 19 décembre 1793

 

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2017 5 15 /12 /décembre /2017 00:01

Après plus de treize ans de mariage, Napoléon 1er « divorce » de Joséphine de Beauharnais « pour raison d'État », son épouse ne pouvant lui donner un héritier. Il s’agit en réalité d’une dissolution du mariage. Le mot de divorce ne fut jamais employé car le divorce était interdit pour les princes et princesses de la famille impériale.

Le vendredi 15 décembre 1809, l’empereur convoque aux Tuileries Cambacérès, archichancelier et la famille impériale. À 21 heures, une Assemblée de famille réunissait donc l'Empereur, l'impératrice Joséphine, Louis Bonaparte et son épouse Hortense de Beauharnais, Jérôme Bonaparte, Pauline Bonaparte, Caroline Bonaparte, Eugène de Beauharnais, le Prince Murat, Julie Clary (l'épouse de Joseph), Cambacérès, Regnault Saint-Jean d'Angély.

L’empereur prend le premier la parole et annonce qu’il a pris avec sa « très chère épouse », la décision de dissoudre ce mariage.

Il précise : « le souvenir en restera toujours gravé dans mon cœur. Elle a été couronnée de ma main ; je veux qu'elle conserve le rang et le titre d'Impératrice, mais surtout qu'elle ne doute jamais de mes sentiments et qu'elle me tienne toujours pour son meilleur et son plus cher ami ».

 

Mais alors, pourquoi dissoudre le mariage ?

Joséphine et Napoléon n’ont pas eu d’enfants ensemble. Joséphine avait donné, lors d’un premier mariage, naissance à Eugène et Hortense de Beauharnais.  Napoléon vient d’avoir deux enfants, avec deux maîtresses différentes, mais le couple impérial est stérile et il n’y a donc pas d’héritier légitime !

 

Joséphine prit la parole après Napoléon :

« Avec la permission de notre auguste et cher époux, je dois déclarer que ne conservant aucun espoir d'avoir des enfants qui puissent satisfaire les besoins de sa politique et l'intérêt de la France, je me plais à lui donner la plus grande preuve d'attachement et de dévouement qui ait jamais été donnée sur la terre. Je tiens tout de ses bontés ; c'est sa main qui m'a couronnée, et du haut de ce trône, je n'ai reçu que des témoignages d'affection et d'amour du peuple français.

Je crois reconnaître tous ces sentiments en consentant à la dissolution d'un mariage qui désormais est un obstacle au bien de la France, qui la prive du bonheur d'être un jour gouvernée par les descendants d'un grand homme si évidemment suscité par la Providence pour effacer les maux d'une terrible révolution et rétablir l'autel, le trône, et l'ordre social. Mais la dissolution de mon mariage ne changera rien aux sentiments de mon cœur : l'empereur aura toujours en moi sa meilleure amie. Je sais combien cet acte commandé par la politique et par de si grands intérêts a froissé son cœur ; mais l'un et l'autre nous sommes glorieux du sacrifice que nous faisons au bien de la patrie. »

 

Officialisation de cette dissolution

Le 16 décembre 1809, le sénatus-consulte fut adopté par le Sénat, par 76 voix contre 7, et 4 abstentions.

Le premier article fut ainsi rédigé : « Le mariage contracté entre l'empereur Napoléon et l'impératrice Joséphine est dissous. »

Ce jour-là, l'impératrice Joséphine quitta le Palais des Tuileries avec sa fille Hortense.

 

Un héritier pour le trône impérial

Sans attendre, l'Empereur alors âgé de 40 ans se met en quête d'une princesse jeune et surtout féconde.

Ce sera Marie-Louise d'Autriche (18 ans), fille de l'empereur d'Autriche François Ier et petite-nièce de la reine Marie-Antoinette, qu'il épousera 3 mois et demi plus tard (mariage civil fut célébré le 1er avril 1810 ; le mariage religieux fut célébré dans la chapelle du Louvre le lendemain).

Le 20 mars 1811, l'impératrice Marie-Louise donne naissance à Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, fils de Napoléon Ier et héritier du trône impérial.

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 00:01

Créé le 5 décembre 1360 par le roi Jean II, et mis en circulation en février 1361 le « franc à cheval » est le premier franc français, monnaie d'or à 24 carats pesant 3,88 grammes(1). C’est aussi la première monnaie royale française représentant le souverain en chevalier chargeant comme pour aller au combat.

Origine du Franc

Le roi Jean II, dit Jean le Bon, a été fait prisonnier par les Anglais après la défaite de Poitiers de 1356. Son fils, le Dauphin Charles, prend alors le titre de Régent, et rétablit l'autorité royale à Paris.

Après un nouveau débarquement à Calais d'Edouard III d'Angleterre, un traité de paix, préparé par le Régent à Brétigny, est signé le 24 octobre 1360 par les deux rois. Edouard III renonce alors à ses prétentions sur le trône de France et redonne sa liberté à Jean le Bon en échange quand même de toute la partie sud-ouest de la France à laquelle s'ajoute une énorme rançon de 3 millions d'écus soit l’équivalent de 12,5 tonnes d’or !

