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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 23:01

Le suffrage, longtemps réservé aux hommes, n’est devenu réellement universel en France qu’en 1944.

Voici l'historique de cette lutte :

 

13 mai 1849 : Jeanne Deroin, institutrice, tente en vain de se présenter aux élections législatives.

 

Printemps 1871 : la "Commune de Paris" reconnait les droits politiques des femmes.

Cette courte période insurrectionnelle (du 18 mars au 28 mai 1871), marque l'arrivée massive des femmes sur l'arène politique et dans l'engagement révolutionnaire. Elles vont s'investir par milliers durant les 72 jours qu'elle va durer et y jouer un rôle fondamental.

 

En 1876 : Hubertine Auclert, journaliste, fonde le premier groupe suffragiste français : "le droit des femmes".

 

Le 9 décembre 1903 : un vote unanime du Parlement rejette l’égalité politique

 

En 1914 : organisation d’un "vote blanc", sondage auprès des femmes sur leur désir de voter. Plus de 500 000 réponses favorables.

femme-vote.jpg 

À plusieurs reprises, de 1919 à 1940 : des propositions de loi en faveur du vote des femmes sont votées par la Chambre des députés, avant que le Sénat ne les rejettent, soit en repoussant indéfiniment leur examen, soit en s'y opposant par le vote.

Ces différentes propositions de loi visent selon les cas à octroyer le suffrage « intégral », pour toutes les élections, ou le suffrage « partiel », pour les seules élections locales.

 

20 mai 1919 : vote en faveur d'une proposition de loi pour le suffrage intégral des femmes par 344 voix contre 97.

 

21 novembre 1922 : Trois ans et demi après son vote à la Chambre, la proposition est rejetée au Sénat par 156 voix contre 134.

 

7 avril 1925 : la Chambre des députés adopte par 390 voix contre 183 une proposition de loi en faveur du suffrage des femmes lors des élections municipales et cantonales.

 

12 juillet 1927 : résolution de la Chambre des députés « invitant le Gouvernement à hâter, devant le Sénat, la discussion du projet de loi voté par la Chambre des députés concernant le suffrage des femmes aux élections municipales » (396 voix contre 94).

 

A chaque fois, il s’agit d’un coup d’épée dans l’eau : aucun de ces votes n’aura de suite, en raison de l’obstruction du Sénat.

 

Le 19 juin 1928, 21 mars 1929, 26 juin 1931 : refus par trois fois du Sénat de mettre la question du vote des femmes à l'ordre du jour.

Le 30 juillet 1936 : la Chambre des députés se prononce à l'unanimité pour le suffrage des femmes (475 contre 0). Le texte n'est jamais inscrit à l'ordre du jour du Sénat.

 

Le 4 Juin, Blum nomma pourtant trois femmes dans son gouvernement (sous-secrétaires d’État, et non pas ministres, il ne faut pas trop en demander quand même !) : Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie et Cécile Brunschvicg.

 

Le 21 avril 1944 : le général de Gaulle ratifie une ordonnance qui prévoit le vote des femmes et leur éligibilité.

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 23:02

Le 29 mars est férié à Madagascar, pour la commémoration des martyrs de l'insurrection de 1947 : Martioran'ny tolona tamin'ny 1947.

 http://www.lcr-lagauche.be/cm/images/mada.jpg

Préambule historique

Durant la majeure partie du XIXe siècle, l'île est administrée par le Royaume de Madagascar. Elle est intégrée à l’empire colonial français en 1896.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'administration de l'île se met aux ordres du gouvernement de Vichy avant de rendre les armes aux Anglais qui occupent Madagascar en 1942.

Les Anglais remettent l'île aux représentants du général de Gaulle.

Maladroits, ces derniers multiplient les réquisitions sous prétexte d'accélérer le développement de l'économie. Ils humilient les habitants en leur appliquant de façon rigoureuse le statut de l'«indigénat».

 

Mais dès la fin de la guerre, à Tananarive, la capitale, les élites malgaches se prennent à rêver aux principes de liberté édictés par les Anglo-Saxons dans la Charte de l'Atlantique. Beaucoup revendiquent une intégration complète de l'île dans la République française.

