La nuit du 4 au 5 août 1789, où l'Assemblée Constituante issue de la Révolution votait l'abolition des privilèges féodaux et mettait fin ainsi à la structure économique de l'Ancien Régime, a été bien plus importante que la prise de la Bastille. Rappelons en effet que la Bastille n'embastillait que 7 personnes (4 faussaires, 2 fous, 1 criminel) le14 juillet 1789.
La séance du 4 août 1789 de l'Assemblée nationale est la conséquence de la « Grande Peur » : les paysans s'en étaient pris aux maisons seigneuriales, tout en proclamant leur fidélité au roi.
Les députés, inquiets par ses soulèvements, décident d'abolir les restes de féodalités : corvée, dîme, juridiction seigneuriale, etc…
Le 4 août 1789, à 8 heures du soir, l’ensemble des députés est réuni sous la présidence de Le Chapelier. Le très riche duc et pair d’Aiguillon se lève et évoque « le malheureux cultivateur soumis au reste barbare des lois féodales ». Il propose « d’établir cette égalité de droits qui doit exister entre tous les hommes ». L’assemblée applaudit.
En 6 heures, abolit l’ensemble des privilèges en usage depuis plusieurs siècles. La dîme est supprimée, les droits de chasse, sur la proposition de monseigneur de Lubersac, sont abolis. L’égalité fiscale est instaurée. Les mesures vexatoires des seigneurs sont supprimées, comme l’est la mainmorte, qui interdisait aux serfs de transmettre leurs biens à leurs descendants, comme le sont les corvées et les fonctions inutiles et coûteuses des courtisans. Pendant toute la nuit c’est une surenchère de générosité.
L’égalité des peines et de l’accès aux emplois publics est proposée.
L'Assemblée se prépare alors à rédiger une grande Déclaration des droits.