 

Le roi d’Angleterre exige un acompte de 600.000 écus. Or, Charles, le dauphin, ne réussit à collecter que 400.000 écus au prix d’efforts considérables de la population.  Édouard III accepte finalement  de libérer son prisonnier après un premier versement de 400.000 écus. Mais le roi de France doit s'engager à verser le reste et pour cela n'hésite pas à endetter son pays.

 

Jean le Bon revient de Calais à Paris par petites étapes, sans hâte particulière, s'arrête à Compiègne où il va passer quelques jours. Le 5 décembre il y promulgue trois ordonnances. Elles marquent la mise en œuvre d'une politique monétaire par les engagements que prend le roi. L'une de ces ordonnances constitue l'acte de naissance du franc.

L’intronisation d’une nouvelle monnaie est censée faciliter le paiement de la dette contractée par la France envers l’Angleterre. Avec une forte teneur en or, elle incarne la confiance.

Le terme « franc » fait référence à la libération de Jean le Bon qui s'était proclamé « franc », c'est-à-dire libéré.

 

Description de la pièce

La pièce représente, sur la face, Jean II le bon à cheval, galopant à gauche, l'épée haute, coiffé d'un heaume couronné sommé d'un lis, portant par-dessus sa cotte de mailles une cote d'armes fleurdelisée ; le caparaçon du cheval est également brodé de fleurs de lis.

Inscription circulaire(2) : IOHANNES DEI GRATIA • FRANCORV REX, qui veut dire « Jean, par la grâce de Dieu, roi des Francs ».

Sur le revers, on y trouve une croix feuillue avec quadrilobe en cœur, dans un quadrilobe orné de palmettes et cantonné de quatre trèfles évidés.

Inscription circulaire(2) : XPC VINCIT • XPC REGNAT • XPC IMPERAT qui veut dire « le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande ».

 

  1. Au Moyen Âge, les pièces de monnaie tirent leur valeur de leur poids en métal précieux (or ou argent). Les pièces de différents pays peuvent circuler côte à côte sur les marchés, leur attrait dépendant de la confiance que le public accorde à l'émetteur. Si celui-ci est suspect de tricher sur la quantité de métal précieux ou de laisser faire les faux-monnayeurs, sa monnaie tendra à être rejetée par le public et dévalorisée à son détriment.
  2. La langue des légendes monétaires royales fut à quelques exceptions près le latin jusqu'en 1789.

 

Lien du jour : L'histoire du Franc

Voir aussi :

8 mai 1360 - Préliminaires de paix à Brétigny

8 avril 1364 - Décès de Jean II « le Bon » et avènement de Charles V « le Sage »

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 00:01

Le samedi 27 novembre1791, l’Assemblée Constituante vote l’adoption d’un décret réformant le statut du clergé.

Chacun de ses membres devra dorénavant porter serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi. Un refus de leur part engendrera leur révocation. L’Assemblée avait déjà décidé de l’élection des évêques et des curés par tous. Le pape condamnera ces lois tandis qu’environ 45% des ecclésiastiques refuseront de s’y plier.

 

Constitution civile du Clergé

Le 2 novembre 1789, les députés français ont voté la nationalisation des biens de l'Église. Dans la foulée, les députés veulent mettre l'Église de France en harmonie avec les nouvelles institutions nationales. Ils veulent en également  assurer aux curés et aux évêques un revenu régulier en compensation des biens dont ils ont été privés. Un « comité ecclésiastique » rédige la Constitution civile du Clergé et la soumet à l'Assemblée. Le document abroge le concordat conclu en 1516 entre le roi François 1er et les représentants du pape

Le 12 juillet 1790, à Paris, l'Assemblée constituante adopte la « Constitution civile du clergé » qui réorganise unilatéralement le clergé séculier français. Après avoir beaucoup hésité, le roi Louis XVI l’approuve le 22 juillet.

Le lendemain, le roi reçoit l'avis négatif du pape Pie VI. Ce dernier, opposé à l'élection des curés et des évêques par les fidèles, condamne en bloc la Constitution civile du clergé.

Par la suite, lorsque des évêques élus conformément à la Constitution civile solliciteront son investiture, il la leur refusera, les plaçant devant l'obligation de choisir entre Rome et la Révolution.

En réaction, le 27 novembre, l'Assemblée exige du clergé un serment de fidélité à la Constitution civile du clergé.

Pie VI

 

Ce décret précipitera la fracture entre l'Église et la Nation.

La rupture est consommée le 13 avril 1791 avec un bref du pape (un décret) qui déclare la Constitution civile du clergé « hérétique et schismatique » !

Partager cet article
Repost0
23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 00:01

Le lundi 23 novembre 1407, le duc Louis Ier d'Orléans est assassiné par une quinzaine de malfrats masqués à la solde du duc de Bourgogne Jean sans Peur. Le crime a lieu à Paris, rue Vieille du Temple, dans le quartier du Marais où sont situés les hôtels et les palais des Grands du royaume et du roi lui-même.

