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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 23:01

Le lundi 27 mars 1854, la France et le Royaume-Uni, anciens ennemis héréditaires, déclarent la guerre à la Russie. Le royaume de Piémont-Sardaigne rejoint la coalition avec l’espoir que la France appuiera par la suite ses velléités d’indépendance.

Le 12 mars 1854, la France et le Royaume-Uni concluent un traité d'alliance avec la Turquie, déjà en guerre avec la Russie. Le 27 mars suivant, elles déclarent à leur tour la guerre à la Russie sur un prétexte à première vue ridicule.

C'est le début de la guerre de Crimée, ainsi dénommée d'après le lieu où vont se dérouler les hostilités : la presqu'île de Crimée et sa capitale Sébastopol, au nord de la mer Noire.

Cette guerre clôt une longue période de paix et de prospérité, inaugurée par le Congrès de Vienne (1815) et comme rarement l'Europe en a connue.

C’est aussi la première fois depuis 700 ans, que les Français et les Anglais vont combattre côte à côte !

 

Point de départ : une querelle surréaliste

À l'origine de cette guerre inutile et meurtrière, une querelle d'un autre âge entre l'empereur français Napoléon III et le tsar Nicolas Ier. Chacun veut assurer en exclusivité la protection des Lieux Saints de Jérusalem, partie intégrante de l'empire turc.

 

Les moines latins, qui partagent la garde de la basilique de la Nativité avec les moines grecs orthodoxes, soupçonnent ces derniers d'avoir fait disparaître une étoile décorative dotée d'une inscription en latin.

Les diplomates français, censés protéger les chrétiens latins d'Orient, relaient leur protestation auprès de « la Sublime Porte », le gouvernement du sultan. En France, le roi Louis-Philippe 1er est renversé et la Seconde République s'installe avec un gouvernement de plus en plus conservateur. Dans le souci de séduire les électeurs catholiques, le gouvernement républicain relance les protestations auprès du sultan en 1850.

Par un excès de zèle, le général Ducos Lahitte, ministre des Affaires étrangères, demande aux Turcs de rétablir les religieux latins dans leurs droits en remontant jusqu'en 1740. Devant cette surenchère, le tsar Nicolas 1er, qui défend les orthodoxes, s'insurge et exige du sultan le retour au statu quo.

 

Le coup d'État du 2 décembre 1851 et la création du Second Empire par le président Louis-Napoléon Bonaparte, qui se fit proclamer Napoléon III l'année suivante, mit l'Europe en ébullition, ravivant d'anciennes craintes et les puissances européennes qui se préparèrent à la guerre. Napoléon tente de rassurer en déclarant que « L'Empire, c'est la paix ! ».

 

En 1852, la « crise des Lieux Saints » semble apaisée… Mais voilà que le consul de Russie à Jérusalem reçoit l'ordre de quitter la ville avec éclat. Le tsar juge la situation propice pour régler une bonne fois pour toutes la « Question d'Orient » et  essaie de s'assurer des alliances en Europe.

Début janvier 1852, Nicolas 1er propose un partage au gouvernement britannique pour régler la succession de l'empire ottoman. À lui les Balkans et le contrôle des détroits (les Dardanelles et le Bosphore) ; à Londres l'Égypte et la Crète. Mais l'Angleterre repousse son offre par crainte que la Russie n'acquière trop d'influence en Méditerranée et en Orient.

Suite à ce refus, le 1er juillet 1853, l’armée russe pénètre en Moldavie et Valachie (la Roumanie actuelle), provinces sous suzeraineté ottomane, et atteint le Danube. Le sultan Abdul-Medjid 1er se voit contraint de lui déclarer la guerre. Mais sa flotte est défaite le 30 novembre à Sinope, en mer Noire.

L'empereur des Français se rapproche du Premier ministre britannique et les deux hommes d'État font alors cause commune avec le sultan et, à leur tour, déclarent la guerre au tsar...

 

 

 

Voir également : 9 juin 1815 - Fin du Congrès de Vienne

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22 mars 2018 4 22 /03 /mars /2018 00:01

Le mercredi 22 mars 1421, au Vieil Baugé, près d'Angers (Maine-et-Loire), les Anglais subissent une humiliante défaite, la première depuis qu'a débuté la guerre de Cent Ans, près d'un siècle plus tôt. C'est un « Azincourt à l'envers ».

Contexte

En 1420, par le traité de Troyes, le roi Charles VI le Fou a déshérité son fils, le Dauphin Charles, et désigné son gendre, le roi d'Angleterre Henri V, comme son successeur. Henri V rentre là-dessus à Londres et laisse à son frère cadet Thomas, duc de Clarence, le soin d'en finir avec le Dauphin et ses fidèles Armagnacs. Mais Charles, le futur Charles VII, s'allie avec les Écossais, ennemis jurés des Anglais, qui lui envoient plusieurs milliers d'hommes sous les ordres de John Stuart, comte de Buchan.

La situation est catastrophique pour le dauphin Charles, qui ne dispose plus que de trois provinces sûres : le Poitou, l’Auvergne et le Berry.

Henri V voudrait reconquérir définitivement l’Anjou et la Touraine, puis s’emparer du Poitou, pour rejoindre ses possessions de Guyenne. Il a envoyé à Bernay 6.000 à 7.000 Anglais commandés par son frère Thomas de Lancastre, duc de Clarence, qui, comptant sur la passivité bretonne, marche sur l’Anjou.

 

En janvier 1421, 4.500 Écossais débarquent à La Rochelle, ce qui porte les rangs Écossais à 13.000 hommes débarqués depuis 1419 pour respecter la vieille alliance franco-écossaise, et donc pour aider le dauphin et par la même occasion venger leur roi Jacques Ier qui est prisonnier des Anglais.

En mars 1421, le duc de Clarence tente de prendre Angers, qui résiste, et se replie sur Beaufort en attendant de passer la Loire et de rejoindre Tours. Les vassaux du duc d’Anjou, Jean de Fontaine commandant de la place de Baugé-le-Grand, Jean de la Grézille, Jean du Bellay, Jean de Champagne, Jean de Bueil, Jean de la Croix, se regroupent le 20 mars à Baugé pour résister.

 

La bataille

Nous sommes au soir de la veille de Pâques, et le duc de Clarence s’apprête à festoyer dans le château de Beaufort quand on le prévient que ses gens, qui ont fait quelques prisonniers écossais, ont appris qu’une armée écossaise est à quatre lieues de Baugé. Il faut éviter qu’ils reçoivent des renforts français, et sur un coup de tête, le duc de Clarence part alors avec des cavaliers à peine équipés et pratiquement sans archers, ceux-ci restant en arrière avec le gros de l’armée.

Les cavaliers arrivent une heure avant le coucher du soleil entre Baugé et Vieil-Baugé sur la rive gauche du Couasnon dont le dégel a transformé les rives en bourbier. Une avant-garde anglaise poursuit des troupes françaises qui se barricadent dans l’église, mais elle est elle-même bloquée par des troupes arrivées à la rescousse qui les empêchent de manœuvrer.

L’armée anglaise, qui a partiellement franchi le Couasnon, reçoit des volées de flèches écossaises arrivant de la rive droite. Le choc décisif se produit sur le pont qui donne accès au village ; désarçonné, Clarence est tué. Samort sème le trouble dans les rangs anglais et la bataille tourne au massacre.

 

Plus de 1.000 anglais meurent et 500 sont faits prisonniers. Les pertes dans les rangs franco-écossais sont minimes, une quinzaine de grands nobles angevins et manceaux périssent néanmoins, dont Guérin des Fontaines considéré à tort comme l’un des vainqueurs parce qu’on l’a confondu avec son frère Jean. Dans la nuit, le comte de Salisbury effectue la retraite vers la Normandie avec le reste de l’armée Anglaise.

Le dauphin Charles apprit l’heureuse nouvelle à Poitiers et « en fut moult joyeux ». Il reçut la bannière de Clarence, et en quelque sorte les défaites de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt étaient vengées.

 

Le monument commémoratif de la bataille de Baugé.

La plaque a été enclavée dans un mur et le bloc à cupules posé au pied.

 

La légende de la pierre de Bataille.

La pierre est marquée en son centre d'une trace de sabot. La légende dit que c'est le Duc de Clarence qui devant la défaite de ses troupes aurait donné de rage un coup de cravache à son cheval. La pauvre bête, piquée à vif, aurait d'un coup de sabot et ainsi marqué la pierre.

 

Lire également :

7 octobre 1337 - Début de la guerre de Cent Ans

25 octobre 1415 - Bataille d'Azincourt             

17 juillet 1453 - Fin de la Guerre de Cent Ans

 

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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 00:01

Le jeudi 21 mars 1918, après quatre ans de guerre, les Allemands lancent une offensive de la dernière chance.

« L’offensive du Printemps », également connue sous les noms de bataille du Kaisera ou offensive de Ludendorff, fait référence aux séries d'attaques allemandes sur le front occidental du 21 mars au 18 juillet 1918.

