La peine des galères était une condamnation pénale surtout pratiquée en France sous l'Ancien Régime et qui consistait à envoyer les forçats comme rameurs sur les galères. D'autres nations usaient aussi de cette pratique : les républiques de Venise et de Gênes, l'Empire d'Espagne1, l'Empire ottoman.
Elle est une sorte de peine capitale tant la mortalité y est importante mais aussi une peine corporelle en raison de son lot de supplices tels le port des chaînes et des entraves, le fouet, le marquage au fer rouge et, parfois même, la mutilation...
Depuis 1560, où une condamnation à un minimum de dix ans a été instituée par Charles IX, les condamnés étaient enchaînés à leur banc. À leurs côtés, les engagés volontaires n'étaient pas enchaînés. Quand la galère coulait, ceux-ci pouvaient tenter de survivre si, du moins, ils savaient nager... Mais les condamnés coulaient avec l'épave. Les uns et les autres formaient « la chiourme ».
Les galères s'étaient multipliées sous le règne de Louis XIV. Le Roi-Soleil avait manifesté sa volonté de dominer les mers comme le continent et il avait confié à son ministre Colbert le soin de créer une marine digne de ce nom, rivale des marines anglaise et hollandaise.
Colbert avait d'abord acheté des navires à l'étranger avant de lancer une industrie navale en France. Dès 1677, la France comptait 116 vaisseaux dont 12 de premier rang, avec 74 à 120 canons. Au total plus de 6.000 canons.
Les galères royales basées à Toulon étaient au nombre d'une quarantaine. Ces bateaux longs et bas, à un pont et deux mâts, étaient armés de canons à l'avant. À l'arrière, ils étaient surmontés du carrosse ou tabernacle, où se tenaient les officiers.
Chaque galère était placée sous le commandement de quatre officiers d'épée (des gentilshommes). Ils avaient sous leurs ordres une centaine de soldats, appelés bas-officiers, qui faisaient office de geôliers. Parmi eux les argousins, qui ferraient les galériens, et les pertuisaniers, qui surveillaient ceux-ci lors des corvées.
Les rameurs étaient des esclaves turcs achetés sur les marchés de Livourne, de Gênes ou de Malte, ainsi que des condamnés de droit commun. À ceux-là s'ajoutaient de malheureux vagabonds, des huguenots (opposants religieux) ou encore des faux sauniers (coupables de contrebande sur le sel).
Le 27 septembre 1748, une ordonnance du roi Louis XV abolit l'institution des galères et incorpore ces dernières dans la marine royale.
Les guerres de Louis XIV terminées, l'entretien de la flotte ne nécessitait plus des équipages si nombreux : les condamnés aux travaux forcés seront désormais en majorité envoyés au bagne et employés à des travaux de construction des ports et des forts.
Toulon dut dès lors loger les forçats. On le fit d'abord sur les galères auxquelles on adjoignit des vaisseaux qui prirent le nom de bagnes flottants ; puis il fallut procéder à des installations à terre. A la fin du XVIIIe siècle, on ne construisit plus de galères mais on continuait à envoyer des forçats à Toulon. L'état sanitaire n'était guère brillant, de sorte que, dès le début, on avait dû se préoccuper de loger les malades à terre et d'aménager un hôpital du bagne.