 

Louis Ier d'Orléans est le frère cadet du roi Charles VI le Fou. Comte de Beaumont et duc de Valois, puis duc de Touraine (1386), comte de Château-Thierry, de Vertus, de Luxembourg, de Porcien, de Courtenay, d'Angoulême, du Périgord, de Blois, de Dunois, de Chartres, de Soissons, et de Dreux, baron de Coucy et de Châtillon-sur-Marne, seigneur de Luzarches, de Sablé de Grandelin, de Châlons-en-Champagne, de Châteaudun, de Sedenne, de Crécy, d'Épernay, de Montargis, de Fère-en-Tardenois et d'Oisy ; il reçoit en apanage le duché d'Orléans en 1392.

 

Il trouve la mort en sortant de l'hôtel Barbette où réside la reine Isabeau de Bavière, sa belle-sœur. Celle-ci préside le Conseil de Régence qui gouverne le pays depuis que le roi a été frappé de folie, quinze ans plus tôt.

La victime participe à ce Conseil de même que son cousin, le duc de Bourgogne Jean sans Peur, et ses oncles, les ducs d'Anjou, de Berry et de Bourbon.

 

Le Duc de Bourgogne avait pour dessein d'unir l'Artois et la Flandre à son duché. Mais son cousin, Louis Ier d'Orléans, fils du roi de France Charles VI, s'opposait à son projet. En faisant éliminer son adversaire, Jean sans Peur déclenche une sanglante guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons qui se terminera près de 30 ans plus tard avec la signature du traité d'Arras (1435).

 

Partager cet article
Repost0
17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 00:01

Le vendredi 16 novembre 1917, Georges Clemenceau âgé de 76 ans, est nommé président du Conseil par son vieil ennemi, le président de la République Raymond Poincaré.

Le samedi 17, il forme un gouvernement de choc afin de poursuivre et intensifier la guerre avec l'Allemagne.

Ce deuxième gouvernement Clemenceau dure un peu plus de deux ans (Le premier du 25 octobre 1906 – 20 juillet 1909), longévité notable pour un gouvernement de la IIIe République.

 

Clemenceau prend la tête du gouvernement français à un moment crucial. Les Allemands gardent l'avantage militaire. Ils occupent le nord et l'est du territoire et, depuis la révolution bolchevique du 6 novembre et le retrait unilatéral de la Russie de la guerre, ils peuvent concentrer tous leurs efforts sur le front occidental. Ils le font avec d'autant plus de détermination que les Américains, entrés en guerre en avril aux côtés des Alliés, amènent par centaines de milliers des combattants frais et dispos sur le Vieux Continent.

La France est saisie par le doute et la lassitude. Les partisans d'une paix de compromis, comme Joseph Caillaux, relèvent la tête. Sur le front, des soldats excédés par l'incompétence de leurs chefs en arrivent à se mutiner.

 

Dans son discours d'investiture devant la Chambre des députés, le 20 novembre, le nouveau président du Conseil, par ailleurs ministre de la guerre, annonce sans ambages son intention de traquer les présumés défaitistes et traîtres qui entravent à l'arrière les efforts des combattants.

Sa détermination vaut au président du Conseil d'être surnommé le « Tigre » ou le « Père de la Victoire ». Les poilus témoignent d'une grande affection pour le vieillard qui n'hésite pas à ramper jusqu'à eux dans les tranchées et l'appellent plus simplement « Le Vieux ».

 

Composition du gouvernement :

Georges Clemenceau (PRS) - Président du Conseil, ministre de la Guerre

Stéphen Pichon (PRS) - Ministre des Affaires étrangères

Louis Loucheur - Ministre de l'Armement et des fabrications de guerre

Jules Pams (PRS) - Ministre de l'Intérieur

Louis-Lucien Klotz (PRS) - Ministre des Finances

Pierre Colliard (RS) - Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale

Louis Nail (PRS) - Ministre de la Justice

Georges Leygues (PRD) - Ministre de la Marine

Louis Lafferre (PRS) - Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts

Victor Boret (RS) - Ministre de l'Agriculture et Ravitaillement

Henry Simon (PRS) - Ministre des Colonies

Albert-André Claveille - Ministre des Travaux publics et des Transports

Étienne Clémentel (PRS) - Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Transports maritimes, de la Marine marchande, des Postes et Télégraphes

Charles Jonnart (PRD) - Ministre du Blocus et des Régions libérées.

(23 novembre 1917 - Albert Lebrun remplace Charles Jonnart)

 

PRD : Parti Républicain Démocratique

PRS : Parti Radical-Socialiste

RS : parti Républicain Socialiste

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 00:01

À la cour de Louis XIII, Armand Jean du Plessis, cardinal et duc de Richelieu prend définitivement le dessus sur ses adversaires au cours de ce que l’on appellera la « Journée des Dupes » qui dura en réalité deux jours.

La journée des Dupes commence le dimanche 10 novembre 1630 chez Marie de Médicis, dans son palais du Luxembourg à Paris, pour s'achever le lendemain auprès de Louis XIII qui s'est retiré dans son château de Versailles.

Deux mois plus tôt, la reine mère, profitant de la grave maladie qui faillit emporter son fils, avait réclamé la tête de son rival, le cardinal de Richelieu. En effet, Marie de Médicis supporte de moins en moins l’ascendance du ministre sur le Roi.

