Le 24 août 79 (ou le 24 octobre – voir en fin d’article), une violente éruption du Vésuve provoque l'enfouissement de la riche cité romaine de Pompéi sous une pluie de cendres volcaniques.
Les Romains ne savaient même pas que la montagne fertile dominant la baie de Naples était un volcan !
La précédente éruption du Vésuve remontait à 3.500 ans avant JC et n'avait laissé aucun souvenir dans les mémoires.
Pendant longtemps le Vésuve semble avoir été un mont tranquille.
Les écrivains antiques le décrivent couvert de jardins et de vignes, mis à part son sommet aride.
Pourtant, une alerte avait eu lieu le 5 février de l'an 62, sous le règne de l'empereur Néron. Elle s'était traduite par un violent tremblement de terre (de magnitude estimée à 5 d'après les dégâts) qui avait détruit à 50% Pompéi.
Sans attendre, les riches propriétaires avaient reconstruit les superbes demeures décorées de fresques, de statues, de mosaïques et de fontaines, où ils venaient se reposer des turbulences de la vie romaine.
La reconstruction était à peine terminée que le volcan se réveillait 17 ans plus tard.
L’éruption du Vésuve de l’an 79
Quelques minutes seulement après le début de l’éruption, le panache de cendres brûlantes et de gaz s’élève déjà à plus de quinze kilomètres dans le ciel. Le sommet du panache s’étale dans le ciel et le vent pousse le nuage au-dessus de Pompéi, plongeant la ville dans l’obscurité.
Ces cendres d'un total de plusieurs millions de tonnes se refroidissent et retombent sous forme de poussières et de pierres ponce sur Pompéi.
Pompéi se retrouve enfouie sous 6 mètres de lapilli (fines particules de roches volcaniques) et le port voisin d'Herculanum, à l'habitat plus populaire, disparaît, lui, sous 16 mètres de boues.
Terrorisés, les Pompéiens essaient de s’enfuir, mais ne savent où aller.
2000 personnes environ trouvèrent la mort à Pompei. Dans les campagnes environnantes, les victimes ont dû se chiffrer par dizaine de milliers. Les victimes n'ont pas été asphyxiées mais tuées instantanément par une violente vague de chaleur et de poussière. La posture des ossements découverts à Pompéi révèle l'absence de gestes de protections ou de signes d'agonie. Tout s'est produit en une fraction de seconde au contact de la chaleur, juste avant qu'un amas de cendre ne vienne, par couches successives, statufier les victimes.
Au total, en près de 24 heures, le Vésuve entraîne la mort de plusieurs milliers de personnes dans les villes et les campagnes du golfe de Naples.
Dans les semaines qui suivent, les rescapés reviennent creuser la couche de dépôts volcaniques et tentent de récupérer leurs biens.
Puis, le site est abandonné et retombe dans l’oubli.
Sorties de l'oubli 1.700 ans plus tard, ces deux cités nous ont permis, grâce à leur malheur, de connaître la civilisation romaine à son apogée avec autant de précision que si elle s'était éteinte hier.
Bien qu’il ne reste que des ruines de Pompéi, il subsiste des traces de la vie qui l’animait : fresques, mosaïques, moulages des corps des victimes et les écrits d’un jeune homme (Pline le Jeune), témoin de la fin de la ville et de ses habitants.
La date de la disparition de Pompéi
La date traditionnellement fixée est le 24 août 79.
Mais une fois n’est pas coutume, la date choisie pour la publication d’un article sur ce blog, n’est pas forcément la date « anniversaire » de l’évènement.
Le seul témoin oculaire survivant fiable, Pline le Jeune, âgé de 17 ans à l'époque de l'éruption, relate l'événement dans 2 lettres adressées en l'an 104 à l'historien Tacite.
La date exacte de l'éruption fut longtemps placée au 24 août 79 car la majorité des manuscrits de Pline portait la mention des calendes de septembre, quelques manuscrits cependant portaient des leçons indiquant des dates différentes et légèrement postérieures.
L'une indique en particulier les calendes de novembre (1er novembre), peut-être faut-il alors placer l'éruption le neuvième jour avant les calendes de novembre, soit le 24 octobre de notre calendrier. Longtemps délaissée cette datation a suscité à nouveau l'intérêt des historiens grâce à des indices de plus en plus nombreux qui semblaient placer l'éruption en automne :
- des dolia (grandes amphores) semblaient contenir du vin fraîchement pressé ;
- des braseros étaient allumés le jour de l'éruption ;
- les victimes retrouvées dans la cendre portaient des vêtements plus chauds que les tuniques claires d'été ;
- la végétation indiquait l'automne : noix, figues et inversement les fruits d'été typiques d'un mois d'août étaient déjà vendus séchés ou en conserves ;
- l'analyse de monnaies trouvées en 1974 datant de la quinzième salutation impériale de Titus, nécessairement postérieures au début de septembre 79.
Le Vésuve est un volcan toujours actif : il a connu plus de 50 éruptions depuis celle qui a détruit Pompéi.