Le vendredi 28 août 1914, a eu lieu la première bataille navale de la Première Guerre mondiale. Elle a opposé les deux plus grandes flottes mondiales : la Grand Fleet (anglaise) et la Kaiserliche Marine (allemande).
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Vers 7 heures du matin, les Anglais rencontrèrent 6 contre-torpilleurs ennemis, qui prirent aussitôt chasse et cherchèrent à se réfugier à Héligolan, l'archipel allemand d'Heligoland, situé dans le Sud-Est de la mer du Nord.
Dans la poursuite, les croiseurs légers britanniques Aréthusa (3.600 tonneaux, deux canons de 152 millimètres, six de 102 millimètres, 30 nœuds) et Fearless (3.300 tonneaux, dix canons de 102 millimètres, 25 nœuds) s’attaquent à deux croiseurs allemands qui, après vingt minutes de combat à courte distance, disparaissent, gravement avariés, dans la brume.
Les contre-torpilleurs anglais canonnent les petites unités ennemies et parviennent à couler le torpilleur portant le guidon du chef de flottille.
Tout à coup, sortant du brouillard, apparaît le grand croiseur-cuirassé allemand York (9.500 tonneaux, quatre canons de 210 millimètres, dix de 152 millimètres, douze de 88 millimètres, 20 nœuds).
Malgré la disproportion d’artillerie, les deux petits croiseurs anglais l’attaquent. Leur tir bien réglé occasionne de telles avaries au nouvel assaillant que celui-ci renonce au combat et se replie. Quelques instants après, ces deux vaillants petits navires coulaient en quinze minutes le Mainz (4.300 tonneaux, douze pièces de 105 millimètres, 27 nœuds).
Vers midi, les flottilles anglaises sont disséminées sur un vaste espace, rencontrant à chaque moment de nouveaux croiseurs ennemis sortis au secours de leurs flottilles. L’apparition du York, bien que momentanée, décida le commodore Tyrwhitt, chef des divisions légères anglaises à demander à son tour l’appui des croiseurs de bataille.
Bientôt le Lion (27.000 tonneaux, huit pièces de 343 millimètres, seize de 102 millimètres, 28 nœuds) arrive, et dès lors, l’action se précipite. En quelques coups de sa puissante artillerie, ce nouveau combattant envoie au fond l’Ariadne (2.600 tonneaux, dix pièces de 105 millimètres, 22 nœuds) et le Köln (4500 tonneaux, douze pièces de 105 millimètres, 26 nœuds).
Le bilan en termes matériel et humain est très différent entre les deux camps.
La Royal Navy avait à sa disposition : 5 bateaux de combats, 8 croiseurs, 33 destroyers et 8 sous-marins. 7 destroyers et 2 navires ont été endommagés. La bataille d’Heligoland a fait 35 victimes anglaises.
L’Allemagne disposait de 6 croiseurs, 19 torpilleurs et 12 dragueurs de mines. Le bilan final est bien plus lourd que celui de la Royal Navy puisqu’on compte de nombreux dégâts. En termes de bateaux coulés il y a eu 3 croiseurs, 2 torpilleurs et un destroyer. De plus, 3 destroyers et un croiseur ont été gravement endommagés. En termes humains, la bataille d’Heligoland a fait 712 morts et 336 prisonniers.