 

Forte de l’appui du parti de l’opposition au cardinal, notamment dans sa politique étrangère (en pleine guerre de Trente Ans), Marie de Médicis ouvre les hostilités le matin du 10 novembre. Face aux injonctions de sa mère, Louis XIII, qui cherche à la réconcilier avec son ministre, cède sur le renvoi de Richelieu comme surintendant et aumônier de la Reine.

Venu, le 11 novembre, au palais du Luxembourg se démettre de sa charge, le cardinal trouve porte close.

En effet, pour ne pas être dérangée, la reine-mère prétexte qu'elle se fait « prendre médecine » et ordonne à ses huissiers de fermer ses portes. Elle achève de persuader le Roi de se défaire de lui comme principal ministre. Connaissant bien les lieux, Richelieu, grâce à une porte dérobée, parvient à rejoindre les deux protagonistes. Louis XIII se trouve décontenancé devant l’apparition soudaine. Quant à Marie de Médicis, s’emportant contre le ministre qu’elle déteste, elle met en demeure le Roi, blême et muet de stupeur, de choisir entre elle et « un valet ». Forte de l’impression causée sur son fils, elle croit avoir triomphé de Richelieu, lequel pense alors devoir démissionner.

 

Mais Louis XIII ne peut se passer de lui. Entre la piété filiale et la raison d’État (il sait combien il doit au cardinal jusqu’à présent), il n’est pas long à choisir.

Le soir même, Louis XIII convoque le cardinal à Versailles, où il s’est retiré, tandis que Marie de Médicis se félicite de son succès. Après une longue conversation en tête-à-tête, il décide de lui renouveler sa confiance !

Marie de Médicis se voit intimer l’ordre de quitter Paris pour Compiègne ; Louis XIII ne la reverra plus. Elle part définitivement en exil d’où elle continuera de comploter contre le ministre jusqu’à sa mort, dans le dénuement, en 1642. Les opposants à Richelieu ont ainsi perdu leur chef de file.

 

Guillaume Bautru, comte de Serrant, voyant le carrosse royal revenir triomphalement à Paris avec Richelieu à son bord, déclare : « C’est la journée des dupes ! ».

Partager cet article
Repost0
9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 23:01

Le samedi 10 octobre 1789, sur une proposition de Talleyrand, l'Assemblée constituante décide de nationaliser les biens de l'Église de France. L’Assemblée constituante compte ainsi remédier à la crise financière qui étrangle le royaume. En contrepartie de cette sécularisation de leurs biens, les ecclésiastiques reçoivent l'assurance d'être rémunérés par l'État.

 

Le royaume en banqueroute

Les états généraux ont été réunis par Louis XVI le 5 mai 1789 pour trouver une solution à la crise financière qui place le royaume au bord de la faillite. Les premières secousses révolutionnaires n'arrangent rien : les impôts ne rentrent plus du tout et les épargnants refusent de continuer à prêter de l'argent au Trésor.

C'est alors que le député Charles Maurice de Talleyrand, par ailleurs évêque d'Autun, propose à ses collègues de nationaliser les biens du clergé. Ces biens résultent des innombrables dons et legs des fidèles au cours des siècles passés. Ils sont constitués de propriétés agricoles et d'immeubles, sont très importants. On les évalue à 3 milliards de livres (environ dix fois le montant du budget annuel du royaume) !

 

Une nationalisation qui ne s’est pas faite dans la douleur

En contrepartie, sur une suggestion de Mirabeau, l'État s'engage à prendre à sa charge l'entretien des ecclésiastiques, les frais du culte et aussi les très lourdes charges sociales et éducatives qui relevaient jusque-là de l'Église.

La nationalisation des biens du clergé reçoit un accueil plutôt favorable des catholiques français.  Les paysans comptent bien en profiter pour arrondir leurs propriétés en se portant acquéreurs des domaines de l'Église !

 

Décret du 2 novembre 1789

Les biens du clergé seront donc mis à la disposition de la Nation par un décret pris le 2 novembre 1789 ainsi rédigé :

 « L'Assemblée nationale décrète :

1° Que tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la nation, à la charge de pourvoir, d'une manière convenable, aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres, et au soulagement des pauvres, sous la surveillance et d'après les instructions des provinces ;

2° Que dans les dispositions à faire pour subvenir à l'entretien des ministres de la religion, il ne pourra être assuré à la dotation d'aucune cure moins de 1.200 livres par an, non compris le logement et les jardins en dépendant. »

 

Le royaume comptait alors :

    40.000 cures et paroisses

    13.156 abbayes


    12.400 prieurés

    158.000 chapelles ayant toutes un chapelain,

    1.057 abbayes de religieuses,

    700 couvents de cordeliers

    14.077 couvents de Jacobins, Carmes, Augustins,
Chartreux, Célestins, Minimes et autres.

    L’église possédait 9.000 châteaux et maisons de haute et basse justice,

    252.000 métairies, 17.000 arpents (Un arpent valait selon les régions 30 à 50 ares.) de vignes baillées à ferme.