 

Madagascar obtient le statut de territoire français d’outre-mer après la guerre, en 1946. L’île est alors dotée d’une assemblée élue, mais aux pouvoirs limités.

 

Une révolte prévisible

À Tananarive, les élites malgaches revendiquent une intégration complète de l'île dans la République française.

Trois députés malgaches à l'Assemblée constituante française fondent dès 1946 à Paris le Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache (MDRM) avec l'objectif d'une pleine participation des Malgaches à la vie politique...

L'un d'eux, cependant, Joseph Raseta, crée la même année une société secrète, la Jina (Jeunesse nationaliste), et prépare un soulèvement en vue de conquérir l'indépendance.

 

Les dirigeants de la IVe République ignorent le projet d'insurrection bien que les services de la Sûreté dirigés par le commissaire Marcel Baron en soient informés grâce à des agents infiltrés dans la Jina et d'autres sociétés secrètes.

 

Le MDRM, également informé, diffuse dans les villages un télégramme demandant à chacun d'éviter les violences.

Mais cet appel est sans effet. Les autorités françaises auraient fait arracher des affiches comme si elles souhaitaient en découdre avec les opposants cachés !

 

L'Insurrection du 29 mars 1947

Tout commence le 29 mars 1947, dans la nuit de samedi à dimanche, où des camps de gendarmeries sont attaqués par des Malgaches à Moramanga, à Manakara ainsi que dans le Bas-Faraony. Quelques centaines d'hommes simplement armés de sagaies et de coupe-coupe attaquent des petites villes côtières et des plantations. Ils s'en prennent aux Européens mais aussi aux Malgaches qui vivent et travaillent avec eux. Les colons sont pris au dépourvu et ne peuvent réagir faute de moyens militaires sur place.

 

Il s'’ensuit une rébellion longue de 21 mois qui se soldera en une liquidation des insurgés et du seul parti malgache membre de l’assemblée.

 

Des répressions sanglantes

La rébellion indépendantiste inspirée par le Mouvement Démocratique de Rénovation Malgache sera sévèrement réprimée par le France.

Le gouvernement envoie à Madagascar des renforts, essentiellement des troupes coloniales (tirailleurs sénégalais) : au total 18.000 hommes début 1948. La répression donne lieu à de nombreux débordements et crimes de guerre : tortures, exécutions sommaires, regroupements forcés, mises à feu de villages...

 

L'insurrection du samedi 29 mars 1947 et la répression qui en découlait, restera à jamais un traumatisme pour les Malgaches. Pourtant les circonstances et les instigateurs exacts de l’insurrection font aujourd’hui encore l’objet de doutes de la part des chercheurs, qui planchent sur cette période noire de l’histoire de Madagascar.

carte madagascar

Territoire d'outre-mer de 1946 à 1958, Madagascar obtient un premier niveau d'autonomie le 10 octobre 1958, en tant que République Malagasy au sein de la Communauté française. Puis elle accède à l'indépendance le 26 juin 1960.



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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 00:01

Le 22 février 1848, l'interdiction d'un nouveau banquet à Paris provoque une manifestation lors de laquelle des protestataires sont tués par l'armée.

Des barricades sont alors édifiées dans la ville de Paris.

Au terme de trois journées insurrectionnelles (22, 23 et 24 février), le roi Louis-Philippe Ier refuse de voir verser le sang pour réprimer les insurgés parisiens ; il abdique et s'enfuit en Angleterre.

le roi Louis-Philippe Ier

Le jeudi 24 février 1848, vers midi, le roi Louis-Philippe abdique en faveur de son petit-fils, le comte de Paris. Les tentatives de la duchesse d'Orléans de faire reconnaître son fils comme nouveau roi échouent devant l'hostilité de la Chambre des députés.

En effet, la chambre des députés rejette le nouveau souverain et constitue un gouvernement provisoire formé par Lamartine, Dupont de l'Eure, Arago, Ledru-Rollin, Garnier-Pagès, Crémieux et Marie.

Dans l'après-midi le nouveau pouvoir est mis en place : le gouvernement provisoire, qui proclame la République, mettant ainsi fin à la Monarchie de Juillet.

 

Premières mesures :

Les premières mesures du gouvernement provisoire marquent une rupture : la peine de mort est abolie dans le domaine politique, les châtiments corporels et la contrainte par corps sont supprimés, l'abolition de l'esclavage sera signée le 27 avril (voir cet article)...

