Le vendredi 22 novembre 1963 à 12 h 30, le président John Fitzgerald Kennedy, qui était en tournée à travers les Etats-Unis, est abattu par trois coups de feu alors qu'il traversait le centre ville de Dallas dans une Cadillac décapotable.
Transporté en urgences à l'hôpital le président mourra 30 minutes plus tard. Le gouverneur du Texas, John Connaly, présent dans la voiture officielle est grièvement blessé. Mais il sortira indemne du Parkland Memorial Hospital de Dallas.
Agé de 46 ans John Fitzgerald Kennedy, trente-cinquième président des Etats-Unis, n'aura gouverné que trois ans.
Il est le quatrième président des États-Unis à être victime d'un assassinat et le huitième à mourir en exercice.
La Commission présidentielle sur l'assassinat du Président Kennedy, connue sous le nom de Commission Warren est une commission américaine créée par un décret du président Lyndon Johnson du 29 novembre 1963 pour enquêter sur les circonstances de l'assassinat de JFK.
La commission tient son nom officieux de son président, Earl Warren, alors président de la Cour suprême des États-Unis.
Son rapport final de 888 pages fut présenté au président Johnson le 24 septembre 1964 et fut rendu public 3 jours plus tard. Il concluait que Lee Harvey Oswald avait agi seul dans l'assassinat du président Kennedy et la blessure du gouverneur du Texas John Connally. Dès leur publication, les conclusions de ce rapport ont prêté à fortes controverses.
Les circonstances et le mobile de son assassinat sont restés obscurs.
Officiellement, John F. Kennedy, président des Etats-Unis, est assassiné par un jeune homme déséquilibré, Lee Harvey Oswald, qui sera à son tour tué par Jack Ruby, un truand, dans les locaux de la police 48 heures après le drame.
Malgré les conclusions de la Commission Warren, de nombreuses théories ont circulé sur la mort de JFK. Voici quelques explications de Vincent Quivy, historien et journaliste, auteur de « Qui n'a pas tué John Kennedy ? ».
- La mafia
C'est l'hypothèse la plus répandue : la mafia américaine aurait organisé le meurtre du président.
« A cette époque, l’administration Kennedy, et notamment son frère John qui était alors ministre de la Justice, est entrée en guerre contre la mafia américaine », explique Vincent Quivy. « Jack Ruby, l'assassin d'Oswald, était en outre un petit voyou. Les gens y ont vite vu un rapport avec 'le milieu', autrement dit la mafia, lui l'aurait poussé à tuer Oswald afin que celui-ci ne les dénonce pas ». Mais l'enquête n'a jamais abouti.
- L'extrême droite
La puissante extrême droite américaine « avait les crocs contre JFK », souligne l'historien. « Il était en effet le premier président qui voulait faire évoluer la législation pour les droits civiques des noirs américains ».
Mais il était aussi, à leur sens, trop tendre avec Cuba et donc les communistes. Autant dire que lorsqu'il a posé le pied au Texas, terre conservatrice à l'époque, JFK n'était pas forcément le bienvenu : un petit comité d'accueil l’attendait d'ailleurs, avec des banderoles l'accusant d'avoir trahi l’Amérique. Mais là encore, aucun élément n'a jamais permis de valider cette thèse.
- Les communistes
Après l'extrême droite, l'extrême gauche. Lee Harvey Oswald était un militant pro-Castro, qui a vite été relié à l'URSS. « Quand il a été arrêté, il s'est revendiqué marxiste », souligne en outre le journaliste. Notons que l'assassinat du président a eu lieu quelques mois seulement après la crise des missiles de Cuba...
La piste de l'URSS a donc été prise au sérieux par les autorités américaines. Cependant, rien n'a permis de relier concrètement Oswald aux Soviétiques. D'autant qu’Oswald s'est engagé très jeune dans les marines avant d'aller en URSS. Quand les Soviétiques l'ont vu arriver, ils s'en sont donc méfiés. Il est peu probable que les services secrets russes aient pu lui confier une mission d'espionnage...
- Lyndon B. Johnson, le vice-président en quête de pouvoir
Dans un meurtre, on se demande toujours en premier lieu à qui profite le crime. Naturellement, c'est Lyndon B. Johnson vers qui les regards se sont vite tournés. Le vice-président, présent lors du voyage à Dallas, n'est-il pas devenu, dans la foulée de l'assassinat, président ?