 

Les Allemands s'étaient rendu compte que leur seule chance de gagner la guerre était d'anéantir les Alliés avant que les États-Unis ne puissent déployer suffisamment de troupes en Europe pour vaincre l'Allemagne.

Cinquante divisions allemandes avaient pu être redéployées sur le front occidental après la signature du traité de Brest-Litovsk avec la jeune Russie soviétique.

Plusieurs opérations allemandes furent mises au point : Michael, Georgette, Gneisenau et Blücher-Yorck.

Michael constituait la principale attaque, qui était destinée à percer les lignes alliées, déborder les forces britanniques de la Somme à la Manche. Une fois que ceci aurait été réalisé, on espérait que les Français chercheraient des conditions d'armistice. Les autres offensives étaient subordonnées à Michael et ont été conçues pour détourner les forces alliées de l'offensive principale sur la Somme.

 

L’offensive Michael

Déclenchée le 21 mars 1918, l’opération « Michael » frappe par surprise et avec une inouïe violence les troupes britanniques qui y sont exposées. Utilisant à plein leur supériorité numérique (58 divisions contre 16), les Allemands réalisent en quelques heures une large trouée dans le front britannique. Plusieurs divisions sont littéralement détruites.

Les unités qui n’ont pas été disloquées se replient en combattant, dans un contexte de panique : les routes sont encombrées, l’artillerie allemande sème le chaos. Amiens se trouve rapidement menacé, ce qui oblige les Britanniques à envoyer massivement des réserves pour tenter de combler la brèche.

La panique s’empare alors des milieux dirigeants politiques et militaires français et anglais. La peur d’un effondrement complet pousse à la mise en place, dans l’urgence, d’un commandement unique, afin d’assurer la coordination de l’ensemble des forces alliées, principe qui avait été constamment repoussé depuis le début du conflit. L’avance allemande commence à ralentir au bout de quelques jours, à la fois en raison de l’insuffisance de la logistique (les munitions et même la nourriture des troupes sont insuffisantes) et de la résistance croissante de l’adversaire. Progressivement, le succès initial et spectaculaire de Ludendorff est en train de se transformer en défaite…

 

Lire également : 3 mars 1918 - Signature du traité de Brest-Litovsk

 

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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 00:01

Le dimanche 3 mars 1918, à Brest-Litovsk, en Biélorussie, les bolchéviques russes signent la paix avec l'Allemagne et ses alliés (Autriche-Hongrie, Turquie et Bulgarie). Ils se retirent de la Grande Guerre, laissant tomber la France et l'Angleterre qui s'étaient engagées aux côtés du tsar.

 

Deux mois de pourparlers ont été nécessaires aux deux pays pour arriver à la signature de ce traité.

Dès le début de l’année 1917, la population russe, dans son immense majorité souhaite la fin de la Guerre mondiale. Ce désir de paix est une des causes immédiates des deux Révolutions russes.

Il faudra attendre la révolution d’octobre et l’arrivée au pouvoir des bolchéviks pour qu’un décret de paix soit ratifié par le congrès des Soviets le 26 octobre 1917. Le 7 novembre, Trotsky, en tant que Commissaire du Peuple aux Affaires étrangères, propose aux Alliés et aux Empires d’Europe centrale une paix générale. Pour ces derniers, et en particulier pour l’Empire allemand, une paix séparée permettrait de se concentrer sur un front unique à l’ouest, où l’apport de troupes supplémentaires pourrait être décisif.

Les négociations ne débutent que le 9 décembre, pourparlers auxquels les Alliés ne prennent pas part.

Le 10 février, la délégation russe, en accord avec les dirigeants bolchéviques, refuse de signer le traité de paix proposé par l’Allemagne ; celui-ci en effet n’a rien de la « paix démocratique : sans annexions, sans contributions, en réservant aux peuples le droit de disposer d’eux-mêmes » que demandaient les bolchéviks. Ils espèrent ainsi montrer au monde entier que le nouveau pouvoir en Russie ne se place pas sur le terrain des luttes entre impérialistes en ignorant les populations. Ils espèrent également que le réveil de la classe ouvrière allemande (voir Révolution allemande) qui s’est déjà manifestée par des grèves importantes fin 1917 et début 1918 ne permettra pas aux armées impériales de continuer les combats.

Cependant, cette solution « ni guerre, ni paix » ne tient pas : la révolution tarde en Allemagne, et le 21 février les troupes reprennent leur avancée en Russie, défont les troupes bolchéviques, occupent les pays baltes et l’Ukraine dont les ressources agricoles doivent venir en aide à l’Allemagne sous blocus. Les bolchéviks sont alors contraints d’accepter les conditions qui leurs sont imposées.

 

Le Traité de Brest-Litovsk est finalement signé le 3 mars 1918 entre les gouvernements des empires centraux, menés par l’Empire allemand et la jeune république bolchevique.

La Russie perd par ce traité léonin la Pologne, la Finlande, l'Ukraine, les pays baltes (Lithuanie, Lettonie, Estonie), plusieurs territoires cédés à la Turquie, alliée de l'Allemagne... La Russie d'Europe se trouve ramenée à ce qu'était le grand-duché de Moscovie avant l'avènement d'Ivan le Terrible au XVIe siècle !

D’autre part, le gouvernement bolchevik doit verser au Reich une indemnité de 94 tonnes d’or.

 

Lénine, avant tout soucieux de sauver sa Révolution, fût-ce au prix de la défaite et du démembrement de l'empire russe, pèse de tout son poids en faveur du traité. Il s'ensuit de violentes tensions parmi les membres du gouvernement.

Les ministres socialistes-révolutionnaires de gauche démissionnent et rentrent dans l'opposition. Ils ne vont plus cesser de combattre la dictature de Lénine.

 

Les Allemands tirent parti du cessez-le-feu et de la paix à l'Est pour redéployer leurs troupes à l'Ouest et porter leurs ultimes efforts sur le front français. Ce sont quarante divisions qu'ils vont réorienter vers l'Ouest sitôt la paix signée.

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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 00:01

Au troisième jour de l'offensive alliée, les soldats irakiens se replient en hâte du Koweït en laissant derrière eux armes et véhicules blindés.

 

Le 16 janvier 1991, au lendemain de l’échéance d’un premier ultimatum des Nations unies, réclamant le retrait des troupes irakiennes du Koweït, l’aviation d’une coalition internationale de 27 pays lance les bombardements. Saddam Hussein ne plie pas, malgré une tentative de médiation de l’URSS de Gorbatchev. Le 22 février, les Etats-Unis lancent un nouvel ultimatum : si l’évacuation du Koweït n’est pas entamée dans les 24 heures, la coalition lancera l’offensive au sol.

Le délai expire sans réponse satisfaisante de Bagdad. «Nous regrettons que Saddam Hussein n’ai pris aucune mesure avant l’expiration de l’ultimatum. L’action militaire se poursuit selon le calendrier et les plans prévus», lance le président américain George Bush. Le 24 février, à 2h30 heure française, un demi-million d’hommes, dont 450.000 Américains, massés jusque-là en Arabie Saoudite, ouvrent les hostilités avec l’armée irakienne.

En à peine quinze heures, elles capturent 5.500 soldats irakiens et atteignent les faubourgs de Koweït City, la capitale de l’émirat.

L’armée irakienne recule en incendiant les puits de pétrole et en semant la mort parmi les civils. Rafles, tortures, exécutions, incendies : avant de devoir abandonner le Koweït, les troupes irakiennes s’y livrent à une campagne de terreur !

 

Le mardi 26 février 1991 à 9h30, le président irakien Saddam Hussein annonce publiquement sur Radio-Bagdad que ses troupes ont commencé à se retirer de l'émirat occupé. Dans l'après-midi la capitale koweïtienne est libérée. La population en liesse accueille les soldats américains.

Pour l'armée irakienne, c'est la débâcle. Les forces coalisées bombardent massivement le convoi irakien sur la route de Bassorah faisant des centaines de victimes et près de 4.000 otages.

 

Le 28, le président américain George Bush ordonnera le cessez-le-feu.

« Tempête du désert » s’achève officiellement le 28 février au terme de violents combats.

 

 

Voir aussi : 17 janvier 1991 - Opération Tempête du désert

 

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 00:01

Début 1916, l'Allemagne a besoin d'une victoire militaire marquante. Le chef d'état-major Erich von Falkenhayn, commandant en chef du front de l'ouest, songe à frapper un grand coup.

Le 21 février, les fantassins allemands commandés par le général von Falkenhayn, se lancent à l'assaut des forts et des tranchées de Verdun.

Le 25, Philippe Pétain, alors général,  est nommé à la tête des opérations à Verdun et s’apprête à mettre en place la stratégie qui fera sa réputation.

 

Le vendredi 25 février au soir, le général Pétain arrive à Souilly (au sud de Verdun) où il installe le Quartier Général de la 2ème armée, alors que le fort de Douaumont vient de tomber. Atteint d’une pneumonie et grelottant de fièvre, mais bien secondé par son état-major et par le général de Castelnau, il envisage rapidement et froidement la situation. Il entreprend aussitôt d’organiser une « position de résistance » pour une bataille qu’il pressent longue.

