La campagne de purges lancée par Joseph Staline contre les prétendus trotskistes atteint le haut commandement de l'Armée rouge.
Le vendredi 11 juin 1937, la presse aux ordres du Kremlin annonce :
que le N.K.V.D. (commissariat du peuple aux Affaires intérieures, plus clairement une police politique) a découvert une Organisation militaire trotskiste antisoviétique
que les plus hauts gradés de l’Armée rouge dont sept généraux d’armée en font partie
qu’un tribunal militaire, siégeant à huit clos, les a condamnés à mort pour trahison et espionnage
Le samedi 12 juin 1937, sept grands chefs militaires soviétiques sont fusillés.
Les purges staliniennes
Elles ont été pour Staline le moyen de s'assurer le pouvoir absolu en plongeant le pays dans un climat de terreur et de suspicion policière, elles détruisaient toute possibilité d'extension d'une opposition au sein et hors du parti.
En attribuant les échecs dus à la politique du secrétaire général à des boucs émissaires, les purges justifiaient les mesures de Staline.
Enfin, elles faisaient disparaître les acteurs de la révolution d'Octobre (dont la seule existence portait ombrage au maître du Kremlin), mais aussi les « apparatchik », ses pairs, qui auraient voulu s'émanciper de sa tutelle.
Les premiers procès préfabriqués, celui des ingénieurs de l'« affaire Chakhty », celui du « parti industriel », celui du « bureau fédéral menchevik », font leur apparition dès la fin des années vingt (1928-1931).
Ils sont suivis d'arrestations massives : la collectivisation forcée s'accompagne de la déportation de millions de familles paysannes qualifiées de koulaks.
Entre 1936 et 1938, des millions de Soviétiques seront fusillés ou envoyés dans les goulags. Ce procès, accompagné de purges massives (remplacement de 80% des cadres de toutes les administrations), aura des conséquences désastreuses lors du début de la Seconde Guerre mondiale. Staline se prive en effet de ses meilleurs généraux.
Juin 1937
Les 11 et 12 juin 1937, le maréchal Toukhatchevski, ex-commissaire adjoint à la Défense soviétique les généraux Iakir, Ouborevitch, Kork, Eideman, Feldman, Primakov, et Poutna sont fusillés (Gamarnik s’est déjà suicidé le 31 mai).
Dans les dix jours suivants, plus de 1.000 officiers supérieurs sont arrêtés dont 21 généraux de corps d’armée et 37 généraux de division. La plupart seront également passés par les armes.