Le lundi 9 novembre 1970, à 19h15, Charles de Gaulle meurt paisiblement dans sa maison de « La Boisserie », à Colombey-les-deux-Églises (Haute-Marne). Il est pris d'un malaise en faisant une réussite aux cartes.
Le Général avait reçu son voisin René Piot, cultivateur, pour une affaire de parcelle agricole à gérer. Un entretien cordial d'un bon quart d'heure sur tout et rien. René Piot se souviendra qu'après avoir évoqué un hangar qu'il construisait, le Général lui glissa :
« Si vous êtes gêné, je peux vous aider. Vous savez, le Général n'est pas à plaindre. »
Ensuite, Charles de Gaulle était allé faire une promenade dans le parc avant de joindre au téléphone son secrétariat particulier à Paris. Vers 17 h, nouvelle promenade puis retour au bureau pour quelques lettres.
Vers 19 h, le Général ferma les volets et alluma la télévision, s'installa à la table de bridge, prit les cartes pour s'atteler à une patience.
Soudain, un cri : « Oh, j'ai mal, là, dans le dos. » puis s'affaissa doucement sur le côté, retenu par le bras du fauteuil.
À 19 h 25, le cœur cessa de battre.
La nouvelle de la mort sera tenue secrète jusqu'au lendemain matin. Elle chargea l'abbé Lacheny de prévenir le contre-amiral Philippe de Gaulle alors à Brest, lequel ouvrit les courriers confidentiels que lui avait remis son père quelques années auparavant, les mêmes que Georges Pompidou possédait depuis 1952.
« Je veux que mes obsèques aient lieu à Colombey... »
Selon ses vœux, son enterrement se fait dans l'intimité
Au petit matin du 10 novembre 1970, la France est sous le choc. Colombey-les-Deux-Églises, 391 habitants, devient pour quelques jours le centre du monde.
Le 12 novembre, sa dépouille est transportée sur un engin blindé de reconnaissance vers la petite église, en présence de sa famille, des Compagnons de la Libération et des habitants de son village.
Il est enterré au cimetière auprès de sa fille Anne, avec une simple inscription sur sa tombe, « Charles de Gaulle 1890-1970 ».
Hommage simple, discret, infiniment respectueux, à l'image des douze jeunes gens du village choisis pour porter le cercueil recouvert d'un drapeau tricolore.
Toutefois, une cérémonie officielle rassemblant quatre-vingts chefs d'État a lieu parallèlement à Notre-Dame de Paris.
Le 18 juin 1972, une Croix de Lorraine monumentale a été érigée au-dessus du village de Colombey.
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