Soit une fortune évaluée à 92 millions d’écus ou 276 millions de livres, plus les réserves de baux, donc au total : 321 millions de livres

 

Naissance des assignats

Sans s'en douter, les députés mettent le doigt dans un engrenage qui va diviser le pays et conduire la Révolution à sa perte…

Dans l'immédiat, faute de pouvoir faire autrement, l'Assemblée nationale constituante laisse au clergé le soin de continuer à gérer ses domaines. Et pour tirer concrètement parti de ces domaines sans attendre leur mise en vente, l'Assemblée décide de les mettre en gage (on dit aussi « assigner »). Ainsi, par décret des 19 et 21 décembre 1789, elle émet des bons du Trésor pour un montant total de 400 millions de livres.

En échange d'un prêt à l'État, les particuliers reçoivent un bon du même montant. Ce bon porte un intérêt de 5% qui correspond à la rémunération du prêt. Ce bon appelé « assignat » est gagé ou « assigné » sur les anciens biens du clergé (désormais appelés biens nationaux). Ainsi, son détenteur peut l'échanger à tout moment contre un bien national de même valeur.

De cette façon, les révolutionnaires espèrent gagner sur les deux tableaux : en drainant l'épargne du public, ils comblent la dette de l'État et en cédant les biens nationaux aux paysans aisés et aux bourgeois, ils s'assurent d'indéfectibles soutiens dans la population.

Mais peu nombreux sont au début les Français qui font appel à cette possibilité…

 

 

L'État mit fin à l'entretien des ministres du culte à partir de 1795, par le décret du 2 sansculotides an II (18 septembre 1794) qui supprimait le budget de l'Église constitutionnelle.

 

Talleyrand

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, communément nommé Talleyrand, est issu d'une famille de la haute noblesse, souffrant d'un pied bot, il est orienté par sa famille vers la carrière ecclésiastique en vue de lui permettre de succéder à son oncle, l'archevêque de Reims : ordonné prêtre en 1779, il est nommé en 1788 évêque d'Autun. Il renonce à la prêtrise et quitte le clergé pendant la Révolution pour occuper des postes de pouvoir politique. Il sera agent général du clergé puis député aux États généraux sous l'Ancien Régime, président de l'Assemblée nationale et ambassadeur pendant la Révolution française, ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat puis sous le Premier Empire, président du gouvernement provisoire, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil des ministres sous la Restauration, ambassadeur sous la Monarchie de Juillet. Il assiste aux couronnements de Louis XVI (1775), Napoléon Ier (1804) et Charles X (1825).

 

Lire aussi :

 9 décembre 1905 - Loi sur la séparation des Églises et de l'État

 

Partager cet article
Repost0
20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 23:02

Le roi Charles VII s'est acquis une légitimité dynastique grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc. Il se sent désormais en mesure d'engager la contre-offensive contre les Anglais. Mais il a besoin pour cela de ramener le duc de Bourgogne dans son camp. Le 21 septembre 1435, un traité entre le roi de France et le duc de Bourgogne Philippe le Bon enterre la querelle « des Armagnacs et des Bourguignons ».

 

Par l'entremise du pape et de son beau-frère, René d'Anjou, Charles VII entreprend de se réconcilier avec le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Il n'hésite pas à s'humilier en faisant amende honorable pour le meurtre du duc Jean sans Peur.

Le traité signé le lundi 21 septembre 1435 dans l'église Saint-Vaast à Arras, débute par cette confession : « Premièrement, le roi dira, ou par ses gens notables suffisamment fondés fera dire à mondit seigneur de Bourgogne, que la mort de feu le duc Jean de Bourgogne, son père, que Dieu absolve, fut iniquement et mauvaisement faite par ceux qui perpétrèrent ledit cas, et par mauvais conseil, et lui en a toujours déplu et de présent déplaît de tout son cœur, et que s'il eût su ledit cas, et en tel âge et entendement qu'il a à présent, il y eût obvié à son pouvoir... »

Si le roi nie toute participation personnelle au meurtre, il en endosse les responsabilités, promet de châtier les coupables, de faire dire des messes pour la victime et d'élever un monument expiatoire sur le lieu du crime.

 

 

Le roi cède au duc le comté de Mâcon, le vicomté de Bar-sur-Seine et le comté d'Auxerre. De plus, plusieurs villes de Picardie, (Péronne, Montdidier, Roye, Saint-Quentin, Corbie, Amiens, Abbeville, Doullens…) lui sont laissées, sous réserve de rachat royal pour 400.000 écus. Enfin, Philippe le Bon est dispensé de l'hommage au roi, du vivant de Charles VII.

En contrepartie, le Bourguignon renonce à son alliance avec les Anglais.

 

Après la signature du traité, une messe solennelle fut célébrée dans l’église de Saint-Waast ; l’évêque d’Auxerre, Laurent Pinon, prononça un discours dont le texte était : Fides tua te salvum fecit, vade in pace. On lut ensuite le traité, et les parties jurèrent de l’observer.

 

À noter que la querelle reprendra une génération plus tard, entre le roi de France Louis XI (fils de Charles VII) et la Bourgogne riche et puissante du duc Charles le Téméraire (fils de Philippe le Bon). La mort du duc en 1477 et l'annexion de son duché au royaume y mettront un terme définitif.