Pétain prend donc le commandement des troupes françaises du front de Verdun dès le lendemain.

Optant pour la mise en place d’une « voie sacrée » qui relie le front à Bar-le-Duc, il aide ainsi l’armée à maintenir ses positions et à repousser l’ennemi.

Pétain sera aussi l’auteur du « tourniquet » qui consiste en un roulement des troupes présentes sur le front, ce qui permet de ménager les soldats.

Ainsi pendant dix mois, les deux tiers de l’infanterie française seront acheminés de Bar-le-Duc à Verdun par la Voie sacrée.

 

Relire aussi :

21 février 1916 - La bataille de Verdun commence

23 juin 1916 - Les Allemands aux portes de Verdun

11 juillet 1916 - Ultime offensive allemande à Verdun

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24 février 2018 6 24 /02 /février /2018 00:01

Le 24 février 1525, le roi de France François 1er est fait prisonnier au cours de la célèbre bataille à Pavie, près de Milan.

Après les défaites des années précédentes, les rêves italiens de François 1er semblaient compromis et l'Europe presque entière lui était hostile.  Le roi de France repasse les Alpes à la fin 1524 dans le but de reprendre le Milanais. Il espère la victoire comme à Marignan.

 

L'armée française se prépare au siège de la ville. François 1er, qui dispose de 30.000 hommes, ne craint pas d'en détacher 10.000 pour conquérir la région de Naples. Mais 5 000 alliés suisses des Grisons se retirent pour défendre leur propre canton, menacé par les troupes de Charles Quint (« les Impériaux »).

Pendant ce temps, le connétable Charles de Bourbon marche au secours de la ville à la tête de 30.000 hommes. Les Français se tiennent à l'abri entre les murailles de la citadelle.

Dans la nuit du 23 au 24 février 1525, les Impériaux font une brèche dans le mur mais les Français, réveillés à temps, réussissent à les repousser malgré l'obscurité et la brume. Canonnés, les intrus se replient en désordre vers la place forte de Pavie. Les Français restent finalement les maîtres du terrain...

 

Le roi, dans la précipitation et l’impatience de vaincre, se lance au galop à l’assaut des rangs adverses.

De peur de blesser le roi, les tirs de l’artillerie française cessent aussitôt. L'ennemi en profite pour se ressaisir et se regrouper.

Les arquebusiers espagnols commencent à tirer sur les cavaliers français. Ceux-ci ne tardent pas à s'embourber dans le sol marécageux et détrempé, tout comme l'infanterie suisse. Il ne reste plus à la garnison de Pavie qu'à sortir pour hâter la déroute française.

Le roi est fait prisonnier avec plusieurs de ses généraux et sera enfermé à la chartreuse de Pavie puis transféré en Espagne où il deviendra l'otage de Charles Quint.

La bataille de Pavie aura duré à peine plus d'une heure….

Grâce à la signature du traité de Madrid, le 14 janvier 1526, François Ier sera libéré en échange de la Bourgogne et après avoir renoncé à l’Italie.

 

Lire également :

13 et 14 septembre 1515 - François 1er victorieux à Marignan

14 janvier 1526 - François Ier signe le traité de Madrid

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19 février 2018 1 19 /02 /février /2018 00:08

Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, l'Empire britannique et ses alliés s'inquiètent de la progression ottomane vers l'Afrique, via l'Égypte et le canal de Suez, qui pourrait provoquer la révolte dans les colonies de l'Entente. Churchill décide donc d'une offensive navale et terrestre sur le détroit du Bosphore visant à isoler puis assiéger Constantinople. Présenté en 1914 et contesté au sein de l'Entente, le plan est finalement mis en œuvre le vendredi 19 février 1915.

 

 

Le 19 février 1915 enfin, la flotte alliée bombarde les batteries ottomanes à l'entrée des Dardanelles, goulet de 60 kilomètres de long et 1 à 4 kilomètres de large. Ce premier bombardement révèle les difficultés de l'opération.

Le 18 mars, les cuirassés de l'amiral français Émile Guépratte et du vice-amiral britannique de Robek attaquent avec fougue les défenses turques. Deux cuirassés britanniques et un français sont coulés, quatre autres navires mis hors de combat.

Le 25 avril, un corps expéditionnaire franco-britannique débarque sur la presqu'île de Gallipoli, à l'entrée du détroit des Dardanelles. Ce corps expéditionnaire est bloqué sur la plage par les Turcs massés en nombre sur les hauteurs. Ces troupes sont commandées par le général allemand Otto Liman von Sanders, sous les ordres duquel se distingue le colonel puis général Moustafa Kémal. Celui-ci arrête une deuxième tentative de débarquement en août.

 

Cette opération inutile aura coûté la vie à 180.000 soldats alliés dont 30.000 Français, ainsi qu'à 66.000 Turcs. Résignés, les Alliés évacuent leur corps expéditionnaire et le transfèrent à partir d'octobre à Salonique, en Grèce. Les derniers soldats quittent les Dardanelles dans la nuit du 8 au 9 janvier 1916.

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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 00:01

Le mardi 15 février 1898, vers 21h40, le cuirassé américain Maine est victime d'une violente explosion dans la rade de la Havane, à Cuba. La détonation est si violente qu'elle souffle les vitres des maisons de la ville.

Le navire sombre presque immédiatement et malgré les secours qui arrivent des autres navires, 252 hommes périssent dans l'accident. 8 autres allaient plus tard mourir de leurs blessures.

Immédiatement, la presse américaine accuse les Espagnols, qui gouvernent Cuba, d'avoir placé une mine sous la coque du navire, lequel était en visite de courtoisie.

 

 

Les Espagnols, qui occupent l'île depuis sa découverte par Christophe Colomb, font face à partir de 1895 à une insurrection indépendantiste. Aux États-Unis, la presse populaire prend fait et cause pour les insurgés cubains et dénonce à qui mieux mieux la barbarie des Espagnols, catholiques et latins, leurs « camps de la mort » et même « la pratique de l'anthropophagie ». 

Deux hommes rivalisent dans cette recherche du sensationnel : le magnat de la presse Joseph Pulitzer, du World, et William Randolph Hearst, qui venait de fonder le New York Journal.

 

 

Le président des Etats-Unis, William McKinley, lance un ultimatum, sommant l’Espagne d’évacuer Cuba. Devant le refus des Espagnols, le président américain demanda au Congrès, le 11 avril 1898, « au nom de l'humanité, au nom de la civilisation, au nom des intérêts américains menacés », l'autorisation de chasser les forces espagnoles de Cuba. Le 25 avril, le Congrès américain approuva la résolution et accorda au président le pouvoir d'utiliser les forces terrestres et navales pour mener à bien la guerre contre l’Espagne.

 

Le 1er mai 1898, les Américains coulèrent la flotte espagnole des Philippines dans la rade de Manille. L’escadre de Cuba devant Santiago connut le même sort, le 3 juillet. En août, le gouvernement espagnol se résigna à demander la paix par l’intermédiaire de la France. Selon les termes du traité de paix, signé à Paris le 10 décembre 1898, l’Espagne cédait non seulement Cuba, mais Porto Rico, les Philippines et l’île de Guam, et recevait une indemnité de 20 millions de dollars (pour la «vente» des Philippines). Cuba obtint une indépendance théorique, car l’île devint en fait un protectorat américain, tandis que Porto Rico, les Philippines et Guam devinrent des colonies américaines; au passage, les Américains avaient réussi à annexer Hawaï.

 

Au final, une commission d'enquête conclura (mais en 1911 seulement) à une explosion accidentelle dans la salle des machines.

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1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 00:01

Le 1er février 1944, le Comité français de libération nationale regroupe sous le nom de Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I. ou FFI) tous les mouvements de résistance qui combattent l'occupant allemand sur le sol national. L'objectif est de coordonner leurs actions en vue du débarquement allié sur les côtes françaises, que chacun sait imminent.

 

Les principaux mouvements concernés sont l'Armée Secrète (AS), l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA) et les Francs-Tireurs et Partisans (FTP), à quoi s'ajoutent des groupes francs et maquis locaux.

 

- L'Armée secrète, d'obédience gaulliste, rassemble depuis l'automne 1942 les mouvements de la zone Sud Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur, sous l'autorité du général Charles Delestraint.

- L’Organisation de Résistance de l’Armée a été créée par le général Aubert Frère le 31 janvier 1943, après la dissolution de l'armée d'armistice, consécutive de l'invasion de la zone Sud et du débarquement allié en Afrique du Nord.

- Les Francs-Tireurs et Partisans sont quant à eux une émanation du Parti communiste français. Les clivages politiques entre ces mouvements ne sont heureusement pas aussi tranchés qu'on pourrait le craindre et les passages de l'un à l'autre sont fréquents...

 

Les FFI ainsi que les services secrets alliés agissant sur le sol français sont placés en mars 1944 sous l'autorité du général Marie-Pierre Kœnig. Ils vont de fait apporter une contribution notable aux Anglo-Saxons après le Débarquement de Normandie, malgré un armement insuffisant.

