Hitler, après le débarquement allié en Normandie, veut porter un coup décisif au moral des Britanniques. La propagande nazie a donné à une nouvelle arme le nom de V1 (Vergeltungswaffe eins, « arme de représailles n° 1 »).
Le mardi 13 juin 1944, à partir de 3h30 du matin, les premiers V1 allemands sont lancés sur l'Angleterre, à partir de rampes situées sur les côtes de la Manche.
Ce 13 juin, sur les dix V1 lancés, quatre seulement atteignent le sol britannique, et un seul tombe sur Londres, tuant six personnes.
La nouvelle arme, construite dans la base ultrasecrète de Peenemünde
La bombe volante Fi-103/V1 mesure 7,90m de long et est propulsée par un moteur à réaction qui ne fonctionne qu'à partir de 300km/h. Le V1 est donc catapulté. Il est guidé par un pilote automatique. L'engin tombe sur sa cible après l'arrêt programmé du moteur. Il a une envergure de 5,38m et pèse au décollage 2 150Kg, dont 550Kg de carburant. Il contient une charge explosive de 830Kg.
L'engin a une vitesse maximale de 644Km/h et a une portée de 230Km.
80 jours d'angoisse
Durant l'été 1944, les Allemands lancèrent en moyenne une centaine de V1 par jour (et parfois jusqu'à 250) à partir de plusieurs dizaines de rampes installées sur le littoral de la Manche.
En moyenne 70 s'écrasent sur Londres chaque jour, faisant au total.
Sur ces 8.000 engins, environ 2.400 franchirent les écrans anti-aériens et les barrages de chasseurs, tuant 6.184 personnes, en blessant 17.981 et causant de sérieux dégâts à la ville de Londres.
Un effet surtout psychologique
La Royal Air Force démontrera que les V-1 peuvent être abattus en vol ou déviés de leur trajectoire. Après avoir réorganisé leur défense (qui combine des avions de chasse, des canons antiaériens et des barrages de ballons captifs), les Britanniques parviennent, en août 1944, à abattre la plupart des V1 qui franchissent la Manche.
Les V1 eurent un effet psychologique, plutôt que tactique. Leur faible charge explosive et leur précision toute relative en firent une arme finalement « peu efficace » (proportionnellement on nombre lancés).
Mais les armes secrètes allemandes alimentèrent la propagande de Goebbels et laissèrent croire à l'opinion étrangère et allemande, que l'Allemagne pouvait encore retourner le sort de la guerre.
Grâce à un résistant français, Michel Hollard, qui localise les 104 rampes de lancement, l'aviation britannique va pouvoir détruire celles-ci une à une et annihiler ainsi la menace.
Les attaques de V1 cessent le 1er septembre 1944.
Les V1 ne frappèrent pas que l'Angleterre, la Belgique fut également touchée. Plus de 8 000 V1 furent lancés sur Anvers et plus de 3 000 sur Liège.
Les V2 frappent Londres et Anvers
Contrairement à la croyance des Alliés, la menace des armes nouvelles allemandes n'est pas définitivement écartée après la libération de la France et de la majeure partie de la Belgique.
Hitler a confié aux S.S. le déploiement des fusées A4, rebaptisées V2. Le premier de ces missiles frappe Paris, le 8 septembre 1944.
Mais l'essentiel des attaques de V2 porte sur deux villes : Londres et Anvers, principal port des Alliés sur le continent. Pendant sept mois, les V2 tuent aveuglément.
Le Blockhaus d'Éperlecques - lancement de fusées V1 et V2
Les savants allemands qui ont mis au point ces fusées participeront, après la guerre, à la conquête de l'espace.
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