Les villes de la Somme cédées par Charles VII furent rachetées par Louis XI, le 20 août 1463, à Philippe le Bon pour la somme de quatre cent mille écus, afin que les Bourguignons soient éloignés de Paris et que soit oublié ce traité moins glorieux pour la couronne de France.

 

Après le traité d'Arras, le roi se hâte de retrouver sa capitale. Le connétable de Richemont reprend Paris en 1436 et l'ancien « petit roi de Bourges » y fait une entrée triomphale le 12 novembre 1437. Le roi anglais, qui prétend toujours régner sur la France, se résigne à signer une trêve à Tours le 28 mai 1444.

Tranquille pour quelques années, Charles VII peut mettre les affaires du royaume en ordre.

 

Partager cet article
Repost0
15 septembre 2017 5 15 /09 /septembre /2017 23:02

Charles VI, né le 3 décembre 1368 et mort le 21 octobre 1422, est le fils de Charles V dit « Charles le Sage », roi de France, et de Jeanne de Bourbon.

 

Charles VI n’a que 11 ans quand il succède à son père Charles V le 16 septembre 1380. Le roi étant mineur, ses puissants oncles, Louis d'Anjou, Jean de Berry, Louis de Bourbon et Philippe de Bourgogne, assurent la régence et en profitent pour dilapider les ressources du royaume. Plusieurs révoltes comme celle des Maillotins secouent le pays.

En 1388, Charles VI met un terme à la Régence et prend personnellement le pouvoir. Il s'entoure aussitôt des conseillers de son père, appelés les Marmousets : Jean de Montagu (secrétaire du roi Charles V), Olivier V de Clisson (conseiller de Charles V), Bureau de la Rivière (premier chambellan de Charles V), Jean Le Mercier et Pierre le Bègue de Villaines (général des armées en France et en Espagne). La compétence de ce groupe de conseillers unis permet d'améliorer significativement la situation économique du pays, d'où le premier surnom du roi : Charles le Bien-Aimé.

 

Il aura un deuxième surnom, plus connu, celui de « Charles le Fou » (ou encore « Charles le Fol »). En effet, en 1392, alors qu'il était dans la forêt du Mans, Charles VI est atteint d'une crise de folie : il tue plusieurs des soldats qui l'entourent. Le roi retrouve ses esprits deux jours après. Le 28 janvier 1393, le Bal des ardents tourne à la tragédie : plusieurs des compagnons du roi périssent accidentellement, brûlés vifs. À partir de cet événement, le roi devient irrémédiablement fou.

Incapable de prendre des décisions, le pouvoir retombe entre les mains des princes de sang : c'est le début d'une importante crise dans l'Histoire de la France. En effet, une bataille pour le pouvoir se développe entre Louis d'Orléans, frère de Charles VI, et Jean sans Peur, duc de Bourgogne et fils de Philippe le Hardi…

 

Le règne, l'un des plus longs de l'Histoire de France, se terminera en 1422 dans les pires calamités : querelle entre les Armagnacs et les Bourguignons, révolte des Cabochiens, défaite d'Azincourt et humiliant traité de Troyes, qui déshérite le fils du roi et d'Isabeau de Bavière au profit de l'héritier de la couronne d'Angleterre !...

 

Voir l’article :

5 août 1392 - Charles VI sombre dans la folie

16 septembre 1380 - Mort de Charles V dit « Charles le Sage »

 

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2017 5 01 /09 /septembre /2017 23:01

Les massacres de septembre 1792 constituent l’un des sommets de la violence révolutionnaire. Ils se sont déroulés dans un contexte de psychose collective provoquée par l’invasion austro-prussienne et par la crainte, entretenue par la presse, d’un retournement de situation en faveur des royalistes et de la monarchie.

 

Le dimanche 2 septembre 1792, vers midi le canon tonne, puis le tocsin se propage dans Paris. Dans l’après-midi, débutent « les massacres de Septembre ».

Du 2 au 6, une centaine de massacreurs parcourent les prisons et tuent environ 1.300 personnes dans des simulacres barbares de jugement. Bien que les premiers exécutés soient des prêtres, on dénombre parmi les massacrés 72% de droit commun, 17% de prêtres, des aristocrates mais des citoyens ordinaires. Certaines prisons furent totalement vidées comme aux Bernardins (73 tués sur 75), Saint-Firmin (75 tués sur 91) ou le Châtelet (220 tués sur 269).

 

Parmi les victimes figure la princesse Marie-Thérèse de Lamballe (42 ans), ancienne confidente de la reine, connue pour être aussi belle que vertueuse ! Elle avait été enfermée à la prison de la Force après avoir accompagné la famille royale à la prison du Temple. Le 3 septembre, son corps est mis en lambeaux par les émeutiers. Sa tête, plantée au bout d'une pique, est promenée sous la fenêtre de la cellule de la reine !

 

Ce déferlement de violences s’étend à d’autres villes (Versailles, Meaux, Lyon, Caen, Gisors, Reims…) faisant au moins 150 victimes supplémentaires.

Le 9 septembre, à Versailles, les prisonniers venus d'Orléans sous la conduite de Claude Fournier dit l’Américain sont arrachés de force par la foule et sont massacrés, l’on recense 53 morts. Parmi les tués se trouve l’ancien ministre Valdec de Lessart, il devait à l’origine comparaître devant la haute cour (introuvable) de justice. Les dépouilles seront ramenées à Paris, entassées sur des charrettes.