« Ils se haïssaient l'un et l'autre, rappelle l’historien. Très vite, on a vu dans cet homme peu aimable, à la réputation de sale type, le coupable idéal. D'aucuns disaient d'ailleurs qu'il n'aurait jamais été président si Kennedy n'était pas mort soudainement, car JFK l'aurait certainement écarté une fois réélu. Bref, le profil du coupable idéal ». Mais sur ce point aucune preuve non plus…
- Le parapluie lanceur de fléchettes empoisonnées
Que faisait donc un homme avec un parapluie en cette journée si ensoleillée ? Quand on regarde les images, on peut apercevoir un homme ouvrir puis refermer un parapluie au passage du convoi présidentiel. Très vite, une nouvelle théorie est apparue. Si cet homme n'était pas un complice d'Oswald, qui donnait à ce moment-là un signal au tueur, il se pourrait bien qu'il s'agisse... du tueur lui-même.
Vincent Quivy explique : « L'idée était la suivante : le parapluie était en fait une arme ultra-sophistiquée de la CIA qui aurait lancé une flèche empoisonnée sur le président, de façon à le paralyser et en faire une cible plus facile... ».
Ridicule, et pourtant, la théorie a prospéré (comme d’autres).
Jusqu'à ce que l'homme en question explique son geste bien des années plus tard : « le parapluie était le symbole de Chamberlain (que l'on surnommait l'homme au parapluie), l'ancien Premier ministre Britannique pour qui travaillait le père de JFK lorsqu'il était ambassadeur à Londres avant la seconde guerre mondiale, explique Vincent Quivy. On lui a prêté des idées pro-hitlériennes. Pour ce manifestant, donc, l'idée était donc de montrer son désaccord envers la famille Kennedy avec son parapluie, comme un symbole ». Bien loin de la fléchette empoisonnée, mais tout aussi tirée par les cheveux...
- La « piste française »
Y avait-il un tueur d'extrême droite français à Dallas le 22 novembre ? C'est en tout cas ce que sous entend une note trouvée dans les archives de la CIA en 1977, et qui a conduit les enquêteurs à se tourner vers la France.
La note en question venait des services de renseignement français, adressée à leurs homologues américains. « Elle les avertissait sur la présence d'un membre de l'OAS, activement recherché, présent à Dallas le 22 novembre et expulsé le surlendemain vers le Mexique ou le Canada ».
Au final, rien de bien solide dans cette nouvelle théorie.
- Un complot homosexuel
Le procureur Jim Garrison, qui a rouvert en 1967 l'enquête sur l'assassinat de JFK, y croyait en tout cas dur comme fer : le président a été victime d'un complot homosexuel. Ce serait en tout cas le point commun de Ruby et Clay Bertrand, alias Clay Shaw, le mystérieux homme d'affaires et seul suspect poursuivi pour l'assassinat de Kennedy... Le mobile ?
- Les extraterrestres
L'idée fait sourire, mais dans les années 70, cette théorie comptait parmi les préférées des Américains. « A cette époque, les gens croyaient beaucoup aux martiens, avec l'affaire Roswell, rappelle l'historien. Il y avait donc naturellement une théorie selon laquelle ce seraient les martiens - ou la CIA, pour les protéger - qui ont tué JFK ».
Le mobile ? Facile, JFK s'apprêtait en effet à dévoiler leur existence au grand public. Le président aurait en effet demandé, peu avant de mourir, l'accès à des documents secrets sur l'existence des OVNIS.
- JFK a simplement été victime d'un accident !
Un des gardes du corps de Kennedy, dans une voiture derrière celle du président, se serait levé avec son arme à la main et aurait glissé. Un coup de feu serait parti... droit dans la tête de JFK.
C’est ballot !
Cette idée paraît toute aussi farfelue, que les autres elle a pourtant donné lieu à plusieurs écrits !
- L'assassin est en fait... le chauffeur
On voit sur le film le chauffeur se retourner au moment des coups de feu, mais on ne voit pas son corps sur l'image, cachée par celui d'un passager. Très vite, là encore, l'imaginaire s'emballe. Serait-ce lui qui aurait tiré ? D'autant que lorsque retentissent les cops de feu, la voiture ralentit au lieu d'accélérer...
Et voilà une nouvelle théorie : le chauffeur était en fait un membre des services secrets qui se serait retourné pour abattre sa cible en pleine tête !
Une thèse complètement absurde, sachant que les nombreux témoins ont contredit cette version, y compris ceux qui se trouvaient dans la voiture.
Lien du jour : JFK - l'assassinat les questions
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