Après s'être éclipsé une journée en s'envolant vers Baden-Baden sans même prévenir son premier ministre, Charles de Gaulle prononce un discours de fermeté qui lui permet de reprendre la main politiquement.
La signature, avec les syndicats, des Accords de Grenelle, le 27 mai, n'avait pas immédiatement mis fin aux grèves ouvrières.
Le jeudi 30 mai, après avoir effectué la veille un déplacement chez le général Massu à Baden-Baden, de Gaulle prononce à 16 h 30 un discours de fermeté face aux tentatives de renversement du pouvoir.
Cette allocution est radiodiffusée (la télévision étant en grève). Elle intervient au bout d’un mois de crise sociale marquée par des manifestations tournant parfois à l’émeute, et par des grèves importantes conduisant à la paralysie de l’économie du pays.
Charles de Gaulle rejette toutes les demandes de l'opposition concernant sa démission comme la révocation du Premier ministre. Par contre, il annonce la dissolution de l'Assemblée nationale élue en mars 1967.
Le soir même, les gaullistes organisent une grande manifestation de soutien au général sur les Champs-Elysées, montrant leur capacité de mobilisation et indiquant aux différents acteurs des événements du mois de mai qu’ils n’avaient pas le monopole de l’occupation de l’espace public.
Ses choix semblent efficaces puisque les contre-manifestations connaissent un grand succès et que les gaullistes sont renforcés au Parlement après les législatives anticipées du 30 juin.
Des militants gaullistes manifestent le 30 mai 1968
sur les Champs-Elysées leur soutien à Charles de Gaulle.
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13 mai 1968 - Grande manifestation contre de Gaulle