À l'issue de la libération de la France, 114 000 FFI au total (30 %) s'intégrèrent ensuite dans l'armée française régulière, en particulier au sein de la première armée du général de Lattre de Tassigny.

 

Comment sont nés les FFI et ce qu'ils sont devenus

 

Voir également : 26 janvier 1943 - Fondation du MUR - Mouvements Unis de la Résistance

 

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30 janvier 2018 2 30 /01 /janvier /2018 00:01

Au plus fort de la guerre du Vietnam, l'armée nord-vietnamienne lance un brutal assaut contre une base américaine de Khé Sanh, près de la piste Hô Chi Minh et de la frontière laotienne.

Les Américains craignent que leurs adversaires ne veuillent rééditer l'exploit de Diên Biên Phu et dépêchent sur place des renforts terrestres et aériens. Ils dégarnissent ainsi le reste du pays.

Dix jours plus tard, dans la nuit du 30 au 31 janvier 1968, les Nord-Vietnamiens profitent des festivités du Têt (fête du Nouvel An vietnamien) pour lancer une offensive générale sur les villes du Sud-Vietnam.

 

Une centaine de villes, dont Saigon et Hué, la capitale historique de l'Annam, sont simultanément assaillies par plusieurs centaines de milliers de combattants de l’armée nord-vietnamienne et du Front national de libération du Viêt Nam du Sud (Viêt-cong).

Cependant, les Sud-Vietnamiens et leurs alliés américains se ressaisissent rapidement. Les combats se poursuivent pendant deux mois et se soldent par une importante défaite militaire du FLN et de l'armée nord-vietnamienne.

 

Si l'offensive du Têt est un échec militaire, elle constitue néanmoins un succès médiatique pour les communistes (grâce à la présence des journalistes occidentaux). Elle relance donc les manifestations contre l'intervention des États-Unis dans cette guerre dans tous les campus occidentaux.

Le président Johnson, discrédité et impopulaire, annonce le 31 mars qu'il ouvrira les négociations  avec l'ennemi, qu'il suspend d'ores et déjà les bombardements et qu'il ne se représentera pas aux élections à venir, en novembre.

 

Liens du jour :

Article détaillé « L’offensive du Têt de 1968 et ses conséquences »

29 mars 1973 - Les derniers GI quittent le Vietnam

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17 janvier 2018 3 17 /01 /janvier /2018 00:01

Le jeudi 17 janvier 1991, les États-Unis et une coalition internationale lancent l'opération « Tempête du désert » pour délivrer le Koweït de l'armée d'invasion de Saddam Hussein.

Cette guerre, dite guerre du Golfe trouve son origine dans la précédente guerre engagée par l'Irak contre l'Iran qui s’est terminé en 1988. En août 1990, pour remplir ses caisses vidées par cette longue guerre contre l’Iran, l’Irak envahit le Koweït et suscite ainsi la réprobation de la communauté internationale.

 

Une coalition mondiale

Le 2 août 1990 à 2h00 du matin, les divisions de la Garde républicaine irakienne et les forces spéciales de l'armée irakienne sont les premières à entrer sur le sol koweïtien. Après plusieurs heures de combats, le Koweït tombe dans les mains de l'armée irakienne. Les dernières poches de résistance tomberont le 4 août. La 35e brigade mécanisée de l'armée koweïtienne parviendra par ailleurs à battre en retraite en Arabie saoudite ainsi qu'une partie de l'aviation koweïtienne et de la marine de ce pays.

L'occupation du Koweït a été unanimement condamnée par toutes les grandes puissances mondiales. Même les pays traditionnellement considérés comme de proches alliés à l'Irak, comme la France et l'Inde, ont appelé à un retrait immédiat de toutes les forces irakiennes du Koweït.

 

Très vite, une coalition militaire, dirigée par les États-Unis et au sein de laquelle figurent des pays arabes, se met en place et se déploie principalement en Arabie Saoudite.

La coalition réunit 28 pays et 605.000 hommes dont une moitié d'Américains. Elle dispose d'armes du dernier cri. Face à elle, une armée irakienne de 540.000 hommes, mal commandés et sans motivation.

La France envoie la division Daguet, spécialement créée pour la circonstance.

Le vote de la résolution 678 par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 29 novembre 1990, autorise le recours éventuel à la force pour chasser les forces irakiennes du Koweït et fixe au régime de Saddam Hussein un ultimatum devant arriver à échéance le 15 janvier 1991.

 

Les ultimes tractations diplomatiques ayant échoué, l’opération Tempête du Désert (Desert Storm) est lancée le 17 janvier à minuit pile, avec une vaste offensive aérienne afin de détruire l’ensemble des sites stratégiques irakiens.

Les aviateurs français sont mobilisés dès les premières heures. À 5H30 du matin, 12 Jaguar des 7ème et 11ème Escadres de chasse décollent d’Al Ahsa, en Arabie Saoudite. Leur objectif est de détruire des dépôts de missiles SCUD ainsi que des dispositifs de défense sol-air de la base Al Jaber, située au centre du Koweït.

85.000 tonnes de bombes sont déversés sur le pays pendant 42 jours !

 

Le 23 février, c'est au tour des forces terrestres d'entrer en opération. Elles ne trouvent devant elles aucune résistance. Après plusieurs jours de bombardements massifs sur l'ensemble du pays, les armées coalisées entament « une promenade militaire » à travers le Koweit et l'Irak.

 

Voir aussi :

2 août 1990 - Saddam Hussein envahit le Koweit, prélude à la guerre du Golfe

22 septembre 1980 - L'Irak envahit l'Iran

 

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8 janvier 2018 1 08 /01 /janvier /2018 00:01

Thomas Woodrow Wilson, 28e Président des États-Unis, énonce devant le Sénat américain un programme en Quatorze Points pour mettre fin à la Grande Guerre.

 

Lorsque la première guerre mondiale  éclate, le Président Wilson, déclare la neutralité des États-Unis. Mais avec la reprise de la guerre sous-marine à outrance et la découverte du télégramme Zimmermann, le Congrès l'autorise, le 6 avril 1917, à déclarer la guerre à l'Allemagne. Wilson mène alors une double politique : faire la guerre pour instaurer une paix durable.

 

Dans un discours prononcé le mardi 8 janvier 1918, le président Wilson présente en quatorze points une déclaration des buts de guerre des États-Unis, qui deviendra bientôt celle des Alliés :

– Les cinq premiers points, de portée générale, préconisent la fin de la diplomatie secrète, la liberté des mers, le libre-échange, la réduction des armements et le droit des peuples colonisés à disposer d'eux-mêmes.

– Les points suivants se rapportent au règlement du conflit : restitution de l'Alsace-Lorraine à la France, création d'un État polonais indépendant au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes...

– Le président suggère de réserver à la future Pologne un accès à la mer. La revendication hitlérienne sur ce fameux couloir de Dantzig sera à l'origine immédiate de la Seconde Guerre mondiale !

– Le dernier point, reflétant l'idéalisme du président, annonce la création d'une Société des Nations.

 

Wilson réussit à faire passer une partie de son programme dans le traité de Versailles. Mais il n'est pas suivi par le peuple américain.

 

Lire aussi : 16 janvier 1917 - Le télégramme de Zimmermann provoque l’entrée en Guerre des États-Unis

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17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 00:01

Le vendredi 16 novembre 1917, Georges Clemenceau âgé de 76 ans, est nommé président du Conseil par son vieil ennemi, le président de la République Raymond Poincaré.

Le samedi 17, il forme un gouvernement de choc afin de poursuivre et intensifier la guerre avec l'Allemagne.

Ce deuxième gouvernement Clemenceau dure un peu plus de deux ans (Le premier du 25 octobre 1906 – 20 juillet 1909), longévité notable pour un gouvernement de la IIIe République.

 

Clemenceau prend la tête du gouvernement français à un moment crucial. Les Allemands gardent l'avantage militaire. Ils occupent le nord et l'est du territoire et, depuis la révolution bolchevique du 6 novembre et le retrait unilatéral de la Russie de la guerre, ils peuvent concentrer tous leurs efforts sur le front occidental. Ils le font avec d'autant plus de détermination que les Américains, entrés en guerre en avril aux côtés des Alliés, amènent par centaines de milliers des combattants frais et dispos sur le Vieux Continent.

La France est saisie par le doute et la lassitude. Les partisans d'une paix de compromis, comme Joseph Caillaux, relèvent la tête. Sur le front, des soldats excédés par l'incompétence de leurs chefs en arrivent à se mutiner.

 

Dans son discours d'investiture devant la Chambre des députés, le 20 novembre, le nouveau président du Conseil, par ailleurs ministre de la guerre, annonce sans ambages son intention de traquer les présumés défaitistes et traîtres qui entravent à l'arrière les efforts des combattants.

