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28 mars 2018 3 28 /03 /mars /2018 23:01

Lors de leur ultime offensive de la « Grande Guerre », du 23 mars au 9 août 1918, les Allemands bombardent Paris avec trois canons géants situés dans la forêt de Saint-Gobain, dans l'Aisne à 140 km au nord de la capitale. Ils sont surnommés Langer Friedrich (« Frédéric le Long »), en hommage à l'industriel Friedrich Krupp, et Gross Gustav en hommage à son gendre. Le 29 mars 1918, l'un de ces canons tire un obus atteint l'église Saint-Gervais, pendant les vêpres du Vendredi Saint.

 

Plusieurs centaines de fidèles sont assemblés depuis 16h00 dans l'église Saint Gervais, dans le 4ème arrondissement à proximité de l'Hôtel de Ville, pour assister à la messe et célébrer la mort du Christ. La grande nef de l'église est comble. Les réputés « chanteurs de Saint-Gervais » gagnent leur tribune du transept gauche, juste avant le début de l'office prévu à 16h30.

Un bruit sourd retentit soudain, dont les échos se répercutent dans toute la ville. Un obus allemand a atteint l'édifice religieux, perforant la toiture au niveau du mur latéral nord, et venant toucher un des piliers soutenant la voûte, qui s'effondre en partie sur les fidèles. La plus grosse pierre tombée, qui fut pesée par la suite, était de 700 kilos !

 

Ce bombardement fait  91 morts (dont 52 femmes) et 68 blessés parmi les fidèles. Au point de chute central, juste sous la clef de voûte, l'éboulement creusa un tel trou dans le sol de l'église, que les ossements des anciennes sépultures de l'église furent ramené à la surface. L'événement a un retentissement jusqu'en Amérique.

Quelques traces de ce bombardement subsistent sur le pilier à l'angle ouest de la nef et du transept sud.

 

Au total, entre le 23 mars et le 9 août 1918, 183 projectiles font 256 tués et 620 blessés parmi les Parisiens. Ceux-ci vont longtemps confondre ces canons à très longue portée avec un autre canon de bien moindre portée, surnommé Gross Bertha, qui avait bombardé Liège, Maubeuge et Dunquerque à l'été 1914.

 

 

La population et la presse accusent  « Grosse Bertha », dont la réputation est faite depuis les débuts de la guerre.

Mais la pièce d’artillerie baptisée « Dicke Bertha » par les Allemands, en référence à madame ou mademoiselle Krupp (les sources divergent), était un obusier de très gros calibre (420 mm) et de faible portée (14 km) conçu pour l’attaque des forts. Compte tenu de leur portée, elles n’ont pu tirer sur Paris qui ne s’est jamais trouvé à moins de 20 km de l’extrême avancée allemande en 1914 et à moins de 90 km en juillet 1918.

En France, on a longtemps désigné (à tort) sous ce nom le canon utilisé pour le bombardement de Paris en 1918, mais il s'agit en fait d'un modèle bien différent (Ferngeschütz ou Kaiser-Wilhelm-Geschütz).

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