Le mardi 24 septembre 1952, le sous-marin Sibylle disparaît à plus de 700 mètres de fond entre Toulon et le Cap Camarat pour une raison inconnue.
En 1951, la Royal Navy consenti le prêt pour une durée de quatre ans, de quatre sous-marins à la Marine Nationale Française.
Construits en 1942-1943, ces quatre sous-marins de la série « S » étaient déjà anciens, et ne devaient servir qu’à l’entrainement des équipages de sous-marins et des groupes d’actions sous-marines (GASM). Ils prennent les noms de :
Sultane ex Statesman,
Saphir ex Satyr,
Sirène ex Spiteful,
Sibylle ex Sportsman.
L'Angleterre apportera son aide à la recherche des 48 disparus, en vain. Le sous-marin la Sibylle était commandé par le LV CUROT avec qui disparaissent quatre officiers, 9 officiers mariniers et 34 quartiers-maîtres et marins.
Sportsman rebaptisé Sibylle
La remise en condition de navigation du Sportsman commence dans le 1er trimestre 1951.
Le 25 juin 1952, le Sportsman quitte les chantiers BARROW armé par un équipage anglais et rallie GOSPORT.
Le 28 juin l’équipage français arrive à PORTSMOUTH. La passation sous pavillon français a lieu le 8 juillet 1952 à GOSPORT. Le Sportsman devient Sibylle n° S 617. Le 15 juillet, la Sibylle quitte l’Angleterre vers LORIENT.
Du 18 au 22 juillet, la Sibylle fait des essais des tubes lance-torpilles.
Le 22 juillet, la Sibylle quitte LORIENT vers CASABLANCA.
Du 30 juillet au 6 août, elle transite de CASABLANCA à ALGER et effectue des exercices.
Le 8 août elle arrive à TOULON. Du 8 août au 4 septembre, l’équipage est en permission pendant que la Sibylle subie une révision complète.
Le 4 septembre la Sibylle appareille et procède à des essais de plongée maximum (300 pieds - 90 m) qui s’effectuent sans incident.
Entraînement individuel jusqu’au 9 septembre, puis exercices avec escorteurs jusqu’au 19 septembre. Le 23 au soir la Sibylle rentre à TOULON pour appareiller le 24 dans la nuit pour un rendez-vous avec Le Touareg (ex-destroyer américain) dans un secteur sud Camarat.
L’exercice dramatique du 24 septembre 1952
La Sibylle exécute, avec le Touareg, un exercice d’attaque par escorteur d’un sous-marin naviguant à une immersion de sécurité minima de 30 mètres, avec changement de route de 30° toutes les 10 minutes.
Ayant plongé à 7 h 43, la Sibylle est attaquée une première fois à 7 h 52.
Au cours d’une 2ème attaque, le contact ASDIC est perdu par l’escorteur à 08 h 02 et à 270 m de distance, un peu avant que l’escorteur ne soit à sa verticale. Le contact n’est pas repris !
A 08 h 15, la bouée de sécurité du sous-marin est repérée. L’accident s’est donc produit entre 08 h 02 et 08 h 15.
Hypothèse envisagée : compte-tenu de la proximité de l’escorteur en inclinaison faible, le sous-marin qui reprenait peut-être la vue pour un ennui quelconque, a été gêné par la proximité de l’escorteur et obligé de plonger en catastrophe avec une forte pointe négative, qui l’aurait conduit au-delà de son immersion maximum.
L’escorteur poursuit ses recherches puis, n’ayant aucun contact radio à 09 h 30 heure de fin d’exercice, le Touareg donne l’alerte. Les recherches sont entreprises avec les moyens disponibles.
Une tâche de gaz-oil à 6 milles dans l’est du Cap Camarat et différents objets sont aperçus. La bouée de sécurité a été retrouvée mais le câble qui la reliait au sous-marin a été rompu.
Le centre de la tâche d’hydrocarbure qui s’est étendue peu à peu sur une grande surface correspond à la position qu’occupait le sous-marin au moment du dernier contact à cet endroit, le fond est de 700 mètres.