Sa détermination vaut au président du Conseil d'être surnommé le « Tigre » ou le « Père de la Victoire ». Les poilus témoignent d'une grande affection pour le vieillard qui n'hésite pas à ramper jusqu'à eux dans les tranchées et l'appellent plus simplement « Le Vieux ».

 

Composition du gouvernement :

Georges Clemenceau (PRS) - Président du Conseil, ministre de la Guerre

Stéphen Pichon (PRS) - Ministre des Affaires étrangères

Louis Loucheur - Ministre de l'Armement et des fabrications de guerre

Jules Pams (PRS) - Ministre de l'Intérieur

Louis-Lucien Klotz (PRS) - Ministre des Finances

Pierre Colliard (RS) - Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale

Louis Nail (PRS) - Ministre de la Justice

Georges Leygues (PRD) - Ministre de la Marine

Louis Lafferre (PRS) - Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts

Victor Boret (RS) - Ministre de l'Agriculture et Ravitaillement

Henry Simon (PRS) - Ministre des Colonies

Albert-André Claveille - Ministre des Travaux publics et des Transports

Étienne Clémentel (PRS) - Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Transports maritimes, de la Marine marchande, des Postes et Télégraphes

Charles Jonnart (PRD) - Ministre du Blocus et des Régions libérées.

(23 novembre 1917 - Albert Lebrun remplace Charles Jonnart)

 

PRD : Parti Républicain Démocratique

PRS : Parti Radical-Socialiste

RS : parti Républicain Socialiste

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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 23:01

La bataille de l’Yser est l'appellation donnée à l'ensemble des combats qui se sont déroulés du 17 au 31 octobre 1914 et qui ont opposé les unités allemandes qui voulaient franchir le fleuve en direction de Dunkerque aux troupes belges et françaises qui essayaient de les y arrêter. Fin octobre, l’armée belge réfugiée derrière le fleuve, ouvre les écluses qui jalonnent le fleuve pour immerger la plaine.

 

Le repli de l'armée belge

Le 4 août 1914, les Allemands envahissent la Belgique qui était neutre depuis 1831. L'armée belge commandée par le roi Albert Ier résiste grâce aux camps fortifiés de Namur et de Liège. Cependant, le 20 août, les Belges abandonnent Liège et se replient vers l'ouest sur camp fortifié d'Anvers, tout en empêchant le débordement par l'ouest des Anglo-français par l'armée allemande.

Après la bataille de la Marne (début septembre), l'armée française et l'armée allemande s'enterrent dans des tranchées en Champagne et en Picardie. Cependant, à l'ouest, l'espace est libre pour un débordement. Les Allemands entreprennent un mouvement en direction des ports de la Manche, afin de priver les Britanniques de ports. Les Français et les Britanniques en font de même pour interdire le débordement : c'est « la course à la mer ».

 

Début octobre, ayant attendu en vain les renforts britanniques prévus, l'armée belge, menacée d'encerclement, abandonne Anvers et se replie vers le sud-ouest.

Les Belges se replient d'abord derrière le canal de Gand à Terneuzen. Le 10 octobre, à Ostende, une conférence est organisée entre les chefs militaires alliés. Il y est décidé de se replier derrière l'Yser, afin de former un front continu s'étendant jusqu'à la mer du Nord.

Des unités britanniques et françaises arrivées en Belgique aideront à couvrir le repli. Entre les 12 et 15 octobre, l'armée belge s'installe sur l'Yser, entre la mer et Boezinge (6 km au nord d'Ypres).

 

Le terrain des combats

Les troupes allemandes, menées par le général Beseler et le duc Albert de Wurtenberg, veulent traverser l'Yser, fleuve côtier du Nord, pour rejoindre Dunkerque.

L'Yser n'est pas un obstacle important : en effet, le fleuve n'a que 15 mètres de large environ et n'est pas encaissé. Cependant la région est sillonnée par de nombreux canaux qui permettent le drainage des terrains qui sont pour la plupart au-dessous du niveau de la mer. Le déplacement des troupes est tributaire des nombreux ponts et en est ralenti. L'eau est présente à très peu de profondeur. Il est hors de question de creuser des tranchées.

Un système d'écluses très ancien permet d'évacuer l'eau. Mais si cela s'avère nécessaire, il permet de faire entrer l'eau de la mer du Nord en profitant des marées hautes. L'inondation est alors garantie sur un à deux mètres de hauteur.

 

La bataille

Les combats font rage pendant plus d’une semaine. Le 25 octobre, à l'exception du secteur de Dixmude, la journée est plus calme. Mais le roi Albert, après consultations d'experts, prend la décision de recourir à une inondation générale entre l'Yser et le talus du chemin de fer, à condition d'obturer tous les passages existant sous ce dernier. Les travaux commencent immédiatement.

La situation est désespérée : l'artillerie belge n'a presque plus de munitions.

À Nieuport, les Français abandonnent la tête de pont de Palingbrug. Dans la nuit, on détruit volontairement le pont sur le canal de Furnes.

Au centre, sous pression de l'ennemi, les Belges doivent se replier derrière le remblai du chemin de fer. L'ordre est donné de défendre cette ultime position à tout prix.

 

L’inondation

Le soir, l'ordre est donné de procéder à l'inondation par l’écluse de l’ancien canal de Furnes. Par cet accès à l’ancien canal de Furnes, l'eau de mer peut entrer à l'est du remblai du chemin de fer, grâce au siphon sous le canal de Furnes (ou canal de Dunkerque). La digue que l'on vient de construire entre le canal de Furnes et la ligne du chemin de fer empêche l’eau d’envahir le terrain à l’ouest du chemin de fer, où sont installées les troupes alliées. Le soir, à l'arrivée de la marée haute, les portes de l'écluse sont ouvertes, mais les vantaux, mal fixés, se rabattent brusquement sous la pression de l'eau montante et coupent l'afflux d'eau.

Dans la nuit du 27 au 28 octobre, les portes de l’écluse de l’ancien canal de Furnes sont de nouveau ouvertes. L'inondation reprend.

 

Malgré leur infériorité numérique, cette inondation artificielle permet aux Belges de stopper la progression ennemie et d’établir un barrage effectif tout au long de la guerre. Les troupes allemandes sont alors bloquées dans leur progression et le front de l'Yser est stabilisé. Il le restera jusqu'en 1918.

 

 

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1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 23:01

Le soulèvement de Varsovie prend fin le 2 octobre 1944 après deux mois de combat.

 

Le 1er août 1944, à Varsovie, l'Armia Krajowa (la résistance polonaise) déclenche un soulèvement contre l'occupant allemand. Cette insurrection vise à se libérer de l'occupation allemande pour permettre à l'Armée rouge d'être en position de force. Trompant l'espoir des combattants, qui comptaient sur son soutien, l'armée soviétique s'arrête sur les bords de la Vistule et laisse aux Allemands le temps de liquider l'insurrection.

Un moment déstabilisés par l'insurrection, les Allemands dépêchent des renforts massifs tandis que les Russes, parvenus de l'autre côté de la Vistule, reçoivent l'ordre d'attendre que les insurgés se fassent anéantir. Les aérodromes sous contrôle soviétique sont même fermés pour empêcher tout secours occidental.

Restés maîtres des faubourgs, les SS y accomplissent en représailles des horreurs rarement égalées dans l'histoire, rassemblant les civils dans les caves des immeubles et y mettant le feu, égorgeant ou mitraillant les malades et le personnel des hôpitaux : du 5 au 7 août, plus de 50.000 habitants du seul quartier de Wola sont ainsi massacrés.

Les insurgés tiennent pendant soixante-trois jours. Certains bastions ne se sont toujours pas rendus quand la capitulation est ordonnée le 2 octobre, après 63 jours de combat. Les membres de l'AK sont emmenés en captivité en Allemagne.

Quant aux civils, terrés depuis deux mois dans les caves, en proie à la faim, à la soif et aux épidémies, ils sont évacués manu militari et, pour nombre d'entre eux, déportés. Le bilan de la bataille de Varsovie, entre 220.000 et 250.000 morts en deux mois et une capitale rasée à 85%, est l'un des plus lourds du second conflit mondial.

 

 

Le 17 janvier 1945, l'Armée Rouge se décide à entrer dans la capitale polonaise. Il ne s'y trouve plus personne susceptible de contester l'autorité des nouveaux occupants. Les communistes polonais n'ont aucune peine à s'installer au pouvoir.

 

Lire aussi :

19 avril 1943 - Soulèvement du ghetto de Varsovie

17 janvier 1945 - Les Soviétiques entrent à Varsovie

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 23:01

Le 4 septembre 1914, un mois après le début de la Grande Guerre, les Allemands entrent sans combat dans le fort de la Pompelle, érigé à l'orée de Reims dans les années 1880 et... désarmé en 1913. De cette position, les canons bombardent la ville.

 

 

 

Les premiers dégâts subis par la cathédrale sont antérieurs au 19 septembre.

