L'expression « tiers monde » fait référence à l'ensemble des pays africains, asiatiques, océaniens, européen ou du continent américain en carence de développement.
Alfred Sauvy, né à Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales) le 31 octobre 1898 et mort à Paris le 30 octobre 1990, est un économiste, démographe et sociologue français.
Le jeudi 14 août 1952, dans un article intitulé « Trois mondes, une planète » et publié dans l'hebdomadaire l' « Observateur » (l'actuel « Nouvel Observateur »), Alfred Sauvy emploie pour la première fois l'expression « tiers-monde »".
Son article, traitait des pays sous-développés en tant qu'enjeu des grandes puissances.
Selon lui, l'opposition du monde occidental et soviétique, nie l'existence d'un troisième monde, l'ensemble des pays sous-développés, d'ailleurs convoités par les deux blocs.
Il le compare au tiers-état de l'Ancien régime : l’article se terminait ainsi : « car enfin ce Tiers Monde, ignoré, exploité, méprisé, comme le tiers état, veut lui aussi être quelque chose ».
Le « Tiers Monde » est d'abord une formule pour désigner un ensemble de pays extrêmement hétérogènes, mais qu'unit le trait commun de n'avoir pas connu, pour des raisons diverses, la révolution industrielle au XIXème siècle.
Après leur accession à l’indépendance, certaines de ces jeunes nations d’Afrique et d’Asie tentèrent d’adopter une position politique de neutralité face au « premier monde », le monde « occidental », qui poursuivait une économie de marché, et au « deuxième monde », le monde socialiste, dont l’économie était dirigée par les gouvernements.
Ainsi l’expression Tiers monde commença à prendre une couleur économique et à désigner des pays à l’indépendance toute neuve, qui luttaient pour nourrir, loger, vêtir, éduquer leur population tout en exportant leurs matières premières et en faisant front à la pauvreté, à des conditions climatiques difficiles, à la guerre aussi bien qu’aux séquelles du colonialisme.
Alors même que l’expression était vulgarisée par les chercheurs et les journalistes dans les années soixante et soixante-dix, elle se chargea d’un sens nouveau.
On utilisa « Tiers monde » pour qualifier les pays « de couleur » relégués aux derniers rangs des nations pour raison d’instabilité sociale et économique. C’est ainsi que l’Amérique latine rejoignit le groupe des pays désignés par cette formule.
Derrière l’opposition entre le « premier monde » riche et le Tiers monde pauvre commencèrent à se profiler des sentiments de supériorité nationale et ethnique.