Avec ces massacres, la Révolution française entre dans sa phase la plus violente.

 

Ces massacres, qui ont marqué les esprits, ont donné lieu à la création de nouveaux mots : les septembriseurs sont les massacreurs de septembre 1792 ; septembriser signifie massacrer ; une septembrisade, un massacre.

Partager cet article
Repost0
20 août 2017 7 20 /08 /août /2017 23:01

Le jeudi 21 août 1941 vers 9 heures, à Paris, un militant communiste de 22 ans, Pierre Georges, dit « colonel Fabien », se rend au métro Barbès et abat le premier Allemand qu'il croise sur le quai, un aspirant de la Kriegsmarine, Alfons Moser.

Cet attentat fait suite à l'invasion de l'URSS par la Wehrmacht.

L'objectif des communistes est l'affrontement frontal avec l'ennemi. Cet attentat et ceux qui suivent sont réalisés dans le but d'aider l'URSS en obligeant le Reich à maintenir des troupes à l'Ouest.

À Vichy, dès qu'est connu l'attentat du métro Barbès, le ministre de l'Intérieur Pierre Pucheu décide de punir le crime sans attendre en faisant exécuter six «communistes». De cette façon, il espère dissuader les Allemands de s'immiscer dans le maintien de l'ordre.

 

Dès le 23 août, une loi crée un nouveau tribunal, les Sections Spéciales, habilité à rejuger des condamnés en violation du sacro-saint principe de non-rétroactivité des lois (nulla poena sine lege).

Trois malheureux emprisonnés pour des délits mineurs ou la diffusion de tracts communistes sont extraits des prisons de Paris, rejugés à la hâte en qualité de présumés terroristes et guillotinés dès le lendemain matin dans la cour de la prison de la Santé. Les juges requis pour le tribunal n'osent cependant aller au bout de leur mission.

Ce n'est que le 24 septembre 1941 que le ministre obtient ses trois autres têtes, après avoir dû créer le 7 septembre un nouveau Tribunal d'État composé d'un seul magistrat « en activité ou en retraite » !

 

 

Lien du jour :

21 août 1941 : l'arme terroriste

Partager cet article
Repost0
12 août 2017 6 12 /08 /août /2017 23:01

Allié du duc de Bourgogne Jean sans Peur, le roi d'Angleterre Henry V débarque en Normandie.

S'ensuit le siège d'Harfleur qui commence le 18 août 1415 et dure jusqu'à la reddition de la ville près d'un mois après le 22 septembre.

Le dimanche 13 août 1415, les voiles d'une immense flotte apparaissent devant les côtes normandes, à l'embouchure de la Seine. Très impressionnés, les chroniqueurs de l'époque ont évoqué 1.500 navires mais selon les récents travaux de l'historien Craig Lambert, ils étaient probablement deux fois moins nombreux.

À bord de ces navires partis deux jours plus tôt du port de Southampton se trouvent environ 11.700 soldats (2.500 hommes d’armes et leur suite, 9.000 archers et 200 combattants spécialisés dans l’artillerie à poudre, pour la plupart des mercenaires allemands), et toute une logistique de siège, canons, bombardes et chevaux.

L'objectif du roi d'Angleterre Henry V, qui s'apprête à commander ses troupes en personne, c'est la ville fortifiée d'Harfleur (3 kilomètres de remparts, 18 tours) où il souhaite établir une tête de pont pour la reconquête de la Normandie, terre de son ancêtre Guillaume le Conquérant. C'est aussi un riche port de commerce à l'époque et un point stratégique qui permet de contrôler l'estuaire de la Seine et l'accès à Paris.

 

La campagne de France culmina avec la victoire anglaise sur les Armagnacs, lors de la bataille d'Azincourt (25 octobre 1415).

 

Lire également : 25 octobre 1415 - Bataille d'Azincourt

 

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 23:01

Le mardi 1er août 1589, tandis que l'armée royale assiège Paris, aux mains de la Sainte Ligue catholique et de ses alliés espagnols, un moine dominicain, Jacques Clément (22 ans), sollicite une audience auprès du roi Henri III (38 ans). Celui-ci le reçoit dans sa chambre, au premier étage du château de Saint-Cloud, alors qu'il se tient sur sa chaise percée.

 

Le moine sort de sa manche non un message mais un poignard et le plante dans le flanc du roi. « Ah ! Le méchant moine, il m'a tué », gémit le roi. Il a la force de retirer l'arme et de blesser son assassin. Celui-ci est tué sur le champ par les gardes de service et défenestré.

 

Sur son lit de mort, Henri III convoque en urgence son cousin et héritier légitime, le roi Henri III de Navarre (qui selon certains témoins était en pleurs au chevet de son cousin). Le lendemain, il ordonne aux nobles de son entourage de lui prêter serment de fidélité. Ce sera l'avènement de la dynastie des Bourbons. Sous le nom d’Henri IV, le roi parviendra à mettra fin aux guerres de Religion, mais sera à son tour assassiné par un catholique fanatique en 1610.