En effet, lors du bombardement d’intimidation que Reims connaît le 4 septembre 1914 au matin, 4 obus tombent dans les environs de la cathédrale. Leurs éclats abiment des verrières côté nord et  la statuaire du portail. Un cinquième obus, lui, touche directement l’édifice au croisillon nord du transept. Mais l’intérieur de l’édifice n’est pas atteint et les dégâts extérieurs sont minimes. A partir du 14 septembre, les Allemands qui viennent d’évacuer Reims mais occupent toujours les forts qui dominent la ville, soumettent celle-ci au feu de leurs canons. Du 14 au 18 septembre, ces bombardements causent la mort d’environ 140 personnes. La cathédrale est atteinte à plusieurs reprises. Le 17 septembre, 3 obus percent la toiture aux environs de la tourelle du carillon. Le 18 septembre de nouveaux obus frappent l’édifice, tuant un gendarme français et deux des nombreux blessés allemands installés dans la cathédrale.

 

Le samedi 19 septembre 1914, le bombardement de la cathédrale Notre-Dame commence vers 7h30.

Après une courte accalmie en fin de matinée, le bombardement reprend à midi, tuant un des adjoints, le docteur Jacquin, qui sortait de l’Hôtel de Ville.

À 15 heures, un obus touche l’échafaudage en bois de pin qui depuis mai 1913 ceinturait la tour nord de la cathédrale et l’enflamme. Vers 15h30, la toiture prend feu rendant l’incendie visible de loin ce qui amène les Allemands à cesser leur tir. Mais la chaleur de l’incendie met en ébullition les 400 tonnes de feuilles de plomb qui recouvrent la toiture. Le plomb fondu se répand alors sur les voûtes et coule par les gargouilles, provoquant une spectaculaire fumée couleur jaune d’or. À 15h50 l’échafaudage s’effondre sur le parvis, remplissant celui-ci de fumée.

 

Le bilan humain

Le drame touche aussi l’intérieur de la cathédrale où sont rassemblés de nombreux blessés allemands. Cette transformation de la cathédrale en hôpital militaire remonte à une décision prise par les autorités militaires allemandes lors de la courte occupation de Reims. Le 11 septembre 15 000 bottes de paille sont amenées pour servir de couchage tandis que les chaises sont empilées dans le chœur. En même temps, un drapeau de la Croix Rouge remplace, au sommet de la tour nord, le drapeau blanc installé le 4 septembre. A la reprise de la ville, le projet allemand est repris à son compte par l’État-major français qui, le 16 septembre, fait regrouper dans la cathédrale les 131 blessés allemands soignés dans les hôpitaux de Reims. Or, le 19 septembre, très vite, des flammèches venant de l’incendie de l’échafaudage communiquent le feu aux bottes de paille. Affolés, les blessés allemands tentent de sortir mais sont bloqués par quelques soldats territoriaux et une foule de quelques 300 Rémois déchaînés contre eux. Il faut l’insistance du clergé de la cathédrale et d’un capitaine de dragons français pour que les blessés allemands soient finalement évacués. Mais 14 Allemands sont morts, dont 10 qui ont tenté de fuir par la cour de l’archevêché. Au total, les bombardements du 19 septembre 1914 causent la mort de 32 personnes.

 

Le bilan matériel

Il ne reste rien de la toiture sur la nef, les transepts, le chœur, l’abside et les bas-côtés. Le clocher de l’Ange a totalement disparu. Cependant, les voûtes ont tenu même si elles ont souffert du feu. A l’intérieur, l’incendie a dégradé la pierre, en particulier les sculptures du revers du portail sud. Une grande partie du mobilier est en cendres : les tambours et les stalles du XVIIIe siècle, le tapis du sacre de Charles X, le trône archiépiscopal. Le clergé a pu cependant évacuer les objets liturgiques et le Trésor de la cathédrale au début de l’incendie. Au total, si les superstructures de la cathédrale ont résisté, l’incendie a entraîné des dommages importants et le bâtiment se trouve désormais exposé sans toiture aux intempéries.

 

 

La contre-offensive de la Marne permet aux Français de reprendre le fort dès le 24 septembre 1914 mais jusqu'à la fin de la guerre, quatre ans plus tard, la ville et sa cathédrale n'en finiront pas d'être touchées par des obus.

 

Grâce à un don de John Rockefeller, la cathédrale est reconstruite dans les années 1920 par l'architecte Henri Deneux, qui conçoit une ingénieuse charpente en ciment armé.

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10 septembre 2017 7 10 /09 /septembre /2017 23:01

Le mardi 11 septembre 1917, le pilote de chasse Georges Guynemer décolle pour ce qui sera sa dernière mission au-dessus des lignes allemandes. Son engagement dans la Grande Guerre et sa mort à 22 ans en feront une légende de l'aviation de combat.

Georges Guynemer est né à Paris le 24 décembre 1894. Il a 9 ans quand les frères Wright effectuent un premier vol aérien de l'autre côté de l'Atlantique.

Quand éclate la guerre en 1914, il est refusé dans l'infanterie et dans la cavalerie en raison de sa constitution fragile. Il réussit cependant à s'engager dans l'aviation comme mécanicien et obtient un brevet de pilote en mars 1915.

Affecté à Vauciennes, près de Compiègne, dans l'escadrille des Cigognes, il abat un premier appareil ennemi le 19 juillet 1915 avec un avion simplement équipé d'une mitrailleuse montée sur affût rigide. Il est alors promu sergent et reçoit la médaille militaire.

En décembre de la même année, après plusieurs victoires, il survit de peu à la chute de son appareil. Le jour de Noël, pour son 21e anniversaire, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur.

 

Pendant la bataille de Verdun, en 1916, il est gravement blessé mais reprend l'air avec le grade de sous-lieutenant et le surnom honorifique d'As de l'aviation. Le 27 juillet, il affronte avec succès une meute de 10 avions ennemis.

Un an plus tard, devenu célèbre jusqu'en Russie, décoré par le président Poincaré de la croix de Saint-Georges, au nom du tsar, il est muté avec son escadrille dans les Flandres.

Il a déjà 53 victoires à son actif quand il décolle pour sa dernière mission à bord de son Spad, « Le Vieux Charles », de Saint-Pol-sur-Mer vers Poelkapelle près d’Ypres en Belgique. Les Allemands identifieront son avion et sa dépouille dans un champ mais ne pourront récupérer ses restes, détruits par un bombardement.

 

L'héroïsme de Guynemer a fait de lui une figure légendaire ; sa devise, « Faire face », est devenue celle de l'Ecole de l'air.

 

Le monument érigé à son honneur domine le village de Poelkapelle. Au sommet d’une colonne, se trouve une cigogne en bronze, les ailes baissées, volant dans la direction dans laquelle Guynemer se serait écrasé.

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28 août 2017 1 28 /08 /août /2017 23:10

Le mardi 29 août 1944, à l'approche de l'armée américaine, des soldats allemands instaurent la terreur dans la vallée de la Saulx, suite à des actes de résistance. 86 habitants de 16 à 85 ans des communes de Couvonges, Robert-Espagne, Beurey-sur-Saulx, Mognéville, et Trémont-sur-Saulx sont abattus et plusieurs centaines de maisons brûlées (54 maisons sur 60 détruites à Couvonges, 200 sur 300 à Robert-Espagne).

 

Arrivée en Lorraine de troupes venues d'Italie

Au début août 1944, Hitler décide de faire venir en France la 3e division de Panzergrenadiers qui est alors en Italie, dans la région de Florence. L'un de ses régiments, le 29e régiment de Panzergrenadiers, arrive ainsi au sud-ouest de Bar-le-Duc (Meuse) le 28 août.

Il répartit ses différentes unités dans plusieurs villages situés entre Bar-le-Duc et Saint-Dizier (Haute-Marne), notamment dans la vallée de la Saulx. Compte tenu de l'avance alliée, la mission de ce régiment n'est plus d'engager le combat contre les Américains mais de couvrir la retraite d'autres unités allemandes. Il s'agit de leurrer les Alliés en faisant croire à une présence ennemie plus importante qu'elle n'est en réalité.

Dès le 29 août au matin, plusieurs unités de ce régiment, équipées de véhicules blindés légers, se préparent à remplir leur mission. Elles quittent leur cantonnement pour faire mouvement vers l'ouest, en direction de Vitry-le-François. Un de leurs convois circule dans la forêt à proximité de Robert-Espagne mais il est attaqué par un petit groupe de résistants locaux. Un officier allemand donne aussitôt l'ordre de bloquer l'accès aux villages qu'il allait traverser, tous dans la Meuse et dans la vallée de la Saulx.

 

 

La tuerie de la vallée de la Saulx

Quatre villages sont particulièrement visés : Robert-Espagne, Beurey-sur-Saulx, Couvonges et Mognéville.

