Le dimanche 13 mai 1888, la princesse Isabel (Isabelle), fille de l'empereur Dom Pedro II, profite d'un déplacement de son père à l'étranger pour promulguer une loi dite Aurea qui met fin à l'esclavage.
Sous la pression des Anglais, le Portugal s'engage dès 1810 à mettre un terme à la traite des esclaves mais sa promesse reste sans effet et le trafic clandestin se poursuit entre les colonies portugaises d'Afrique et le Brésil.
En 1822, le Brésil s'émancipe du Portugal, devient un empire et porte à sa tête Dom Pedro 1er, lui-même issu de la famille de Bragance qui règne au Portugal.
En 1830, l'empereur renouvelle la promesse d'abolir la traite en vue de s'attirer les bonnes grâces de l'Angleterre. Le 4 septembre 1850, le Parlement brésilien réitère l'interdiction de la traite.
Dans les années 1860, les idées abolitionnistes se répandent dans la bourgeoisie libérale de Rio avec la création de deux associations militantes : la « Sociedade Brasilera contra a Escradidao » et l'« Associaçao Central Emancipacionista ».
En 1866, l'empereur Dom Pedro II signe plusieurs lettres de libération d'esclaves. A l'ambassadeur français qui lui demande d'en finir avec l'esclavage, il répond que ce n'est plus qu'une question de forme et d'opportunité. Mais les grands propriétaires fonciers, qui vivent grassement en exploitant d'immenses étendues de terres (latifundia), ne sont pas prêts à libérer leurs esclaves.
En 1871 vient la « loi du ventre libre » qui octroie la liberté d'office à tous les enfants à naître. En 1884 enfin, plusieurs provinces du Brésil déclarent leur intention de ne plus importer d'esclaves, autrement dit d'appliquer les engagements internationaux déjà vieux de plus de 70 ans !
La loi du 28 septembre 1885 déclare libres les esclaves de plus de 60 ans. En 1887, l'Église catholique se déclare publiquement désireuse d'en finir avec l'esclavage.
Quelques mois plus tard, comme l'empereur a entrepris un long voyage en Europe et confié la régence à sa fille Isabel.
Celle-ci profite de l'ouverture de la session du Parlement pour soumettre au vote la loi Aurea, sans prévoir de compensation financière pour les propriétaires d'esclaves.
En reconnaissance de son action contre l'esclavage, Isabel reçoit du pape Léon XIII une Rose d'Or.
Mais, l'année suivante, les grands propriétaires fonciers irrités par l'abolition de l'esclavage se joignent à l'opposition républicaine. L'empire est aboli et Dom Pedro II s'installe à Paris alors que sa fille se retire au château d'Eu, en Normandie, propriété de son mari, Gaston d'Orléans, comte d'Eu et petit-fils du roi Louis-Philipe 1er.