Alors que la tension entre l'empire ottoman et la Bulgarie est à son paroxysme, les Bulgares profitent du trouble occasionné par la révolution des Jeunes Turcs pour proclamer leur indépendance.
Depuis le traité de San Stefano en 1878 la Bulgarie était de facto indépendante de l'empire ottoman mais il restait des restrictions.
Le mardi 22 septembre 1908 les Bulgares organisent une cérémonie sur le mont Tsarevets dans la ville de Veniko Tarnovo et le prince Ferdinand s'intronise roi des Bulgares.
Proclamation de l'indépendance de la Bulgarie adressée à la nation bulgare par le Prince Ferdinand
Suivant les volontés de notre libérateur, dont jamais ne s'effacera le souvenir, et de la grande nation russe, à laquelle nous relient les liens de parenté, avec le concours de nos bons amis et voisins, sujets du Roi de Roumanie, et à l'aide également des héros bulgares, le 18 février 1878 furent rompues les chaînes qui liaient depuis tant de siècles la Bulgarie, jadis grande et glorieuse puissance. A partir de celle époque jusqu'à aujourd'hui, pendant trente ans, la nation bulgare, conservant le souvenir de ceux qui avaient travaillé pour la cause de sa liberté et s'inspirant de leur tradition, a travaillé elle-même sans cesse à assurer les progrès de son beau pays et, sous mon régime et sous le régime de feu le Prince Alexandre, en a fait un peuple qui peut prendre place sur un pied d'égalité dans la famille des peuples civilisés, tout en le dotant des avantages du progrès intellectuel et économique. Engagée dans cette voie, rien ne devrait arrêter les progrès de la Bulgarie, rien ne devrait entraver son sucés. Tel est le désir de la nation : telle est sa volonté. Que cette volonté soit remplie ! La nation bulgare et son chef ne peuvent avoir qu'un sentiment, qu'un désir. Pratiquement indépendante, la nation était arrêtée dans son développement normal et pacifique par certaines illusions et des limitations formelles, qui avaient pour résultat une froideur dans les relations de la Turquie et de la Bulgarie. Moi et la nation désirions nous réjouir du développement politique de la Turquie. La Turquie et la Bulgarie, libres et entièrement indépendantes l'une de l'autre, peuvent exister dans des conditions qui leur permettraient de renforcer leurs relations amicales et de se consacrer au développement pacifique à l'intérieur. Inspiré par le but sacré de satisfaire les exigences nationales et de me conformer au désir national, je proclame, avec la bénédiction du Tout-Puissant, la Bulgarie, unie depuis le 6 septembre 1885, royaume indépendant.
Avec la nation, j'ai la ferme conviction que cet acte rencontrera l'approbation des grandes puissances.
Vive la Bulgarie libre, indépendante ! Vive la nation bulgare !
Tirnovo, 22 septembre 1908, vingt-deuxième année de mon règne. |