Denis ou Denys (de Dionysos, dieu grec de la vigne et du vin !) a participé à l'évangélisation de la Gaule au 3e siècle comme chef chrétien ou comme premier évêque de Paris. Il fut décapité en 258, sous le règne de l'empereur Valérien et de son fils Gallien, sur la colline de Montmartre.
Il fut alors inhumé au Vicus Catolacus, au nord de Paris, et sa tombe, à l'emplacement de l'actuelle basilique de Saint-Denis, ne tarda pas à attirer des pèlerins. Vers 475, sainte Geneviève fit élever à cet endroit une première église. Un siècle et demi plus tard, le roi Dagobert fonda un monastère bénédictin.
Une légende raconte que le martyr aurait, après sa décapitation, porté sa tête jusqu'à l'endroit destiné à son inhumation. En réalité, ce miracle a été imaginé au 9e siècle par les moines qui se sont inspirés d'un autre Denis, grec celui-là, que l'on classe parmi les martyrs « céphalophores » qui, selon la légende, auraient porté leur tête après leur décapitation (on recense environ 120 martyrs de cette sorte).
Les moines voulaient de la sorte relever le prestige de leur abbaye et attirer en plus grand nombre les pèlerins, source irremplaçable de revenus et de dons. Ils craignaient aussi que les rois ne délaissent leur abbaye, nécropole royale depuis l'époque de Dagobert.
De la même façon, à la même époque, l'abbé Hilduin de Saint-Denis aurait imaginé que le nom de Montmartre venait du latin Mons martyrium (« Mon du martyre »). Selon d'autres sources, ce nom viendrait de la présence, à l'époque romaine, d'un temple dédié à Mercure et d'une vénération locale pour Mars (d'où « Mons mercurii » ou « Mons martis »).