À chaque fois, les soldats empêchent toute personne d’en sortir ou d’y pénétrer. À midi, ils raflent les hommes rentrés manger chez eux. Ils fouillent systématiquement les maisons et mettent le feu aux maisons en lançant des plaquettes incendiaires. Les femmes et les enfants fuient sur les hauteurs dominant la vallée. À Robert-Espagne, Couvonges et Mognéville, les hommes raflés sont rassemblés sous bonne garde. Dans les deux premières localités, ils seront abattus vers 15 heures à l’aide de mitrailleuses. À Mognéville, un notaire qui parle allemand parvient à négocier la libération des otages mais une femme et deux hommes perdront néanmoins la vie dans ce village. À Beurey-sur-Saulx, plusieurs Malgré-nous parviennent discrètement à dire aux villageois de fuir. Dans ce village, les 6 victimes du 29 août seront 5 vieillards et une jeune fille, abattus devant leur maison en flammes ou tués dans une tranchée-abri. À Robert-Espagne, 49 hommes sont fusillés et un autre abattu dans une rue. À Couvonges, 26 hommes sont fusillés.

À Trémont-sur-Saulx, une localité voisine de Robert-Espagne, une jeune fille de 16 ans a eu la malchance d'être aperçue par des soldats du 29e qui l'abattent.

 

Responsabilités et poursuites

Après Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), Maillé (Indre-et-Loire), Tulle (Corrèze) et Ascq (Nord), la vallée de la Saulx (à la limite entre les départements de la Marne et de la Meuse) figure parmi les cinq grands massacres commis en France par les Allemands en 1944.

Alors que les premiers sont l’œuvre des SS, celui de ces villages meusiens a été commis par des militaires de la Wehrmacht.

L'enquête permit d'identifier les auteurs du massacre comme appartenant au 29e régiment de la 3e division de Panzer-Grenadiers, commandée par le generalmajor Hans Hecker.

L’affaire fut confiée au tribunal militaire de Metz qui identifia 8 militaires allemands (sur la cinquantaine qui aurait participé aux exactions). En 1950, l’instruction s’acheva mais les 8 inculpés (4 officiers, 2 sous-officiers et 2 soldats) étaient en fuite. Le jugement fut rendu le 28 mai 1952 et les condamnations furent prononcées par contumace : 4 condamnations à mort et 4 condamnations aux travaux forcés à perpétuité. Une peine de mort, celle concernant le colonel Schaefer, commandant du régiment, a été annulée en 1990, la famille du colonel étant parvenue à prouver qu'il ne commandait plus ce régiment le 29 août 1944.

 

 

Lien du jour : Hommage aux martyrs de la vallée de la Saulx

 

 

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24 août 2017 4 24 /08 /août /2017 23:01

Le 25 août 1580 se déroule la bataille d'Alcantara qui oppose les troupes portugaises d'Antoine, prieur de Crato et neveu d'Henri Ier, à l'armée espagnole du Duc d'Albe et de Philippe II. Ce dernier revendique le trône portugais depuis la mort d'Henri Ier, décédé sans héritier.

 

Une couronne sans héritier direct

Le roi du Portugal Sébastien Ier, tué le 4 août 1578, au cours de la « bataille des Trois Rois » (Alcácer-Quibir, Maroc), est mort à 24 ans sans héritier. Son grand-oncle, le cardinal dom Henri lui succède sous le nom de Henri Ier « le Chaste ». Il meurt en janvier 1580, lui aussi sans héritier.

 

De nombreux prétendants se font connaître :

- Antoine Ier, Grand Prieur de Crato, fils naturel de Louis de Portugal (5ème duc de Beja) et neveu du cardinal,

- Philippe II d'Espagne, petit-fils d'Emmanuel Ier le Fortuné par sa mère Isabelle de Portugal,

Mais aussi :

- Raymond ou Ranuccio ou Ranuce Ier Farnèse, Duc de Parme, enfant de Marie de Portugal, fille aînée d'Édouard de Portugal, Duc de Guimarães, dernier enfant mâle d'Emmanuel Ier le Fortuné,

- Jean Ier de Bragance, Duc de Bragance, marié à Catherine de Portugal (de Guimarães), sœur cadette de Marie de Portugal,

- Catherine de Médicis (a reine Catherine de Médicis descend, à la onzième génération, de ce personnage et c'est sur cette ascendance qu'elle revendique des droits à la couronne portugaise)

- Emmanuel-Philibert de Savoie fils de Marie-Béatrice de Portugal.

 

La confrontation

Philippe II revendiquant la couronne fit de grands préparatifs et réunit une armée considérable. Il en donna le commandement au duc d’Albe, qui eut sous ses ordres le chef de l’artillerie et le commandant de la flotte.

 

L’armée portugaise se trouvait rangée en bataille entre Lisbonne et le ruisseau d’Alcantara, sa gauche appuyée au Tage. Le duc d’Albe disposa ses troupes vis-à-vis, de l’autre côté du ruisseau, de sorte que c’était sa droite qui s’appuyait au Tage. Il occupa en arrière un petit mamelon rocheux du haut duquel il dirigea les mouvements de son armée. Sa réserve était au pied de ce mamelon que désigne encore la tradition, ainsi que la pierre sur laquelle on prétend qu’il s’assit pendant l’action.

Pour traverser le ruisseau, il lui fallait s’emparer d’un pont et d’un moulin qui se trouvaient sur son cours. Il fit attaquer ces deux points faiblement pour gagner du temps et attirer de ce côté les forces portugaises.

Pendant cette première période de la bataille, un corps de cavalerie remontait par ses ordres le cours du ruisseau, le passait en amont et se dirigeait sur la droite des ennemis, tandis que la flotte espagnole remontait le Tage au moyen de la marée montante, et venait se poster sur le flanc gauche des Portugais. Tout fut si bien combiné, dans ce double mouvement tournant, que la cavalerie tomba sur la droite des ennemis au moment où la flotte canonnait et fusillait leur gauche.

L’armée de don Antonio, ainsi attaquée à la fois en front et sur les deux flancs, ne tint pas longtemps et s’enfuit vers Lisbonne, le seul côté qu’on lui eût laissé libre. Ainsi, dans cette journée, le duc d’Albe dut la victoire à une observation heureuse et pratique du phénomène de la marée, observation combinée avec une manœuvre tournante de cavalerie sur l’aile opposée. Cette combinaison fait honneur à son talent de conception, encore dans toute la vigueur, malgré son grand âge, et l’exécution de ce plan prouve que les troupes espagnoles possédaient encore à la fin du XVIe siècle des qualités manœuvrières que depuis, elles ont rarement retrouvées.

 

Les conséquences

La victoire espagnole entraine l'occupation du Portugal, l'exil forcé d'Antoine et la réunion des deux royaumes de la péninsule Ibérique, établie jusqu'en 1640. Dom Antoine, réfugié aux Açores, résiste aux Espagnols jusqu'en 1583. Il meurt en exil à Paris, en 1595. C'est la fin de la dynastie portugaise de Viseu.

 

 

Voir aussi :

25 juillet 1139 - Victoire portugaise sur les musulmans - Naissance du Portugal

13 juin 1580 - L'Espagne occupe le Portugal

1er décembre 1640 - Le Portugal retrouve son indépendance

 

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12 août 2017 6 12 /08 /août /2017 23:01

Allié du duc de Bourgogne Jean sans Peur, le roi d'Angleterre Henry V débarque en Normandie.

S'ensuit le siège d'Harfleur qui commence le 18 août 1415 et dure jusqu'à la reddition de la ville près d'un mois après le 22 septembre.

Le dimanche 13 août 1415, les voiles d'une immense flotte apparaissent devant les côtes normandes, à l'embouchure de la Seine. Très impressionnés, les chroniqueurs de l'époque ont évoqué 1.500 navires mais selon les récents travaux de l'historien Craig Lambert, ils étaient probablement deux fois moins nombreux.

À bord de ces navires partis deux jours plus tôt du port de Southampton se trouvent environ 11.700 soldats (2.500 hommes d’armes et leur suite, 9.000 archers et 200 combattants spécialisés dans l’artillerie à poudre, pour la plupart des mercenaires allemands), et toute une logistique de siège, canons, bombardes et chevaux.

L'objectif du roi d'Angleterre Henry V, qui s'apprête à commander ses troupes en personne, c'est la ville fortifiée d'Harfleur (3 kilomètres de remparts, 18 tours) où il souhaite établir une tête de pont pour la reconquête de la Normandie, terre de son ancêtre Guillaume le Conquérant. C'est aussi un riche port de commerce à l'époque et un point stratégique qui permet de contrôler l'estuaire de la Seine et l'accès à Paris.

 

La campagne de France culmina avec la victoire anglaise sur les Armagnacs, lors de la bataille d'Azincourt (25 octobre 1415).

 

Lire également : 25 octobre 1415 - Bataille d'Azincourt

 

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9 août 2017 3 09 /08 /août /2017 23:01

Le dimanche 10 août 1913, le traité de Bucarest met fin à la deuxième guerre balkanique. Ce traité contient avant tout des clauses territoriales, partageant à nouveau les territoires conquis lors de la précédente guerre balkanique. Les Bulgares, responsables des hostilités, restituent Andrinople aux Turcs et cèdent une partie de la Dobroudja à la Roumanie. La Macédoine est partagée entre la Serbie et la Grèce.

Le Congrès de Berlin de 1878 avait permis à l'Empire ottoman de conserver en Europe un vaste territoire habité majoritairement par des populations chrétiennes liées aux pays voisins : bulgares, grecs, serbes.