Dans le domaine politique, les changements sont importants : la liberté de la presse et celle de réunion sont proclamées et le gouvernement institue le suffrage universel masculin .

 

La France va vivre plusieurs semaines dans une douce euphorie communément appelée :
« l‘illusion Lyrique ».

Mais la IIème République connaîtra rapidement son lot de troubles et s'achèvera le 2 décembre 1851 avec le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte puis la restauration de l’Empire un an plus tard.

 

Lien du jour : Résumé des institutions Françaises


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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 00:01

Monseigneur de Beaumont, fait interdire l'impression et la diffusion des deux premiers volumes de "L'Encyclopédie" ou "Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers".

Encyclopedie Diderot

L'œuvre collective dirigée par Diderot et D'Alembert est jugée subversive par les Jésuites qui la qualifie "d'athée et matérialiste".

Le contenu politique et philosophique, plus que les parties techniques et scientifiques, est décrié.

Les thèses développées par l'abbé de Prades, un des contributeurs de l'Encyclopédie, sont, selon les membres du conseil, "contaminées par l'esprit voltairien".

 

Les jésuites en voulaient d'abord à Diderot qui avait refusé leur collaboration à l'ouvrage, mais surtout ils ne lui pardonnaient pas de faire concurrence à un dictionnaire qu'ils venaient eux-mêmes de faire paraître. « Quels ennemis nous avons, soupirait Diderot, qu'ils sont constants ! Qu'ils sont méchants ! »

Denis Diderot

Denis DIDEROT
(5 octobre 1713 - 31 juillet 1784)

Jean le Rond D'Alembert

Jean le Rond D'Alembert
(16 novembre 1717 - 29 octobre 1783)

Mais, avant même la parution du premier volume, le succès commercial de l'Encyclopédie fut immense, puisque, dès le début du lancement, on recueillit 4300 souscriptions. Et bientôt, l'Encyclopédie se trouva dans toutes les bibliothèques, depuis celles des châteaux jusqu'à celles des petits curés de campagne.

 

Devant un tel succès, le Parlement et le Haut Clergé s'inquiétèrent.

Le roi Louis XV fit d'abord confisquer quelques exemplaires, puis accepta de condamner totalement l'ouvrage.

C'était en réalité un geste purement officiel car l'Encyclopédie avait des partisans très haut placés : Mme de Pompadour et le Lieutenant de Police lui-même protégeaient sa parution clandestine et le chef de la censure, à la veille d'une saisie, offrait à Diderot de cacher les épreuves dans son propre bureau.

 

 

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 00:01

5 février 1810 : Napoléon rétablit la censure

 

La liberté d'expression est un droit compris dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

 

article 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. »

article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas prévus par la loi. »

 

Napoléon rétablit la censure pour toutes les productions de presse, par un décret, le lundi 5 février 1810, et déclare :

« Le droit d'imprimer n'est pas du nombre des droits naturels. »

Il crée les prisons d'État pour, selon ses propres mots, « les personnes détenues sans qu'il soit convenable ni de les faire traduire devant les tribunaux ni de les mettre en liberté ».

 

La censure continuera tout au long du XIXe siècle, jusqu'à la Loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881..

  pancarte liberté place de la liberté expression

5 février 1817 : Il faut payer des impôts pour voter

La "loi Lainé", réformant les dispositions électorales, est votée : pour prétendre au statut d'électeur, il faudra désormais être un homme âgé d'au moins trente ans, et payer 300 francs d'impôts.

Les hommes de plus de quarante ans devront quant à eux payer 1.000 francs d'impôts.

La Loi Lainé prévoit un renouvellement de la chambre par cinquième chaque année, les élections se faisant au moyen d'un collège unique d'électeurs réuni au chef-lieu du département.

 

La Loi Lainé est reformée avec la loi "du double vote" du 29 juin 1820.

Cette loi adoptée pour renforcer la représentativité des monarchistes en favorisant le quart le plus imposé en lui permettant de voter une première fois, comme tous les autres électeurs, au sein du collège d’arrondissement (258 députés) puis exclusivement une seconde fois dans le deuxième collège élisant ainsi un autre contingent de députés (172 députés).


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