Face aux événements d'Algérie, de Gaulle, appuyé par Jacques Chaban-Delmas, prépare depuis le début du printemps son retour dans la vie politique française.
En effet, de nombreuses personnalités avaient jusqu'alors appelé à son retour pour gérer la situation difficile et le climat d'insurrection qui règnent en France.
Le 13 mai 1958, un comité de vigilance appelle à manifester contre le FLN à Alger.
Un comité de salut public est créé, à la tête duquel se trouve le général Massu. Il lance un appel au général de Gaulle le 14 mai. L'insurrection prend de l'ampleur et risque de dégénérer en guerre civile.
Le 15, le Général se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Mais certains voient dans cette déclaration un soutien à l'armée et s'inquiètent.
Le 19, lors d'une conférence au palais d'Orsay, il répond aux inquiétudes des français en objectant : « Croit-on, qu'à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ? ».
Durant cette conférence, il explique sa déclaration du 15 mai, rassure et insiste sur la nécessité de l'union nationale. Il précise que s'il se présente encore comme le recours, il ne donne aucune caution ni à l'armée ni à quiconque.
Le Général refuse la première exigence des opposants à son retour, notamment François Mitterrand, qui est de désavouer officiellement les Comités de Défense de la République, composés de civils et de militaires et constitués dans toute la France pour favoriser sa prise de pouvoir.
Quittant sa retraite de Colombey-les-Deux-Eglises, le général de Gaulle est appelé le 25 mai par le Président de la République, René Coty, à assumer la direction du gouvernement.
Il est investi par les députés le 1er juin 1958.