La proclamation de l'indépendance de la Bulgarie en 1908 et, en même temps, la poussée autrichienne marquée par l'annexion de la Bosnie et de l'Herzégovine, ainsi que l'aide apportée par l'Allemagne à la Turquie incitent les petits États des Balkans à se rapprocher et à former une ligue balkanique.

Mais les autorités ottomanes poussent les musulmans de Bosnie à s'installer en Macédoine pour modifier la composition ethnique de la région. Au début de l'année 1912, plusieurs traités d'alliance sont ainsi conclus entre la Bulgarie, la Grèce, la Serbie et le Monténégro, en vue de se partager les territoires européens de l'Empire ottoman.

La première guerre balkanique éclate en octobre 1912 et se termine par le traité de Londres du en mai 1913, qui met pratiquement fin à la présente ottomane en Europe. Cependant, ce traité ne détermine pas les nouvelles frontières en Macédoine. Dès le 1er juin, un accord est conclu entre la Grèce et la Serbie pour confirmer la ligne de démarcation entre leurs zones d'occupation en Macédoine et s'opposer aux ambitions bulgares dans la région.

Dans la nuit du 29 au 30 juin 1913, sans déclaration de guerre préalable, les Bulgares envahissent les territoires que leur contestent les Serbes et les Grecs. Les Turcs en profitent pour récupérer Andrinople et sa région, tandis que la Roumanie s'empare de la Dobroudja du Sud. La Bulgarie vaincue demande la médiation des puissances et un cessez-le-feu est établi fin juillet 1913. Le traité de paix est rapidement signé le 28 juillet par les représentants de la Bulgarie, de la Roumanie, de la Serbie, du Monténégro et de la Grèce. Il est ratifié le 10 août.

Dans la foulée de ce traité, celui de Constantinople (29 septembre 1913) entérine les limites territoriales entre la Bulgarie et l'Empire ottoman

 

Cette défaite de la Bulgarie a pour effet un renversement des alliances balkaniques, avec de graves conséquences pour l'Europe. Ainsi, la Russie jusque-là alliée de la Bulgarie se range aux côtés de ses vainqueurs, (Serbie et Roumanie) alors que la Bulgarie se voit contrainte de rechercher l'alliance de l'Autriche-Hongrie.

 

Au début de 1914, la situation dans les Balkans semble stabilisée mais les équilibres restent précaires. L’Autriche s’est montrée offensive et intransigeante. Elle s’est opposée avec détermination aux objectifs nationaux serbes. L’Allemagne et la Russie ont su calmer leurs alliés respectifs, mais la tension entre Vienne et Belgrade est si forte qu’un nouvel incident pourrait mettre le feu aux poudres…

En juillet 1914, après l’assassinat à Sarajevo de l’héritier au trône d’Autriche, Vienne et Berlin ne sauront pas montrer la même retenue, entraînant l’Europe et le monde dans « la grande guerre ».

 

Lire également :

17 octobre 1912 - Début de la guerre des Balkans

28 novembre 1912 - L'Albanie proclame son indépendance

28 juin 1914 - Assassinat d'un archiduc à Sarajevo

 

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7 août 2017 1 07 /08 /août /2017 23:01

Durant la conférence de Yalta, Joseph Staline promet aux Alliés l'entrée en guerre de l'URSS contre le Japon. Dès le 2 Avril 1945, le pacte de neutralité soviéto-japonais datant de 1941 est abrogé, et à partir du 8 mai, des troupes soviétiques sont transférées en Extrême-Orient. Le mercredi 8 août 1945, la Russie déclare la guerre à l'Empire.

 

L'armée russe, dirigée par le maréchal Aleksandr Mikhaïlovitch Vassilievski, ouvre des fronts en Mandchourie, en Mongolie intérieure ainsi que dans la partie sud de Sakhaline. Elle occupe également les îles Kouriles.

En huit jours, les forces russes, appuyées par les soldats de la République populaire mongole, progressent de 400 km.

Après l'annonce de l'empereur Hiro-Hito, le 15 août, de son intention de capituler, les troupes progressent encore.

Le 16 août, les Soviétiques réalisent à Kalgan leur jonction avec les troupes du Parti communiste chinois, encerclant l'armée du Guandong. Le général Otozō Yamada entame des pourparlers de capitulation. Le 20 août, le cessez-le-feu est proclamé.

Le 23 août, Port-Arthur, sur lequel la République de Chine, par un traité passé quelques jours plus tôt, a reconnu la souveraineté soviétique, est occupé par l'Armée rouge.

Parallèlement, entre le 11 et le 25 août, la XXVe armée soviétique pénètre en Corée jusqu'au 38e parallèle nord. Les Kouriles et quatre îles de la province d'Hokkaidō sont occupées par les Soviétiques.

Entre 500.000 et 600.000 Japonais sont faits prisonniers par les Soviétiques, dont 148 généraux.

Le 2 septembre 1945, le Japon reconnaît sa défaite en signant l’acte de capitulation sur le cuirassé américain Missouri en baie de Tokyo.

 

Lire également :

6 août 1945 - Bombe atomique sur Hiroshima

9 août 1945 - Bombe atomique sur Nagasaki

10 août 1945 - Les Vietnamiens se soulèvent contre les Japonais

2 septembre 1945 - fin de la Seconde Guerre mondiale

 

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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 23:01

Après trois ans de piétinement dans la plaine flamande, le commandant en chef britannique Douglas Haig lance le mardi 31 juillet 1917 à Passchendaele (ou Passendale), près d'Ypres, une grande offensive en direction des ports belges de Bruges et Ostende.

 

La Bataille de Passchendaele, appelée aussi troisième bataille d’Ypres, qui débute le 31 juillet 1917 et s’achève le 10 novembre 1917, renvoie exactement aux représentations des combats de la Première Guerre mondiale qui ont conquis notre imaginaire aujourd’hui : violence inouïe d’affrontements gigantesques, puissance écrasante des machines de guerre qui massacrent à bonne distance, mortalité effrayante et accélérée au sein de troupes engagées par vagues, gains territoriaux dérisoires au prix exorbitant d’assauts répétés et de carnages insensés. Le bilan est désastreux pour les Britanniques dont les pertes s’élèvent à environ 250.000 hommes, alors que les objectifs ne sont pas atteints, tandis que les Allemands perdent 170.000 hommes.

 

Lien du jour : La bataille sur le site officielle de la ville de Passchendaele

 

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19 juin 2017 1 19 /06 /juin /2017 09:00

La guerre d’Espagne, est un conflit qui opposa le camp des « nationalistes » à celui des « républicains ». Elle se déroula de juillet 1936 à avril 1939 et s’acheva par la défaite des républicains et l’établissement de la dictature de Francisco Franco, qui conserva le pouvoir absolu jusqu’à sa mort en 1975.

À partir de mars 1937, l’armée de Franco, sous le commandement du général Mola, investit le nord de l’Espagne. Après avoir traversé le Pays basque, au cœur duquel eut lieu le terrible bombardement de la ville de Guernica, les nationalistes atteignent la ville de Bilbao.  Bilbao était la capitale de la communauté autonome basque établie par la république depuis le commencement de la guerre. Cette autonomie avait été octroyée en échange de l'appui des nationalistes basques.

 

Ce furent précisément ceux qui avaient été chargés d'organiser les défenses de la ville qui, par leur trahison, rendirent possible sa chute.

Murga et Anglada, après que les républicains eurent découvert leur trahison, les fusillèrent, mais le monarchiste Alejandro Goicoechea réussit à franchir les lignes, emportant avec tous les plans et informations disponibles sur le système de défense. Munis de ces renseignements, les chefs nationalistes découvrirent que le secteur du mont Gaztelumendi était un point faible dans la « Ceinture de Fer », car il n'y avait plus là qu'une seule ligne de défense, après les assauts nationalistes des mois précédents.

Dans la nuit du 13 juin, les défenseurs évacuèrent la majeure partie de la population civile de la ville. Les troupes franquistes lancèrent alors avec l'aide de la légion Condor une attaque de grande envergure qui détruit les défenses de Bilbao. C'est à Artxanda que se livrèrent les derniers combats, où mourut le lieutenant Mardaras.

Le 18 juin, le général républicain Ulibarri fit retraite, laissant tomber la ville aux mains de ses ennemis le 19 juin 1937. Ils détruisirent les ponts avant de se replier, mais la plus grande partie de la ville resta intacte.

 

En août, les combats se portent dans la région de Santander, qui tombe le 26 août. Les Asturies restent alors seules dans le nord de l’Espagne à rester sous contrôle de la République. Cette petite zone résiste longtemps mais doit capituler le 17 octobre, laissant ainsi les forces nationalistes entièrement maîtresses de la côte atlantique.

 

Relire également :

18 juillet 1936 - Début de la guerre civile espagnole

1 avril 1939 - Fin de la guerre civile en Espagne

15 juin 1977 - Élections démocratiques en Espagne

 

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