La révolte des Cabochiens est un épisode de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Après avoir fait assassiner son cousin Louis d’Orléans (frère de Charles VI et premier chef du Parti Armagnac) six ans plus tôt, le Duc de Bourgogne Jean Sans Peur a besoin de s’assurer le contrôle de Paris tenu par le parti adverse rassemblé autour du Comte Bernard VII d’Armagnac.
Pour assurer le succès de son entreprise, Jean Sans Peur s’associe au fils d’une vendeuse de tripes, un certain Simon Le Coutelier ou Simon Caboche*, boucher-écorcheur de son état.
Le mardi 27 avril 1413, les cabochiens ou écorcheurs, une faction commandée par l'écorcheur Simon Caboche et alliée à Jean sans Peur, attaquent la Bastille et tuent le prévôt de Paris.
Les massacres vus par Martial d'Auvergne, Vigiles de Charles VII (1477-1483)
L'ordonnance cabochienne
Des universitaires en profitent pour préparer et proposer une réforme administrative, connue sous le nom d'« ordonnance cabochienne », et qui tend à brider le pouvoir monarchique, rappelant, par exemple, le consentement à l'impôt par les états généraux. Elle est promulguée le 27 mai.
Les exactions des Bourguignons et des cabochiens réveillent la bourgeoisie modérée de Paris à s'armer et se soulever à son tour, mais contre le parti bourguignon. L'Université elle-même se retourne et qualifie les cabochiens de « fils de perdition ».
Du 2 au 4 août 1413, les cabochiens sont exterminés et le duc de Bourgogne doit céder la place aux Armagnacs et s'enfuir. Le comte Bernard VII, nouveau maître de Paris, se fait nommer connétable par la reine Isabeau de Bavière. Le 5 septembre 1413, il s'empresse d'annuler les ordonnances cabochiennes.
* Ce surnom vient du fait que lorsqu’il était jeune, Simon Le Coutelier ouvrait le crâne – la caboche – des bœufs et des porcs pour en retirer la cervelle.