Le dimanche 30 mars 1856, l'Angleterre, la France, la Turquie et la Russie signent la paix de Paris et mettent un terme à la guerre de Crimée.
C’est la querelle dite des Lieux Saints qui déclenche la guerre entre l'Angleterre, la France, la Turquie et le royaume de Piémont-Sardaigne d’une part et la Russie d’autre part, dite « guerre de Crimée ».
Après un siège de Sébastopol particulièrement long et douloureux, la guerre s’achève avec des pertes immenses pour les alliés décimés par le choléra et les batailles. La victoire est arrachée péniblement au prix de 240.000 morts pour l’ensemble des belligérants. C’est la disparition du tsar Nicolas Ier, en 1855, qui enclenche le processus de paix.
Traité de Paris entre la Russie et l'empire Ottoman
Pour mettre fin à la guerre de Crimée, un congrès fut convoqué à l’initiative de Napoléon III à Paris du 27 février au 8 avril 1856. L’empereur apparut alors comme l’arbitre de l’Europe et ce fut pour lui une revanche sur le congrès de Vienne de 1815. Il réunit les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de la Turquie, de la Grande-Bretagne, du Piémont-Sardaigne, de l’Autriche et de la Prusse sous la présidence du ministre français Walewski.
Le traité de Paris signé 30 mars prévoit la neutralisation de la mer Noire, désormais interdite à tout navire de guerre ! Il instaure aussi la liberté de navigation sur le Danube, un fleuve qui baigne l'Allemagne du sud, l'Autriche, l'empire ottoman et la Russie. Il fait perdre à la Russie une grande partie de son influence dans cette région.
Il réaffirme par ailleurs l'intégrité de l'empire ottoman, admis désormais à participer à la diplomatie européenne. Mais Napoléon III intervient en faveur de l'union personnelle des deux principautés de Valachie et Moldavie, dans l'empire ottoman, d'où sortira le futur royaume de Roumanie.
L'influence française sort renforcée en Orient. Mais la Russie, humiliée, prend conscience de sa faiblesse et reproche durablement à son ex-allié autrichien de ne pas l'avoir soutenue. Le nouveau tsar, Alexandre II, entreprend de vastes réformes.
L'Angleterre, déçue par son alliance avec la France après sept siècles de conflits quasi-ininterrompus, se retire dans un « splendide isolement » jusqu'à la fin du siècle. Ce qui va permettre à l'Italie et l'Allemagne de forger leur unité, au détriment de l'Autriche.
Loin d’être un simple épisode de plus dans l’histoire de l’Europe, la guerre de Crimée ouvre sur le type de guerre moderne qui sera le propre du XXème siècle et révèle les tensions géopolitiques qui marqueront la suite de l’Histoire.
Voir également : 27 mars 1854 - Début de la guerre de Crimée