 

Voir aussi : 14 mai 1610 - Henri IV est assassiné par Ravaillac

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 23:01

 

 

 

 

 

 

1306 : Léon IV est couronné roi d'Arménie.

1729 : fondation de la ville de Baltimore.

1791 : À l'initiative du député Armand-Gaston Camus, l’Assemblée Constituante vote la suppression des titres de noblesse.

1791 : Un décret déchoit de leur nationalité les Français affiliés à un ordre de chevalerie installé à l’étranger.

1792 : Les Marseillais entrent à Paris en chantant (voir détail)

1909 : Création par Eugène Schueller de la Société Française de Teintures Inoffensives pour Cheveux, futur Groupe L'Oréal.

1940 : Début de la bataille d'Angleterre.

1971 : Apollo 15 atterrit sur la Lune.

1980 : Indépendance de Vanuatu.

1980 : Israël adopte une loi faisant de Jérusalem sa capitale.

1999 : Intronisation du nouveau roi Mohammed VI du Maroc.

2000 : Réélection du président Hugo Chávez au Venezuela.

2003 : La dernière Coccinelle de Volkswagen sort de l'usine de Mexico.

 

Partager cet article
Repost0
21 juillet 2017 5 21 /07 /juillet /2017 23:01

Le 22 juillet 1209, la population de Béziers est massacrée suite à la prise de la ville par des croisés en guerre contre l'hérésie cathare. C'est le premier des nombreux drames de la croisade contre les Albigeois, destinée à éradiquer l'hérésie cathare dans le Midi.

 

L'armée des croisés chargée d'éradiquer les cathares à la demande du pape Innocent III s'empare de Béziers. Sous la direction du légat du pape Arnaud Amaury (ou Arnaud Amalric) et du chef Simon de Monfort, la ville est mise à sac et la population massacrée. Bien qu'en majorité catholique, Béziers ne voulait pas livrer les cathares qu'elle protégeait.

Pendant vingt ans, les combats feront rage dans la région. Les albigeois, dans un premier temps dépassés, organiseront une reconquête avant de se heurter à l’armée royale française. Bien que glorieuse pour les catholiques, la croisade des albigeois n’élimine pas complètement le catharisme. C’est une des raisons de la création de l’Inquisition quelques années plus tard.

 

L'Histoire retient de ce drame la formule prêtée à Arnaud-Amaury…

Avant de donner l'assaut, les croisés demandent au légat du pape comment reconnaître les hérétiques des vrais chrétiens. Celui-ci leur aurait répondu : « Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ! ».

 

Lire également :

16 mars 1244 - Les Cathares capitulent à Montségur

 

Partager cet article
Repost0
20 juillet 2017 4 20 /07 /juillet /2017 23:01

Le mardi 21 juillet 1857, Napoléon III signe le décret de Plombières-les-Bains qui donne naissance au corps des « tirailleurs sénégalais ». Ce texte fait suite à la carence de recrues venues de métropole, constatée par le gouverneur général de l'Afrique occidentale française, Louis Faidherbe.

Faidherbe étant installé à Dakar au Sénégal, ce corps allait prendre le nom « générique » de « Tirailleurs sénégalais ». Nom générique, car  ces soldats viendront non seulement du Sénégal mais de toute l’AOF et parfois de l’Afrique Équatoriale Française (AEF).  Par ailleurs, ils se distinguaient des Tirailleurs algériens et marocains rassemblés dans « l’Armée d’Afrique ». Au départ, le corps des « Sénégalais » fut composé d’anciens esclaves qui retrouvaient leur liberté au prix d’une douzaine d’années d’engagement.

 

Jusqu'en 1905, ce corps intègre donc des esclaves rachetés à leurs maîtres, puis des prisonniers de guerre et même des volontaires ayant une grande diversité d'origines.

En 1895, ils participent à la conquête de Madagascar, de 1895 à 1905, ils sont employés à la pacification de ce pays.

En Afrique Française du Nord (AFN) et surtout au Maroc, des unités de l'armée coloniale, européennes ou africaines (12 bataillons), servaient dans le cadre de la « pacification ».

En 1914-1918 lors de la Première Guerre mondiale, ce sont environ 200.000 « Sénégalais » de l'AOF qui se battent sous le drapeau français, dont plus de 135.000 en Europe.

Entre 1939 et 1944, ils sont près de 140 000 Africains engagés par la France, près de 24 000 sont faits prisonniers ou sont tués au combat. Les tirailleurs sénégalais participent à la bataille de Bir Hakeim, à la conquête de l'île d'Elbe en juin 1944 et à la prise de Toulon, après le débarquement de Provence en août 1944.

Les tirailleurs sénégalais sont toujours restés fidèles à l’Empire colonial français, et ont été engagés dans des conflits qui ont opposé la France à ses colonies : Indochine, Algérie, Madagascar ; Léopold Sédar Senghor les a surnommés les « Dogues noirs de l’Empire ».

Les régiments de tirailleurs sénégalais sont transformés en régiments d’infanterie de marine en 1958 avant d’être définitivement supprimés entre 1960 et 1962.

Partager cet article
Repost0

Rechercher

Calendrier lunaire