Le « Canard enchaîné » dévoile l'affaire des diamants, peu après le renversement du dictateur centre-africain Jean-Bedel Bokassa (le 20 septembre).
Le mercredi 10 octobre 1979, le Canard Enchaîné révèle que Bokassa Ier, empereur de Centrafrique, aurait offert une plaquette de bijoux d'une valeur estimée de un million de francs à Valéry Giscard d'Estaing, alors qu'il n'était que ministre des finances et se rendait en Centrafrique pour des parties de chasse en 1973.
Au moment de cette révélation, Valéry Giscard d'Estaing est président de la République. Il peinera à trouver des explications pour justifier ce somptueux cadeau.
En avril 1979, plusieurs dizaines d'écoliers sont tués dans les prisons de Bangi, la capitale centrafricaine. Une commission d'enquête conclut à la participation "quasi-certaine" de Jean Bédel Bokassa à ce massacre, et en septembre, la France fait intervenir l'armée pour le remplacer par David Dacko, ancien président.
Selon certaines sources, l'entourage de M. Bokassa aurait alors aidé à la révélation de l'affaire des diamants, le "président à vie" espérant ainsi faire pression sur l'Elysée pour retrouver son trône.
Au terme du conseil des ministres qui siège le 10 octobre, le porte-parole, Pierre Hunt, déclare, à ce sujet que « le conseil n'a évoqué que des affaires sérieuses ».
En fin d'après-midi, l'Agence France-Presse publie une dépêche ainsi rédigée : En réponse à une question concernant la pratique des cadeaux diplomatiques, on indique, à l'Elysée, que les échanges de cadeaux de caractère traditionnel, notamment lors des visites de membres du gouvernement dans les Etats étrangers, n'ont, en aucun cas, ni le caractère ni la valeur qui ont été mentionnés par certains organes de presse à propos du Centrafrique.