Le mercredi 19 juin 1907, un affrontement tragique entre les forces de l'ordre et des vignerons languedociens éclate à Narbonne.
La crise de la viticulture languedocienne débouche sur un affrontement tragique entre les forces de l'ordre et les manifestants.
Victimes de la surproduction, aggravée par la « chaptalisation » du vin (ajout de sucre), les vignerons de l'Aude se sont soulevés à l'appel d'un cafetier local, Marcelin Albert.
Clemenceau en appelle au sentiment républicain des maires et, dans le même temps, envoie 27 régiments représentant 25.000 fantassins et 8.000 cavaliers. Il a soin de les recruter hors de la région pour éviter qu'ils ne fraternisent avec la population.
Le drame survient le 19 juin, où les soldats tirent sur la foule, faisant deux morts dont un adolescent. Le lendemain, nouveau drame face à une foule qui hurle sa haine : cinq morts.
À Agde, petite ville à l'embouchure de l'Hérault, 600 soldats du 17e régiment d'infanterie prennent connaissance de la tuerie de Narbonne. Eux-mêmes sont originaires de la région (le gouvernement ne pouvait pas tout prévoir). Ils se mutinent et gagnent Béziers où ils sont accueillis par une population en liesse.
La crise se dénoue peu à peu. Dès le 21 juin, Clemenceau, qui se glorifie du titre de « premier flic de France », annonce à la Chambre que les mutins sont rentrés dans le rang... Ils seront expédiés au fin fond de la Tunisie !